Un No Man’s Land autour du Mayon (Philippines)? // A No Man’s Land around Mayon Volcano (Philippines)?

Le chef de la Protection Civile philippine a suggéré que la zone de danger permanent autour du Mayon soit transformés en «no man’s land» définitif pour éviter d’évacuer des milliers d’habitants chaque fois que le volcan entre en éruption. En outre, alors que des milliers de personnes ont été évacuées de la zone de danger, de nombreux villageois viennent en cachette vérifier que tout va bien dans leurs maisons ou leurs fermes. De plus, la police et l’armée doivent intervenir pour empêcher des touristes de s’approcher du Mayon.
Le président philippin, Rodrigo Duterte, a approuvé l’idée de créer un «no man’s land» permanent autour du Mayon. Il a toutefois fait remarquer que le gouvernement devrait probablement exproprier des propriétaires privés et qu’une telle mesure pourrait engendrer « un nouveau problème social ».
La proposition est difficile à mettre en oeuvre car des milliers de villageois aux ressources très modestes se sont installés au fil des ans à l’intérieur de la zone officielle de danger permanent de 6 kilomètres de rayon autour du volcan, où ils ont survécu pendant des générations.
Lorsque l’activité du Mayon s’est intensifiée ce mois-ci, les autorités ont agrandi la zone de danger et, de ce fait, obligé des milliers d’autres personnes à aller s’installer dans des dizaines de centres d’hébergement d’urgence où une baisse des aides commence à se faire cruellement sentir.

Il y a quinze jours, les autorités d’Albay ont décrété l’état de catastrophe naturelle pour la province qui regroupe plus de 1,3 million de personnes. Cela a permis de débloquer plus rapidement des fonds de secours.

En tout, plus de 80 000 villageois ont fui vers des écoles transformées en abris d’urgence, et où on observe un manque de toilettes et d’autres problèmes de promiscuité.
Un parc national pourrait être créé au pied du Mayon. Des arbres pourraient y être plantés. Ils joueraient le rôle de tampon pour arrêter les inondations et les lahars dévastateurs qui menacent de recouvrir des villes et des villages. Le premier travail des autorités locales sera de trouver une solution pour les personnes qui travaillent dans la terre qu’elles possèdent et qui ont un titre de propriété à leur nom.
Sources: ABC News et The Seattle Times.

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The head of the Philippine Civil Defense has recommended that villages in the danger zone around erupting Mount Mayon be turned into a permanent « no man’s land » to avoid evacuating thousands of residents each time the volcano explodes. Besides, while thousands have evacuated areas around the volcano, many villagers have sneaked back in to check on their homes, farms and animals, and police and army troops have struggled to turn back tourists who want a closer view of Mayon.

Philippine President Rodrigo Duterte expressed support for the recommendation to create a permanent « no man’s land ». But he said the government may have to expropriate land from private owners and added that such a move could spark « a social problem again. »

The proposal is complicated given that thousands of impoverished villagers have settled through the years in a government-declared 6-kilometre permanent danger zone around Mayon, where they have survived on farming for generations.

As Mayon grew more restive this month, authorities expanded the danger zone to cover more communities and forced thousands more to swarm into dozens of emergency school shelters where provincial disaster funds were running low.

Albay officials declared the entire province of more than 1.3 million people under a state of calamity two weeks ago to allow faster releases of disaster funds. In all, more than 80,000 villagers have fled to dozens of schools turned into emergency shelters, where a lack of toilets and other problems with congestion have emerged.

A national park in Mayon’s shadow could be expanded around the base of the volcano where trees could grow partly as a buffer to stop volcanic floodwater and mudflows from devastating nearby towns and cities. The first thing that local authorities have to find out is what would be the solution for people who are there tilling the land which they own and is titled in their name.

Sources: ABC News & The Seattle Times.

Source: Wikipedia

Eruption du Mt Agung (suite) // Mt Agung’s eruption (continued)

Comme je l’ai écrit précédemment, le Mont Agung reste très actif, même s’il ne perturbe plus la vie sur l’île de Bali. Un nouvel épisode éruptif a eu lieu le 19 janvier 2018, avec une colonne de cendre s’élevant jusqu’à 2 500 mètres au-dessus du cratère. La sismicité a augmenté pendant environ 2 minutes au cours de l’événement. Une incandescence est souvent observée lors des éruptions au niveau du cratère.
Les villageois, ainsi que les touristes et les randonneurs, sont priés de ne pas pénétrer dans la zone de sécurité de six kilomètres de rayon autour du Mont Agung. Cette zone peut être étendue ou modifiée à tout moment, en fonction des évaluations de la situation effectuées régulièrement par les autorités. Les habitants de 12 villages ont été évacués vers des hébergements provisoires dans les districts voisins. Malgré le danger potentiel, les personnes vivant en dehors des villages sous la menace du volcan peuvent continuer leurs activités quotidiennes, mais elles doivent rester vigilantes et suivre les instructions données par les autorités.
La situation actuelle sur le Mont Agung va probablement durer assez longtemps, pendant des semaines, voire des mois. Les dernières photos du cratère (elles sont malheureusement très rares) montraient un système ouvert permettant l’évacuation de la pression des gaz à l’intérieur de l’édifice, comme cela s’est passé le 19 janvier. Tant qu’aucun dôme ne se formera dans le cratère, le risque de coulées pyroclastiques sera très faible. Cependant, les gens doivent rester vigilants car les fortes pluies peuvent déclencher des lahar sur les pentes du Mont Agung.
Sources: VSI et journaux indonésiens.

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As I put it before, Mt Agung is still quite active, although it is no longer disturbing life on the island of Bali. An eruptive episode occurred on January 19th 2018, with an ash column that rose up to 2,500 metres above the crater. Seismicity increased some 120 seconds during the event. A bright glow from the crater is often spotted during eruptions.
Villagers, as well as tourists and hikers, are asked to avoid any areas within the six-kilometre radius safety zone around Mt Agung. This area may be expanded or changed at any time, depending on the evaluations conducted regularly by the authorities. People from the 12 disaster-prone villages have been evacuated to emergency camps in nearby districts. Despite the potential danger, people living outside the disaster-prone villages may go about their business as usual, but they need to stay vigilant and follow the instructions issued by the authorities.

The situation on Mt Agung is likely to last quite a long time, for weeks or even months. The last photos of the crater (they are unfortunately very rare) showed an open system allowing the periodical release of the pressure within the edifice, as this happened on January 19th. As long as no dome is building up within the crater, the risk of deadly pyroclastic flows will be very low. However, people should remain alert about the volcanic mud that flows from the rivers on Mount Agung.

Sources: VSI and Indonesian newspapers.

Capture d’image de la webcam

Extension de la zone de danger du Vésuve (Italie) // Extension of Mt Vesuvius danger zone

drapeau-francaisOn sait depuis longtemps que, si le Vésuve entre en éruption, la moitié de la population de Naples sera en danger. C’est la raison pour laquelle 63 bourgades et villages, situés dans les provinces de Naples et de Salerne, viennent d’être ajoutés à la liste des localités qui se trouvent dans la zone de danger. La nouvelle « zone jaune » rassemble un million de personnes susceptibles d’être exposées à des retombées de cendre et de roches dans l’éventualité d’une forte éruption du volcan.
600 000 habitants se trouvent déjà dans une « zone rouge » proche du Vésuve. Cette zone serait sous la menace de coulées pyroclastiques qui dévaleraient les flancs du volcan en brûlant tout sur leur passage.
Un document de la Protection Civile publié cette semaine indique que même une éruption relativement modeste, nettement moins dévastatrice que celle qui a détruit Pompéi en 79 après JC, affecterait sérieusement une vaste zone autour de Naples. Une coulée pyroclastique pourrait déverser assez de cendre dans la zone rouge pour détruire des biens. On estime qu’un bâtiment sur 20 pourrait s’effondrer sous le poids des matériaux vomis par le Vésuve.
La dernière éruption dévastatrice a eu lieu en 1631et a tué 6000 personnes. Une éruption mineure a émis quelques nuages de cendre et des coulées de lave en 1944.
Le plan d’urgence pour la région de Naples suppose l’évacuation des 600 000 habitants de la zone rouge dans les 72 heures, quand seront détectés les signes avant-coureurs d’une éruption majeure.
NDLR : Naples se situe dans le sud de l’Italie, pas au Japon. L’évacuation d’un si grand nombre de personnes – souvent indisciplinées – ne sera pas tâche facile!
Source: The Independent.

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drapeau anglaisIt has been known for a long time that if Mt Vesuvius happened to erupt, half the population of Naples would be at risk. This is the reason why a new assessment has added 63 towns and villages to the list of municipalities that lie in the danger zone. 63 municipalities, in the provinces of Naples and Salerno, have been placed in a new “yellow zone” containing a million people because they would experience falling ash and rocks in the event of a significant eruption.
That is in addition to the 600,000 residents in a “red zone” closest to Vesuvius, who have already been warned they are most at risk. People living this near face pyroclastic flows that would rip down the sides of the volcano and burn and blast everything in their path.
A civil protection agency document published this week warned that even a relatively modest eruption, significantly smaller that the explosion that devastated nearby Pompeii in 79AD, would affect a vast area surrounding Naples. A pyroclastic surge might throw enough ash into the area around the red zone to destroy property, with one building in 20 having material dumped on it able to cause its collapse.
The last devastating eruption occurred in 1631, killing 6,000 people. There was a smaller explosion with some ash clouds and lava flows in 1944.
An emergency plan for the region calls for the evacuation of all 600,000 residents in the red zone within 72 hours if warning signs of a major eruption are detected.

NB: Naples lies in southern Italy, not in Japan. Evacuating so many – often undisciplined – people would be a very hard task!
Source : The Independent.

Naples_modifié-1

Photo: C. Grandpey

Sinabung (Sumatra / Indonésie): Extension de la zone de danger // The danger zone has been extended

drapeau francaisLa zone de danger autour du Sinabung a été élargie hier dimanche après une nouvelle explosion et l’apparition d’avalanches incandescentes qui sont allées plus loin que prévu. L’événement a déclenché un vent de panique parmi les habitants sur les flancs de la montagne.
L’explosion s’est produite juste après minuit et a provoqué une évacuation mouvementée. Selon le Jakarta Post,  » les hommes avec les visages couverts de cendre dévalaient les pentes du volcan sur des motos, suivis par camions avec des femmes et des enfants dont beaucoup pleuraient. Les autorités locales aboyaient des ordres à l’aide de porte-voix tandis que s’abattait une pluie de roches et de débris ».
Plus de 50 éruptions avaient déjà été enregistrées samedi (voir ma note précédente) avec des nuées ardentes qui atteignaient 5 km de longueur sur le versant SE du volcan. La zone de danger au SE du volcan a été étendue de cinq à sept kilomètres du cratère.
Les soldats ont participé à l’opération de sauvetage dans deux villages (Jewara et Pintu Besi), à environ sept kilomètres du cratère, où les maisons et les fermes ont été recouvertes de cendre grise.

Les évacués se lamentent. L’un d’eux a déclaré : « Nous en avons assez d’être ici … Nous avons tout perdu Nous nous interrogeons sur nos vies après cette catastrophe.» Il n’est pourtant pas question pour ces personnes de rentrer chez elles avant le 18 janvier au mieux.
Quand on regarde la politique de sécurité mise en place par les Indonésiens, on se dit c’est un miracle qu’il n’y ait pas de victimes directes de l’éruption. Heureusement, le Sinabung est un peu moins élevé et les pentes sont moins raides que celles du Merapi, par exemple.

Je n’arrive pas à comprendre la politique ‘pas à pas’ conduite par les Indonésiens pour étendre la zone de danger. Cette même politique a été adoptée sur le Merapi en 2010 et elle a eu pour résultat plus de 300 morts ! Même chose sur Kelut en 1966 ! Puisqu’au final il faudra étendre cette zone à la distance maximale de sécurité, pourquoi ne pas le faire dès le début de l’éruption? Je sais qu’il est très difficile d’évacuer des milliers de personnes qui sont fortement attachés à leurs fermes sur les pentes d’un volcan, et qu’il faut prévoir des infrastructures pour les héberger. Cela fait partie de ce qu’on appelle les plans de prévention.  Le problème est de savoir si on veut sauver des vies ou pas. Il est également vrai que la notion de mort en Indonésie est très différente de la nôtre dans les pays occidentaux.

Voici une nouvelle galerie d’images de l’éruption et ses conséquences pour la population:

http://www.theguardian.com/world/gallery/2014/jan/05/indonesia-mount-sinabung-volcano-erupts-again-in-pictures#/?picture=426305076&index=10

 

 

drapeau anglaisThe danger zone around Mount Sinabung was extended on Sunday after it exploded again and spewed hot gas avalanches farther than expected, sending panicked residents streaming down the sides of the mountain.

The explosion occurred just after midnight and triggered a panicked evacuation. According to the Jakarta Post, “men with ash-covered faces streamed down the slopes of the volcano on motorcycles, followed by truckloads of women and children, many crying. Officials barked out orders on bullhorns as rocks and debris rained from the sky”.

More than 50 eruptions had already been recorded on Saturday (see my previous note) with pyroclastic flows down the southeastern slopes up to five kilometres away. The danger zone southeast of the volcano was extended from five to seven kilometres from the crater.

Soldiers joined the rescue operation in two villages of Jewara and Pintu Besi, about seven kilometres from the crater, where homes and farms were caked in grey ash.

The evacuees are lamenting. Said one of them: « We were tired here … We’ve lost everything. We wonder about our lives after this disaster. » They won’t be allowed to return to their homes before January 18th at best.

Judging from the security policy set up by the Indonesians, it’s a miracle to see that there are no direct casualties of the eruption. Fortunately, Mount Sinabung is less high and the slopes are less steep than those of Mount Merapi, for instance.

I fail to understand the Indonesian step by step measures to extend the danger zone. They were adopted on Mount Merapi in 2010 and led to more than 300 deaths! Same on Kelut in 1966! In the end, the danger zone will have to be extended to the maximum distance, so why not do it from the beginning of the eruption? I know it is very difficult to evacuate thousands of people who are strongly attached to their farms on the slopes of the volcano, and to set up infrastructures to accomodate them.  The problem is to know whether you want to save lives or not. It is also true that the notion of death in Indonesia is very different from ours in western countries.

Here is another gallery of photos of the eruption and its consequences for the population:

http://www.theguardian.com/world/gallery/2014/jan/05/indonesia-mount-sinabung-volcano-erupts-again-in-pictures#/?picture=426305076&index=10

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On voit très bien sur cette capture d’image de la webcam la trajectoire empruntée par les coulées pyroclastiques.