Scandale planétaire // Global scandal

La menace est en passe de devenir réalité. Le budget proposé par l’Administration Trump vise à fermer le laboratoire climatique situé au sommet du Mauna Loa à Hawaï, celui-là même où les scientifiques recueillent les preuves irréfutables du réchauffement climatique d’origine anthropique depuis les années 1950.
Le laboratoire du Mauna Loa mesure les concentrations de dioxyde de carbone atmosphérique (CO2), qui, avec d’autres polluants, contribue directement au réchauffement climatique et à ses conséquences.
La proposition de budget du président Trump supprimerait également le financement de nombreux autres laboratoires climatiques, notamment les sites d’instrumentation du réseau de surveillance des gaz à effet de serre, qui s’étend du nord de l’Alaska au pôle Sud.
Malgré tout, c’est le laboratoire du Mauna Loa qui est la principale cible de la colère climatique de Donald Trump, car les mesures qui y ont débuté en 1958 ont régulièrement montré une augmentation des concentrations de CO2. La courbe de Keeling est l’une des plus emblématiques de la science moderne. Aujourd’hui, les mesures sont rendues possibles par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), mais la collecte et la maintenance des données historiques sont également financées par Schmidt Sciences et Earth Networks.
En cas de fermeture du laboratoire géré par la NOAA, d’autres sources de financement pourraient peut-être permettre d’héberger les instruments au sommet du Mauna Loa ou alors introduire une discontinuité dans les mesures en déplaçant les instruments ailleurs à Hawaï., mais ce ne serait bien sûr pas l’idéal.
En 1958, lorsque la courbe de Keeling est apparue, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère terrestre étaient de 313 parties par million (ppm). En 2024, elle atteignaient 424,61 ppm, eten 2025, les niveaux moyens mensuels de CO2 au Mauna Loa ont dépassé 430 ppm pour la première fois. Les dernières mesures du 1er juillet 2025 révèlent 429,29 ppm, en nette hausse par rapport à la même période de 2024.

La proposition de fermeture de l’observatoire du Mauna Loa avait été rendue publique précédemment, mais a été précisée plus en détail le 1er juillet 2025, lorsque la NOAA a soumis un document budgétaire au Congrès. On a alors compris que l’Administration Trump envisageait de supprimer tous les travaux de recherche liés au climat à la NOAA, comme cela avait été proposé dans le Projet 2025.
Source : NOAA, presse américaine.

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The threat is about to become a reality. The Trump administration’s proposed budget seeks to shut down the climate laboratory on top of Mauna Loa in Hawaii where scientists have gathered the most conclusive evidence of human-caused global warming since the 1950s.

The Mauna Loa laboratory has measured atmospheric carbon dioxide (CO2) concentrations, which, along with other pollutants, has led directly to global warming and its consequences.

The president’s budget proposal would also defund many other climate labs, including instrument sites comprising the US government’s greenhouse gas monitoring network, which stretches from northern Alaska to the South Pole.

But it’s the Mauna Loa laboratory that is the most prominent target of Donald Trump’s climate ire, as measurements that began there in 1958 have steadily shown increasing CO2 concentrations. The Keeling curve is one of the most iconic charts in modern science. Today, the measurements are made possible by the National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), but the data gathering and maintenance of the historical record also is funded by Schmidt Sciences and Earth Networks.

In the event of a NOAA shut down of the lab, alternate sources of funding might be found to host the instruments atop the same volcano or introduce a discontinuity in the record by moving the instruments elsewhere in Hawaii.

In 1958, when the Keeling Curve began, the concentration of CO2 in the Earth’s atmosphere was 313 parts per million. In 2024, that had risen to 424.61 ppm, and this year, monthly average CO2 levels at Mauna Loa exceeded 430 ppm for the first time. The last fifures of 1 July 2025 revael 429,29 ppm, which is a significant rise compared with 2024.

The proposal to shut down Mauna Loa had been made public previously but was spelled out in more detail on July 1st, 2025 when NOAA submitted a budget document to Congress. It made more clear that the Trump administration envisions eliminating all climate-related research work at NOAA, as had been proposed in Project 2025.

Source : NOAA, U.S. News media.

Ouragans : le Pentagone ferme ses satellites aux prévisionnistes // Hurricanes : the Pentagon stops sharing satellite data

Voici un nouveau coup sévère porté par l’Administration Trump aux prévisions météorologiques aux États-Unis. Alors que la saison des ouragans bat son plein, le ministère de la Défense prive les prévisionnistes météorologiques des données fournies par ses satellites. Cette décision met fin à la diffusion des données collectées par trois satellites militaires. Le Pentagone avait initialement annoncé que la suspension des données pour le 30 juin, avant de la repousser au 31 juillet 2025.
Les satellites militaires sont équipés d’outils capables d’observer sous la couverture nuageuse et de capturer des images micro-ondes que les prévisionnistes ne peuvent obtenir nulle part ailleurs. Leurs capteurs infrarouges enregistrent des images sur une zone de 1 600 milles nautiques et transmettent des informations deux fois par jour.
Lancés entre 2003 et 2009, les satellites militaires orbitent autour de la Terre toutes les 101 minutes à une altitude d’environ 820 kilomètres. La Space Force indique que ces satellites permettent de surveiller les conditions météorologiques dans les zones reculées, notamment « dans des conditions de brouillard, d’orages violents, de tempêtes de poussière et de sable, et de cyclones tropicaux ».
Les experts en ouragans ont déjà tiré la sonnette d’alarme quant à l’impact que la réduction drastique des budgets scientifiques décidée par l’Administration Trump aurait immanquablement sur l’étude des ouragans. Alors que les zones tropicales se préparent aux tempêtes, la perte de données satellitaires pourrait aggraver le problème. La saison des ouragans commence en juin et se termine le dernier jour de novembre. Selon les climatologues, « c’est un retour en arrière au suivi des ouragans en 1999. C’est sérieux ; des gens peuvent mourir.» En effet, les satellites militaires fournissent des informations cruciales que les satellites météorologiques classiques ne peuvent pas communiquer.
La décision du Pentagone va fortement dégrader les prévisions d’ouragans pour 2025 et les années suivantes, affectant des dizaines de millions d’Américains qui vivent le long des côtes exposées aux phénomènes extrêmes. Les trois satellites militaires fournissent environ la moitié des données des satellites micro-ondes aux prévisionnistes. Les données satellitaires permettent de suivre l’intensification rapide des ouragans et d’observer leur structure lors de leur formation.
Les météorologues ont déjà prévenu que Flossie, qui s’est renforcé en tempête tropicale le 29 juin 2025, pourrait se transformer en ouragan en quelques jours. La tempête se trouvait à environ 250 kilomètres au sud-ouest de Zihuatanejo, sur la côte Pacifique du Mexique, le 30 juin et devait passer au large de la péninsule de Basse-Californie dans les jours suivants.
Source : médias d’information américains.

Image satellite de l’ouragan Helene

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Here is another severe blow dealt by the Trump Administration on weather predictions in the U.S. As hurricane season kicks into gear, the Defense Department is cutting off weather forecasters from data gathered by its satellites. The decision puts a stop to the distribution of all data collected by three military-run satellites. The Pentagon first announced that data cutoff would take effect June 30 but later pushed the date back to July 31 2025.

The satellites are equipped with unique tools to peer beneath cloud cover and capture microwave images that forecasters can’t get anywhere else. Their infrared sensors capture images over an area of 1,600 nautical miles, beaming down information twice every day.

Launched between 2003 and 2009, the satellites orbit Earth every 101 minutes at an altitude of about 820 kilometers. The Space Force indicates that they track weather patterns over remote areas, including « fog, severe thunderstorms, dust and sandstorms, and tropical cyclones. »

Hurricane experts have already raised alarms about the impact the Trump Administration’s slashing of science budgets could have on hurricane research. As tropical areas brace for storms, the satellite data cutoff could exacerbate the problem. Hurricane season begins in June and ends on the last day of November. According to climatologists, « we’re back to tracking hurricanes like in1999. Except this isn’t a party. And people could die. » Indeed, the military satellites provide critical information that regular weather satellites can’t.

The change will severely impede and degrade hurricane forecasts for this season and beyond, affecting tens of millions of Americans who live along its hurricane-prone shorelines. The three military-run satellites provide roughly half of microwave satellite scans to forecasters. Data from the satellites helps track rapid intensification of hurricanes and to see the structure as the storm is forming.

Forecasters have warned that Flossie, which strengthened to a tropical storm on June 29th, 2025, could become a hurricane within days. The storm was about 250 kilometers southwest of Zihuatanejo, on Mexico’s Pacific coastline, on June 30 and was expected to pass off the Baja California Peninsula over the next days.

Source : U.S. News media.

Licenciements et réductions budgétaires aux États Unis : Trump joue avec le feu // U.S. layoffs and budget cuts : Trump is playing with fire

La presse américaine, CNN en tête, vient de tomber à bras raccourcis sur la politique de licenciements et de réduction des subventions allouées aux agences en charge de la surveillance des risques naturels aux États Unis par l’Administration Trump.

Les journalistes rappellent au public qu’un séisme majeur – le « Big One » – frappera probablement les États-Unis dans les prochaines décennies. Outre la faille de San Andreas, un danger menace les fonds marins au large de la côte nord-ouest du Pacifique. Après des siècles de frottement de deux plaques tectoniques l’une contre l’autre, la zone de subduction de Cascadia, qui s’étend du nord de la Californie à la Colombie-Britannique, pourrait bien se rompre de notre vivant. Le séisme provoqué par cet événement, de magnitude M9,0, pourrait être dévastateur, accompagné d’un tsunami pouvant atteindre 30 mètres de haut, qui submergerait les villes et villages côtiers. Les chiffres officiels estiment qu’environ 13 800 personnes pourraient mourir et plus de 100 000 autres être blessées. Il pourrait s’agir de la pire catastrophe naturelle que les États-Unis aient connue au cours de l’époque moderne. De nombreux scientifiques affirment que le pays n’est pas préparé à affronter une telle catastrophe. L’équipe scientifique qui a passé des décennies à surveiller la situation a été décimée par les réductions de personnel décidées par l’Administration Trump.

Source: USGS

La plupart des scientifiques interrogés par les médias ont refusé de commenter la situation par crainte de représailles. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui supervise les tsunamis et les tempêtes solaires, n’a pas répondu aux questions de CNN.

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Les coupes budgétaires rendent difficile la maintenance des sismographes et des capteurs océaniques qui mesurent la vitesse de propagation des vagues de tsunami. Un scientifique a déclaré : « Être capable de détecter, de prévoir et d’alerter la population de l’arrivée d’un tsunami sauverait des centaines, voire des centaines de milliers de vies. On court un risque en réduisant les capacités de la NOAA à effectuer ce travail.» Des équipes de l’USGS se rendent sur le terrain chaque été pour réparer les instruments. Cela deviendra encore plus difficile car ces fonctionnaires fédéraux, et ceux d’autres agences, se sont vu interdire d’effectuer de nouvelles dépenses, ce qui rend cet tâche pourtant cruciale encore plus ardue.
À l’instar des sismographes disséminés le long de la côte, la NOAA maintient un réseau de capteurs en eaux profondes, conçus pour alerter les scientifiques en cas de déferlement d’une vague de tsunami. Les deux centres d’alerte aux tsunamis de l’agence et le programme du Service météorologique national, qui s’efforce de moderniser ses logiciels obsolètes, ont subi des licenciements. Ces centres de surveillance, fonctionnent 24h/24 et 7j/7 et étaient déjà en sous-effectif. Les nouvelles réductions sont donc extrêmement préoccupantes, notamment compte tenu de la menace d’un séisme et d’un tsunami majeurs dans le Pacifique Nord-Ouest. Tous les scientifiques s’accordent à dire que ces réductions de personnel et les coupes budgétaires accroissent le risque de tsunami et de séisme aux États-Unis ; en cas d’événement majeur, elles auront des conséquences dévastatrices pour les populations côtières et l’économie américaine.

Les capteurs océaniques permettent de suivre la progression des vagues de tsunami (Source: NOAA)

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Il existe deux principaux bureaux de l’USGS chargés de surveiller l’activité volcanique : l’un à Hawaï et l’autre en Alaska. Certains volcanologues de l’USGS ont bénéficié du programme de démission différée. Les observatoires volcanologiques sont surveillés 24h/24 et 7j/7, et en cas d’éruption volcanique majeure, tout le monde est sur le pont. Par conséquent, le manque de personnel se fera nettement sentir en cas de crise volcanique, car tous les scientifiques doivent être mobilisés pour assurer la charge de travail.

Le Kilauea à Hawaï est en éruption intermittente depuis 2024 et d’autres éruptions sont à venir. Les volcanologues surveillent également le Grand Sitkin, un volcan des Aléoutiennes qui émet lentement de la lave depuis le début de l’éruption en 2021. Un autre volcan à surveiller de près est le mont Spurr, en Alaska, où une activité sismique a été détectée récemment.

En Alaska, le Mont Spurr a montré des signes d’activité ces dernières semaines (Crédit photo: AVO)

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Si la plupart des dangers les plus importants nécessitant une surveillance constante se produisent sur Terre, d’autres dangers sommeillent dans le cosmos, notamment, ceux liés à l’activité du Soleil. Les tempêtes solaires se produisent lorsque le Soleil projette du plasma et d’autres particules chargées qui transportent le champ magnétique solaire vers la Terre. Les tempêtes qui en résultent peuvent créer de belles aurores boréales, mais elles peuvent aussi perturber nos réseaux électriques et nos systèmes radio. Ce type de tempêtes est d’autant plus fréquent que le Soleil est dans une phase particulièrement active.
Une douzaine d’experts travaillent au Space Weather Prediction Center de la NOAA à Boulder, dans le Colorado, avec généralement deux scientifiques par équipe de 24 heures. Trois employés ont récemment été licenciés.
Le lancement d’un nouveau satellite était prévu pour mieux mesurer et prévoir la météorologie spatiale, mais l’incertitude autour de la situation actuelle pourrait menacer l’avenir de ce programme certes modeste, mais important.

Source: NASA

Source : Médias d’information américains.

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The U.S. News media,, led by CNN, have just attacked the Trump Administration’spolicy of layoffs and reductions in funding allocated to agencies in charge of the monitoring of natural risks in the United States.

The journalists remind the public that sometime between today and 200 years from now, scientists say a major earthquake – “the Big One” – will hit the United States. Aside from the San Andreas Fault, there is a danger lurking on the sea floor off the Pacific Northwest’s coast: After centuries of two tectonic plates pushing up against each other, the Cascadia subduction zone that runs from Northern California to British Columbia is due to rupture, possibly in our lifetimes. The resulting earthquake could be a devastating M9.0 event, and the subsequent tsunami could be 30 meters high, overwhelming coastal cities and towns. Official figures warn that around 13,800 people could die and more than 100,000 others could be injured. It could be the worst natural disaster the United States has seen in modern times. And many scientists say we are less prepared for it than ever before. The team of scientists that has spent decades keeping watch is being decimated by the Trump Administration’s staffing cuts.

Most scientsist interviewed by the media declined to comment the situation for fear of reprisals. The National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), which oversees tsunamis and solar storms, did not return a request for comment from CNN.

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The budget cuts make it difficultto fix earthquake seismographs and deep ocean sensors that capture how fast tsunami waves are traveling. One scientist said : “Being able to detect forecast and alert people of an incoming tsunami will save hundreds, if not hundreds of thousands of lives. That is the risk we face by reducing the capability to do this work at NOAA.” Teams of scientists from the USGS typically go out every summer to fix broken instruments. This will become more difficult after federal workers there and at other agencies were told they could spend no more than $1 on any single expense, making that critical task increasingly difficult.

Similar to the seismographs scattered along the NOAA keeps a network of sensors deep in the ocean, designed to alert scientists when a tsunami wave rolls through. The agency’s two tsunami warning centers and the National Weather Service program working to modernize their outdated software systems have been hit with firings. The 24/7 monitoring centers were already thinly staffed, and the further reductions are deeply concerning, especially given the threat of an earthquake and tsunami in the Pacific Northwest. All scientists agree to say that these staff cuts and the potential budget cuts make the United States more at risk for a tsunami and earthquake ; they will have devastating impacts for coastal populations and the US economy.

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There are two main USGS offices monitoring volcano activity – one in Hawaii and the other in Alaska. Some USGS volcano scientists have taken the deferred resignation program. The volcano observatories are monitored 24/7, and if there is a big volcanic eruption, it turns into an all-hands-on-deck situation. As a consequence, the staffing shortages will be made much, much worse when there’s a volcanic crisis, because all staff needs to be brought on board to cover the workload.

The Kilauea volcano in Hawaii has been erupting on and off since last year and more eruptions are to come. Volcanologists are also closely watching Great Sitkin, a volcano in the Aleutians that has been slowly spewing lava since it began erupting in 2021. Another volcano to be closely monitored is Alaska’s Mt. Spurr, where recent seismic activity has been detected.

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While many of the biggest hazards that take constant monitoring happen on earth, there are others in the cosmos. Particularly, from the sun. Solar storms happen when the sun flings plasma and other charged particles carrying the sun’s magnetic field toward Earth. The resulting storms can create nice auroras, but they can also wreak havoc on our electric grids and radio systems. And these kinds of storms have been happening more because the sun is in a particularly active phase.

There are roughly a dozen experts who work at NOAA’s Space Weather Prediction Center in Boulder, Colorado, with generally two scientists on any given 24-hour shift. They have recently lost three employees.

The launch of a new satellite had been planned to better measure and predict space weather, but the current uncertainty could threaten the future of a small but important program.

Source : U.S. News media.

La Courbe de Keeling en danger // The Keeling Curve at risk

Au début du 20ème siècle, on soupçonnait que la concentration de CO2 atmosphérique pouvait augmenter en raison de la combustion des combustibles fossiles. Cependant, les mesures de ce gaz étaient relativement peu nombreuses et elles variaient considérablement.
En 1953, Charles David Keeling, un chercheur californien, s’est impliqué dans un projet étudiant les équilibres entre le carbonate dans les eaux de surface, le calcaire et le CO2 atmosphérique. Il a constaté des variations significatives dans les concentrations de CO2 à Pasadena, probablement dues à l’industrie, et a ensuite transféré son équipement d’échantillonnage à Big Sur, près de Monterey. Là, il a commencé à prélever des échantillons d’air tout au long de la journée et de la nuit et a rapidement détecté une tendance diurne assez déconcertante. L’air contenait plus de CO2 la nuit que pendant la journée et, après correction des effets de la vapeur d’eau, il y avait à peu près la même quantité de CO2 chaque après-midi, soit 310 ppm. Il a répété ces mesures dans les forêts tropicales de la péninsule Olympique et les forêts de haute montagne de l’Arizona. Partout, les résultats étaient les mêmes : un fort comportement diurne avec des valeurs stables d’environ 310 ppm l’après-midi. La nuit, la concentration de CO2 était fortement influencée par la respiration des plantes et des sols.
En 1956, les mesures de Charles Keeling ont attiré l’attention des chercheurs de la Scripps Institution of Oceanography. Keeling a proposé un programme d’ampleur mondiale basé sur des analyseurs de gaz infrarouges pour mesurer la concentration atmosphérique de CO2 dans plusieurs endroits isolés du monde, notamment la station du pôle Sud et le Mauna Loa à Hawaï. Keeling a acheté quatre analyseurs de gaz infrarouges. L’un d’eux a été installé sur le Mauna Loa en mars 1958 et, le premier jour de fonctionnement, l’instrument a enregistré une concentration atmosphérique de CO2 de 313 ppm. À la surprise de Charles Keeling, la concentration de CO2 au Mauna Loa avait augmenté de 1 ppm en avril 1958 pour atteindre un maximum en mai, puis a commencé à diminuer pour atteindre un minimum en octobre. Après cela, la concentration a de nouveau augmenté et a répété le même schéma saisonnier en 1959. Les climatologues ont observé pour la première fois que la nature prélevait du CO2 de l’air pour la croissance des plantes pendant l’été et le restituait chaque hiver suivant. En 1959, la concentration moyenne avait augmenté et avait encore augmenté en 1960. Charles Keeling avait ainsi fait deux découvertes spectaculaires : celle de la « respiration » saisonnière naturelle de la planète et celle de l’augmentation du CO2 atmosphérique due à la combustion de combustibles fossiles par l’industrie.

 

Observatoire du Mauna Loa (Photo : C. Grandpey)

Au début des années 1970, cette courbe a suscité une attention particulière et a joué un rôle clé dans le lancement d’un programme de recherche sur l’effet de l’augmentation du CO2 sur le climat. Depuis lors, l’augmentation est inexorable et montre une relation remarquablement constante avec la combustion de combustibles fossiles.
Les données du Mauna Loa peuvent désormais être replacées dans le contexte des variations du CO2 au cours des 400 000 dernières années, sur la base de reconstitutions à partir de carottes de glace polaire. Pendant les périodes glaciaires, les niveaux de CO2 étaient d’environ 200 ppm, et pendant les périodes interglaciaires plus chaudes, les niveaux étaient d’environ 280 ppm.
À l’avenir, si le taux de combustion des combustibles fossiles continue d’augmenter selon une trajectoire régulière, le CO2 pourrait vite atteindre des niveaux de l’ordre de 1 500 ppm.

 

Source : Scripps Instiyution of Ocaeanography

Confirmant ce que j’ai écrit sur le « saccage climatique » du président Trump, la NOAA craint que les coupes budgétaires de l’Administration affectent gravement les mesures de CO2. Les concentrations de gaz en 2024 ont atteint des niveaux record, et la tendance se poursuit en 2025.
Aujourd’hui, le fils de Charles David Keeling, le professeur Ralph Keeling, poursuit les travaux de son père en analysant des échantillons d’air prélevés partout dans le monde dans des ballons de verre de la taille des ballons de volley-ball. Ce qui l’inquiète le plus, ce sont les coupes budgétaires prévues par l’administration Trump, qui réduiraient considérablement la recherche climatique à la NOAA, notamment la collecte continue d’échantillons de CO2. « Ce serait un coup dur si ces travaux cessaient », a déclaré Ralph Keeling. « Pas seulement pour moi personnellement, mais pour la communauté scientifique et pour le monde entier. »

Source : CBS News, NOAA, Scripps Institution.

 

Concentrations de CO2 le 9 mai 2025. On se rend compte que les concentrations ont augmenté de 7 ppm en un an pour atteindre un niveau record de plus de 430 ppm! (Source : Scripps Institution of Oceanography)

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In the first part of the 20th century it was suspected that the concentration of atmospheric CO2 might be increasing in the atmosphere due to fossil fuel combustion. However there were relatively few measurements of this gas and they varied widely.

In 1953 Charles David Keeling became involved in a project investigating the equilibria between carbonate in surface waters, limestone and atmospheric CO2. He found significant variations in CO2 concentration in Pasadena, probably due to industry, and later took his sampling equipment to Big Sur near Monterey. There he began to take air samples throughout the day and night and soon detected an intriguing diurnal pattern. The air contained more CO2 at night than during the day and after correcting for the effects of water vapor, had about the same amount of CO2 every afternoon, 310 ppm. He repeated these measurements in the rain forests of Olympic peninsula and high mountain forests in Arizona. Everywhere the data were the same:  strong diurnal behaviour with steady values of about 310 ppm in the afternoon. At night time, the CO2 concentration was heavily influenced by respiration from local plants and soils.

In 1956 Charles Keeling’s measurements came to the attention of researchers at Scripps Institution of Oceanography. Keeling proposed a global program based on infrared gas analyzers to measure the atmospheric CO2 concentration at several remote locations around the world including the South Pole station and at Mauna Loa in Hawaii. Keeling bought four infrared gas analyzers. One of these was installed at Mauna Loa in March 1958 and on the first day of operation recorded an atmospheric CO2 concentration of 313 ppm. To Charles Keeling’s surprise, however, the CO2 concentration at Mauna Loa had risen by 1ppm in April 1958 to a maximum in May when it began to decline reaching a minimum in October. After this the concentration increased again and repeated the same seasonal pattern in 1959. Climate scientists were witnessing for the first time nature’s withdrawing CO2 from the air for plant growth during summer and returning it each succeeding winter. In 1959 the average concentration had increased and increased still further in 1960. Charles Keeling had thus made two dramatic discoveries: Firstly, of the natural seasonal “breathing” of the planet and secondly, of the rise in atmospheric CO2 due to the combustion of fossil fuels by industry.

By the early 1970s this curve was getting serious attention, and played a key role in launching a research program into the effect of rising CO2 on climate. Since then, the rise has been relentless and shows a remarkably constant relationship with fossil-fuel burning.

The Mauna Loa record can now be placed in the context of the variations in CO2 over the past 400,000 years, based on reconstructions from polar ice cores. During ice ages, the CO2 levels were around 200 ppm, and during the warmer interglacial periods, the levels were around 280 ppm.

Looking ahead, if the rate of fossil-fuel burning continues to rise on a regular trajectory, CO2 will continue to rise to levels of order 1500 ppm.

Confirming what I wrote about President Trump’s « climate rampage », NOAA fears that the Administration budget cuts might severely affect CO2 measurements. The gas concentrations in 2024 were higher than ever before in recorded history, and the trend is continuing in 2025.

Today, Charles David Keeling’s son, Professor Ralph Keeling continues his father’s work, analyzing air samples collected from around the planet inside volleyball-like flasks. He recently said : « The headline, sadly, is the same every year, is that we keep breaking records. And it’s concerning. » What also concerns him are cuts proposed by the Trump Administration that would slash climate research at NOAA, such as the ongoing collection of CO2 samples. « It would be a big blow if that work stopped, » Ralph Keeling said. « Not just for me personally, but for the community and for the world at large. »

Source : CBS News, NOAA, Scripps Institution.