États Unis : Hemingway et l’ouragan de 1935 // United States : Hemingway and the 1935 hurricane

De puissants ouragans ont toujours frappé les États-Unis, en particulier la côte sud-est. La différence est qu’aujourd’hui ils sont devenus de plus en plus fréquents et destructeurs, alimentés par la température de plus en plus élevée du Golfe du Mexique. À quelques jours d’intervalle, Helene et Milton ont causé de lourdes pertes humaines et matérielles, notamment dans le Sud-Est du pays.
Hemingway est l’un de mes auteurs américains préférés. J’ai failli écrire une thèse sur son rapport à la Nature, mais j’ai finalement opté pour un travail sur la classe ouvrière anglaise pendant la Révolution Industrielle. Hemingway a écrit des Lettres lors de son séjour à Key West, au sud de la Floride, de la même manière que Mark Twain a écrit ses « Lettres d’Hawaï », avec des pages très intéressantes décrivant le lac de lave du volcan Kilauea.

La saison des ouragans 2024 avec Helene et Milton a été désastreuse, avec des centaines de victimes et des dégâts considérables causés par les inondations et les vents violents. Une catastrophe similaire s’est produite le jour de la Fête du travail (Labor Day, début septembre) 1935. Heminway a été témoin de cet événement. Dans l’une des « Lettres d’Ernest Hemingway, volume 6 (1934-1936) », on peut lire des détails sur l’ouragan qui a rasé Upper Matecumbe Key et Lower Matecumbe Key et a coûté la vie à plus de 400 personnes, dont beaucoup d’anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Hemingway a vivement critiqué le gouvernement américain pour ne pas avoir évacué les deux Keys avant la tempête.
Hemingway avait une bonne connaissance de la météo marine et des ouragans. Pêcheur en haute mer au large de la Floride, il avait appris à observer les conditions météorologiques. Dans l’une de ses Lettres à ses amis en juin 1934, il écrit avec son humour habituel : « C’est maintenant le début de ces putains d’ouragans. J’aimerais que nous ayons beaucoup de vent d’est et de courants… et que nous ayons ensuite un beau mois de juillet et d’août sans ouragan. »
Malheureusement, contrairement à 1934, 1935 fut une année terrible en matière d’ouragans. Les 2 et 3 septembre 1935, l’un d’eux frappa les Keys de Floride. À l’époque, les ouragans n’avaient pas de nom spécifique. Celui-ci fut simplement baptisé ouragan de la Fête du Travail. Ce fut le premier ouragan de catégorie 5 enregistré aux États-Unis. Il reste comme étant le troisième événement de ce type jamais enregistré dans le bassin atlantique, avec une chute de pression atmosphérique à 892 millibars et des rafales de vent dépassant les 320 km/h. Une grande partie des dégâts fut causée par l’onde de tempête. L’Overseas Railroad, une voie ferrée qui avait été achevée en 1912 et reliait les Keys de Floride au continent, fut détruite et ne fut jamais reconstruite.
Ernest Hemingway a décrit les conséquences de l’ouragan dans l’une de ses Lettres. Si Key West, où il résidait, fut relativement épargné, ce fut une autre histoire pour l’Upper Matecumbe Key et le Lower Matecumbe Key. Hemingway a écrit : « Rien ne peut donner une idée de la destruction. Les arbres sont complètement dénudés comme si leur feuillage avait été brûlé sur une soixantaine de kilomètres et le sol ressemble au lit abandonné d’une rivière. Pas un seul bâtiment n’est debout. Plus de trente kilomètres de voies ferrées ont été emportés par les eaux et le vent. » Hemingway ajoute que la dernière fois qu’il a vu autant de morts au même endroit, c’était en Europe pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’il était ambulancier de la Croix-Rouge.
Comme je l’ai écrit plus haut, de nombreuses victimes étaient des vétérans qui travaillaient sur le projet de construction de l’Overseas Highway. Outré par le refus du gouvernement fédéral à envoyer un train pour évacuer les ouvriers à temps, Hemingway écrit que les vétérans « ont été pratiquement assassinés ». La Lettre contient des descriptions graphiques des centaines de cadavres en train de se décomposer rapidement sous le soleil de Floride en attendant d’être transportés à Arlington, en Virginie, pour y être enterrés. Dans un article pour un magazine, Hemingway a écrit un article intitulé « Qui a tué ces hommes ? », et qui a été rebaptisé par les éditeurs « Qui a assassiné les vétérans ? » L’article critique le gouvernement fédéral pour ne pas avoir évacué les ouvriers. Sceptique à l’égard du New Deal de Franklin D. Roosevelt, Hemingway voyait dans les camps de travail ferroviaires un moyen pour Washington de se débarrasser de centaines de vétérans, dont beaucoup souffraient de stress post-traumatique causé par la Première Guerre mondiale.
La réaction passionnée d’Ernest Hemingway à la catastrophe de 1935 résonne encore aujourd’hui. Selon lui, si les tempêtes sont inévitables, les pertes à grande échelle ne le sont pas forcément. Certes, le gouvernement ne peut pas contrôler la météo, mais il peut s’acquitter de son obligation de protéger les plus vulnérables qui se trouvent sur la trajectoire de la tempête.
Source : Adapté d’un article publié dans The Conversation et relayé par Yahoo Actualités.

La maison et le bureau d’Hemingway à Key West où j’avais très envie de voir la machine à écrire « Royal » qu’il utilisait pour écrire ses oeuvres (Photos: C. Grandpey)

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Powerful hurricanes have always battered the U.S., especially the south-east coast. The difference is that today they are getting more and more frequent and destructive, fueled by the higher and higher water temperature of the Gulf of Mexico. One following the other, Helene and Milton caused heavy human and material losses, especially in South East United States.

Hemingway is one of my favorite American authors. I nearly wrote a thesis about his relationship with Nature, but finally opted for a work on the English working class during the Industrial Revolution. Hemingway wrote Letters during his stay in Key West in the same way Mark Twain wrote his « Letters from Hawaii », with very interesting pages describing the lava lake in Kilauea Volcano.

The 2024 hurricane season with Helene and Milton has been disastrous with hundreds of casualties and widespread damage from flooding and high winds. A similar catastrophe occurred on Labor Day (in early September) 1935. Heminway was a witness to this event. In one of “The Letters of Ernest Hemingway Volume 6 (1934-1936),” the author gives details about the hurricane that leveled Upper Matecumbe Key and Lower Matecumbe Key and took the lives of more than 400 people, many of them World War I veterans. He strongly criticized the U.S. government, for failing to evacuate the two Keys ahead of the storm.

Hemingway knew a lot about hurricanes. A deep-sea angler who fished the waters off Florida, he had learnt about weather patterns. In one of his Letters to friends of his in June 1934, he wrote iwith his usual humour : “Now the lousy hurricanes are starting. Wish we would get lots of east wind and current … and then have a fine July and August without hurricanes.”

Contrary to 1934, 1935 was a terrible hurricane year. On September 2nd and 3rd, 1935, a hurricane made landfall in the Florida Keys. By the times, hutrricanes had no specific names. This one was simply called the Labor Day hurricane. It was the first recorded Category 5 hurricane in the U.S.

It remains the third-most intense storm on record in the Atlantic basin, with a barometric pressure drop to 892 millibars and wind gusts exceeding 320 km per hour. Much of the damage was caused by the storm surge. The Overseas Railroad, which had been completed in 1912 and connected the Florida Keys to the mainland, was destroyed and was never rebuilt.

Ernest Hemingway described the aftermath of the hurricane in a Letter. If Key West, where Hemingway was living, was not severely hit by the hurricane, it was a different story for Upper Matecumbe Key and Lower Matecumbe Key. Hemingway wrote : “Nothing could give an idea of the destruction. The foliage is absolutely stripped as though by fire for forty miles and the land is looking like the abandoned bed of a river. Not a building of any sort is standing. Over thirty miles of railway were washed and blown away.” Hemingway added that the last time he witnessed so many dead in one place was in Europe during World War I as a Red Cross ambulance driver.

As I put it above, many of the victims were veterans, employed to work on the Overseas Highway construction project. Outraged by the federal government’s failure to send a train to evacuate the workers in time, Hemingway wrote that the veterans “were practically murdered.” The Letter contains graphic descriptions of the hundreds of dead bodies, rapidly decomposing in the Florida sun as they awaited transport to Arlington, Virginia, to be buried. In an article for a magazine, Hemingway wrote an article entitled “Who Killed These Men?,” and which was re-titled by the editors as “Who Murdered the Vets ?”, criticizing the federal government for not evacuating the workers. Skeptical of Franklin D. Roosevelt’s New Deal, Hemingway saw the railway work camps as a way for Washington to rid itself of hundreds of veterans, many of whom were experiencing post-traumatic stress disorder caused by Word War I.

Ernest Hemingway’s impassioned response to the 1935 disaster still resonates today. He said that while storms are inevitable, mass casualties do not have to be. The government can’t control the weather, but it can fulfill an obligation to protect the most vulnerable in the path of the storm.

Source : The Conversation via Yahoo News.

Le tourisme menacé par le réchauffement climatique // Tourism threatened by global warming

J’ai attiré l’attention à plusieurs reprises sur ce blog sur les conséquences de la fonte des calottes polaires et des glaciers qui, s’ajoutant à la dilatation thermique des mers plus chaudes, contribuent à l’élévation du niveau des océans dans le monde.
Un article paru récemment dans la presse américaine met en garde les vacanciers contre les conséquences du réchauffement climatique sur des destinations touristiques populaires. Plusieurs exemples sont évoqués dans l’article.

L’une des attractions touristiques les plus connues de Californie, la route côtière de Big Sur – Big Sur Coast Highway – est de plus en plus inaccessible en raison de glissements de terrain, d’effondrements de falaises et de chutes de rochers provoqués par des phénomènes météorologiques extrêmes liés au réchauffement climatique. La route est confrontée à de tels problèmes depuis sa construction dans les années 1930, mais aujourd’hui, des dégâts beaucoup plus importants sont causés par des tempêtes hivernales de plus en plus violentes et des incendies de végétation exacerbés par le réchauffement climatique, et qui entraînent une accélération de l’érosion des sols.
Une violente tempête le 30 mars 2024 a fait basculer dans l’océan toute une portion de la route située à 20 kilomètres au sud de Carmel. Le 23 juin, un autre tronçon de la route à Paul’s Slide a été de nouveau ouvert à la circulation après avoir été fermé pendant un an et demi en raison d’un glissement de terrain majeur. De telles fermetures se produisaient autrefois toutes les quelques années. Maintenant, c’est presque tous les ans.

Vue d’un effondrement sur la route côtière de Big Sur (Crédit photo : presse californienne)

Certains des sites touristiques les plus emblématiques de Washington, D.C., sont en train de s’enfoncer dans les eaux Le célèbre Tidal Basin – Bassin de Marée – flanqué de monuments tels que le mémorial Thomas Jefferson et le mémorial Martin Luther King Jr., avec les cerisiers symboles de l’amitié entre les peuples, sont menacés. Les scientifiques expliquent que la montée des eaux, l’urbanisation et l’affaissement des terres contribuent au problème. Au cours du siècle dernier, le niveau de la mer dans la région est monté de plus de 32 centimètres, avec des signes d’accélération. On sait déjà que dans 70 ans l’intégralité des passerelles du Tidal Basin sera sous l’eau si rien n’est fait.

Vue du Tidal Basin avec le Jesfferson Memorial et les cerisiers en fleurs (Crédit photo : Wikipedia)

Il y a quelques années, j’ai roulé au-dessus de la mer sur la route extraordinaire qui mène à Key West (Floride) où je voulais visiter la maison d’Ernest Hemingway. Les climatologues américains affirment que, s’agissant de l’élévation du niveau de la mer, Key West est « l’un des endroits les plus vulnérables des Etats Unis. » Comme de nombreuses régions du sud de la Floride, celle de Key West est assez plate, avec de nombreux secteurs à peine à plus de 90 centimètres au-dessus du niveau de la mer. La NASA prévient que Key West pourrait connaître jusqu’à 2,10 mètres d’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Une augmentation aussi spectaculaire ferait disparaître une grande partie des Keys sous l’eau.
Ce n’est pas seulement la lente élévation du niveau de la mer qui inquiète les habitants des Keys ; ce sont aussi les journées d’été extrêmement chaudes et les ouragans de plus en plus violents. Alors que Key West a toujours dû faire face à la chaleur et aux ouragans, le réchauffement climatique amplifie ces menaces. Cette nouvelle situation risque d’avoir de graves conséquences sur le tourisme.

Sur la route des Keys (Photo : C. Grandpey)

Jusqu’à présent, Hawaï était censé être un archipel idyllique, mais le tourisme sur l’île est aujourd’hui confronté à plusieurs nouvelles menaces liées au réchauffement climatique. En 2023, Fodor’s Travel a fait figurer Maui parmi 10 destinations à éviter en raison des menaces environnementales causées par le surtourisme et le réchauffement climatique.
Après les incendies qui ont dévasté Lahaina, de nombreuses personnes ont été déplacées de leurs foyers et contraintes de vivre dans des hôtels ou de quitter l’île. Leur inquiétude est également née du fait que les touristes s’installaient sur l’île et déplacaient les familles qui y avaient élu domicile. Plus de 100 personnes sont mortes dans les incendies.
Les îles de Maui, Oahu et The Big Island sont susceptibles d’être encore durement affectées par les incendies de végétation et d’autres menaces climatiques au cours de l’été 2024. L’archipel hawaiien sera confronté à davantage d’incendies de forêt, à des températures plus chaudes, à une érosion côtière plus importante et à des précipitations plus extrêmes. Les îles sont également confrontées à une élévation du niveau de la mer, à une augmentation de la fréquence des sécheresses et des tempêtes et à un changement dans la configuration et la variabilité des précipitations et du débit des cours d’eau.
Selon un rapport de l’Université d’Hawaï financé par le Département du Tourisme, « au cours des deux prochaines décennies, le réchauffement climatique devrait avoir un impact de plus en plus négatif sur le secteur touristique qui est le principal moteur économique de l’État ».
Source : USA Today via Yahoo Actualités.

 

Hawaii : des îles de plus en plus exposées à des événements extrêmes (Photo : C. Grandpey)

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I have drawn attention many times on this blog to the consequences of polar sheet and glacier melting which, together with the thermal dilatation of the seas with the hot temperatures, contribute to ocean rise around the world.

A recent article in the U.S. News media warns vacationers against the consequences of global warming for popular tourist destinations. Several examples are mentioned in the article.

One of California’s most scenic and best-known attractions, the Big Sur Coast Highway, is increasingly inaccessible due to landslides, cliff collapses and rockfalls caused by global-warming- related extreme weather events. The road has been ifacing such problems since it was first built in the 1930s, but now, a new level of damage is coming from increasingly furious winter storms and climate change-exacerbated wildfires that lead to soil erosion.

A massive storm on March 30th, 2024 caused a section of the roadway 20 kilometers south of Carmel to fall into the ocean. On June 23rd, a section of the highway at Paul’s Slide only opened after being closed for a year-and-a-half due to a major slide. Such closures used to happen once every few years. Now it’s almost every year.

Some of the most iconic tourist sights in Washington, D.C., are sinking. The Tidal Basin, flanked by monuments including the Thomas Jefferson Memorial and the Martin Luther King, Jr. Memorial, and the cherry trees that are a symbol of international friendship, are under threat. Experts say rising water levels, urbanization and the sinking of the land are contributing to the problem.Over the last century, sea levels in the area have risen over 32 centimeters, with signs of acceleration. In 70 years, the entirety of the Tidal Basin walkways will be under water if nothing is done.

Some years ago, I drove above the sea along the extraordinary road that goes to Key West (Florida) where I wanted to visit Ernest Hemingway’s house. U.S. Climatologists say that, when it comes to sea-level rise, Key West is « one of the most vulnerable places in the United States. » Like many parts of South Florida, Key West is quite flat, with many sections reaching no more than 90 centimeters above sea level. NASA warns that Key West could experience up to 2,10 metrers of sea level rise by 2100. Such a dramatic rise would put much of the Keys underwater.

Moreover, it is not just the slow march of sea-level rise that worries locals: It is also the extremely hot summer days and ferocious hurricanes, While Key West has always had to deal with heat and hurricanes, global warming is supercharging these threats. This new situation is likely to have a serious impact on tourism..

Up to now, Hawaii was supposed to be an idyllic island getaway, but tourism on the island faces several new threats linked to global warming. In 2023, Fodor’s Travel named Maui among 10 destinations on its “No List” that tourists should reconsider visiting because of the threat of environmental damage caused by over-tourism and climate change.

After fires devastated the town of Lahaina, many people were displaced from their homes and forced to live in hotels or leave the island, bringing to light their own concerns about tourists taking up housing accommodations on the island and displacing local families. More than 100 people died in the fires.

The islands of Maui, Oahu and The Big Island are susceptible to more devastation from wildfires and other climate threats during the summer 2024. Hawaii will face more wildfires, hotter sea surface and air temperatures, more coastal erosion and more extreme rain. The islands also face sea level rise, an increase in drought and storm frequency and a change in rainfall and stream flow pattern and variability.

According to a report from the University of Hawaii, funded by the Hawaii Tourism Authority, “over the next couple of decades climate change is expected to have an increasingly negative impact on Hawaii’s tourism sector, the state’s primary economic engine.”

Source : USA Today via Yahoo News.

Pauvres coraux ! // Poor corals !

L’eau de mer de plus en plus chaude, avec des températures record, a tué plus des trois quarts des coraux cultivés par les scientifiques dans les Keys de Floride ces dernières années. Le but de cette culture artificielle des coraux est de venir en aide à une espèce menacée et très vulnérable au réchauffement climatique.
Les chercheurs de la NOAA sont allés observer cinq récifs où ils avaient planté des coraux staghorn (cornes de cerf) et elkhorn (cornes d’élan), deux espèces sur la liste des espèces en voie de disparition, pour voir si leur repeuplement avait survécu à un séjour prolongé dans de l’eau dont la température avait atteint 30°C pendant l’été et l’automne 2023. La plupart de ces coraux étaient morts. Les scientifiques ont constaté une mortalité généralisée chez les coraux repeuplés et leurs homologues sauvages sur cinq récifs des Keys de Floride.
Les scientifiques accusent le réchauffement climatique d’origine humaine, aggravé par El Niño, de rendre l’eau trop chaude pour la survie des coraux, qui sont des êtres vivants. Après avoir tenté de sauver des coraux pendant la chaleur de l’été 2023, c’était la première observation hivernale des scientifiques pour voir ceux qui avaient survécu.
Seuls 22 % des 1 500 coraux staghorn repeuplés étaient encore en vie. Les scientifiques affirment qu’il reste encore beaucoup de données à collecter pour vraiment comprendre cette mortalité, mais ils affirment qu’ils n’ont jamais rien vu de tel dans l’histoire de l’humanité.
Normalement, ces espèces sont des coraux aux couleurs robustes rouge, orange, beige et marron. Les chercheurs ont vu des coraux morts avec des algues à l’aspect vert brunâtre déposées sur les squelettes sans vie. La NOAA a enregistré des jours où la température de l’eau sur les sites de plantation atteignait 34°C et parfois plus, ce qui est beaucoup trop chaud pour autoriser la survie des coraux.
Il faut toutefois remarquer que si les récifs coralliens des Caraïbes ont été dévastés à cause des températures record de l’eau en 2023, l’année n’a pas été aussi mauvaise qu’on le craignait dans le reste du monde. En février 2024, la NOAA a toutefois révisé son système de niveaux d’alerte des récifs coralliens ; l’administration a ajouté de nouvelles catégories supérieures de stress thermique en raison de l’aggravation du réchauffement climatique. C’est comme si on ajoutait une catégorie 6 aux ouragans.
De nombreux biologistes marins se demandent s’il est vraiment utiles de repeupler les récifs coralliens dans une eau qui devient tout simplement trop chaude. Ils affirment que la restauration des coraux est presque inévitablement vouée à l’échec en raison du réchauffement climatique actuel. « Tenter de restaurer les coraux dans les océans chauds d’aujourd’hui, c’est comme essayer de remettre en état une maison alors qu’elle est encore en feu. »
Source : Associated Press via Yahoo Actualités.

A lire également cette note publiée le 17 juillet 2023 :

Catastrophe corallienne en cours au large de la Floride // Coral disaster underway off the Florida coast

Photo: C. Grandpey

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Record hot seawater killed more than three-quarters of human-cultivated coral that scientists had placed in the Florida Keys in recent years in an effort to prop up a threatened species that’s highly vulnerable to global warming.

NOAA researchers went to observe five reefs where they planted staghorn and elkhorn coral, both classified as threatened in the endangered species list, to see how the repopulated critters had survived prolonged water temperatures in the 30s Celsius last summer and autumn. Most of them were dead. They saw widespread death in both repopulated and wild coral on five Florida Keys reefs.

Scientists blame human-caused global warming, with a boost from El Niño, for making the water too hot for the delicate coral, which are animals, to survive. After trying to rescue coral during heat during the summer 2023, this was scientists’ first winter look to see what survived.

Only 22% of the 1,500 repopulated staghorn coral that they surveyed was still alive. The scientists say there is still a lot of data to be collected to really understand the full impact, but they say they have not seen something like this in recorded human history.

Normally these are corals with robust red, orange, tan and brown colors. But what the researchers saw were dead coral with brownish green algae settled on the lifeless skeletons. NOAA measured days of water temperature at the planting sites hitting 34 degrees Celsius and sometimes more, which is much too hot.

However, while the Caribbean coral reefs were devastated during the record high water temperatures in 2023, the year was not as bad as was feared in the rest of the world. In February 2024, NOAA revised its coral reef watch alert system to add new higher level of heat stress categories because of worsening global warming. It’s the equivalent of adding a Category 6 to hurricanes.

Many marine biologists are now raising concerns about trying to repopulate coral reefs by putting the coral back in water that is just getting too warm. They say coral restoration is almost certainly doomed to fail under the current global warming. “Attempting coral restoration in today’s hot oceans is like trying to refurnish a house while it’s still on fire.”

Source : Associated Press via Yahoo News.

You can also read this post released on July 17th, 2023 :

Catastrophe corallienne en cours au large de la Floride // Coral disaster underway off the Florida coast

Floride : les Keys sous la menace de l’océan // Florida : the Keys under the threat of the ocean

Avec le réchauffement climatique, la hausse du niveau de la mer va devenir de plus en plus problématique dans de nombreuses régions du monde. Aux États-Unis, les côtes de la Floride risquent d’être submergées et les Keys pourraient disparaître à court terme.

J’ai visité les Keys il y a quelques années dans le but de visiter la maison d’Ernest Hemingway et voir la Royale, la machine à écrire qu’il utilisait pour écrire les romans que j’étudiais quand j’étais à l’université.

Longtemps célèbres pour la pêche qui s’y pratique, leurs récifs coralliens et les écrivains qui y résident, les Keys de Floride sont désormais confrontés à une réalité que personne n’aurait pu imaginer : ils risquent d’être submergés par la montée de l’océan et toutes les maisons ne pourront pas être sauvées.

Lors d’une réunion organisée début juin 2021, les responsables du comté de Monroe ont présenté un plan visant à surélever les rues et les routes des Keys pour les empêcher d’être inondées en permanence. Le problème, c’est qu’il n’y a pas l’argent nécessaire pour financer ce projet extrêmement coûteux. Si le financement n’est pas trouvé, les Keys deviendront l’un des premiers endroits aux États-Unis – et certainement pas le dernier – où les habitants devront se faire à l’idée que certaines zones devront être abandonnées à la mer et aux marées.

Au cours de la réunion, les autorités locales ont détaillé le plan de 1,8 milliard de dollars qui, au cours des 25 prochaines années, prévoit de surélever 240 kilomètres de routes, tout en installant un nouveau réseau d’égouts et de stations de pompage, ainsi que des îlots de végétation pour éviter que les rues ne soient envahies par l’eau de mer. La surélévation des chaussées est attendue avec impatience par les habitants dont les voitures sont corrodées par l’eau salée et qui doivent enfiler des bottes pour atteindre l’entrée de leurs propriétés.

Le budget du comté de Monroe ne sera pas suffisant pour financer le réaménagement de toutes les routes, ni pour racheter les maisons sinistrées. Les demandes formulées auprès des législateurs de l’État de Floride pour que soit perçue une nouvelle taxe pour couvrir ces coûts ont été rejetées. De plus, les dépenses vont s’accumuler quand il s’agira d’empêcher les infrastructures essentielles telles que les égouts et les sous-stations électriques, ainsi que les maisons particulières, d’être inondées en même temps que les routes.

Les représentants de la NOAA à la réunion ont expliqué que les Keys sont menacés par la montée des océans qui s’accélère avec la fonte rapide des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. Ils ont insisté sur le fait que le réchauffement planétaire causé par l’homme entraînera une nouvelle élévation du niveau de la mer de 40 centimètres d’ici 2040.

Ce qui n’arrange rien dans les Keys, c’est que le calcaire poreux des îles permet à l’eau de mer de s’infiltrer encore plus facilement. Il suffit donc de marées hautes, même par beau temps, pour transformer les routes en étangs, sans oublier que le changement climatique provoque également les ouragans destructeurs qui s’abattent parfois sur l’archipel.

On sait depuis longtemps que les Keys de Floride sont parmi les endroits les plus exposés aux inondations en Amérique du Nord. Sans changement de stratégie, certaines zones deviendront accessibles uniquement par bateau.

Source : médias d’information américains.

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With global warming, sea level rise is going to become more and more acute is many parts of the world. In the U.S., Florida’s coasts are in danger of being submerged and the Keys might disappear in the short term.

I visited the Keys a few years ago with a single aim: I wanted to visit Ernest Hemingway’s house and see La Royale, the typewriter he used to write the novels I studied when I was in university..

Long famed for its spectacular fishing, its coral reefs and its literary residents, the Florida Keys is now confronted with a previously unthinkable reality: it faces being overwhelmed by the rising seas and not every home can be saved.

During a meeting organised in early June 2021, Monroe county officials agreed to push ahead with a plan to elevate streets throughout the Keys to keep them from perpetual flooding. The problem is that they do not have the money to do so. If the funding is not found, the Keys will become one of the first places in the US – and certainly not the last – to inform residents that certain areas will have to be surrendered to the oncoming tides.

During the meeting, local authorities gave details of a plan to spend 1.8 billion dollars over the next 25 years to raise 240 kilometres of roads in the Keys, deploying a mixture of new drains, pump stations and vegetation to prevent the streets becoming inundated with seawater. The heightened roadways are eagerly anticipated by residents who told the meeting of cars being ruined by the salt water and of donning boots to wade to front doors.

Monroe county’s budget will not cover the raising of all the roads, nor any mass buyout of homes, and an appeal to Florida state lawmakers to levy a new tax to cover these mounting costs has been rebuffed. Further costs will pile up as the county grapples with how – and who pays – to keep critical infrastructure such as sewers and power substations, as well as people’s homes, from being flooded along with the roads.

NOAA representatives at the meeting explained that the Keys are in jeopardy from rising seas that are accelerating upwards as the vast ice sheets of Greenland and Antarctica melt away. They also said that human-caused global heating means an extra 40 centimetres of sea level rise by 2040.

Compounding this problem, the islands’ porous limestone allows the rising seawater to bubble up from below, meaning it just takes high tides on sunny days to turn roads into ponds, while climate change is also spurring destructive hurricanes that can occasionally crunch into the archipelago.

It has been known for a long time that the Florida Keys are one of the most vulnerable places to flooding in North America. Without a change in strategy, parts of the Keys will become accessible only by boat.

Source: U.S. news media.

Photos : C. Grandpey