Après les sévères vagues de chaleur, les longues sécheresses et les incendies dévastateurs qui ont affecté une grande partie des États-Unis, on était en droit de se demander si le pays allait changer sa politique environnementale. Les Républicains allaient-ils oublier les propos de Donald Trump pour qui le changement climatique est un canular ?
Après une décennie de contestation de l’existence du réchauffement climatique, de nombreux Républicains commencent à changer d’avis en observant les catastrophes naturelles qui font souffrir leurs circonscriptions… et donc leur électorat.
Les membres du Congrès qui ont longtemps prétendu que le changement climatique était dû à des cycles naturels ont fait évoluer leur point de vue, et beaucoup acceptent maintenant l’affirmation des scientifiques selon laquelle les émissions provenant de la combustion de pétrole, de gaz et de charbon entraînent une hausse de la température sur Terre.
Cependant, cette acceptation de la réalité du changement climatique ne se traduit pas dans les faits Alors que les scientifiques demandent d’arrêter de brûler des combustibles fossiles, les Républicains proposent de dépenser des milliards pour préparer les populations à faire face aux conditions météorologiques extrêmes.
Des dizaines de Républicains à la Chambre des Représentants et au Sénat ont déclaré que le passage rapide à l’énergie éolienne, solaire et à d’autres énergies propres nuirait à une économie qui est basée depuis plus d’un siècle les combustibles fossiles. Ce point de vue est confirmé par les sondages qui montrent que les électeurs républicains sont plus préoccupés par l’emploi que par l’environnement. Une enquête réalisée en mai 2021 a révélé que seulement 10 % des Républicains et de leurs sympathisants étaient vraiment préoccupés par la lutte contre le changement climatique. Une majorité pense que les plans ambitieux du président Joe Biden pour freiner le changement climatique nuiraient à l’économie.
Cependant, à mesure que les impacts du réchauffement climatique deviennent plus évidents, le message des Républicains et de leurs alliés a changé. Ils plaident maintenant pour des investissements dans la recherche et le développement, ou des solutions technologiques qui sont peu crédibles, telles que le nettoyage de l’air après la combustion du pétrole, du gaz et du charbon. Beaucoup sont également favorables à l’expansion de l’énergie nucléaire, qui ne produit pas de gaz à effet de serre mais pose d’autres défis. Il faut beaucoup de temps pour construire de nouvelles centrales, sans oublier les problèmes posés par l’élimination des déchets radioactifs et le risque de fuites.
La majorité des élus républicains sont en faveur de mesures moins agressives et mieux acceptées par leurs électeurs, comme planter des arbres pour absorber plus de dioxyde de carbone de l’atmosphère, ou offrir des crédits d’impôt aux entreprises qui capturent le dioxyde de carbone après qu’il a été rejeté dans l’air par des centrales électriques ou des sites industriels. En revanche, ils s’opposent à tout programme visant à réduire significativement les émissions.
Les Démocrates disent qu’il existe dès à présent des outils pour éviter que notre planète se réchauffe davantage : développer rapidement l’énergie éolienne et solaire, renforcer le stockage d’énergie et le réseau électrique, électrifier les transports et rendre les bâtiments économes en énergie. Bon nombre de ces éléments sont intégrés dans un budget de 3,5 milliards de dollars que les Démocrates espèrent faire adopter à l’automne. Le projet de loi budgétaire comprend un outil appelé ‘programme de paiement d’électricité propre’, conçu pour inciter les fournisseurs d’électricité à générer leur énergie à partir de sources à faible émission de carbone comme l’énergie éolienne, solaire et nucléaire.
Si elle est approuvée, la mesure serait le projet de loi climatique le plus ambitieux de l’histoire des États-Unis. Il mettrait le pays sur la bonne voie pour atteindre l’objectif du président Joe Biden de réduire de moitié les émissions nationales de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour cela, il faudrait l’appui du Congrès, ce qui est loin d’être gagné. Au moins deux sénateurs démocrates ont déjà indiqué qu’ils avaient l’intention de voter contre.
Les chefs de file républicains, quant à eux, ont clairement indiqué qu’ils voteraient contre le projet de loi budgétaire, arguant qu’il est trop cher et que des articles prévoyant une norme d’électricité propre et l’expansion des véhicules électriques financés par le gouvernement nuiraient aux contribuables et aux consommateurs.
La position des Républicains reflète celle des grandes sociétés pétrolières et gazières, qui mènent des campagnes publicitaires vantant « l’innovation technologique » comme réponse au réchauffement climatique.
Dans les coulisses à Washington, les intérêts pétroliers et gaziers continuent de faire pression contre les politiques qui réduiraient les émissions, en particulier les nouvelles normes concernant le kilométrage des véhicules qui freineraient la consommation de centaines de milliards de litres d’essence. Ces entreprises financent largement le Parti républicain. Au cours de la campagne électorale de 2020, les sociétés pétrolières, gazières et houillères ont donné 46 millions de dollars au Parti républicain. C’est plus que ces industries ont donné aux Démocrates au cours des dix dernières années. La messe est dite !
Source : Yahoo News, le New York Times.
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After the severe heatwaves, droughts and wildfires that affected – and are stiill affecting – much of the United States, one big question is : Will the country change its environmental policy ? Will Republicans forget Donald Trump’s statemant taht climate change is a hoax ?
After a decade of disputing the existence of climate change, many leading Republicans are shifting their posture amid the deadly natural disasters that have affected their districts and unnerved their constituents back home.
Members of Congress who long insisted that the climate is changing due to natural cycles have notably adjusted that view, with many now acknowledging the scientists’ assertion that emissions from burning oil, gas and coal have raised Earth’s temperature.
However, their growing acceptance of the reality of climate change has not translated into support for the strategy that scientists said is imperative to avert an even more harrowing future: stop burning fossil fuels. Instead, Republicans want to spend billions to prepare communities to cope with extreme weather.
Dozens of Republicans in the House and Senate said in recent interviews that quickly switching to wind, solar and other clean energy will damage an economy that has been based on fossil fuels for more than a century. It’s a message supported by polling that shows Republican voters are more concerned with jobs than the environment. A survey in May 2021 found just 10% of Republican and Republican-leaning independents were deeply concerned with addressing climate change, while a majority thought President Joe Biden’s ambitious plans to curb climate change would hurt the economy.
However, as the impacts of global warming become more apparent with each weather forecast, the message from Republicans and their allies has shifted. They now argue for investment in research and development, or technological solutions that are years away from viability, such as cleaning the air after oil, gas and coal are burned. Many also favour expanding nuclear energy, which does not produce greenhouse gases but poses other challenges including the lengthy time it takes to build new plants and concerns about disposal of spent fuel and risk of radioactive leaks.
The majority of Republican lawmakers back less aggressive responses popular with their voters, like planting trees to absorb more carbon dioxide from the atmosphere, or offering tax credits to businesses that capture carbon dioxide after it has been released into the air by power plants or industrial sites. But they are opposing any program to meaningfully reduce emissions.
Democrats say the tools exist now to stave off a hotter planet: rapidly expand wind and solar energy, beef up energy storage and the electric grid, electrify transportation, and make buildings energy efficient. Many of those elements are tucked into a $3.5 trillion budget package that Democrats hope to pass in the autumn. The budget bill includes a tool called a clean electricity payment program, designed to drive utilities to produce an increasing amount of electricity from low and zero-carbon sources like wind, solar and nuclear energy.
If approved, the measure would be the most consequential climate bill in United States history, putting the country on track to hit President Joe Biden’s goal of roughly halving domestic greenhouse gas emissions by 2030. But to get it through the evenly split Congress, every Democrat would need to support it and at least two senators have indicated they may oppose it.
Republican leaders, meanwhile, have made it clear they will vote against the budget bill, arguing that it is too expensive and that mandates like a clean electricity standard and government-funded electric vehicle expansion will hurt taxpayers and consumers.
Their messaging closely mirrors the position of major oil and gas companies, which are running advertising campaigns touting “technology innovation” as a response to global warming.
Behind the scenes in Washington, oil and gas interests continue to lobby hard against policies that would reduce emissions, particularly tighter vehicle mileage rules that would prevent the burning of hundreds of billions of gallons of gasoline.
Those companies are donating overwhelmingly to Republicans. In the 2020 election cycle alone, oil, gas, coal mining and other energy companies gave $46 million to the Republican Party. That’s more than those industries donated to Democrats over the course of the last decade..
Source : Yahoo News, The New York Times.
Tant que la politique environnementale prônée par les Républicains ne changera pas, les incendies de végétation comme le Dixie Fire en 2021 se multiplieront aux Etats Unis (Crédit photo : Wikipedia)