L’ADN rétablit des vérités sur Pompéi (Italie) // DNA restores truths about Pompeii (Italy)

Lorsque le Vésuve est entré en éruption en 79 après J.-C., la plupart des habitants de Pompéi ont péri. Les cendres et la pierre ponce ont recouvert la cité romaine et ses habitants, préservant des scènes de la vie quotidienne comme dans une capsule temporelle.
Les premières fouilles ont commencé en 1748, mais ce n’est qu’en 1863 que l’archéologue Giuseppe Fiorelli a mis au point une méthode permettant de réaliser des moulages en plâtre de certaines des victimes de Pompéi. Les tissus mous des corps enfermés dans la cendre s’étaient décomposés au fil du temps ; alors Fiorelli a versé du plâtre liquide dans certains contours laissés par les corps et a ainsi pu préserver les formes de 104 personnes.

Moulages dans le Jardin des Fugitifs (Photo : C. Grandpey)

L’imagination a ensuite fait son œuvre et on a essayé de comprendre ce que faisaient les habitants en fonction du positionnement de certains corps, par exemple un adulte portant un bracelet qui tenait un enfant ; on a supposé qu’il s’agissait de la mère de l’enfant. De même, on a pensé qu’il s’agissait de sœurs lors de la découverte d’un groupe de corps.
Aujourd’hui, grâce à des techniques modernes, des chercheurs des universités d’Harvard (États-Unis) et Florence ‘Italie) ont pu récupérer des fragments d’os dans le plâtre et en ont séquencé l’ADN. C’est ainsi qu’ils ont découvert qu’aucune de ces hypothèses n’était vraie. Les résultats des travaux, publiés début novembre dans la revue Current Biology, remettent en question les hypothèses admises jusqu’à présent sur le genre et la famille.
En 2015, le Parc archéologique de Pompéi a commencé à travailler sur 86 des 104 moulages réalisés à l’origine par Fiorelli. Des radiographies et des tomodensitogrammes ont montré qu’aucun des moulages ne contenait de squelette complet, mais que subsistaient des fragments d’os dans bon nombre d’entre eux.
Le Parc archéologique a invité les auteurs de l’étude publiée dans Current Biology à rechercher les fragments d’os et les dents encore accessibles dans les moulages. Les scientifiques du Parc et les auteurs de l’étude travaillent aujourd’hui sur un projet plus vaste visant à mieux comprendre la diversité génétique présente à Pompéi pendant l’Empire romain.
Certains os qui avaient été mélangés directement au plâtre des moulages sont extrêmement fragiles. Toutefois, l’équipe scientifique a pu extraire et analyser l’ADN de plusieurs fragments retrouvés dans différents sites, notamment la Maison du Bracelet d’Or, la Maison du Cryptoportique et la Villa des Mystères.

La Maison du Bracelet d’Or, une structure en terrasse décorée de fresques colorées, doit son nom à un adulte portant un bracelet, avec un enfant à califourchon sur ses genoux. À côté d’eux se trouvait un autre adulte, présumé être le père de l’enfant. Tous trois ont été retrouvés au pied d’un escalier qui menait à un jardin, tandis qu’un deuxième enfant a été découvert à quelques mètres de là, peut-être séparé des autres alors qu’ils tentaient de s’échapper vers le jardin.
On pense que les deux adultes et l’un des enfants ont été tués lorsque l’escalier s’est effondré alors qu’ils tentaient de fuir, vraisemblablement vers le port voisin.
Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que la personne portant le bracelet était la mère de l’enfant, mais l’analyse génétique a révélé qu’il s’agissait d’un homme adulte et d’un enfant sans lien de parenté. L’homme adulte avait probablement les cheveux noirs et la peau foncée.

Crédit photo : Parc archéologique

La Maison du Cryptoportique doit son nom au passage souterrain de la maison, dont les ouvertures couraient sur trois côtés du jardin de la propriété. Les murs de la maison étaient décorés de scènes inspirées de « L’Iliade » d’Homère. Bien que neuf personnes aient été retrouvées dans le jardin devant la maison, des moulages n’ont pu être réalisés que pour quatre d’entre elles. Deux corps semblaient s’embrasser, ce qui avait conduit les archéologues à émettre l’hypothèse qu’il s’agissait de deux sœurs, d’une mère et de sa fille, ou d’amantes.
La dernière analyse montre qu’un individu avait entre 14 et 19 ans au moment du décès, tandis que l’autre était un jeune adulte. Bien qu’il n’ait pas été possible de définir le sexe de l’un d’eux, l’autre a été génétiquement classé comme étant de sexe masculin.

 

Crédit photo : Parc archéologique

La Villa des Mystères doit son nom à une série de fresques datant du premier siècle avant J.-C. Elles représentent un rituel dédié à Bacchus, le dieu du vin, de la fertilité et de l’extase religieuse. La villa comprenait son propre pressoir à vin, ce qui était fréquent chez les familles riches de l’époque.
Plusieurs personnes ont été retrouvées dans la maison, et il est évident qu’elles sont mortes à différents moments de l’éruption. Les corps de deux adultes, probablement des femmes, et d’un enfant ont été découverts là où ils sont tombés au rez-de-chaussée de la maison, tandis que six autres restes ont été trouvés dans des dépôts de cendres superposés dans la même maison, ce qui laisse supposer qu’ils ont survécu à la première vague de l’éruption, avant de mourir plus tard.
Une personne a été retrouvée seule dans une pièce avec un fouet et cinq pièces de bronze. Elle portait une bague en fer où était gravée une figurine féminine. À proximité se trouvait un homme mince et mesurant environ 1,85 mètre.D’après les traces de ses vêtements, on a la confirmation qu’il était probablement le gardien de la villa avec un grand sens du devoir. En effet, il est resté à son poste jusqu’à la fin.

 

Photo : C. Grandpey

Les données génétiques recueillies ont aussi révélé que Pompéi était une ville cosmopolite peuplée de personnes d’origines diverses. Beaucoup d’entre elles, comme les 14 individus analysés dans l’étude, descendaient de migrants arrivés récemment de l’est de la Méditerranée, ce qui reflète des schémas plus larges de mobilité et d’échanges culturels dans l’Empire romain.
À l’époque, l’Empire romain s’étendait de la Grande-Bretagne à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et Pompéi était située à côté de l’un des ports les plus fréquentés du monde antique, où les navires arrivaient régulièrement d’Alexandrie en Égypte. En outre, cette partie du sud de l’Italie avait une histoire de connexions internationales encore plus longue. En effet, les premières colonies grecques dans la baie de Naples remontent à plus de 800 ans avant l’éruption du Vésuve. Il est donc logique que l’origine et l’apparence de la population reflètent cette histoire cosmopolite.
Source : CNN via Yahoo News, Géo, Futura Science.

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When Mount Vesuvius erupted in AD 79, it killed most of the city’s population. Ash and pumice covered Pompeii and its residents, preserving scenes of the victims of the city’s destruction like a time capsule.

Excavations first began to unearth the forgotten city in 1748, but it wasn’t until 1863 that archaeologist Giuseppe Fiorelli developed a method to make plaster casts of some of the Pompeii victims. The soft tissue of the bodies encased in ash had decomposed over time, so Fiorelli poured liquid chalk into some of the outlines left behind by the bodies to preserve the shapes of 104 people.

Narratives formed based on the positioning of some of the remains, including those of an adult wearing a bracelet who was holding a child and thought to be the child’s mother. Similarly, a group of bodies found together were suspected of being sisters.

Today, using modern techniques to restore some of the casts, researchers from the universities of Harvard (USA) and Florence (Italy) retrieved bone fragments from within the plaster and sequenced DNA from them, discovering that none of those assumptions were true. The discoveries, published early November in the journal Current Biology, challenge traditional gender and familial assumptions.

In 2015, the Archaeological Park of Pompeii began efforts to restore 86 of the 104 casts originally made by Fiorelli. X-rays and CT scans showed that while none of the casts contained complete skeletons, bone fragments were within many of them.

The Archaeological Park of Pompeii invited the study team to research the bone fragments and teeth that were accessible due to earlier damage to the casts. Together, park scientists and the study authors are working on a larger project to better understand the genetic diversity present in Pompeii during the Roman Empire.

Some bones were mixed directly in with plaster used in the casts and incredibly fragile, but the team was able to extract and analyze DNA from multiple fragments. The remains studied had been found at different sites including the House of the Golden Bracelet, the House of the Cryptoporticus and the Villa of the Mysteries.

The House of the Golden Bracelet, a terraced structure decorated with colorful frescoes, was named for an adult found wearing the item and with a child astride on their hip. Next to them was another adult, presumed to be the child’s father. All three were found at the foot of a staircase that led out to a garden, while a second child was discovered a few meters away, possibly separated from the rest as they tried to escape to the garden.

It is believed the two adults and one of the children were killed when the staircase collapsed as they tried to flee, presumably to the nearby port.

Traditionally, researchers assumed the bracelet-wearing person to be the child’s mother. But the genetic analysis revealed the pair to be an unrelated adult male and child. The adult male likely had black hair and dark skin.

The House of the Cryptoporticus was named for the home’s underground passageway with openings that ran along three sides of the property’s garden. The home’s walls were decorated with scenes inspired by Homer’s “The Iliad.” While nine people were found in the garden in front of the home, casts could only be made for four of them. Two bodies appeared to be embracing, leading archaeologists to hypothesize that they were two sisters, a mother and daughter, or lovers.

The new analysis showed that one individual was 14 to 19 years old at the time of death, while the other was a young adult. While sex estimation wasn’t possible for one of them, the other was genetically classified as a male.

The Villa of the Mysteries gets its name from a series of frescoes, dating back to the first century BC, that depict a ritual dedicated to Bacchus, the god of wine, fertility and religious ecstasy. The villa included its own winepress, common for wealthy families at the time.

Multiple people were found in the house, and it was clear they died during different points of the eruption. The bodies of two adults, thought to be women, and a child were discovered where they fell on the home’s lower floor, while six more sets of remains ended up in overlaying ash deposits in the same home, suggesting they survived the first wave of the eruption, only to die later.

One person was found alone in a room with a whip and five bronze coins and wore an engraved iron ring bearing a female figurine. The man was thin and about 1.85 meters tall, and based on the traces of his clothes, he was likely the villa’s custodian who remained at his post until the end.

The genetic data collected during the research revealed that Pompeii was a cosmopolitan city full of people with diverse backgrounds. Many descended from recent immigrants to Pompeii from the eastern Mediterranean, which reflects broader patterns of mobility and cultural exchange in the Roman Empire.

At the time, the Roman Empire extended from Britain to North Africa and the Middle East, while Pompeii was located next to one of the ancient world’s busiest ports, where ships regularly arrived from Alexandria in Egypt. Besides, this part of southern Italy had an even longer history of international connections. Indeed, the first Greek settlements in the Bay of Naples go back more than 800 years before the eruption of Mount Vesuvius. So it makes sense that the background and appearance of the population would have reflected this cosmopolitan history.

Source : CNN via Yahoo News, Géo, Futura Science.

Pompéi, ses nouveaux secrets

La chaîne de télévision ARTE diffusait le 28 septembre 2024 un très bon documentaire intitulé « Pompéi, ses nouveaux secrets ». Dans trois épisodes d’une cinquantaine de minutes, on voit l’avancée des fouilles dans l’Insula X du Parc archéologique. Les interventions des archéologues, anthropologues et autres spécialistes de la vie romaine sont particulièrement intéressantes. Vous pourrez visionner ce documentaire en cliquant sur ce lien :

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-025611/pompei-ses-nouveaux-secrets/

Une séquence est consacrée, entre autres, à la mise au jour d’une fresque susceptible de représenter une pizza napolitaine et à laquelle j’avais consacré une note le 29 juin 2023 :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2023/06/29/mangeait-on-la-pizza-a-pompei-did-people-eat-pizza-in-pompeii/

Crédit photo: Parc archéologique

Nouvelles découvertes à Pompéi (Italie) // New discoveries in Pompeii (Italy)

La Région IX est une zone du site de Pompéi où les fouilles sont particulièrement actives. Au départ, elles ont été lancées pour empêcher l’effondrement du périmètre extérieur. Elles ont récemment fourni certaines des découvertes les plus importantes jamais faites dans la ville antique. Les archéologues ont découvert une pléthore de bâtiments et d’objets anciens, notamment une boulangerie, une maison en cours de rénovation et des pièces décorées de belles fresques.

 Carte des fouilles archéologiques de Pompéi, avec la Région IX au centre (extrait de la brochure fournie par le Parc aux visiteurs)

Les restes des squelettes d’un homme et d’une femme viennent également d’être mis au jour dans la région IX, ainsi qu’un coffret contenant des pièces de monnaie et des bijoux précieux. Grâce à cette dernière découverte on obtient plus de détails sur ce qu’était la vie dans la ville avant l’éruption d’octobre 79. Les corps ont été retrouvés dans une petite chambre qui servait de lieu de couchage temporaire pendant que le reste de la maison était en rénovation.

La femme a été retrouvée sur le lit. Elle teneit, serré entre ses mains, un petit coffret contenant des pièces d’or, d’argent et de bronze, ainsi que des boucles d’oreilles en or avec des perles.

Crédit photo : Parc archéologique de Pompéi

Les archéologues pensent que les deux personnes ont choisi la pièce comme refuge, en attendant la fin des retombées de pierre ponce qui, depuis des heures, remplissait progressivement les espaces ouverts dans le reste de la maison. La porte étant fermée, la pièce n’a pas été envahie par la pierre ponce, mais le couple est resté coincé à l’intérieur. Leur mort a été causée par la coulée pyroclastique qui a enseveli leur demeure et ne leur a laissé aucune chance de survie.
La pièce contenait un lit en bois, un tabouret, un coffre et une table recouverte de marbre. Elle était située près de la salle du Sanctuaire (sacrarium) Bleu qui a été mise au jour en juin de cette année, et à côté du grand salon décoré de fresques. Les archéologues ont également trouvé des objets en bronze, en verre et en céramique encore en place sur la table. Un grand candélabre en bronze a été trouvé sur le sol.

 Salle du Sanctuaire Bleu (Crédit photo : Parc archéologique de Pompéi)

Selon le directeur du Parc archéologique de Pompéi, « la possibilité d’analyser les précieuses données anthropologiques relatives aux deux victimes retrouvées dans le contexte archéologique qui a marqué leur fin tragique, nous permet de récupérer une quantité considérable d’informations sur la vie quotidienne des Pompéiens et sur les micro-histoires de certains d’entre eux, avec une documentation précise qui confirme le caractère unique du territoire vésuvien ». Il a ajouté : « Les fouilles sont un travail dans lequel archéologues, anthropologues et volcanologues travaillent ensemble pour reconstituer les derniers moments de la vie d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont péri lors d’une des plus grandes catastrophes naturelles de l’Antiquité ».
Source : Médias d’information internationaux, Parc Archéologique de Pompéi.

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Region IX is an area of Pompeii were excavations are very active. They were initially started to prevent the outer perimeter of the site from collapsing. They have recently provided some of the most important discoveries ever made in the ancient city. Archeologists have uncovered a plethora of ancient buildings and artifacts, including a bakery, a home renovation and rooms decorated with elaborate drawings.

The skeletal remains of a man and a woman have also been unearthed in Region IX, along with a cache of coins and precious jewelry. The latest discovery adds more detail to the picture of what life was like in the city before the eruption in 79A.D. The bodies were found in a small bedroom that was used as a temporary sleeping space while the large home was undergoing renovation.

The woman was found on the bed. Clutched in her hands was a small cache of gold, silver and bronze coins, as well as gold and pearl earrings.

Archeologists explain that the room was chosen as a refuge by the two people, while waiting for the end of the fall of pumice that had been gradually filling the open spaces for hours in the rest of the house. Because the door was closed, the room remained free of pumice, but the couple were trapped inside. Their deaths were caused by the pyroclastic flow that buried them.

The room contained a wooden bed, stool, chest and marble topped tableIt was located near the Blue Shrine room which was unearthed in June of this year, and next to the large living area decorated with frescoes. Archeologists also found bronze, glass and ceramic objects still in place on the table. A large bronze candelabrum was found on the floor.

According to the director of the Archeological Park of Pompeii,“the opportunity to analyze the invaluable anthropological data relating to the two victims found within the archeological context that marked their tragic end, allows us to recover a considerable amount of information about the daily life of the ancient Pompeiians and the micro-histories of some of them, with precise and timely documentation, confirming the uniqueness of the Vesuvian territory.” He added : “The excavations are a work in which archaeologists, anthropologists and volcanologists work together to reconstruct the last moments of the lives of men, women and children who perished during one of the greatest natural catastrophes of antiquity.”

Source : International news media, Archeological Park of Pompeii.

Pompéi en 79 : une éruption, mais pas seulement ? // Pompeii in 79 : an eruption, but not only ?

La découverte de deux squelettes présentant d’importantes fractures et traumatismes, découverts dans les ruines de Pompéi, semble indiquer que des secousses sismiques ont amplifié la destruction de l’ancienne cité romaine par l’éruption du Vésuve en octobre 79. Ce n’est pas la première fois que cette hypothèse est avancée. Je l’ai mentionnée à plusieurs reprises à propos de Pompéi dans mes notes précédentes.

Photo: C. Grandpey

Elle apparaît à nouveau ces jours-ci dans les médias à la suite d’une étude publiée dans la revue Frontiers in Earth Science le 18 juillet 2024. On y apprend que de nombreuses personnes ayant survécu à l’éruption ont probablement été tuées par de « puissants séismes » qui ont rapidement suivi. Les dernières découvertes pourraient permettre aux archéologues de mieux reconstituer les événements qui ont conduit à la destruction soudaine et catastrophique de la ville et de ses habitants.
Au cours des fouilles, en particulier dans la « casa dei Pittori al Lavoro » (maison des Peintres au travail), les chercheurs ont trouvé des incohérences dans les effets de l’éruption dans certains bâtiments effondrés qui supposaient probablement « une explication différente ». Lorsqu’ils ont découvert deux squelettes présentant de graves fractures, appartenant à des personnes d’une cinquantaine d’années, les scientifiques ont décidé d’approfondir leurs recherches. L’une des victimes a été brutalement écrasée par l’effondrement d’un grand fragment de mur. L’autre est probablement morte des suites de ses blessures après avoir tenté de se protéger avec un objet rond en bois dont les chercheurs ont trouvé des traces dans les dépôts volcaniques. Ces individus ont été découverts sur des lapilli de pierre ponce – de petits fragments de roche et de cendre qui sont tombés pendant environ 18 heures au cours de la première phase plinienne de l’éruption. Grâce aux écrits de Pline le Jeune, nous savons qu’elle a commencé vers 13 heures et a duré 2 jours.

Photo: C. Grandpey

Selon la dernière étude, les personnes qui n’avaient pas fui leurs abris ont peut-être été surprises par l’effondrement, provoqué par un séisme, de bâtiments qui croulaient déjà sous le poids de la cendre. Les scientifiques ont déclaré que les deux hommes ne sont pas morts à cause de l’inhalation de cendres ou de la chaleur extrême, comme on le pensait à propos de la plupart de ceux qui ont péri dans la catastrophe. De même, la plupart des personnes qui avaient survécu à la première phase de l’éruption ont probablement été submergées par l’effondrement des murs provoqué par des séismes.

Photo: C. Grandpey

Les chercheurs indiquent qu’il n’existe pas d’« estimation fiable » du nombre de personnes décédées lorsde l’éruption volcanique ou des dommages causés par les séismes qui ont suivi
Source : médias d’information internationaux.

Le tremblement de terre de 62 après JC.
Pompéi avait été victime de séismes avant l’éruption de l’an 79. Comme la plupart des villes situées à proximité de volcans actifs, Pompéi et sa voisine Herculanum étaient sous la menace de séismes. L’un d’eux s’était produit avant l’éruption meurtrière, probablement en février 62, avec une magnitude estimée entre M5,0 et M6,0 et une intensité de IX ou X sur l’échelle de Mercalli. Le séisme de l’an 62 a peut-être été un précurseur de l’éruption du Vésuve en 79. Le philosophe Sénèque le Jeune a écrit un récit de l’événement, en donnant des informations précieuses.
L’épicentre du séisme était situé près du flanc sud du Vésuve. Un lien entre les séismes dans le centre des Apennins et les éruptions du Vésuve a été proposé pour expliquer le séisme de 62, mais ce lien n’a jamais été prouvé.
Les villes de Pompéi et Herculanum ont toutes deux subi des dégâts importants, ainsi que certains bâtiments de Naples et de Nuceria. La maison de Lucius Caecilius Iucundus à Pompéi, détruite plus tard par l’éruption de 79 après JC, contenait des bas-reliefs montrant les dégâts causés à la ville et à son temple de Jupiter lors du séisme de 62. Lucius Caecilius Iucundus est peut-être mort pendant cet événement destructeur
Les dégâts causés par le séisme de l’an 62 étaient au moins en partie réparés à Pompéi et à Herculanum au moment de l’éruption de l’an 79.

A Herculanum, les recherches ont montré que les personnes qui s’étaient réfugiées dans les abris pour bateaux ont été victimes de la chaleur des coulées pyroclastiques (Photos: C. Grandpey)

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A pair of skeletons, with severe fracture and trauma injuries, found in the ruins of Pompeii seems to indicate that earthquakes compounded the cataclysmic destruction of the ancient Roman city by the eruption of Mount Vesuvius in October 79. This is not the first time this hypothesis ha been suggested. I have mentioned it severakl times in previous posts.

It is appearing again in the media following a study published in Frontiers in Earth Science on July 18th, 2024. It suggests that many people who survived the eruption were likely killed by “strong earthquakes” that quickly followed.The new findings may help archeologists better reconstruct the events that led to the sudden catastrophic destruction of the city and its people.

In the course of excavations in the city’s ruins,especially in the ‘casa dei Pittori al Lavoro’ (house of the Painters at Work), researchers found inconsistencies with the effects of volcanic eruption in some collapsed buildings that likely had “a different explanation”. When they found two skeletons with severe fractures, both of men around 50 years of age, scientists decided to investigate further. One individual was suddenly crushed to death by the collapse of a large wall fragment and another likely died from injuries after attempting to protect himself with a round wooden object of which the researchers found rotted traces in the volcanic deposits. These individuals were positioned on top of the pumice lapilli – small rock and ash particles that fell for about 18 hours during the first “Plinian” phase of the eruption. Thanks to the only surviving written testimony of the eruption, written by Pliny the Younger, we know that it started at around 1pm and lasted for 2 days. .

According to the latest study, the people who did not flee their shelters were possibly overwhelmed by earthquake-induced collapses of already overburdened buildings. Scientists said the two men didn’t die from inhaling ash or from extreme heat as was thought to have been the fate of most of those who perished in the disaster. Similarly, most people who survived the first phase of the eruption may likely have been overwhelmed by collapsing walls due to the earthquakes.

The researchers explain there is still no “reliable estimate” of how many people died from the volcanic eruption or from damage caused by subsequent earthquakes.

Source : international news media.

The earthquake of AD 62.

Like most cities lying close to active volcanoes, Pompeii and the neighbouring city of Herculanum were under the threat of earthqukes. One of them had occurred before the deadly eruption, probably in February 62, with an estimated magnitude betxeen M5.0 and M6.0 and a maximum intensity of IX or X on the Mercalli scale. The earthquake may have been a precursor to the eruption of Mount Vesuvius in AD 79. The contemporary philosopher Seneca the Younger wrote an account of the event, with precious information.

The epicentre of the earthquake was located close to the southern flank of Vesuvius. An association between earthquakes in the central Apennines and eruptions of Vesuvius has been proposed to explain the earthquake, but has not been proved yet

The towns of Pompeii and Herculaneum both suffered major damage, as well as some buildings in Naples and Nuceria. The House of Lucius Caecilius Iucundus in Pompeii, later destroyed by the eruption in AD 79, contained bas-reliefs showing damage to the city and its Temple of Jupiter during the earthquake of 62. Lucius Caecilius Iucundus, may have died during the earthquake.

The damage caused by the AD 62 earthquake was at least partly repaired in both Pompeii and Herculaneum by the time of the AD 79 eruption.