Volcans magmatiques et volcans de boue // Magmatic volcanoes and mud volcanoes

Jusqu’à présent, le Pérou prétendait posséder le plus petit volcan du monde. En réalité, il n’en est rien. La petite structure conique en question, située près de Songoña, dans la province de Canchis, a été identifiée comme étant un volcan de boue, suite à une inspection sur le terrain menée par l’Institut Géophysique Péruvien (IGP) les 10 et 11 juillet 2025. L’inspection du site a été effectuée en coordination avec les autorités locales et les habitants de la région, suite à l’intérêt suscité auprès du public par cette formation qualifiée par les médias locaux de « plus petit volcan du monde ».

Crédit photo: IGP

La structure, apparue pour la première fois en novembre 2024, a progressivement adopté une forme conique, plus marquée au cours des trois derniers mois. Les premières mesures de température réalisées le 10 juillet ont montré que la matière émise par le monticule était à température ambiante. Aucune trace d’activité volcanique, telle que des températures élevées, de la lave ou de la cendre, n’a été détectée. Lors de la visite sur le terrain, les scientifiques ont prélevé des échantillons des matériaux expulsés et effectué des mesures complémentaires, notamment du pH, de la conductivité électrique et de la teneur totale en éléments dissous. Le monticule a également été cartographié à l’aide de drones et d’un GPS de précision afin de mettre au point un modèle 3D pour une surveillance continue.
L’IGP a confirmé que la structure était un volcan de boue, un phénomène géologique naturel bien connu, causé par la migration de gaz vers la surface, en transportant de l’eau et des sédiments riches en argile.
Contrairement aux volcans magmatiques, les volcans de boue ne présentent pas vraiment de risques à cause de la température des matériaux qu’ils projettent. Leur structure peut ressembler à celle d’un volcan traditionnel, avec notamment une cheminée centrale, mais leurs émissions sont à basse température et issues de sédiments. Le plus souvent, il n’y a pas de risque immédiat pour les zones habitées environnantes.
Au Pérou, le seul volcan magmatique connu dans la région de Cuzco et susceptible de présenter un risque est le Quimsachata, que l’IGP a commencé à surveiller en novembre 2024. Une station permanente est prévue sur le site, en lien avec le réseau de surveillance en temps réel que l’IGP a déjà installé sur le Misti, l’Ubinas et 11 autres volcans du pays.

Volcan Misti (Crédit photo: Wikipedia)

Source : IGP, The Watchers.

Bien que les volcans de boue soient bien moins dangereux que leurs homologues magmatiques, les risques qu’ils génèrent ne doivent pas être négligés. J’ai mentionné dans ce blog plusieurs exemples des dégâts causés par ces volcans. Le plus célèbre est Lusi, le volcan de boue de Sidoarjo en Indonésie, entré en éruption le 28 mai 2006, dans la régence de Sidoarjo. Les coulées de boue ont enseveli à plusieurs reprises des villages, des routes et des champs malgré la construction de nombreuses digues de rétention. Il s’agit de l’une des plus grandes catastrophes économiques et écologiques d’Indonésie.

Crédit photo: The Jakarta Post

J’ai évoqué sur ce blog les explosions d’autres volcans de boue, en Azerbaïdjan, en Colombie, à Trinité-et-Tobago ou au Guatemala. Plus près de la France, certains des volcans de boue les plus connus se trouvent en Sicile ; il s’agit des Maccalube di Aragona. En septembre 2014, l’explosion soudaine de l’un de ces volcans de boue a surpris un homme et deux enfants de 7 et 9 ans. L’homme, âgé de 46 ans, a réussi à s’extraire de la boue, mais sa fille de sept ans était déjà morte lorsqu’elle a pu être retirée immédiatement. Son frère a été retrouvé mort 7 heures plus tard.

Photo: C. Grandpey

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Up to now , Peru pretended it had the smallest vpolcano in the world. Actually, it was not. A small cone-shaped structure near Songoña, Canchis Province, Peru, was confirmed to be a mud volcano following a field inspection by the Peruvian Geophysical Institute (IGP) on July 10 and 11, 2025.

The investigation was conducted in coordination with local authorities and residents in the area, following growing public interest in the formation, which had been referred to in local media as the “smallest volcano in the world.”

The structure, which first appeared in November 2024, has gradually adopted a more defined conical shape over the past three months. Initial thermal measurements taken on July 10 showed that the material emitted from the mound was at ambient temperature. No evidence of volcanic activity such as high temperatures, magma, lava, or ash was found. During the inspection in Songoña, field teams collected samples of the expelled material and conducted environmental measurements, including pH, electrical conductivity, and total dissolved solids. The mound was also mapped using drone-based imaging and precision GPS to develop a 3D model for ongoing monitoring.

The IGP confirmed the structure to be a mud volcano, a natural geological phenomenon caused by the upward migration of gases from underground, which transport clay-rich sediments and water to the surface.

Unlike magmatic volcanoes, mud volcanoes do not pose thermal or eruptive risks. Their structure may resemble a traditional volcano, including a central vent, but their emissions are cold, and sediment-based. The confirmation rules out any immediate geological hazard to the surrounding community.

The only known magmatic volcano in the Cusco region with potential hazard implications is Quimsachata, which IGP began temporarily monitoring in November 2024. A permanent monitoring station is planned for the site, in line with IGP’s existing real-time monitoring network for Misti, Ubinas, and 11 other volcanoes across the country.

Source : IGP, The Watchers.

Although mud volcanoes are far less dangerous than their magmatic counterparts, the hazards they generate should not be neglected. I mentioned in this blog several examplesof the damage caused my these volcanoes. The most famous is Lusi, the Sidoarjo mud volcano in Indonesia, which erupted on May 28, 2006, in the regency of Sidoarjo. The mudflows have repeatedly buried villages, roads and fields despite the construction of numerous retention dikes. It is one of the biggest economic and ecological disasters in Indonesia.

I have mentioned the explosions of other mud volcanoes on this blog, in Azerbaijan, Colombia, Trinad and Tobago or Guatemala. Closer to France, some of the best known mud volcanoes are located in Sicily ; they are the Maccalube di Aragona. In September 2014, the sudden explosion of one of these volcanoes engulfed a man and two children aged 7 and 9. The man, aged 46, managed to get out of the mud but his seven-year-old daughter was already dead when she was able to be removed quickly. Her brother was found 7 hours later and was dead.

https://cenvul.igp.gob.pe/

22 mars 2025 : Journée Mondiale de l’Eau

Alors que le vendredi 21 mars était la Journée des Glaciers, la journée du samedi 22 mars 2025 a été décrétée Journée Mondiale de l’Eau par les Nations Unies. Il est indéniable que Glaciers et Eau vont main dans la main sur notre planète. Sans les glaciers, nous connaîtrions de sévères pénuries en eau et c’est malheureusement ce qui attend la Terre si nous laissons fondre les glaciers sans rien faire.

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) explique que sous les coups de boutoir du réchauffement climatique, les glaciers ont perdu en 2023 plus de 600 milliards de tonnes d’eau, soit la plus grande perte de masse enregistrée en 50 ans.
L’OMM nous rappelle aussi que 70 % de l’eau douce de la Terre se trouve sous forme de neige ou de glace. 2 milliards de personnes dépendent de l’eau des glaciers, de la fonte des neiges et du ruissellement des montagnes pour l’eau de boisson, l’agriculture et la production d’énergie. Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, les glaciers himalayens sont le château d’eau de l’Asie. S’ils viennent à disparaître, on assistera à une catastrophes planétaires avec des migrations de populations à grande échelle. Notre planète sera-t-elle en mesure de gérer un tel événement ?
En fondant, les glaciers sont des réservoirs naturels qui libèrent progressivement de l’eau pour notamment alimenter les cours d’eau en été, lorsque les précipitations sont faibles. Ils alimentent les rivières qui irriguent les forêts, les plaines et les terres agricoles. Sans les glaciers, les rivières risquent de s’assécher en été.

Les glaciers contribuent à l’hydroélectricité dans de nombreuses régions montagneuses. Si les glaciers disparaissent, cela met en danger l’approvisionnement énergétique de nombreuses populations. J’ai expliqué à quel point le problème devenait inquiétant dans la Cordillère des Andes, en particulier dans un pays comme le Pérou.

Avec l’albédo, les glaciers réfléchissent une grande partie des rayons du soleil et permettent ainsi de maintenir des températures plus fraîches dans les régions montagneuses. Leur disparition accélère le réchauffement climatique et modifie les régimes de précipitations.

Pour terminer, il ne faudrait pas oublier que la fonte des glaciers contribue à la hausse du niveau des mers, phénomène qui menace les zones côtières.

Source : Le Centre d’Information sur l’Eau.

Photo: C. Grandpey

France : mise en sécurité des lacs glaciaires

Dans une note publiée le 27 août 2023, j’expliquais que des travaux étaient en cours pour vidanger le lac du Rosolin qui menaçait la station de Tignes dans l’Isère. En l’espace de quelques semaines, il était prévu de réduire sa capacité de près de 80 %. C’est en 2018 que ce lac, né sous le Dôme de Pramecou, à 2 800 mètres d’altitude, est apparu pour la première fois.

En 2022, année marquée par des épisodes de canicule, le glacier de la Grande Motte a souffert au point que le ski d’été ne pouvait plus être pratiqué. Le lac du Rosolin a pris de l’importance pour atteindre 150 000 m3, avec une profondeur maximale de 16 mètres. La menace se précisant, il était urgent d’entreprendre des travaux pour alléger la masse d’eau. Au cours de plusieurs réunions, il a été décidé de diminuer le volume d’eau en creusant un chenal long de 300 mètres et de 3 mètres de profondeur. Le niveau serait ainsi été ramené à 70 000 m3, sans incidence sur la rivière Le Doron. Au final la superficie du lac du Rosolin a été ramenée de 36 000 à 12 000 mètres carrés.

Pour poursuivre les efforts, le comité de pilotage a décidé de programmer une nouvelle session de travaux au mois d’août 2024. Ils permettront de réduire le risque présent sur le secteur de Val Claret à Tignes avec l’installation progressive d’un dispositif de siphonnage afin de rabaisser encore le niveau du lac. Par la suite, des études de faisabilité seront menées en vue d’une vidange définitive et contrôlée du lac.

Vue du premier chenal de 3 mètres de profondeur creusé pour réduire de moitié la quantité d’eau présente dans le lac glaciaire de Rosolin.  (Crédit photo : RTM)

Avec l’accélération du réchauffement climatique d’origine anthropique, les lacs glaciaires sont de plus en plus nombreux dans les zones de montagnes à travers le monde. J’ai évoqué à plusieurs reprises sur ce blog les risques que faisait peser la la fonte des glaciers dans l’Himalaya et dans la Cordillère des Andes où des lacs sont retenus par de fragiles moraines. Plusieurs catastrophes ont déjà eu lieu au Népal et au Pérou. Comme cela est en passe d’être réalisé à Tignes, les autorités essayent de les prévenir, le plus souvent en creusant des chenaux destinés à alléger au maximum la masse d’eau retenue par ces barrages naturels.

Au Pérou, le lac Palcacocha menace la ville d’Huaraz [Crédit photo : Wikipedia]

Dans la plupart des cas, c’est au moment du retrait du glacier que le phénomène se produit. Les sédiments et débris de roches s’accumulent à son front et forment un barrage naturel qui retient l’eau de fonte. S’il n’y a pas d’exutoire en aval, comme un torrent ou une cascade, un lac se forme rapidement. Ces étendues d’eau, qui comprennent entre quelques dizaines et quelques centaines de milliers, voire millions de mètres cubes, peuvent rapidement créer un risque de vague ou de submersion pour les zones habitées en aval.

En 2004 dans les Alpes, l’alerte avait été donnée sur le lac du glacier de Rochemelon alors qu’il menaçait la vallée du Ribon, en Savoie. Le lac a été vidangé par siphonage.

J’ai évoqué dans plusieurs notes (18 juin 2022, 6 août 2022, 2 août 2023) le lac de fonte qui s’est formé à l’avant du glacier des Bossons et les travaux entrepris pour évacuer le trop-plein. A noter qu’au mois de janvier 2024, une énorme grotte, de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, a vu le jour au cœur de ce glacier. Elle a fait naître un grand nombre de questions. Par exemple, on se demande si le réchauffement climatique est en cause. Les experts se perdent en conjectures. Certains évoquent une grotte intraglaciaire qui se serait formée à cause d’une crevasse ou de rochers. Il est aussi question d’« une poche d’eau qui ne s’est pas refermée et dont la rupture serait la conséquence d’une nouvelle fracture. »

 Vue du lac glaciaire du glacier des Bossons (Crédit photo: Le Dauphiné)

Tous les travaux visant à vidanger les lacs provoqués par la fonte rapide des glaciers ont avant tout pour but de mettre en sécurité les populations qui vivent en aval de ces retenues d’eau. En France, on ne voudrait pas que se produise un tsunami comme celui qui a endeuillé Saint Gervais dans la nuit du 12 au 13 juillet 1892, quand la rupture d’une poche d’eau dans le glacier de Tête-Rousse a entraîné la mort de 175 personnes (voir la description de cet événement dans des notes rédigées le 23 avril 2019 et le 6 mai 2020).

L’Institut des Risques Majeurs (IRMA) de Grenoble indique que depuis un premier pompage en 2010, puis d’autres en 2011 et 2012, le glacier reste sous haute surveillance. Par exemple, des capteurs piézométriques mesurent en continu l’évolution de la pression d’eau en différents points du glacier. L’ensemble de ces mesures est synthétisé dans un rapport annuel et présenté à un comité de pilotage.

Le système de surveillance et d’alerte du glacier de Tête Rousse permet de détecter la survenance de la rupture de la poche d’eau sous le glacier ; il est totalement automatique. Le système est également équipé de quatre capteurs sismiques permettant de détecter les vibrations générées par une coulée de boue éventuelle. Le système d’alerte est équipé de quatre sirènes de forte puissance

En cas d’alerte, une commande radio est instantanément envoyée à toutes les sirènes qui déclenchent une séquence sonore spécifique pendant une durée de trente minutes pour l’alerte d’évacuation des habitants de Bionnay vers des zones définies hors risque. Un courrier leur a été adressé, les invitant à communiquer leurs coordonnées. Les habitants ont connaissance de points de rassemblement à rejoindre à pied au plus vite en cas de déclenchement de l’alerte. Dès le déclenchement des sirènes, le temps maximal pour évacuer est estimé à une dizaine de minutes pour les habitants.

 

Schéma accompagnant le texte de Joseph Vallot pour expliquer le processus de la catastrophe du 12 juillet 1892.

Certaines communes des Alpes tentent de tirer parti de ces importants volumes d’eau. C’est ainsi que la station des Deux Alpes (Isère) a exploité pendant près d’un an un lac naturel, laissé par le retrait du glacier de Mont-de-Lans. L’eau de fonte a été utilisée pour fabriquer de la neige artificielle et régénérer de la glace sur laquelle repose une partie des pistes de ski. Depuis la vidange du lac, qui s’est effectuée naturellement à l’automne 2018, les spécialistes de l’enneigement envisagent de répéter l’opération à partir de retenues d’eau et d’un lac artificiel, plus sécurisé. Selon les glaciologues, le système est efficace en théorie, mais trop localisé pour agir sur l’état de santé du glacier dont la durée de vie est estimée à bien moins d’un siècle.

Source : presse régionale, IRMA et données personnelles.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Un niveau élevé d’activité sismique persiste sous le sommet du Kilauea (Hawaii). Selon l’Observatoire des Volcans d’Hawaii, il est impossible de dire si cette hausse d’activité débouchera sur une intrusion magmatique ou une éruption, ou si elle se poursuivra simplement sous forme d’activité sismique en profondeur. « Des changements dans la nature et le lieu de cette activité peuvent survenir rapidement, tout comme pour le risque d’une éruption, mais il n’y a aucun signe d’éruption imminente pour le moment. »

Image webcam du cratère de l’Halema’uma’u le 28 mai 2024

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Comme on pouvait s’y attendre au vu du soulèvement du sol dans le secteur de Svartsengi, une éruption a débuté sur la péninsule de Reykjanes (Islande) le 29 mai 2024 à 12h46 près de Sundhnúkar, au nord de Grindavík, au nord-est de Sýlingafell, après un intense épisode d’activité sismique qui a conduit à l’évacuation de Grindavik, Svartsengi et du Lagon Bleu.

Après un début où le débit éruptif était très élevé, l’éruption a décliné et elle se poursuit sur la fracture qui mesure plus de 3 km de longueur. Aucune activité explosive n’a été observée depuis l’après-midi du 29 mai lorsque des explosions phréatiques se sont produites à cause de l’entrée de la lave dans des fractures, ce qui a provoqué un contact avec les eaux souterraines. L’activité la plus forte se situe à proximité du cratère qui a été actif pendant la période éruptive qui a débuté le 16 mars 2024.

S ‘agissant de la déformation du sol, le Met Office précise que le sol s’est affaissé d’une quinzaine de centimètres dans le secteur de Svartsengi lorsque le magma a quitté la chambre magmatique au début de l’éruption. On estime qu’environ 15 millions de mètres cubes de magma sont sortis de la chambre magmatique. Le débit éruptif est estimé entre 1 500 et 2 000 m3/s.
Source : Met Office.

Image webcam de la phase initiale de l’éruption

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L’activité éruptive se poursuit au sommet du Sabancaya (Pérou) avec une quarantaine d’événements explosifs chaque jour et des panaches de cendres qui montent à 2600 mètres au-dessus du sommet du volcan.

Source : IGP.

Crédit photo: IGP

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Une éruption s’est produite sur le Dempo (SE Sumatra / Indonésie) le 27 mai 2024. Une vidéo montre un événement surtseyen au niveau du lac de cratère avec des matériaux sombres éjectés à 300 m du centre du lac. On peut voir des panaches de cendres denses s’élevant à environ 500 m de hauteur. Selon un article de presse, l’eau du lac du cratère avait changé de couleur au cours des semaines précédentes. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est prié de rester à 1 km du cratère et jusqu’à 2 km sur le flanc N.
Source : PVMBG.

Vue du cratère du Dempo (Crédit photo : Roamindonesia)

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Toujours en Indonésie, l’éruption de l’Ibu se poursuit avec des panaches de vapeur et de gaz qui s’élèvent de 200 à 600 m au-dessus du cratère. Le 27 mai 2024, un événement éruptif a produit un panache de cendres qui s’est élevé à 6 km au-dessus du cratère avec des retombées de cendres dans les zones habitées à proximité. Des matériaux incandescents ont été éjectés jusqu’à 1 km sur les flancs NO, Ouest, SO et Sud. Le niveau d’alerte reste à 4 (le maximum sur une échelle à quatre niveaux) et il est conseillé au public de rester à 4 km du cratère actif.
Source : PVMBG.

Activité éruptive de l’Ibu en mai 2022

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Au cours du mois de mai 2024, plusieurs épisodes de décoloration de l’eau ont été observés au cratère I du Kelimutu (île de Flores / Indonésie), avec des bulles à la surface dans la partie NE du lac, et une faible odeur de soufre. La température de l’eau a également légèrement augmenté au Cratère II. Les changements de couleur de l’eau du lac au cratère I, ainsi que l’augmentation de la température de l’eau au cratère II, ont incité le PVMBG à relever le niveau d’alerte à 2 (sur une échelle de 1 à 4) le 24 mai, et le public a été invité à rester à 250 m. des lèvres du cratère. La dernière éruption du Kelimutu était de type phréatique ; elle a eu lieu au cratère II en juin 1968.
Source : PVMBG.

Sommet du Kelimutu (Crédit photo: ATOME)

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Une éruption phréatique s’est produite au cratère Nirwana du Suoh (Sumatra / Indonésie) le 24 mai 2024, avec un panache de vapeur dense ; deux autres explosions phréatiques se sont produites peu de temps après. Le premier événement a éjecté des sédiments, le deuxième a éjecté de l’eau chargée de sédiments et le troisième a produit un panache noir très dense. Un fort grondement a été entendu dans un rayon de plusieurs kilomètres. Le public est prié de rester à 500 m du cratère Nirwana et d’éviter les autres cratères du Suah ainsi que les ravines sur les flancs du volcan en raison des niveaux potentiellement élevés de dioxyde de carbone. De fortes explosions phréatiques se sont déjà produites en 1933.
Source : PVMBG.

Activité géothermale sur le Suoh (Crédit photo: Wikipedia)

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Une éruption mineure s’est produite à White Island (Nouvelle-Zélande) le 24 mai 2024 au matin et a produit un panache de vapeur et de gaz qui s’est élevé de 2 à 3 km de hauteur. Les images des webcams montrent qu’il n’y avait pas de cendres dans le panache. Le niveau d’alerte volcanique a été porté à 3 (sur une échelle de 0 à 5) et la couleur de l’alerte aérienne est passé à l’Orange (niveau 3 sur une échelle de quatre couleurs). Les émissions de vapeur sont ensuite redevenues normales. Un survol a permis de constater que l’activité de bouillonnement qui durait depuis des mois en bordure du lac était plus intense, avec projection de matériaux à 20-30 m de hauteur pendant des périodes de plusieurs secondes. Le niveau de l’eau s’était abaissé et exposait des parties du fond du lac. L’activité éruptive était beaucoup moins importante que celle de décembre 2019. Dans la soirée du 24 mai, le niveau d’alerte volcanique a été abaissé à 2 et la couleur de l’alerte aérienne a été abaissée au Jaune.
Une deuxième éruption mineure s’est produite le 25 mai, incitant à nouveau GeoNet à relever le niveau d’alerte volcanique à 3 et la couleur de l’alerte aérienne à Orange. Il n’y avait toujours pas de cendres dans le panache. Des projections intermittentes de gaz et de vapeur ont continué à être visibles tout au long de la journée. Aucune autre activité n’a été observée au cours des jours suivants ; le niveau d’alerte volcanique a été abaissé à 2 et la couleur de l’alerte aérienne a été ramenée au Jaune. L’analyse des données collectées lors d’un survol du 27 mai a indiqué des niveaux élevés de gaz magmatique par rapport aux observations précédentes en avril et début mai.
Source : GeoNet.

White Island après l’éruption de 2018 (Crédit photo: GeoNet)

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Entre 23h42 le 27 mai et 04h08 (UTC) le 28 mai 2024, un essaim sismique a été enregistré dans la caldeira de Las Cañadas (Ténérife / Îles Canaries), composé de dizaines de petites secousses, parmi lesquelles 26 ont été localisées avec précision. La caldeira de Las Cañadas est une structure de 10 x 17 km partiellement remplie par le stratovolcan du Teide. Les séismes avaient des magnitudes allant jusqu’à M 1,2 et se sont produits à des profondeurs comprises entre 5 et 10 km.
On observe une augmentation notable de la microsismicité à Tenerife depuis juin 2017. Elle est probablement due à un processus de pressurisation du système volcano-hydrothermal, de toute évidence lié à l’injection de gaz magmatiques.
Malgré cette augmentation de l’activité sismique, les volcanologues soulignent qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la population. De plus, cette activité n’est pas le signe d’une éruption volcanique à court ou moyen terme.
Source : INVOLCAN, The Watchers.

Caldeira de Las Cañadas vue depuis le sommet du Teide (Photo: C. Grandpey)

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ». .
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news of volcanic activity around the world :

Elevated seismic unrest continues beneath the Kīlauea summit (Hawaii). According to the Hawaiian Volcano Observatory, it is impossible to say whether this increase in activity will lead to an intrusion or an eruption, or simply continue as seismic unrest at depth. “Changes in the character and location of unrest can occur quickly, as can the potential for eruption, but there are no signs of imminent eruption at this time.”

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As expected given the ground uplift in the Svartsengi sector, an eruption began on the Reykjanes peninsula (Iceland) on May 29th, 2024 at 12:46 p.m. near Sundhnúkar, north of Grindavík, north- east of Sýlingafell, after an intense episode of seismic activity which led to the evacuation of Grindavik, Svartsengi and the Blue Lagoon.
After a start where the eruptive flow was very high, the eruption declined and it continues on the eruptive fissure which is more than 3 km long. No explosive activity has been observed since the afternoon of May 29th when phreatic events occurred due to lava entering fractures, causing contact with groundwater. The strongest activity is located near the crater which was active during the eruptive period which began on March 16th, 2024.
Regarding the deformation of the ground, the Met Office specifies that the ground sank by around fifteen centimeters in the Svartsengi area when magma left the chamber at the start of the eruption. It is estimated that around 15 million cubic meters of magma came out of the magma chamber. The eruptive flow is estimated between 1,500 and 2,000 cubic meters per second.
Source: Met Office.

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Eruptive activity continues at the summit of Sabancaya (Peru) with around forty explosive events each day and ash plumes rising up to 2600 meters above the summit of the volcano.
Source: IGP.

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An eruption occurred at Dempo (SE Sumatra / Indonesia) on May 27th, 2024. A video shows a Surtseyan eruption at the crater lake with dark material ejected 300 m from the center of the lake. Dense ash plumes can be seen rising around 500 m. According to a news report, the crater lake water had been changing colors during the previous few weeks. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 1-4), and the public is asked to stay 1 km away from the crater and as far as 2 km on the N flank.

Source : PVMBG.

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Still in Indonesia, the eruption at Ibu continues with steam and gas plumes that rise 200-600 m above the crater. On May 27th, 2024, an eruptive event produced an ash plume that rose 6 km above the crater with ashfall in the nearby communities. Incandescent material was ejected as far as 1 km onto the NW, W, SW, and S flanks. The Alert Level remains at 4 (the highest level on a four-level scale) and the public is advised to stay 4 km away from the active crater.

Source : PVMBG.

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During the month of May 2024, several episodes of water discoloration were observed at Kelimutu’s Crater I (Flores Island / Indonesia), with bubbles on the surface of the NE part of the lake, and there was a weak sulfur odor. Water temperature also slightly increased at Crater II. The changes in lake water color at Crater I, along with increased water temperatures at Crater II, prompted PVMBG to raise the Alert Level to 2 (on a scale of 1-4) on May 24th, and the public was asked to stay 250 m from the crater rims. Kelimutu’s last eruption was phreatic, and it occurred at Crater II during June 1968.

Source : PVMBG.

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A phreatic eruption occurred at Suoh’s Nirwana Crater (Sumatra / Indonesia) on May 24th, 2024 and produced a dense steam plume; two more phreatic explosions occurred a short time later. The first event ejected sediment, the second event ejected sediment-laden water, and the third produced a dense black plume. Loud booming was heard within a radius of several kilometers. The public is asked to stay 500 m away from Nirwana Crater and to avoid Suah’s craters and associated drainages due to potentially elevated levels of carbon dioxide. Large phreatic explosions last occurred in 1933.

Source : PVMBG.

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A minor eruption occurred at White Island (New Zealand) on May 24th 2024 in the morning and produced a steam-and-gas plume that rose 2-3 km high. There was no clear indication of ash in the plume, based on webcam images. The Volcanic Alert Level was raised to 3 (on a scale of 0-5) and the Aviation Color Code was raised to Orange (the third level on a four-color scale). Steam emissions later returned to normal. An overflight allowed to see that the geysering at the crater lake that had been ongoing for months was stronger, ejecting material 20-30 m high for periods of several seconds. The level of the crater lake had subsided and exposed parts of the lake floor. The eruption was much smaller than the December 2019 eruption. In the evening of May 24th, the Volcanic Alert Level was lowered back down to 2 and the Aviation Color Code was lowered back to Yellow.

A second minor eruption occurred on May 25th, again prompting GeoNet to raise the Volcanic Alert Level to 3 and the Aviation Color Code to Orange. There were no clear indications of ash in the plume. Intermittent ejections of gas and steam continued to be visible throughout the day. No further activity was observed over the next few days; the Volcanic Alert Level was lowered to 2 and the Aviation Color Code was lowered to Yellow on 29 May. Analysis of data collected during a 27 May overflight indicated elevated levels of magmatic gas compared to previous observations in April and early May.

Source : GeoNet.

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Between 23:42 UTC on May 27th and 04:08 UTC on May 28th, 2024, a seismic swarm was recorded in the Las Cañadas caldera (Tenerife / Canary Islands), consisting of dozens of small earthquakes, among which 26 were precisely located. The Las Cañadas caldera is a 10 x 17 km structure partially filled by the Teide stratovolcano.The earthquakes had magnitudes reaching up to M 1.2 and occurred at depths between 5 and 10 km.

There has been a notable increase in micro-seismicity within Tenerife since June 2017. It is attributed to a pressurization process of the volcanic-hydrothermal system, likely linked to the injection of magmatic gases.

Despite this increase in seismic activity, volcanologists emphasize that there is no immediate danger to the population. Moreover, this activity is not the sign of a volcanic eruption in the short or medium term.

Source : INVOLCAN, The Watchers.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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