Mayon (Philippines): Retour de 55 000 personnes évacuées // Return of 55,000 evacuees

Quelque 55 000 personnes qui avaient été évacuées quand le Mayon a montré des signes de réveil en octobre 2017 ont été autorisées à rentrer chez elles après la baisse du niveau d’alerte le 6 mars 2018. Ces personnes appartiennent à 15 000 familles qui logeaient dans des abris temporaires surpeuplés, tels que des écoles.
Cependant, environ 3 000 familles, soit 12 000 personnes, devront rester dans les centres d’hébergement temporaire tant que le PHIVOLCS n’aura pas baissé le niveau d’alerte à 2. En effet, leurs maisons sont dans la zone de danger permanent de 5 km de rayon autour du Mayon.
Comme je l’ai écrit précédemment, le PHIVOLCS a demandé aux autorités et à la population de rester vigilants malgré l’abaissement du niveau d’alerte car le volcan pourrait à nouveau montrer des signes importants d’activité.
Source: Journaux philippins.

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About 55,000 evacuees were allowed to return to their homes after PHIVOLCS reported lowering the alert level over Mayon Volcano on March 6th, 2018. The evacuees belonged to about 15,000 families staying in crowded temporary shelters composed of schoolhouses for the past six months when Mayon showed major signs of eruption in October 2017.
However, about 3,000 families or 12,000 individuals were banned from decamping until PHIVOLCS would lower the alert level to 2 because their houses are within Mayon’s permanent five-kilometre danger zone.
As I put it previously, PHIVOLCS has warned officials and residents not to let their guard down and continue to remain vigilant despite the lowering of the alert level, pointing out the volcano could again show major signs of eruption.
Source: Philippine newspapers.

Source: PHIVOLCS

Quelques nouvelles du Mayon (Philippines) // Some news of Mayon Volcano (Philippines)

Le Mayon reste très actif, malgré une accalmie au cours des derniers jours. Le PHILVOCS indique que la lave avance toujours sur 4,3 km le long de la ravine Bonga-Buyuan et 3,2 km dans la ravine Miisi. Cette accalmie a incité les autorités à rapatrier, le 2 février, quelque 60 000 personnes hébergées dans des centres d’évacuation de la province d’Albay. Les personnes évacuées, soit environ 70% des 84 543 qui s’entassent dans différents camps d’évacuation dans la province, vivaient à l’intérieur de la zone de danger étendue à 9 km autour du volcan. Les autorités ont déclaré que le rapatriement des personnes évacuées avait pour but de décongestionner les 70 centres d’évacuation.
Malgré l’accalmie, le PHILVOCS a maintenu le niveau d’alerte à 4 et demande à nouveau au public de s’abstenir d’entrer dans la zone de danger de 8 km de rayon.
L’Institut a déclaré que l’éruption du volcan Mayon durera au moins deux à trois mois et envisage deux scénarios. 1) Le Mayon continue à émettre doucement de la lave avec quelques petites phases éruptives au sommet du volcan.  2) Le Mayon connaît une éruption majeure avec des coulées pyroclastiques qui peuvent dévaler ses pentes et dévaster des zones habitées dans les villages entourant le volcan.
Pour le moment, l’activité volcanique correspond au scénario 1, autrement dit une éruption de lave continue qui peut durer jusqu’à trois mois. La probabilité du scénario 2, avec évolution vers une éruption explosive, est plus faible.
Si l’on se réfère à l’histoire éruptive du Mayon, on se rend compte que les éruptions ont duré au moins deux à trois mois, voire quatre mois.
Source: PHILVOCS & Manila Bulletin.

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Mayon is still quite active, despite a lull over the past several days. PHILVOCS indicates that lava is still flowing 4.3 km along the Bonga-Buyuan Gully and 3.2 km in the Miisi Gully. The lull prompted the authorities to send home on February 2nd some 60,000 people who had taken shelter in evacuation centers in Albay province. The evacuees, about 70 percent of the 84,543 people crowding various evacuation camps in Albay, lived inside the 9-km extended danger zone around the volcano. The authorities said that sending home the evacuees was meant to decongest the 70 evacuation shelters in Albay.

Despite the lull, PHILVOCS has kept the alert level at 4 and reiterates its advisory to the public to refrain from entering the 8 km-radius danger zone

The Institute said the eruption of Mayon Volcano will last at least two to three months and describes two scenarios. 1) Mayon may continue to ooze lava with small eruption in between or 2) Mayon may go through a major eruption with pyroclastic flows that may glide down the slope and devastate residential areas in the villages surrounding the volcano.

For the time being, the volcano is exhibiting scenario one, which is the continued lava eruption that may last until three months, but the probability of scenario 2, or the progression into explosive eruption, has the lower probability.

If one refers to historical accounts, Mayon’s eruptions lasted for at least two to three months or even at least four months.

Source: PHILVOCS & Manila Bulletin.

Crédit photo: PHILVOCS

Mayon (Philippines): L’éruption de 2018 // The 2018 eruption

Le Mayon reste très actif, même si l’intensité de l’éruption semble avoir légèrement diminué. Dans ses derniers bulletins, le PHILVOCS indique que de petites fontaines de lave sporadiques sont toujours observées au sommet, ainsi que des coulées de lave sur les flancs du volcan. La cendre s’évacue en général sous forme de panaches blancs à gris clair de faible hauteur, à l’exception de certains événements qui génèrent des panaches gris foncé qui montent plus haut au-dessus du cratère. L’activité s’accompagne de forts grondements audibles dans un rayon de 10 kilomètres. On observe toujours des coulées pyroclastiques et des coulées de lave. Ces coulées descendent les ravines Miisi, Basud et Bonga. Les coulées de lave dans les ravines Miisi et Bonga-Buyuan ont avancé respectivement sur 3,2 kilomètres et 4 kilomètres depuis le sommet. Des effondrements de blocs se produisent régulièrement sur les fronts et les marges des coulées au cours de leur progression. Les émissions de SO2 atteignaient en moyenne 3 066 tonnes par jour le 1er février 2018. Les mesures GPS indiquent une inflation de l’édifice volcanique depuis les mois d’octobre et novembre 2017. Cela montre que le magma continue à exercer une pression au cours de son ascension.
Le niveau d’alerte 4 reste en vigueur sur le Mayon.
Le PHILVOCS demande constamment au public de ne pas entrer dans la zone de danger de huit kilomètres de rayon et de se méfier des coulées pyroclastiques et des lahars susceptibles d’emprunter les ravines qui entaillent les flancs du volcan. Il est conseillé aux pilotes d’éviter de voler près du sommet du Mayon car la cendre émise par de soudaines éruptions peut être dangereuse pour les avions.
Source: PHILVOCS.

Les autorités locales ont ordonné à toutes les personnes vivant en dehors de la zone de danger de huit kilomètres de quitter les hébergements provisoires afin de résoudre le problème de surpeuplement dans les centres d’évacuation. L’occupation idéale des écoles est une salle de classe pour huit à dix familles mais actuellement, le taux d’occupation est d’une salle de classe pour 20, voire 30 familles. Le PHILVOCS a indiqué aux autorités locales que les personnes qui vivent à moins de neuf où dix kilomètres du cratère sont en sécurité. En effet, en prenant en compte l’histoire éruptive du Mayon, la distance maximale atteinte par les coulées pyroclastiques est de sept kilomètres. Le kilomètre supplémentaire ajouté à la zone de danger est une simple précaution en cas de scénario catastrophe.
Suite à la décision de déloger les personnes à l’extérieur de la zone de danger de 8 km, les camions de la police, de l’armée et des unités gouvernementales vont récupérer les personnes évacuées et les conduire à leur domicile. On s’attend à ce que certains habitants ne soient pas d’accord pour partir, par crainte de ne plus bénéficier des produits de première nécessité et d’autres avantages. Cependant, les autorités ont assuré à toutes les familles qu’il y aurait une distribution continue et qu’elles pourraient également bénéficier du programme «argent contre travail».
Une fois l’opération de transfert terminée, certaines personnes hébergées dans des centres d’évacuation surpeuplés seront conduites dans les écoles et les salles de classe qui vont se trouver libérées. Toutefois, des véhicules militaires et de police restent prêts à intervenir si une évacuation rapide s’avérait nécessaire.
Source: Manila Bulletin.

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Mt Mayon is still very active, even though the intensity of the eruption seems to have slightly decreased. In its latest updates, PHILVOCS indicates that the volcano continues to exhibit sporadic and weak lava fountaining, continuous lava effusion and degassing from the summit crater. Much of the activity produces low white to light-gray plumes, with the exception of some events that produce higher gray ash plumes. The activity is accompanied by loud, booming sounds audible within 10 kilometres away. Episodes of pyroclastic and lava flows are still observed. They travel down the Miisi, Basud and Bonga gullies.The Miisi and Bonga-Buyuan lava flows have advanced to 3.2 kilometres and 4 kilometres, respectively, from the summit crater. Rockfall events are generated by the collapsing lava front and margins of the advancing lava flows. SO2 emissions reached an average of 3,066 tons per day on February 1st 2018. GPS measurements still indicate a sustained inflation of the edifice since November and October last year, which is consistent with pressurization by magma intrusion.

The alert level 4 remains in effect over Mayon Volcano.

PHILVOCS reminds the public to refrain from entering the eight kilometre-radius danger zone and to be additionally vigilant against pyroclastic flows and lahars along channels draining the edifice. Pilots are advised to avoid flying close to the volcano’s summit as ash from any sudden eruption can be hazardous to aircraft.

Source: PHILVOCS.

Authorities have ordered a decamp of all persons living outside the eight-kilometre danger zone to solve the problem of heavy congestion in the evacuation centres. The ideal ratio of classroom to evacuees is one room per eight to 10 families but currently, the ratio is at one classroom per 20 and even 30 families. PHILVOCS has said to local authorities that those living within nine and 10 kilometres away from the crater are already safe. Volcanologists also explained that, based on the history of Mayon’s eruption, the farthest distance of pyroclastic flows is seven kilometres away from the crater.The additional one kilometre serves as a precaution for a worst-case scenario.

As a consequence of the decision to decamp the persons outside the 8-km danger zone, trucks from the police, military and local government units will fetch the evacuees and transport them back to their houses. Some of the residents are expected to resist the decamp for fear that they will no longer avail of the relief goods and other benefits. However, authorities assured those economically-displaced families living outside the 8-km danger zone that there will be a continuous distribution of relief goods and they can also avail of the cash-for-work program.

Once the decamp is performed, some of the evacuees in congested evacuation centres will be transferred to schools and classrooms vacated as a result of the decamp. Military and police vehicles will be placed on standby if in case there is a need for quick evacuation.

Source: Manila Bulletin.

Carte des zones menacées par les coulées pyroclastiques (Source : PHILVOCS)

Agung (Bali / Indonésie): Les personnes évacuées trouvent le temps long // Evacuees are getting impatient to return home

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, le niveau d’alerte de l’Agung est à son maximum (AWAS) depuis le 22 septembre, mais aucune éruption n’a encore eu lieu. La sismicité est actuellement en baisse mais les autorités sont réticentes à autoriser les quelque 185 000 personnes évacuées à rentrer chez elles car il y a toujours le risque que le volcan se réveille brutalement. La dernière éruption de l’Agung en 1963 a entraîné la mort de 1 100 personnes.
Comme on pouvait s’y attendre, les villageois qui sont entassés dans les centres d’hébergement provisoires trouvent le temps long et certains ont décidé de retournent chez eux, dans la zone dangereuse autour de l’Agung. 4 000 des 185 000 personnes évacuées ne tiennent pas compte des mises en garde des autorités et vont s’occuper des récoltes et des temples en prévision de la fête religieuse – Galungan – de la semaine prochaine qui est l’une des plus importantes pour les Hindous balinais car elle symbolise la victoire du bien sur le mal. Elle devrait commencer le 1er novembre. Beaucoup de personnes dans les camps pensent qu’elles doivent retourner dans leur village pour cette fête de 10 jours.
Selon le directeur d’une agence distribuant les biens et denrées essentiels aux centres d’hébergement, de nombreuses personnes évacuées sont de plus en plus stressées. Elles veulent aller s’occuper de leur jardin, de leurs récoltes et de leur temple. De grandes bannières ont été installées dans les zones d’évacuation afin de mettre en garde les gens sur les risques d’un retour chez eux.
À la fin du mois de septembre, lorsque l’évacuation a commencé, les volcanologues ont déclaré que le Mont Agung pourrait rester actif et à un niveau d’alerte élevé pendant des mois. Le problème est que les centres d’hébergement provisoire sont mal équipés et n’ont pas les ressources nécessaires pour garder des gens dans un confort suffisant pendant des semaines ou des mois. Alors que les évacuations sont maintenues et qu’il n’y a toujours pas d’éruption, un sentiment de méfiance entre le public et les autorités commence à se faire sentir.
Au début du mois d’octobre, le porte-parole de l’Agence en charge des catastrophes naturelles à Bali a déclaré qu’environ 10 000 sur les 150 000 personnes évacuées étaient malades ; certaines souffrent d ‘«hypertension» causée par le stress prolongé. Les gens dans les camps se plaignent souvent de douleurs corporelles; ils ont des rhumes parce qu’il fait froid dans les camps où ils dorment à même le sol.
Les responsables des camps s’inquiètent du manque de préparation si le volcan entre en éruption. Dans la nuit du 22 septembre, quand on a dit aux gens de quitter leurs maisons, il y a eu des embouteillages pendant des heures ; tout le monde criait sur la montagne. Depuis le début de l’évacuation, les carrières ont rouvert sur le volcan et des camions transportant du sable et des pierres ont recommencé à emprunter les routes étroites et sinueuses. Ils bloqueraient ces routes en cas d’éruption et de deuxième évacuation. La situation deviendrait alors très problématique.

Le VSI a prévu actualiser le niveau d’alerte de l’Agung ce 26 octobre. Il pourrait rester inchangé ou être abaissé, avec le risque que cela comporte..
Source: Presse australienne.

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As I put it before, the alert level on Mt Agung has been at its highest (AWAS) since September 22nd and no eruption has occurred yet. Seismicity is currently declining but local authorities are reluctant to let the 185,000 or so evacuees to return home because there is still the risk the volcano might erupt. The last time Mt Agung erupted back in 1963, 1,100 people were killed.

As could be predicted, villagers who have been crammed into evacuation camps this whole time have had enough and are heading home, back into the danger zone around Mt Agung. Up to 4,000 of the 185,000 evacuees are defying authorities to tend crops and take care of temples in preparation for next week’s religious festival – Galungan – which is one of the most important for Balinese Hindus, symbolising the victory of good over evil. It is due to start on November 1st. Many people in the evacuation camps feel they need to return to their village for the 10-day festival.

According to the director of an agency distributing the bare necessities to the evacuation camps, many evacuees are growing increasingly stressed. They have their garden, their crops and their temple. Big banners have been set up in the evacuation zones in order to warn people of the risks of coming back to their homes.

In late September, when the evacuation began, volcanologists said Mt Agung could stay at a heightened level of unrest for months. The problem is that the emergency shelters are poorly equipped and do not have resources to keep people comfortable for weeks or months. As the evacuations go on and no eruption occurs, there starts to be a level of distrust between the public and officials.

In early October, the spokesman for the Disaster Mitigation Agency in Bali said about 10,000 of the 150,000 evacuees from the mountain were sick, some with « hypertension » caused by the prolonged stress. People in the camps often suffer from body aches; they got colds because the conditions of living in the camps are cold and uncomfortable; they sleep on the ground.

Those in charge of the evacuation camps are concerned about the lack of preparation if the volcano does erupt. On the night of September 22nd, when people were told leave their homes, there were traffic jams for hours as everyone went screaming down the mountain. Since the initial evacuation, mountain quarries have reopened and trucks hauling sand and rock have begun descending the narrow, winding mountain roads, potentially clogging up the roads if there was an eruption and a second evacuation. This one would be a big mess.

The Indonesian Centre for Volcanology and Geologic Hazard Mitigation (CVGHM), is due to post an updated threat level on October 26th.  It could remain the same or it could be lowered.

Source : Australian press.

Temple de Besakih à Bali (Photo: C. Grandpey)