Ours polaires en péril (suite) // Polar bears at risk (continued)

J’ai écrit plusieurs notes (le 18 février 2024, par exemple) sur les difficultés causées par le réchauffement climatique et la réduction de la banquise dans l’Arctique pour les ours polaires. Certains d’entre eux risquent de mourir de faim faute de pouvoir adapter leur régime alimentaire à la vie sur terre.
Une étude récente publiée dans la revue scientifique PLOS One révèle que le risque pour les espèces menacées de contracter des agents pathogènes dangereux augmente également. Les auteurs ont comparé des échantillons de sang prélevés sur des ours polaires de la mer des Tchouktches de 1987 à 1994 avec ceux de 2008 à 2017 pour détecter des indices sur l’impact du réchauffement climatique.
Tout en luttant contre la fonte de la glace de mer dans la région des Tchouktches entre l’Alaska et la Russie, les plantigrades doivent s’aventurer davantage sur terre pour ne pas mourir de faim. Les scientifiques craignent que cela les expose à une nouvelle série de maladies.
Les résultats de l’étude ont confirmé les craintes des chercheurs. Les échantillons de sang du groupe 2008-2017 ont montré que les ours étaient considérablement plus exposés aux virus, aux bactéries ou aux parasites. Toutefois, les chercheurs font remarquer que « les ours sont assez résistants aux maladies », tout en ajoutant que « les choses changent ».
Le fait que les ours polaires s’aventurent davantage sur la terre ferme comporte un certain nombre de risques pour eux, leur écosystème et pour les humains. En 2024, l’Alaska a recensé le premier cas d’ours polaire victime des suites de la grippe aviaire. Dans un article rédigé le 9 décembre 2021, j’expliquais que l’impact sur les oiseaux de l’Arctique allait probablement augmenter, même si les phoques continueront probablement d’être une source de nourriture essentielle au printemps et au début de l’été. Les ours doivent parcourir de plus grandes distances à la recherche d’une nourriture terrestre alternative. Ils passent beaucoup plus de temps à proximité des sites de nidification des oies polaires, ce qui signifie que les œufs sont devenus une source de nourriture importante. Cette recherche des œufs à grande échelle peut dévaster les populations d’oiseaux nicheurs. On peut se demander ce qu’il adviendra de la population d’oies polaires à l’avenir. Si leur nombre diminue – ce qui est prévisible – cela aura un impact sur l’ensemble de l’écosystème terrestre. Par exemple, les renards arctiques dépendent des jeunes oies pour se nourrir ; l’alimentation des rennes est facilitée par les oies qui broutent la toundra. Toute une chaîne alimentaire sera perturbée.

Par ailleurs, sur terre, l’exposition des ours polaires à des polluants dangereux comme le plastique pourrait entraîner des risques pour leur santé et être liée à un comportement plus agressif. L’Alaska a connu sa première attaque mortelle d’ours polaire depuis 30 ans en janvier 2023 ; un ours a mortellement blessé une mère et son enfant en bas âge.
Bien qu’il ne soit pas certain que les agents pathogènes découverts dans l’étude aient eu un impact négatif sur la santé des ours, une exposition accrue à des maladies comme la grippe aviaire pourrait changer la donne, et de plus nombreuses interactions avec les humains pourraient avoir des conséquences désastreuses.
Les ours polaires sont des prédateurs clés de l’écosystème arctique, et si leur nombre diminue, cela perturbera inévitablement l’équilibre naturel. La seule solution pour protéger les ours polaires serait de ralentir la fonte de la glace de mer qui les repousse de plus en plus vers l’intérieur des terres et favorise leur exposition à de nouvelles maladies. Au vu de l’accélération actuelle du réchauffement climatique, ce n’est pas pour demain.
Source : Yahoo News.

Photos: C. Grandpey

——————————————————-

I have written several posts (18 February 2024, for instance) about the difficulties caused by global warming and the reduction of sea ice in the Arctic for polar bears. Some of them face starvation as the Arctic sea ice melts because they are unable to adapt their diets to living on land.

A recent study published in the scientific journal PLOS One reveals the threatened species’ risk of contracting  dangerous pathogens is also rising. The authors compared blood samples of polar bears in the Chukchi Sea from 1987 to 1994 with ones from 2008 to 2017 to detect clues about the impact of global warming.

As polar bears contend with melting ice in the Chukchi region between Alaska and Russia, they have to venture more on land or face starvation. Scientists fear that will expose them to a new range of diseases.

The results of the study confirmed the researchers’ fears. The blood samples of the 2008-2017 group showed the bears had considerably more exposure to viruses, bacteria, or parasites. Fortunately, thebresaerchers explain that « bears are pretty robust to disease, » but they add that « things are changing. »

Polar bears venturing more to the land comes with a number of risks for them, their ecosystem, and humans. This year, Alaska announced the first recorded case of a polar bear dying because of bird flu. In a post written on 9 December 2021, I explained that the impact on birds would likely increase, even though seals will likely continue to be a key food source during spring and early summer. Bears may wander greater distances in search of alternative land-based food. They spend a lot more time near the nesting grounds of polar geese, which suggests eggs have become a significant food source. This type of mass egg hunting can devastate nesting bird populations. One may wonder what will happen to the geese population in the future. If numbers decline – which is to be expected – it will have an impact on the whole terrestrial ecosystem. For example, Arctic foxes depend on young geese as food; reindeer food intake is facilitated by geese grazing the tundra. A whole food chain will be disrupted.

Additionally, wandering polar bears’ exposure to dangerous pollutants like plastic could come with health risks, and possibly be linked to more aggressive behavior. Alaska saw its first fatal polar bear attack in 30 years in January 2023, with a bear fatally mauling a mother and infant son.

While it’s unclear if the pathogens uncovered in the study negatively impacted the bears’ health, increased exposure to diseases like bird flu conceivably could, and more interactions with humans come with dire consequences.

Polar bears are key predators in the Arctic ecosystem, and if their numbers dwindle, it could upset the natural balance. The only solution to protect polar bears would be a slowing of the ice melting that pushes them further and further inland and fosters exposure to new diseases. With the current acceleration of global warming, this is just a dream for the moment.

Source : Yahoo News.

Réchauffement climatique : risque de propagation de maladies // Global warming : risk of spreading diseases

J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog que le dégel du pergélisol peut avoir des conséquences désastreuses pour les populations qui vivent dans la toundra, avec un risque de contamination par de nouvelles maladies. Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), les températures du pergélisol en Alaska ont augmenté en moyenne de 0,3 °C par décennie entre 1978 et 2023. Le dégel du permafrost peut avoir des répercussions à l’échelle mondiale. Lorsque des microbes ne sont plus emprisonnés dans leur gangue de glace, ils commencent à consommer de la matière organique et générer des gaz comme le méthane et le dioxyde de carbone. Plus ces gaz – qui contribuent au réchauffement climatique – sont libérés dans notre atmosphère, plus ils risquent d’accentuer la hausse des températures et contribuer ainsi, à la fonte des glaces.
Une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment en décembre 2024 prévient qu’avec l’accélération du réchauffement climatique dans la région, l’Arctique pourrait devenir un lieu de transmission de maladies de l’animal à l’homme. Les auteurs de l’étude expliquent qu’avec la fonte des glaces davantage de zoonoses seront amenés à se propager. Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmissibles des animaux aux humains. Les chercheurs soulignent plusieurs facteurs qui font de l’Arctique une zone préoccupante en matière de zoonoses. La hausse des températures à l’échelle de la planète pourrait les lier les uns aux autres et les amplifier.
Avec la disparition des calottes glaciaires, les humains et la faune sauvage sont confrontés à des problèmes tels que l’élévation du niveau de la mer et les effets connexes de la perte d’habitat et de biodiversité. Ainsi, lorsque les espèces qui ont besoin de glace solide pour vivre, se reproduire et chasser perdent leurs territoires à cause de la fonte, leurs populations déclinent, ce qui a également des répercussions en aval de la chaîne alimentaire.
La perte d’habitat et de biodiversité peut également favoriser la propagation de maladies en augmentant les interactions entre les animaux et les humains. De plus, les scientifiques pensent que la perte de biodiversité peut signifier que les espèces restantes sont les plus résistantes et, par conséquent, celles qui sont le plus susceptibles de transmettre les maladies infectieuses.
Nous savons déjà que les effets de la fonte des glaces de l’Arctique se font sentir à l’échelle mondiale. Elle peut avoir un impact au niveau du climat, avec le potentiel de provoquer des phénomènes météorologiques extrêmes partout dans le monde. Les auteurs de l’étude ont écrit que « les habitants de l’Arctique sont souvent en contact étroit avec la faune sauvage et en dépendent pour leur subsistance ». Au final, les ressources alimentaires pourraient constituer une autre voie de transmission d’agents pathogènes, déjà favorisée par la perte d’habitat, la perte de biodiversité et le dégel du pergélisol.
L’étude souligne également que les maladies originaires de la région « ont un potentiel de propagation globale plus important que jamais ». Cela signifie que le monde entier pourrait être touché par une pandémie.
En conclusion, l’étude appelle à une intensification de la surveillance et de la protection de l’Arctique. Elle souligne l’importance d’intégrer les savoirs traditionnels autochtones. Les auteurs insistent également sur l’importance des campagnes de santé publique et de l’amélioration des infrastructures pour informer et soutenir les personnes susceptibles d’être touchées en premier.
Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 décembre 2024, 176869.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub

 

Voies potentielles de transmission du parasite zoonotique Toxoplasma gondii dans l’Arctique, en mettant l’accent sur les espèces sauvages en liberté et l’environnement partagé (document issu de l’étude)

 ————————————————

I have explained in several posts that the thawing of the permafrost can have disastrous consequences for the populations that live in the tundra, with the risk of contamination by new diseases. According to the Environmental Protection Agency, permafrost temperatures in Alaska have increased at an average rate of 0.6°F (.3°C) per decade from 1978 to 2023. Thawing permafrost can affect the whole world more globally. When microbes newly unlocked from their deep freeze begin to consume organic matter, they can produce gases like methane and carbon dioxide. The more this heat-trapping pollution is released into our atmosphere, the more we are likely yo be confronted with the rising temperatures that cause ice melt in the first place.

A study published in the journal Science of the Total Environment in December 2024 warns that with the acceleration of global warming in the region, the Arctic could increasingly become the site of animal-to-human disease transfer. As the ice melts, the authors of the study explain that more zoonoses may spread. Zoonoses are infectious diseases that can be transmitted from animals to humans The researchers outline several factors that make the Arctic an area of concern when it comes to zoonoses. Rising global temperatures have the potential to connect and amplify them all.

As ice sheets disappear, humans and wildlife face issues like rising sea levels and the related effects of habitat and biodiversity loss. For example, when species that require solid ice on which to live, reproduce, and hunt lose their grounds to melting, their populations decline, with impacts further down the food chain too.

Habitat and biodiversity loss can also favour the spread of disease by increasing animal-human interactions. Additionally, scientists think that biodiversity loss can mean] that the species that remain are the most competent ones and, as such, the ones that are really good at transmitting infectious diseases.

We already know that the impacts of Arctic ice melt are felt globally. Melting ice can influence shifts in weather patterns, with the potential to cause extreme weather events everywhere.

The co-authors wrote in the study that « Arctic inhabitants are often in close contact with, and dependent on, wildlife for sustenance. » Food supplies could be another route of transmission for pathogens already given a leg up by habitat loss, biodiversity loss, and permafrost melting.

The study also notes that diseases originating in the region « have more potential to spread globally than ever before. » This means the whole world could be affected at the pandemic level.

In its conclusion, the study calls for more monitoring and protection in the Arctic, highlighting the importance of integrating traditional Indigenous knowledge. The authors also note the importance of public health campaigns and improved infrastructure to inform and support those who might be impacted first.

Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 December 2024, 176869.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub

Réchauffement climatique, migrations et maladies // Global warming, migrations and diseases

L’Organisation Internationale pour les Migrations estime que quelque 7,4 millions d’Africains ont quitté leur foyer en 2022 en raison des effets du réchauffement climatique. Avec l’accélération du phénomène et l’accentuation de ses effets, et avec l’augmentation de la population africaine, les chiffres devraient augmenter considérablement.
Selon le Centre Mondial pour la Mobilité Climatique, d’ici le milieu du siècle, jusqu’à cinq pour cent des deux milliards d’habitants de l’Afrique pourraient devoir migrer en raison des impacts climatiques. Si la grande majorité devrait rester dans son pays ou sur le continent, le phénomène devrait néanmoins entraîner le déplacement d’un grand nombre de personnes.

Les scientifiques pensent que ces migrations humaines à grande échelle provoquées par le réchauffement climatique pourraient avoir des effets profonds sur les sociétés, les économies et la géopolitique. Elles pourraient aussi modifier la propagation des épidémies de maladies infectieuses. Les chercheurs ont déjà mis en garde contre les changements de température et de régime des pluies susceptibles de modifier la propagation des maladies, avec des vecteurs tels que les moustiques. D’ici 2070, 4,7 milliards de nouvelles personnes pourraient être exposées au paludisme ou à la dengue. Une étude de 2022 a révélé que plus de la moitié des maladies infectieuses connues seront aggravées par les aléas climatiques.

Les grands mouvements humains à travers l’histoire se sont accompagnés de la propagation des maladies infectieuses. Depuis les épidémies transmises par les armées dans l’Antiquité jusqu’aux colons européens qui ont introduit la rougeole et la variole dans le Nouveau Monde, les migrations ont toujours contribué à la propagation des maladies et à provoquer de nouvelles épidémies. Ce phénomène est devenu de plus en plus visible avec l’accélération de la mobilité humaine. C’est ainsi que de nouvelles infections comme le SRAS et le Covid-19 se sont propagées rapidement grâce aux voyages aériens internationaux.

Les scientifiques prédisent deux types différents de migrations climatiques à l’avenir, déclenchées par ce qu’ils appellent des événements à évolution « rapide » et « lente ». D’un côté, les catastrophes climatiques à évolution « rapide » telles que les cyclones, les vagues de chaleur et les incendies de forêt se produisent sur une courte période. Les gens se déplacent lorsque leurs maisons sont détruites et leurs moyens de subsistance sont perdus. Ils se rendent souvent dans des villes ou des hébergements temporaires, mais visent à revenir une fois l’événement terminé.
De l’autre côté, les événements climatiques à évolution « lente », tels que l’élévation du niveau de la mer, l’érosion côtière, la désertification et la hausse des températures, se produisent sur des périodes plus longues et entraînent des déplacements plus lents.

Les personnes fuyant les catastrophes climatiques à court terme peuvent se retrouver dans des logements surpeuplés avec des installations sanitaires médiocres et des services sanitaires limités. Il a été démontré par le passé que ces éléments augmentent les risques d’épidémies comme le paludisme, la dengue et le choléra. Les migrants chassés par le réchauffement climatique pourraient également se retrouver déplacés vers des zones où se trouvent des agents pathogènes ou des parasites endémiques auxquels ils n’ont jamais été confrontés, comme le paludisme ou la leishmaniose viscérale (également appelée kala-azar). À leur retour, ils pourraient ramener ces parasites avec eux.

Il existe un autre risque possible. Il se pourrait que les migrants chassés par le réchauffement climatique empiètent davantage sur les habitats de la faune sauvage et mangent davantage de viande issue de la brousse, avec un risque de propagation d’infections par d’autres espèces de mammifères. Les humains déplacés qui empiètent sur la faune sauvage peuvent également avoir davantage de contacts avec des animaux porteurs de maladies. Par exemple, on pense que le défrichement des forêts en Australie a conduit les renards porteurs du virus Hendra à avoir des contacts plus étroits avec les humains et le bétail.

Alors que le réchauffement climatique s’accélère, le monde devra apprendre à faire face à ces nouveaux mouvements de population et aux problèmes de santé qui les accompagnent.
Source ; D’après un article paru dans The Telegraph.

Projections indiquant le nombre de migrants climatiques par région en 2050, en s’appuyant sur des données climatiques pessimistes (poursuite des émissions de CO2), avec les problèmes qui en découlent (accessibilité à l’eau, mauvaises récoltes, hausse du niveau des océans (Source : Banque Mondiale)

—————————————————–

According to the the Global Centre for Climate Mobility, by the middle of the century, up to five per cent of Africa’s 2 billion population could be on the move due to climate impacts. While the great majority are expected to stay within their country, or certainly within the continent, the phenomenon is still predicted to become a powerful new force driving the movement of large numbers of people.

Scientists now believe that as well as profound effects on societies, economies and geopolitics, these climate-driven human migrations could also change the spread and occurrence of infectious disease outbreaks. Researchers have already begun to warn how changes in temperature and rain patterns might shift the spread of disease, for example, as carriers like mosquitoes roam further afield. An extra 4.7 billion people might be at risk of malaria or dengue by 2070. A 2022 study found that more than half of known infectious diseases will be aggravated by climate hazards.

Major human movements throughout history have been credited with spreading infectious diseases. From plagues spread by armies in antiquity, to European colonists taking measles and small pox to the New World, migrations have long been known to spread diseases and lead to new outbreaks. The phenomenon has come under the spotlight with increased human mobility, as newer infections like SARS and Covid-19 have spread rapidly through international air travel.

Scientists predict two different types of climate migration in the future, set off by what they call ‘fast’ and ‘slow’ onset events. On the one hand, fast-onset climate disasters such as cyclones, heat waves, and forest fires occur over a short time frame. People move as their homes are destroyed, and their livelihoods are lost. They often go to cities or camps temporarily, but aim to return once the destruction is over.

On the other hand, slow-onset climate events, such as increases in sea level, coastal erosion, desertification and rising temperatures, happen over longer time frames and lead to slower movement.

People fleeing short-term climate disasters can find themselves in crowded accommodation with poor sanitation and meagre health care. These have in the past been shown to heighten the chances of outbreaks of diseases like malaria, dengue and cholera. Climate change migrants could also find themselves displaced to areas with endemic pathogens or parasites they have not faced before, such as malaria or visceral leishmaniasis. When they return home, they could carry these parasites back with them.

Another possible mechanism might be climate change migrants encroaching further into wildlife habitats and eating more bushmeat, which carries the risk of spillover infections from other mammal species. Displaced humans encroaching on wildlife can also lead to more contact with disease-carrying animals. For example, the clearing of forest in Australia is thought to have led flying foxes which carry hendra virus into closer contact with humans and livestock.

As global warming is accelerating, the world will have to learn how to face these new populaytion movements and the heath problems that accompany them.

Source ; After an article published in The Telegraph.

https://www.telegraph.co.uk/

Réchauffement climatique : De nouvelles maladies menacent l’Arctique // Climate change : New diseases threaten the Arctic

Au mois d’août 2016, je relayais un article paru dans le Siberian Times et qui indiquait que des bactéries prisonnières de la glace avaient été libérées en Sibérie, provoquant un début d’épidémie d’anthrax, appelée communément maladie du charbon. Cette épidémie, la première depuis 1941, avait entraîné la mort de près de 2.400 rennes et d’un enfant de 12 ans. 72 personnes avaient été hospitalisées. La maladie, qui touche de nombreux mammifères, se transmet de l’animal à l’homme, mais pas d’un homme à un autre.

La bactérie responsable de l’anthrax se serait réactivée à partir de la carcasse d’un renne mort dans l’épidémie d’il y a 75 ans. Prise dans la glace du permafrost, la chair de l’animal aurait dégelée avec la fonte de la surface du sol, ce qui a réveillé la bactérie et provoqué une épidémie parmi des troupeaux de rennes. Les scientifiques redoutent qu’avec la fonte du  permafrost, des vecteurs de maladies mortelles des 18ème et 19ème siècles réapparaissent, en particulier près des cimetières où les victimes de ces maladies ont été enterrées.

Un article paru dans le National Geographic nous apprend que la maladie de Carré, répandue en Europe parmi les animaux domestiques, est en train de se répandre parmi les populations de phoques et de loutres de mer dans l’Arctique. Chez les chiens et les phoques, les symptômes sont des difficultés respiratoires, une décharge nasale et oculaire et de la fièvre. La maladie se transmet via contact direct ou si un animal entre en contact direct avec des excréments infectés. En France, les vétérinaires vaccinent régulièrement les chiens domestiques contre cette maladie.

En Alaska, elle a été diagnostiquée pour la première fois chez les loutres en 2004, alors qu’elle n’avait été identifiée jusque là qu’en Europe et sur la côte est de l’Amérique du Nord. En analysant les données recueillies entre 2001 et 2016, les chercheurs ont pu établir un lien entre une hausse des cas de maladie de Carré et le recul de la banquise arctique. La modification de l’aire de répartition des loutres a probablement poussé les animaux plus à l’ouest, vers de nouveaux territoires où le virus ne s’était jamais manifesté. Cela montre comment le changement climatique peut ouvrir de nouvelles voies de transmission de la maladie. En fondant rapidement, la banquise ouvre de nouveaux itinéraires de migration pour les mammifères marins ; elle leur permet de traverser plus facilement l’Atlantique pour atteindre le Pacifique en passant par le cercle Arctique. Les espèces marines sont si nombreuses à migrer vers l’Arctique chaque année que la région pourrait favoriser la multiplication et la propagation de la maladie.

Il sera difficile d’enrayer la propagation de la maladie. Une solution serait la vaccination des mammifères marins, mais à grande échelle, ce qui n’est pas évident à réaliser. On ne sait pas trop comment la maladie de Carré évoluera avec le changement climatique et la fonte de l’Arctique, en sachant que d’autres maladies sont également en hausse à cause de la hausse des températures dans les hautes latitudes. Ainsi, la leptospirose, une bactérie transmissible de l’animal à l’Homme, est de plus en plus répandue, tout comme le phénomène d’efflorescence algale qui infecte les poissons avec une toxine provoquant des lésions cérébrales chez les mammifères marins.

Sources: The Siberian Times, The National Geographic.

——————————————-

In August 2016, I relayed an article of the Siberian Times which indicated that the melting of the permafrost in Siberia released anthrax bacteria trapped in the ice, causing an outbreak of the epidemic. This outbreak, the first since 1941, resulted in the death of nearly 2,400 reindeer and a 12-year-old child. 72 people, including at least 13 nomads living with reindeer, were hospitalized. The disease, which affects many mammals, is transmitted from animals to humans, but not from one man to another.
The bacteria responsible for anthrax was supposed to have been reactivated from the carcass of a reindeer that died during the epidemic 75 years ago. Caught in the ice of the permafrost, the flesh of the animal probably thawed with the melting of the surface, which gave a new life to the bacteria and caused an epidemic among herds of reindeer. Scientists fear that with the melting of the permafrost more vectors of fatal diseases of the 18th and 19th centuries reappear, especially near the cemeteries where the victims of the disease were buried.

An article in  the National Geographic informs us that canine distemper – “Maladie de Carré” in French – , prevalent in Europe among domestic animals, is spreading among the seal and sea otter populations in the Arctic. In dogs and seals, symptoms include breathing difficulties, nasal and ocular discharge, and fever. The disease is transmitted through direct contact or if an animal comes into direct contact with infected feces. In France, veterinarians regularly vaccinate domestic dogs against this disease.

In Alaska, it was diagnosed for the first time with otters in 2004, while it had only been identified in Europe and on the east coast of North America. By analyzing the data collected between 2001 and 2016, the researchers were able to establish a link between an increase in cases of  canine distemper and the decline of the Arctic sea ice. This change in otter range probably pushed the animals further west into new areas where the virus had never appeared. This shows how climate change can open new ways of transmitting the disease. By rapidly melting, the sea ice opens up new migration routes for marine mammals; it allows them to cross the Atlantic more easily to reach the Pacific through the Arctic Circle. Marine species are so numerous to migrate to the Arctic each year that the region could favour the multiplication and spread of the disease.
It will be difficult to stop the spread of the canine distemper . One solution would be the vaccination of marine mammals, but on a large scale, which is not easy to achieve. It is unclear how canine distemper will evolve with climate change and Arctic melting, knowing that other diseases are also rising due to rising temperatures in high latitudes. Thus, leptospirosis, a bacterium transmissible from animals to humans, is becoming more widespread, as is the phenomenon of algal bloom that infects fish with a toxin causing brain damage in marine mammals.

Sources: The Siberian Times, The National Geographic.

Photos extraites du CD de 160 images qui accompagne mon livre « Glaciers en péril, les effets du réchauffement climatique« . [10 €, ou 15 € par correspondance].  Merci de me contacter par mail si vous désirez vous le procurer (grandpeyc@club-internet.fr)