La fonte des petits glaciers et son impact sur notre société // Small glacier melting and its impact on our society

Yahoo News a relayé un article initialement publié par l’agence de presse Associated Press sur les conséquences de la fonte des petits glaciers sur le tourisme, l’alimentation électrique et d’autres aspects de notre société.
L’article explique que, de la frontière sud de l’Allemagne aux plus hauts sommets d’Afrique, les glaciers du monde entier ont servi d’attractions touristiques, de sources de revenus, de repères climatiques naturels pour les scientifiques et de lieux de croyances pour les populations autochtones.
La fonte rapide et la disparition de nombreux glaciers à cause du changement climatique sera une mauvaise nouvelle pour les pays et les communautés qui s’appuient sur eux depuis des générations pour produire de l’électricité, attirer des visiteurs et maintenir d’anciennes traditions spirituelles. Les masses de glace qui se sont formées au cours des millénaires fondent depuis l’époque de la Révolution Industrielle, et le processus s’est accéléré ces dernières années.

Le recul des glaciers est visible en Afrique, à la frontière de l’Ouganda et de la République Démocratique du Congo, où les pics déchiquetés des monts Rwenzori s’élancent dans le ciel au-dessus d’une jungle verdoyante. Ces montagnes hébergeaient autrefois plus de 40 glaciers; moins de la moitié d’entre eux subsistaient en 2005, et la fonte se poursuit. Les glaciologues pensent que le dernier des glaciers de ces montagnes pourrait disparaître d’ici 20 ans. La disparition sera source de problèmes pour l’Ouganda, qui tire près de la moitié de son électricité de l’hydroélectricité, avec des centrales qui dépendent du débit d’eau constant des glaciers du Rwenzori.
Le même problème se pose en Tanzanie, où les scientifiques estiment que le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique et l’une des principales attractions touristiques du pays, a perdu environ 90 % de sa glace à cause de la fonte et de la sublimation, un processus pendant lequel la glace solide se transforme directement en vapeur sans devenir liquide. Le tourisme représentait 10,7% du PIB du pays en 2019.
En Afrique, pour beaucoup de populations locales, les glaciers sont la demeure des dieux. Ils ont une signification très spirituelle. La perte des glaciers aurait également un impact sur la vie spirituelle de ces régions.

En Europe, à la limite sud de la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche, il ne reste que 500 mètres carrés de glace sur un ensemble de cinq glaciers. C’est 88 % de moins qu’en 1850, et on estime que ces derniers glaciers auront disparu dans 10 ou 15 ans. C’est une mauvaise nouvelle pour l’industrie touristique de la région qui dépend des glaciers. À l’heure actuelle, les agences de tourisme annoncent que les touristes peuvent visiter les plus hautes montagnes d’Allemagne avec des glaciers sur lesquels ils pourront marcher, mais on imagine facilement l’impact sur l’industrie touristique si ces glaciers disparaissent.
Les couches de glace qui composent un glacier contiennent des informations sur des dizaines de milliers d’années, en particulier sur les conditions climatiques du passé, la composition de l’atmosphère, les variations de température et les types de végétation qui étaient présents. Les chercheurs retirent de longues carottes pour étudier les couches de glace.

À mesure que les glaciers disparaissent, les scientifiques avertissent que les écosystèmes locaux commenceront également à changer. Cela a déjà été étudié sur le glacier Humboldt au Venezuela en Amérique du Sud, qui pourrait disparaître dans les deux prochaines décennies.
Les glaciologues expliquent que ce qui se passe sur les petits glaciers constitue un avertissement pour les plus grands glaciers. Par exemple, alors que de nombreux petits glaciers du monde ne servent plus de principale source d’eau douce pour les pays où ils se trouvent, certains glaciers plus grands jouent toujours ce rôle, notamment au Pérou, qui a perdu près de 30 % de sa masse glaciaire entre 2000 et 2016. (NDLR:J’ai rédigé plusieurs notes sur l’impact qu’aura la fonte des glaciers dans ce pays)
Une fonte rapide des glaciers entraînera également une montée des mers et des modifications des conditions météorologiques, ce qui ne manquera pas d’affecter les sociétés sur la planète dans son ensemble. La disparition des petits glaciers est un signe avant-coureur de ce qui nous attend. Leur fonte doit être prise très au sérieux.
Source : Yahoo News.

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Yahoo News has relayed an article originally published by the Associated Press press agency about the consequences of small glacier melting on tourism, power supply and other aspects of our society.

The article explains that, from the southern border of Germany to the highest peaks in Africa, glaciers around the world have served as moneymaking tourist attractions, natural climate records for scientists and beacons of beliefs for indigenous groups.

With many glaciers rapidly melting because of climate change, their disappearance is sure to deal a blow to countries and communities that have relied on them for generations to make electricity, to draw visitors and to uphold ancient spiritual traditions. The ice masses that formed over millennia have been melting since around the time of the Industrial Revolution, a process that has accelerated in recent years.

The retreat of glaciers can be seen in Africa, on the border of Uganda and the Democratic Republic of the Congo, where the jagged peaks of the Rwenzori Mountains jut into the sky above a green jungle. The peaks once held more than 40 glaciers, but fewer than half of them remained by 2005, and the melting continues. Experts believe the last of the mountains’ glaciers could disappear within 20 years. The disappearance means trouble for Uganda, which gets nearly half of its power from hydroelectricity, including the power plants that rely on steady water flow from the Rwenzori glaciers.

The same issue faces Tanzania, where experts estimate that Mt. Kilimanjaro, the highest mountain in Africa and one of the country’s main tourism attractions, has lost about 90% of its glacial ice to melting and to sublimation, a process in which solid ice transitions directly to vapor without becoming a liquid first. Travel and tourism accounted for 10.7% of the country’s GDP in 2019.

In the history of the local populations, the ice in the mountains is the seat of god. It has a very spiritual meaning. Losing the glaciers would also impact spiritual life.

In Europe, on the southern edge of Germany’s border with Austria, only half a square kilometer of ice remains on five glaciers combined. Experts estimate that is 88% less than the amount of ice that existed around 1850, and that the remaining glaciers will melt in 10 to 15 years. This is bad news for the regional tourism industry that relies on the glaciers. At the moment, tourist agencies can still advertise that tourists can visit some kind of the highest mountains in Germany with glaciers and that they can walk on them, but there will be a strong impact if they lose these glaciers.

The layers of ice that make up a glacier can be tens of thousands of years old and contain year-by-year information about past climate conditions, including atmospheric composition, temperature variations and types of vegetation that were present. Researchers take long tube-like ice cores from glaciers to study these layers.

As glaciers vanish, experts say, local ecosystems will begin to change as well. This has already been studied at the Humboldt Glacier in South America‘s Venezuela, which could disappear within the next two decades.

Experts warn that the fate of smaller glaciers offers a warning for larger glaciers. For example, while many of the world’s smaller glaciers no longer serve as the main freshwater source for countries, some larger glaciers still do, including in Peru, which lost nearly 30% of its glacier mass between 2000 and 2016.

Increased melt will also lead to rising seas and changes in weather patterns, something that is bound to affect society on a global level.

The disappearance of these small glaciers is really a warning sign of what is coming in the future. It is something that needs to be taken seriously into account.

Source: Yahoo News.

Photo : C. Grandpey

Sévère sécheresse en Amérique du Sud // Severe drought in South America

Quand on voit les conditions météorologiques en France cet été, on a du mal à croire que certaines régions de la planète souffrent de chaleur et de sécheresse. C’est pourtant ce qui se passe en Amérique du Sud, où le Rio Paraná, l’une des principales voies navigables, a atteint son niveau le plus bas depuis près de 80 ans en raison d’une sécheresse prolongée au Brésil. Les scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique est responsable de cette situation.
En péril se trouve un vaste écosystème qui distribue de l’eau potable à 40 millions de personnes, des moyens de subsistance à des communautés de pêcheurs et des agriculteurs, et permet de faire vivre un important centre d’exportation de céréales.
En Argentine, l’Institut National de l’Eau explique que le niveau du Rio Paraná, qui traverse le Brésil, le Paraguay et l’Argentine, est « le pire depuis 1944 ».
Le bas niveau de l’eau est dû à une sécheresse record au Brésil, où le fleuve prend sa source. Les régions du centre-ouest et du sud du Brésil connaissent une grave crise de l’eau. Les réservoirs sont à leur plus bas niveau depuis 91 ans et les autorités brésiliennes ont décrété l’état d’urgence pour cinq États.
Le bas niveau de l’eau fait certes partie d’un cycle naturel, mais les spécialistes expliquent que le scénario est très inquiétant en raison du changement climatique. Les écologistes ajoutent que la déforestation contribue au problème.
Le Rio Paraná et les nappes phréatiques fournissent de l’eau douce à quelque 40 millions de personnes dans des pays comme le Brésil et l’Argentine. La sécheresse du fleuve impacte le transport des marchandises. Les navires ont dû réduire leur tonnage d’environ 20 % pour pouvoir continuer à se déplacer. Les frais de transport augmentent. En 2019, 79 millions de tonnes de céréales, de farine et d’huile ont été exportées à partir de Rosario, ce qui en fait l’un des plus grands pôles d’exportation agricole au monde.
Source : Yahoo Actualités.

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When we see the poor weather conditions in France this summer, it seems strange to hear that some regions of the planet are suffering from heat and drought. This is happening in South America where the Paraná River, one of the main commercial waterways, has reached its lowest level in nearly 80 years due to a prolonged drought in Brazil. Scientist agree to say that climate change is responsible for this situation.

At peril is a vast ecosystem that includes potable water for 40 million people, the livelihood of fishing communities and farmers, and the navigability of a major grain export hub.

The National Water Institute of Argentina has defined the low water level of the Paraná River, which goes through Brazil, Paraguay, and Argentina, as “the worst since 1944.”

The low water level is due to a record drought in Brazil, where the river begins. The midwestern and southern regions of Brazil are in a big water crisis. Water reservoirs are at their lowest levels in 91 years and Brazilian authorities have issued an emergency alert for five states.

Reduced water levels are part of a natural cycle, but specialists warn that the scenario is more extreme because of climate change. Environmentalists say deforestation is contributing to the problem.

The Paraná waterway and its aquifers supply fresh water to some 40 million people in countries including Brazil and Argentina. The drought of the river is impacting the transport of goods. Vessels had to reduce their tonnage by approximately 20% to continue moving. Transport costs are increasing. In 2019, 79 million tons of grain, flour and oil were exported from Rosario, making it one of the biggest agricultural export hubs in the world.

Source : Yahoo News.

Image satellite du Rio Paraná. Le fleuve naît sur le plateau du centre-sud du Brésil par la confluence du Rio Grande et du Rio Paranaíba. Avec 4880 km, c’est le deuxième plus long fleuve d’Amérique du Sud, juste derrière l’Amazone, et le 13ème plus long du monde. (Source : Instrument MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) à bord du satellite Envisat de l’ESA)

Une nouvelle technique d’extraction du lithium ? // A new lithium mining technology ?

Les voitures électriques sont devenues la nouvelle mode, mais les constructeurs ne font jamais allusion aux problèmes qui peuvent survenir pendant les périodes de grand froid. Les défenseurs de la voiture électrique rétorqueront qu’avec le changement climatique, les hivers rigoureux sont de plus en plus rares… mais ils se produisent encore. Il suffit de voir ce qui s’est passé au Texas il y a quelques semaines! Le principal argument des constructeurs automobiles est que la voiture électrique permettra de respecter les échéances climatiques avec pour finalité une économie mondiale zéro carbone.

Comme les smartphones, les voitures et les vélos électriques dépendent du lithium pour la fabrication de leurs batteries. Le lithium est un métal d’aspect argenté, si léger qu’il flotte sur l’eau. Après des décennies d’importations, les pays s’efforcent maintenant de sécuriser leurs propres approvisionnements en lithium. La sécurité de l’approvisionnement en lithium est devenue une priorité aux États-Unis et en Asie. Aux Etats-Unis, le Département de l’Intérieur a classé le lithium comme minéral essentiel en 2018.

Aujourd’hui, l’Amérique du Sud fournit la majeure partie du lithium à l’échelle mondiale (93% des importations américaines proviennent d’Argentine et du Chili). J’ai insisté à plusieurs reprises sur les dégâts causés aux salars sud-américains par l’extraction du lithium. Voici cet article publié le 12 novembre 2018:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2018/11/12/le-lithium-une-grave-menace-pour-lenvironnement-en-amerique-du-sud-lithium-a-serious-threat-to-the-environment- en Amérique du Sud/

L’USGS indique que les États-Unis n’ont qu’une seule mine de lithium opérationnelle dans le Nevada, et une seule usine de recyclage des batteries lithium-ion pour véhicules dans l’Ohio. Pourtant, les États-Unis détiennent 10% des 73 millions de tonnes de réserves connues de lithium dans le monde.

La ruée vers le lithium s’intensifie à travers les États-Unis, en particulier dans l’ouest où se trouvent les gisements les plus riches et les plus accessibles. Rien qu’en Californie, quelque 2 000 demandes de concessions ont été déposées sur 120 000 kilomètres carrés de terres fédérales. En janvier, le Bureau of Land Management des États-Unis a approuvé l’exploitation d’une mine à ciel ouvert à Thacker Pass dans le Nevada. Voir ma note du 29 janvier 2021:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/01/29/vers-une-course-au-lithium-aux-etats-unis-a-race-to-lithium-in-the-united-states/

Lorsqu’elle sera en ordre de marche dans quelques années, la mine de Thacker Pass sera la plus grande source d’approvisionnement en lithium aux Etats-Unis. Elle produira  60 000 tonnes de carbonate de lithium de qualité batterie par an. La mine, gérée par la société canadienne Lithium Americas, devrait être opérationnelle pendant au moins 40 ans.

Comme je l’ai expliqué en insistant sur les dégâts causés aux salars sud-américains, l’extraction du lithium consomme d’énormes quantités d’eau. La plus grande exploitation minière de lithium au monde, dans le désert d’Atacama (Chili), pompe des millions de mètres cubes d’eau dans des nappes phréatiques en voie d’épuisement. La saumure s’évapore ensuite dans d’immenses bassins s’étendant sur des kilomètres. Les minéraux récupérés une fois l’évaporation terminée sont ensuite raffinés. Chaque tonne de lithium extraite de cette manière utilise environ 70 mètres cubes d’eau douce.

Il est prévu que la mine de Thacker Pass utilise moins d’eau, mais elle devra tout de même pomper l’eau dans les réservoirs souterrains. Le processus générera chaque jour 5800 tonnes d’acide sulfurique. Il faudra ensuite expédier les produits chimiques caustiques par train et par camion. Jusqu’à 200 chargements par jour devraient traverses les villes de la région, avec les nuisances que cela suppose. Les riverains et les groupes d’écologistes ont poursuivi en justice le gouvernement fédéral dans l’espoir de faire arrêter cette exploitation.

Une technologie récente d’extraction du lithium n’utilise presque pas d’eau. Lilac Solutions, une compagnie soutenue par la société Breakthrough Energy Ventures de Bill Gates, extrait le lithium directement à partir des saumures sous la surface. Avec ce nouveau processus, l’eau est ensuite réinjectée directement dans le réservoir d’origine. Le technologie est actuellement mise en oeuvre dans les mines de lithium du monde entier et pourrait être expérimentée aux États-Unis dans la région de Salton Sea en Californie, où se trouve un site géothermique. La société Controlled Geothermal Resources prévoit de commencer l’exploitation de son projet Hell’s Kitchen Lithium and Power en 2023. Ce sera l’une des premières nouvelles centrales géothermiques américaines depuis près d’une décennie. En cas de succès, la société exploitera le lithium en générant de l’énergie sans carbone et pratiquement sans déchets. On peut voir le processus d’exploitation dans cette animation:

https://youtu.be/SAMZhk34Rvk

Source: Discover, Yahoo News.

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Electric cars have become the new fashion these days, with the manufacturers never mentioning the problems that may happen during periods of very cold weather. The defenders of the electric car will retort that with climate change harsh winters are becoming more and more rare….but they still happen. Just see what happened in Texas a few weeks ago! The car manufacturers’ main argument is that electric cars will contribute to meeting climate deadlines to decarbonize the global economy.

Like smartphone, electric cars and bikes depens on lithium to manufacture their batteries.

Lithium is a silvery metal that is so lightweight it floats on water. After decades relying on imports, countries are now scrambling to secure their own domestic supplies of the precious metal. Lithium supply security has become a top priority for technology companies in the United States and Asia. The US Interior Department listed lithium as a critical mineral in 2018.

Today, South America supplies most of the world’s lithium (93% of US imports come from Argentina and Chile). I have several times insisted on the damage caused to South American salars by lithium mining. Here is one post written on November 12th, 2018:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2018/11/12/le-lithium-une-grave-menace-pour-lenvironnement-en-amerique-du-sud-lithium-a-serious-threat-to-the-environment-in-south-america/

USGS indicates that the US has just one operational lithium mine located in Nevada, and a single facility to recycle lithium-ion vehicle batteries in Ohio. But the US has 10% of the world’s estimated 73 million tons of proven reserves, and the lithium rush is spreading across the US, especially the American west where the richest and most accessible deposits are located. Around 2,000 lithium claims have been made on 120,000 square kilometres of federal public land in California alone.

In January, the US Bureau of Land Management approved an open-pit mine known at Thacker Pass in Nevada. See my post of 29 January 2021:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/01/29/vers-une-course-au-lithium-aux-etats-unis-a-race-to-lithium-in-the-united-states/

When it opens for business in a few years, the Thacker Pass mine will be the nation’s largest source of lithium supply generating 60,000 tons of battery-grade lithium carbonate annually. The mine, run by the Canadian company Lithium Americas, is expected to operate for at least 40 years.

As I as explained when insisting on the damage caused to South American salars, lithium mining consumes enormous quantities of water. The world’s largest lithium mining operations in Chile’s Atacama desert pumps millions of gallons of water from dwindling underground reservoirs, then evaporates it in massive ponds stretching over kilometres. The minerals left behind are then collected and refined. Each ton of lithium mined this way uses about 70 cubic metres of freshwater.

Thacker Pass in Nevada claims it will use less water, but will still need to pull from underground reservoirs and generate 5,800 tons of sulphuric acid each day on-site. That means shipping caustic chemicals by rail and trucking as many as 200 loads through local towns a day. Local residents and environmental groups have sued the federal government to halt construction.

One of the newest ways to mine minerals wastes almost no water at all. Lilac Solutions, a firm backed by Bill Gates’ Breakthrough Energy Ventures, extracts dissolved lithium directly from salty mineral brines below the surface. With the new process, the remaining water is then re-injected directly back into the original reservoir. The technology is now being deployed at lithium mines around the world, and may debut in the US around California’s Salton Sea, a geothermal energy hotbed. The energy company Controlled Geothermal Resources plans to start operating its Hell’s Kitchen Lithium and Power project in 2023, one of the first new US geothermal power plants in almost a decade. If successful, it will mine lithium by generating carbon-free energy and almost no waste. One can see the process in this animation:

https://youtu.be/SAMZhk34Rvk

Source: Discover, Yahoo News.

Sites d’extraction du lithium aux Etats Unis (Source : Proactive Investors)

Voitures électriques et salars d’Amérique du Sud // Electric cars and South American salars

 A fa fin du mois de mai 2020, le président Emmanuel Macron a annoncé un vaste plan de soutien à l’industrie automobile française, victime d’un coup d’arrêt dû à la crise sanitaire. Depuis l’usine Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), il a égrainé une série de mesures destinées à sauvegarder la filière automobile française et ses 400 000 emplois directs: renforcement des aides à l’achat de voitures électriques et hybrides, hausse des primes à la conversion des voitures polluantes… Le chef de l’Etat veut « faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant à plus d’un million par an, sous cinq ans, la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides » dans le pays.

Cette déclaration n’a pas vraiment convaincu les ONG de défense de l’environnement qui dénoncent, à l’instar de Greenpeace France, un plan « climaticide ». Il est vrai que les voitures électriques, si elles contribuent beaucoup moins que les véhicules thermiques à la pollution de l’atmosphère, ne sont pas exemptes de reproches, à commencer par la fabrication de leurs batteries. J’ai attiré à plusieurs reprises l’attention sur la destruction des salars sud-américains par l’extraction du lithium.

Au Chili, le désert d’Atacama détient 40 % des réserves mondiales de lithium, l’ingrédient principal utilisé pour les batteries de voitures électriques et hybrides, sans oublier les batteries des téléphones portables et des ordinateurs. C’est une véritable ruée vers l’or qui s’est déclenchée dans le « triangle du lithium », autrement dit les salars ou déserts de sel d’Argentine du Chili et de Bolivie. Le Chili reste le leader dans ce domaine avec des prix très compétitifs qui s’expliquent par des conditions d’extraction optimales. L’Argentine et la Bolivie sont en retrait. En Bolivie, le salar d’Uyuni abrite le plus important gisement de lithium au monde. Selon l’USGS, le pays disposerait de plus de 9 millions de tonnes de matière première. Ayant eu la chance d’admirer la splendeur de ce désert de sel, je suis furieux quand je lis des articles de presse qui annoncent le saccage à venir de ce désert de sel.

Comme je l’ai expliqué précédemment, le processus d’extraction du lithium consiste à évaporer l’eau où il est contenu. Les mines assèchent donc le désert. On estime à 430 milliards le nombre de litres d’eau qui ont été perdus sur le seul plateau d’Atacama. Et le mal ne fait que commencer. Le gouvernement chilien mène toutefois des études pour évaluer d’autres salars où étendre l’exploitation du lithium pour préserver ceux de l’Atacama.

Les mines d’exploitation de lithium sont gérées par des entreprises privées qui payent un loyer au gouvernement pour l’exploitation des mines. Une partie des profits est reversée sous forme de taxes qui doivent être réinvesties dans des infrastructures à Santiago.

Ce que ces habitants du désert dénoncent, ce n’est pas seulement la destruction d’un territoire ; c’est aussi la confiscation de leur droit à participer à l’avenir de leurs enfants. Ils sont d’accord pour que le pays se développe grâce à l’exploitation du lithium, mais ils veulent aussi en faire partie. Mais leur lutte est loin d’être gagnée, et il est fort à parier que le désert de sel disparaîtra, entraînant dans sa destruction des effets aussi graves que ceux de la destruction de la forêt amazonienne.

En constatant des dégâts créés par l’extraction du lithium pour permettre la fabrication de véhicules moins polluants, on se rend compte que l’on remplace des technologies fossiles par d’autres qui induisent elles aussi des problèmes environnementaux. Quelle est la solution ? Peut-être nous faudrait-il changer la manière dont nous utilisons ces technologies, ainsi que la quantité de ce que nous produisons et consommons.

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At the end of May 2020, President Emmanuel Macron announced a vast plan to support the French automobile industry which had been brought to a halt by the Covid-19 crisis. From the Valeo factory in Etaples (Pas-de-Calais), he initiated a series of measures intended to safeguard the French automotive sector and its 400,000 direct jobs: increased aid for the purchase of electric and hybrid cars, increase bonuses for the conversion of polluting cars … The French President wants to “make France the first nation producing clean vehicles in Europe by bringing to more than a million per year, within five years, the production of electric vehicles, plug-in hybrids or hybrids » in the country.”
This statement did not really convince environmental defense NGOs who, like Greenpeace France, denounce a “destructive plan for the climate.”. It is true that electric cars, if they contribute much less than thermal vehicles to air pollution, are not free from reproach, starting with the manufacture of their batteries. I have repeatedly drawn attention to the destruction of South American salars by the extraction of lithium.
In Chile, the Atacama Desert holds 40% of the world’s reserves of lithium, the main ingredient used for batteries in electric and hybrid cars, not to mention batteries in cell phones and computers. It was a real gold rush that started in the « lithium triangle », in other words the salars or salt deserts of Argentina, Chile and Bolivia. Chile remains the leader in this field with very competitive prices which are explained by optimal extraction conditions. Argentina and Bolivia are lagging behind. In Bolivia, the Uyuni Salar is home to the largest deposit of lithium in the world. According to USGS, the country has more than 9 million tonnes of this mineral. I was very fortunate to admire the splendor of this salt desert, I am furious when I read press articles announcing the coming rampage of this wonderful place.
As I explained earlier, the process for extracting lithium is to evaporate the water where it is contained. The mines therefore dry up the desert. An estimated 430 billion liters of water have been lost on the Atacama Plateau alone. And the evil is just beginning. The Chilean government is, however, carrying out studies to assess other salars where to extend the exploitation of lithium so as to preserve those of Atacama.
The lithium mines are operated by private companies that pay rent to the government for mining. Part of the profits are transferred in the form of taxes which are reinvested in infrastructure in Santiago.
What the people who live close to these deserts denounce is not only the destruction of a territory; it is also the confiscation of their right to participate in the future of their children. They agree that the country will develop thanks to the exploitation of lithium, but they also want to a part of the cake. But their struggle is far from won, and it is a safe bet that the salt desert will disappear, leading to its destruction in the same way as the Amazon rainforest is being destroyed.
When we see the damage caused by the extraction of lithium to allow the production of less polluting vehicles, we realize that we are replacing fossil technologies by others that also cause environmental problems. What is the solution ? Perhaps we should change the way we use these technologies, as well as the amount of what we produce and consume.

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Salar d’Uyuni (Photos : C. Grandpey)