Fuego (Guatemala) : baisse de l’activité éruptive et retour des personnes évacuées // Fuego (Guatemala): decrease in eruptive activity and return of evacuees

Les personnes évacuées lors de la dernière crise éruptive du Fuego sont rentrées chez elles. La Conred explique que le transfert a été effectué dans plusieurs bus et avec le soutien de l’armée. Les familles évacuées ont reçu des sacs avec de la nourriture et des dons pour le retour à leurs maisons.

Suite au déclin de l’activité éruptive, le niveau d’alerte volcanique a été abaissé au Jaune.

1 120 personnes ont été évacuées. 1 013 ont été transférées dans des abris temporaires proposés par plusieurs localités. Les services sanitaires s’assurent que les personnes évacuées n’aient pas à souffrir des conséquences de l’éruption.

Source : presse guatémaltèque, La Hora.

——————————————–

People who were evacuated during the last Fuego eruption have returned home. Conred explains that the transfer was carried out in several buses and with the support of the army. The evacuated families received bags with food and donations for the return to their homes.
Following the decline in eruptive activity, the Volcano Alert Level was lowered to Yellow.
1,120 people were evacuated. 1,013 were transferred to temporary shelters set up by several municipalities. The health services ensure that the evacuees do not suffer the consequences of the eruption.
Source: Guatemalan newspapers, La Hora.

Le Fuego vu depuis Antigua (Photo: C. Grandpey)

Les séquelles de l’éruption du Nyiragongo (RDC) // The aftermath of the Nyiragongo eruption (DRC)

Alors que certains habitants ont commencé à revenir dans Goma après l’éruption du Nyiragongo, le nombre de personnes déplacées a été estimé à 415 700 le 1er juin 2021 par l’Organisation Internationale pour les Migration (IOM)

Les personnes évacuées sont réparties dans plus de 10 zones à l’intérieur de la République Démocratique du Congo et au Rwanda voisin.

L’OMI est particulièrement préoccupée par les risques sanitaires liés à l’éruption elle-même, le manque d’accès à l’eau potable et la charge de plus en plus grande qui pèse sur les établissements de santé.

Bien qu’aucune nouvelle éruption n’ait été signalée, Goma a enregistré plus d’un millier de séismes dans le sillage de l’éruption, la plupart mineurs, mais certains suffisamment puissants pour détruire des bâtiments.

La sismicité est à présent moins intense, mais il reste des questions sur la présence de magma sous la ville, avec la crainte qu’il pénètre dans le lac Kivu avec son méthane et son dioxyde de carbone.

Source: Presse congolaise.

——————————————–

While some residents are starting to return to the city of Goma after the eruption of Nyiragongo, the total number of displaced people was estimated at 415 700 as of June 1st, 2021 by the International Organization for Migration (IOM)

Evacuees are spread across more than 10 areas in the interior of the Democratic Republic of Congo and in neighbouring Rwanda.

IMO is particularly concerned by the health hazards linked to the eruption itself, the lack of access to clean water, and the increased burden placed on health facilities.

Although no new eruption has been reported, Goma has experienced more than a thousand earthquakes following the eruption, most of them small, but some strong enough to destroy buildings. Seismicity has become less intense, but there are still questions about magma beneath the city and the fear of it entering Lake Kivu with its methane ansd carbon dioxide.

Source : Congolese news media.

La coulée de lave du Nyiragongo dans Goma (Source : Virunga Alliance)

L’aide humanitaire à St Vincent // Humanitarian aid in St Vincent

Selon les scientifiques de l’Université des Antilles (UWI), l’éruption de La Soufruère de St Vincent est loin d’être terminée. Il faut s’attendre à de nouvelles crises éruptives et leur cortège d’explosions, de panaches et de retombées de cendres. On parle beaucoup des manifestations physiques du volcan mais as assez selon moi, des conséquences pour la population de St Vincent et celle des îles voisines de la Caraïbe.

Au cours de cette crise éruptive, l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (O.E.C.O)* joue un rôle de soutien important afin d’organiser la solidarité entre les chefs de gouvernements des différents États membres.

Des réunions sont organisées régulièrement pour faire le point sur les actions en cours en fonction des besoins. Sur place, les principales demandes concernent l’eau, la nourriture et l’hébergement pour les évacués voulant rester à Saint-Vincent.

Sur les 20 000 personnes dans la zone rouge à évacuer, il était prévu que 8 000 habitants soient évacuées vers la zone sud de l’île chez de la famille et des amis, et que les 12 000 personnes restantes soient hébergées dans des abris. Le problème, c’est que Saint-Vincent n’a qu’une capacité d’accueil de 5 000 personnes dans ses abris.
Les pays de l’OECO avaient initialement prévu d’évacuer en dehors de St Vincent, mais, comme je l’ai indiqué précédemment, la plupart des personnes se sont montré réticentes et le plan a été revu. En conséquence, il faut aujourd’hui trouver ou créer des abris sur place pour ce nombre les personnes qui ont refusé de quitter l’île. .

Plusieurs pays sont toujours prêts à accueillir les personnes qui souhaitent quitter St Vincent. Pour ceux qui souhaitent rester, l’O.E.C.O. envisage de créer des villages temporaires sur l’île, à partir de structures modulaires.

Sur le court terme, l’O.E.C.O. privilégie une aide de produits de première nécessité coordonnée avec des envois vers Saint-Vincent « via les organisations nationales et les autorités régionales ».

Des solutions sur le long terme sont également à l’étude en collaboration avec l’Union européenne. Il s’agit, comme cela avait été fait à la Dominique après l’ouragan Maria en 2017, que Saint-Vincent assure ses propres besoins en eau grâce à des équipements mobiles de dessalement ou de purification.

Il est très difficile de dire combien de temps cette situation va durer. Cependant l’O.E.C.O. table a priori sur au moins 3 mois et a déjà évalué les besoins financiers à hauteur de 100 millions de dollars américains. Ainsi, l’organisation a lancé une campagne de collecte en ligne pour rassembler cette somme. L’Union Européenne s’est déjà engagée à participer à hauteur de 740 000 euros.

*O.E.C.O. : Créée en 1981, l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale, O.E.C.O. en français et O.E.C.S. en anglais (Organisation of Eastern Caribbean States), dont le siège est à Sainte-Lucie, est dédiée à l’intégration régionale, sur le modèle de l’Union européenne.

Source : Martinique la 1ère.

——————————————

Scientists at the University of the West Indies (UWI) say the eruption of St Vincent’s La Soufruère is far from being over. They expect new eruptive crises with explosions, ash plumes and ashfall. One can read many articles about the physical events of the eruption but not enough is said, in my opinion, about the consequences for the population of St Vincent and that of the neighboring islands of the Caribbean.

During this eruptive crisis, the Organization of Eastern Caribbean States (O.E.C.O) * plays an important support role in order to organize solidarity between the heads of government of the different Member States.

Meetings are organized regularly to take stock of the actions in progress according to the needs. On site, the main requests concern water, food and accommodation for evacuees wishing to stay in Saint-Vincent.

Out of the 20,000 people in the Red zone who have to be to be evacuated, it was planned that 8,000 inhabitants would be evacuated to the southern part of the island with family and friends, and that the remaining 12,000 people would be accommodated in shelters. The problem is that Saint-Vincent can only accommodate 5,000 people in its shelters.

The OECS countries had originally planned to evacuate people outside of St Vincent, but, as I mentioned earlier, most people were reluctant to do so and the plan had to be revised. As a result, it is now necessary to find or create shelters in place for this number of people who have refused to leave the island.

Several countries are always ready to welcome people who wish to leave St Vincent. For those who wish to stay, the O.E.C.O. plans to create temporary villages on the island with modular structures.

In the short term, the O.E.C.O. favors aid for basic necessities coordinated with shipments to Saint-Vincent « via national organizations and regional authorities ».

Long-term solutions are also being explored in collaboration with the European Union. As was done in Dominica after Hurricane Maria in 2017, this involves Saint-Vincent ensuring its own water needs through mobile desalination or purification equipment.

It is very difficult to say how long this situation will last. However the O.E.C.O expects it to last at least 3 months and has already assessed financial needs of 100 million US dollars. The organization has launched an online fundraising campaign to collect this sum. The European Union has already pledged to participate with an amount of 740,000 euros.

* O.E.C.O. : Created in 1981, the Organization of Eastern Caribbean States (O.E.C.S), headquartered in Saint Lucia, is dedicated to regional integration, on the model of the European Union.

Source: Martinique la 1ère.

Why volcanoes can kill evacuees // Pourquoi les volcans peuvent tuer les personnes évacuées

Une étude effectuée par des chercheurs du Royaume-Uni et de Trinité-et-Tobago, publiée en août 2019, a montré que beaucoup de personnes vivant à proximité de volcans actifs choisissent de rester dans les zones de danger pendant une éruption, malgré les risques que cela suppose. On estime qu’entre 15% et 85% des habitants évacués retournent dans les zones dangereuses malgré les mises en garde.
Les chercheurs ont examiné les impacts des éruptions passées sur les zones autour des volcans afin de comprendre comment il serait possible de protéger les personnes et les moyens de subsistance au moment des éruptions. Ils ont enquêté sur les circonstances des décès provoqués par toutes les éruptions volcaniques dans le monde et consulté des archives sur une période de 30 ans. L’équipe scientifique a également interviewé des personnes ayant eu à faire face à une activité volcanique prolongée en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Selon les données recueillies, environ 75% des victimes se trouvaient dans une zone où il avait été conseillé ou ordonné à la population de partir. Les résultats de l’étude ne sont pas vraiment surprenants. Lors de l’éruption du Merapi (Indonésie) en 2010, dans une note intitulée « Merapi mon amour », j’ai expliqué que la plupart des victimes étaient des personnes qui tentaient de protéger leurs biens. Les chercheurs indiquent que plus de 70% des décès sont survenus une semaine ou plus après la première séquence éruptive.
Les entretiens avec les victimes permettent de mieux comprendre les raisons pouvant inciter ces habitants à prendre des risques. La plupart des personnes qui ont décidé de retourner dans les zones d’évacuation sont conscientes du risque encouru, mais elles désirent avant tout protéger leurs animaux, leurs moyens de subsistance, leurs biens ou leurs cultures. Seules quelques-unes sont revenues par curiosité ; la plupart sont revenues parce qu’en dehors de la protection de leurs biens, elles voulaient être avec leur communauté et espéraient trouver de l’aide dans leurs maisons.
Les conditions de vie difficiles dans les centres d’hébergement sont un autre facteur qui incite les personnes à revenir chez elles, malgré le danger. Par exemple, après l’éruption de Soufriere Hills à Montserrat en 1995, les personnes évacuées ont accepté de vivre dans des abris, mais les réserves de nourriture étaient insuffisantes et elles sont parties. Deux ans plus tard, en 1997, des victimes de l’éruption sont retournées dans la zone de danger où elles ont travaillé la terre pour venir en aide à leurs familles et d’autres personnes. Dix-neuf d’entre elles ont  été tuées en juin 1997 lors d’une recrudescence d’activité dans le périmètre de sécurité.
Source: The Watchers.

———————————————–

 A study by researchers from the United Kingdom and Trinidad and Tobago published in August 2019 has shown that residents who live within the vicinity of active volcanoes choose to remain in high danger zones during an eruption despite the risks. Between 15% and 85% of evacuated inhabitants go back to hazardous areas while still under warning.

The research team examined the impacts of past eruptions on areas around volcanoes in order to understand how to protect people and livelihoods in the midst of eruptions. They investigated the circumstances of human fatalities from all volcanic explosions worldwide, with available information over a 30-year period. The team also conducted interviews with victims who endured prolonged volcanic activity in Latin America and the Caribbean.

According to the data, about 75% of the casualties occurred inside a zone where people had been asked to evacuate. The results of the study do not really come as a surprise. During the 2010 eruption of Mt Merapi (Indonesia), I explained that most of the victims were those who were trying to protect their properties. The researchers indicate that more than 70% of the total fatalities happened a week or more after the first eruption.

The interviews with the victims provide a better insight into the pressures that may make these residents commit the risky actions. Most people who decided to go back to the evacuation zones know the risk but they were apparently pressured to protect animals, livelihoods, assets, or crops. Only a few came back out of curiosity, but most of them returned simply because aside from protecting properties, they wanted to be with their community and seek relief in their homes.

Another factor that contributes to people leading to the risky decision is the difficult situations in evacuation centers. For instance, after Soufriere Hills erupted on Montserrat in 1995, people tried to survive in shelters where there was a short food supply. Two years later, in 1997, the people affected returned to the evacuated zone to harvest crops for their families and others. 19 people were then killed during an upsurge in activity in the evacuation zone in June 1997.

Source: The Watchers.

En 2010, la plupart des victimes de l’éruption du Merapi se trouvaient à l’intérieur de la zone de danger (Crédit photo: Wikipedia)