C’était en 1998. A l’occasion d’une virée à Hawaii – et une descente dans le Pu’uO’o d’où nous avons bien failli ne pas ressortir – mon ami Guy de saint Cyr m’avait demandé de me débrouiller pour trouver un bateau susceptible de conduire notre petit groupe d’amis devant l’arrivée de la lave dans l’Océan Pacifique. Je me souviens encore de Guy en train de me dire, après avoir garé notre véhicule dans le petit port d’Hilo : « Claude, tu parles anglais ; il faut que tu nous trouves un bateau pour aller devant les coulées en mer ». Après plusieurs contacts infructueux, un couple de retraités m’a conseillé d’aller à Puna, sur la côte sud-est de la Grande Ile, où ils croyaient savoir qu’un pêcheur avait conduit il y a quelques années une équipe de télévision qui voulait filmer l’arrivée de la lave dans l’océan. Le tuyau n’était pas percé car, une fois sur place – un lieu magnifique – j’ai réussi à trouver le pêcheur en question. Après s’être assuré qu’il ne s’agissait pas d’un canular et négocié le prix, il nous donna rendez-vous le lendemain matin. A l’époque, nous faisions figures de pionniers et Guy m’avait fait promettre de ne pas révéler les coordonnées du pêcheur car il voulait ajouter cette escapade maritime à son catalogue de voyages à Hawaii. Ce fut un grand moment car en 1998, la lave arrivait copieusement dans l’océan.
Aujourd’hui, Guy de Saint Cyr a fait des émules et plusieurs autres agences de voyages proposent une prestation semblable. Il y a quelques jours, on pouvait voir sur Internet une vidéo tournée par Lava Ocean Tours (voir le lien ci-dessous) qui vantait la beauté du spectacle au petit matin. En visitant les sites web de ces agences, on se rend compte qu’il vous en coûtera entre 150 et 200 dollars par personne pour aller voir la lave tomber dans l’océan. Dans la série « Nous sommes les meilleurs ! », ces agences indiquent qu’il existe des organisateurs privés et non autorisés alors qu’elles sont accréditées pour assurer une telle prestation.
Attention ! Ces sorties en mer sont déconseillées aux personnes qui souffrent du mal de mer. En effet, une fois arrêté pour permettre d’admirer le spectacle, le bateau s’agite pas mal et les estomacs délicats n’apprécient guère ! J’ai des noms !
http://www.tucsonnewsnow.com/story/20260642/tour-boat-captures-spectacular-images-of-big-island-lava
Ces jours-ci, l’arrivée de la lave dans la Pacifique est timide et aléatoire. Il ne faut donc pas se précipiter pour acheter un billet d’avion. D’autre part, on observe des coulées sur la plaine côtière dans la partie orientale du Parc des Volcans. Pour les atteindre en partant de Kalapana, il faut traverser des terres privées et je ne suis pas certain que leurs propriétaires laissent passer les visiteurs gratuitement. Une autre solution consiste à partir de l’extrémité de la Chain of the Craters Road, mais quelle galère ! Le parcours est très long sur un terrain difficile. Les autorités du Parc des Volcans déconseillent cette aventure. Comme je l’ai indiqué précédemment, quelle que soit l’option choisie, il est indispensable d’avoir de bonnes chaussures (à tige montante pour bien tenir les chevilles) et de prévoir de l’eau en abondance.

Arrivée de la lave dans l’océan en juillet 2006 (Photo: C. Grandpey)
(Image extraite du CD/DVD « Kilauea, le Feu de la Terre)