Tempête et galère sur l’Everest // A snowstorm and hard times on Mount Everest

Il n’y a pas eu de morts, mais l’événement était spectaculaire, si bien que les médias se sont empressés de le décrire.
Ce qui avait commencé comme une randonnée classique sur les pentes du versant tibétain de l’Everest a viré au cauchemar pour les participants après qu’une tempête de neige extrêmement rare en octobre a bloqué des centaines d’entre eux et les a laissés dans des conditions très inconfortables, voire dangereuses.
La plupart des randonneurs étaient partis du village de Youpa, dans la préfecture de Shigatze au Tibet, le 1er octobre 2025. Mais trois jours plus tard, une tempête de neige exceptionnelle a frappé la région. Des centaines de randonneurs se sont retrouvés dans des conditions périlleuses lorsque les chutes de neige ont fait s’effondrer les tentes à environ 5 000 mètres d’altitude. Environ 350 randonneurs ont été évacués sains et saufs vers la petite commune de Qudang, tandis que plus de 200 autres avaient été contactés et attendaient l’aide des autorités. On ne possédait que très peu d’informations sur l’état d’avancement de l’évacuation de la part des autorités chinoises. En effet, l’information est étroitement contrôlée au Tibet, une région autonome de Chine gouvernée par le Parti communiste chinois.
Près d’un mètre de neige est tombé au sommet de l’Everest, soit près de trois fois la moyenne hebdomadaire pour cette période de l’année. Les guides ont affirmé n’avoir jamais rencontré un tel temps en octobre. Et la tempête est arrivée très soudainement. Il faisait très humide et froid, et le risque d’hypothermie était réel. Ces fortes chutes de neige ont fait suite à une semaine de conditions météorologiques extrêmes dans toute la région himalayenne. Les inondations et les glissements de terrain provoqués par de fortes pluies au Népal et autour de Darjeeling, dans le nord-est de l’Inde, ont fait plus de 70 morts.

Dans un article publié le 28 décembre 2020, j’ai expliqué l’impact du réchauffement climatique sur l’Himalaya et l’Everest :
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2020/12/28/leverest-et-le-rechauffement-climatique-mt-everest-and-global-warming/

Octobre est une saison très prisée pour la randonnée autour de l’Everest car le ciel a tendance à se dégager après la mousson. Le trek coïncidait également avec la Semaine d’Or en Chine, ce qui explique le grand nombre de personnes présentes.
Après la tempête, les randonneurs ont commencé à descendre seuls, abandonnant tente et équipement pour avoir des sacs plus légers. Ils ont atteint le pied de la montagne où les attendaient les représentants du gouvernement et les habitants.
Source : Médias internationaux.

Le secteur de l’Everest est de plus en plus fréquenté. Avec le réchauffement climatique, les glaciers ont reculé, rendant certains accès plus faciles. Cette popularité de la montagne pose des problèmes environnementaux car beaucoup d’alpinistes oublient de redescendre leurs déchets.

Source : presse internationale

Voici une vidéo intéressante (en anglais) à propos du dernier événement :

https://youtu.be/7NozsVY7bYw

Crédit photo: Wikipedia

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There were no deaths but the event was spectacular, so the media rushed to describe it.

What began as a hiking trip on the slopes of the Tibetan side of Mount Everest turned into a nightmare for the trekkers after a rare October blizzard left hundreds of them stranded in treacherous conditions.

Most hilers had set off from Youpa Village, in Tibet’s Shigatze prefecture on October 1. But three days in, a freak blizzard struck. Hundreds of them had to evacuate after unusually high snowfall collapsed tents and covered trails, leaving hikers stranded at roughly 5,000 metres above sea level.

About 350 trekkers were safely evacuated to the small township of Qudang, while over 200 others had been contacted and were awaiting help from authorities. Updates on the status of the evacuation from Chinese authorities were limited. Indeed, information is tightly controlled in Tibet, which is an autonomous region of China governed by the Chinese Communist Party.

Nearly one meter of snow fell at the summit of Mount Everest, nearly three times the average weekly snowfall for this time of year. The guides said they had never encountered such weather in October. And it happened all too suddenly, It was so wet and cold in the mountains, and hypothermia was a real risk. The heavy snowfall follows a week of extreme weather across the Himalayan region. Floods and landslides triggered by severe rain in Nepal and around Darjeeling in northeast India killed more than 70 people. In a post published on 28 December 2020, I had explained the impact of global warming on the Himalayas and Mount Everest :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2020/12/28/leverest-et-le-rechauffement-climatique-mt-everest-and-global-warming/

October is a busy season for hiking around Everest, when skies tend to clear after the monsoon season. The moment of the trek also coincided with China’s Golden Week holiday, which accounts for the high number of people. .

After the storm, the hikers began walking down the mountain on their own, ditching their tent and gear for lighter packs. They reached the foot of the mountain where government officials and locals awaited them.

Source : International news media.

Mount Everest is increasingly popular. With global warming, glaciers have retreated, making some access points easier. This popularity of the mountain poses environmental problems because many climbers forget to bring their waste back down.

Here is an interesting videao about the last event :

https://youtu.be/7NozsVY7bYw

Grande inquiétude pour les glaciers d’Asie // Great concern for Asian glaciers

Comme je le répète régulièrement sur ce blog et au cours de ma conférence « Glaciers en péril », les glaciers de l’Himalaya sont un véritable château d’eau pour les populations asiatiques. Le problème, c’est que, comme ailleurs dans le monde, ils subissent les assauts du réchauffement climatique et fondent à vue d’œil. Il est facile d’imaginer les conséquences qu’une telle fonte pourra avoir pour cette région du monde.

Alors que la glace fond un peu partout dans le monde, la région du Pamir et du Karakoram, en Asie centrale semblait plus ou moins épargnée. Les glaciers de ces montagnes semblaient vouloir rester stables malgré des températures mondiales en hausse. Les scientifiques allaient jusqu’à parler d’anomalie Pamir-Karakoram.

 

Malheureusement, une équipe internationale menée par l’Institut autrichien des sciences et technologies (Ista) rapporte aujourd’hui dans la revue Communications Earth & Environment que cette situation inédite a pris fin en 2018. C’est ce que révèlent les mesures fournies par une station climatique installée à un peu moins de 3 400 mètres d’altitude, sur le glacier Kyzylsu, au centre du Tadjikistan. Les collectes de données n’ont commencé qu’en 2021, mais des données de réanalyse climatique injectées dans des modèles informatiques permettent de simuler le comportement de ce glacier sur la période 1999-2023. Les chercheurs ont constaté un point de basculement important en 2018. Depuis cette année, la diminution des chutes de neige a modifié le comportement du glacier et affecté sa santé.

 

Les chercheurs soulignent tout de même qu’il faut rester prudent avant d’employer le terme de « point de non-retour » car leurs données sont encore parcellaires et leurs travaux ne portent que sur un bassin versant spécifique, mais les premiers résultats sont très inquiétants.

Pour garantir le fonctionnement de leurs instruments dans les années à venir, les chercheurs ont partagé des connaissances avec les populations locales. Ainsi, les habitants devraient être en mesure de remplacer les batteries des équipements ou de collecter les données sur des clés USB. Déjà, l’équipe raconte comment les bergers ont appris à ne pas perturber les mesures.

La fonte des glaciers serait d’autant plus dramatique que l’Asie centrale est une région semi-aride fortement dépendante de l’eau de fonte des neiges et des glaces pour son approvisionnement en eau douce en aval. Depuis 2018, l’eau de fonte des glaciers, devenue plus abondante, a pu compenser environ un tiers de la perte de ressources en eau due à la baisse des précipitations. Mais le phénomène ne semble pas durable.

Les scientifiques rappellent que le bassin versant du Kyzylsu contribue au bassin versant de l’Amou-Daria, l’un des principaux fleuves d’Asie centrale. Son eau provient presque entièrement des glaciers. L’Amou-Daria est également un ancien affluent de la mer d’Aral.

 

La Mer d’Aral est aujourd’hui en grande partie asséchée après avoir souffert du détournement, depuis des décennies, de ses deux principaux affluents pour l’irrigation des champs de coton créés à l’époque soviétique. Les chercheurs précisent qu’il ne faut pas se faire d’illusions : même si le glacier Kyzylsu et probablement d’autres glaciers du Pamir semblent fondre plus vite et injecter davantage d’eau dans le système, il est peu probable qu’ils remplissent à nouveau ce qui reste de la mer d’Aral.

Source : Futura Sciences.

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As I regularly repeat on this blog and during my lecture « Glaciers en Péril, » the Himalayan glaciers are a water tower for Asian populations. The problem is that, like elsewhere in the world, they are suffering from global warming and are melting eapidly. It’s easy to imagine the consequences this melting could have for this region of the world.
While ice is melting almost everywhere around the world, the Pamir and Karakoram region of Central Asia seemed more or less spared. The glaciers in these mountains seemed to remain stable despite rising global temperatures. Scientists even spoke of a ‘Pamir-Karakoram anomaly’.
Unfortunately, an international team led by the Austrian Institute of Science and Technology (ISTA) reports today in the journal Communications Earth & Environment that this unprecedented situation ended in 2018. This is revealed by measurements provided by a climate station installed at an altitude of just under 3,400 meters on the Kyzylsu Glacier in central Tajikistan. Data collection only began in 2021, but climate reanalysis data fed into computer models can simulate the glacier’s behaviour over the period 1999–2023. The researchers observed a significant tipping point in 2018. Since that year, reduced snowfall has altered the glacier’s behaviour and affected its health.
The researchers nevertheless emphasize that caution is needed before using the term « point of no return » because their data are still fragmented and their work only focuses on a specific watershed. However, the initial results are very worrying.
To ensure the operation of their instruments in the coming years, the researchers have shared their knowledge with local populations. Thus, residents have been asked to replace the equipment’s batteries or collect data on USB sticks. The team already describes how herders have learned not to disrupt the measurements.
The melting of the glaciers would be all the more dramatic as Central Asia is a semi-arid region heavily dependent on snow and ice melt for its freshwater supply. Since 2018, the more abundant glacial meltwater has been able to compensate for about a third of the loss of water resources due to the decline in precipitation. But the phenomenon will not last for ever. Scientists point out that the Kyzylsu watershed contributes to the Amu Darya watershed, one of the main rivers in Central Asia. Its water comes almost entirely from glaciers. The Amu Darya is also a former tributary of the Aral Sea.
Today, the Aral Sea is largely dry after suffering from the diversion, over decades, of its two main tributaries to irrigate cotton fields created during the Soviet era. Researchers caution that there should be no illusions: even if the Kyzylsu Glacier and probably other Pamir glaciers appear to be melting faster and injecting more water into the system, it is unlikely that they will replenish what remains of the Aral Sea.
Source: Futura Sciences.

Multiplication des crues glaciaires // More and more glacial outburst floods

Avec l’accélération actuelle du réchauffement climatique, les glaciers fondent de plus en plus vite, entraînant une multiplication des inondations ou coulées de boues glaciaires, parfois dévastatrices. Tout le monde se souvient de la lave torrentielle qui a détruit La Bérarde, dans les Alpes françaises, les 20 et 21 juin 2024.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/07/10/les-alpes-durement-touchees-par-les-consequences-du-rechauffement-climatique/

Dans un article publié le 9 août 2025, j’expliquais que les habitants et les autorités de Juneau, capitale de l’Alaska, se préparaient à l’éventualité d’une inondation glaciaire qui, ces dernières années, avait emporté des maisons, inondé plusieurs centaines de foyers et érodé la rivière alimentée par le célèbre glacier Mendenhall. De nombreux habitants de Juneau ont été invités à évacuer leur domicile, car l’inondation glaciaire estivale, provoquée par le réchauffement climatique, menaçait d’inonder la région.
L’alerte déclenchée par l’inondation glaciaire à Juneau a finalement été levée. Le 14 août 2025, les habitants ont été autorisés à regagner leurs domiciles. Les infrastructures construites le long de la rivière ont bien fonctionné et ont permis d’éviter une catastrophe naturelle.
Source : AVO.

L’Office météorologique islandais (IMO) a signalé une inondation glaciaire de l’Hafrafellslón, dans la partie ouest du glacier Langjökull, le 22 août 2025, avec une montée des eaux observée dans la rivière Hvítá en amont de Húsafell. Des images satellite prises le 20 août ont indiqué que l’Hafrafellslón avait commencé à se vider. Le 21 août, les habitants proches du glacier ont signalé un écoulement d’eau par-dessus la bordure frontale du glacier dans la rivière Svartá.
L’IMO indique que cette crue pourrait être plus importante que celle d’août 2020, lorsqu’un pont sur Hálsasveitarvegur a été inondé et que les prairies de Brúarás ont été inondées. Les autorités ont conseillé aux riverains de la rivière Hvítá d’envisager des conséquences possibles sur les biens et le bétail près des berges.
Source : Icelandic Met Office.

Le 22 août 2025, une crue due au débordement d’un lac glaciaire a détruit plus de 330 maisons et touché au moins six villages au Pakistan, dans la vallée de Gupis, dans le district de Ghizer, au Gilgit-Baltistan. La rupture du glacier a provoqué une importante coulée de débris et un important blocage de la rivière, entraînant la formation rapide d’un lac artificiel de plus de 7 km de long. Les équipes d’urgence et l’armée pakistanaise ont évacué plus de 200 habitants des zones touchées. Une quarantaine de personnes bloquées dans des zones isolées ont été secourues par hélicoptère.
Les premières évaluations indiquent que plusieurs villages, avec des dizaines de commerces et de structures communautaires, ont été endommagés ou emportés par la crue glaciaire. Environ 80 % du village de Raushan aurait été détruit.
Si certains rapports sur les réseaux sociaux font état de 10 morts, les autorités ne font état d’aucun décès.

Crue du glacier Hubbard (Alaska) en août 2002 (Crédit photo : Wikipedia)

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With the current acceleration of global warming, glaciers are melting faster and faster with an increasing number of glacial outburst floods or mudslides that can be devastating. Everybody remembers the mudslide that destroyed La Bérarde in the French Alps on 20 and 21 June 2024.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/07/10/les-alpes-durement-touchees-par-les-consequences-du-rechauffement-climatique/

In a post released on 9 August 2025, I explained that residents and officials in Juneau, Alaska’s capital city, were preparing for the possibility of glacial flooding that in past years had swept away houses, swamped several hundred homes and eroded the river fed by the popular Mendenhall Glacier. Many Juneau residents were urged to evacuate as summer glacial flooding driven by global warming threatened to inundate the area.

The alert triggered by the glacial outburst flood in Juneau was later cancelled On August 14th, 2025, residents were allowed to return to their homes. The infrastructure built along the river worked well and allowed to avoid a natural disaster.

Source : AVO.

The Icelandic Meteorological Office reported a glacial outburst flood (GLOF) in Hafrafellslón, west of Langjökull glacier, on August 22, 2025, with rising water levels measured in Hvítá River above Húsafell. Satellite images taken on August 20 indicated that Hafrafellslón had begun to empty. On August 21, residents near the glacier reported visible water flow over the glacier margin into the Svartá River.

IMO indicates that this flood could exceed the outburst that occurred in August 2020, when a bridge on Hálsasveitarvegur was inundated and meadows at Brúarás were flooded. Authorities advised residents along Hvítá River to consider possible effects on property and livestock near the riverbanks.

Source : Icelandic Met Office.

A glacial lake outburst flood (GLOF) destroyed over 330 houses and impacted at least six villages in Pakistan’s Gupis Valley of Ghizer District in Gilgit-Baltistan on August 22 2025.The glacier burst triggered heavy debris flow and a major river blockage leading to the rapid formation of an artificial lake extending over 7 km in length. Emergency teams and the Pakistan Army evacuated over 200 residents from affected areas. Around 40 individuals stranded in isolated pockets were rescued by helicopter.

Initial assessments indicate that several villages including at least 330 houses, along with dozens of shops and community structures, were either damaged or swept away by the GLOF. Approximately 80 % of Raushan village was reported destroyed.

While some reports on social media mention a total of 10 fatalities, official statements report no confirmed deaths.

Source : Pakistani news media.

La fonte de l’Himalaya : une menace pour toute l’Asie // Melting Himalayas : a threat to all of Asia

Voici une nouvelle bien inquiétante : la neige vient d’atteindre son niveau le plus bas depuis 23 ans dans l’Himalaya. J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog que l’Himalaya est le château d’eau de l’Asie. Si les glaciers disparaissent, ce sera une catastrophe pour deux milliards de personnes.
La chaîne himalayenne s’étend sur 2 500 km, de l’Afghanistan à l’ouest à la Birmanie à l’est.

Source: NASA

Ses hauts sommets et ses vallées sont recouverts de glace et de neige, dont le cycle annuel de fonte alimente douze grands bassins fluviaux qui serpentent à travers l’Asie centrale et orientale. Ces bassins constituent les principales sources d’eau d’une douzaine de pays. Le problème est qu’une baisse constante des chutes de neige dans l’Himalaya a été observée ces dernières décennies. Au cours de l’hiver 2024-2025, elles ont atteint leur niveau le plus bas depuis 23 ans.

Source : International Centre for Integrated Mountain Development (ICIMOD)

Ce qui inquiète le plus les climatologues, c’est que de telles situations de déficit se succèdent continuellement. Le dernier rapport sur l’enneigement en 2025 révèle que les bassins versants du Mékong et de la Salwen, qui alimentent le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Vietnam et le Cambodge, sont inférieurs de plus de 50 % à la moyenne. Le bassin versant du Yangtsé en Chine présente un manque de neige de 26 %. Le Gange, en Inde et au Bangladesh, a diminué de 24 %. La situation est identique pour l’Indus, qui alimente le Cachemire et le Pakistan.

La réduction des chutes de neige ne serait pas un problème s’il s’agissait d’un événement ponctuel, mais le Bureau des Nations Unies pour la réduction des catastrophes (UNDRR) indique que cela s’est produit pendant cinq des six dernières années. L’accélération de cette tendance a été observée au cours du dernier quart de siècle, et les conséquences sont énormes.
Moins de neige dans l’Himalaya signifie moins de fonte au printemps et moins d’isolation pour la glace et les glaciers qui se trouvent en dessous. De même, moins de fonte printanière signifie moins de débit d’eau et, par conséquent, moins d’alimentation souterraine des bassins. La neige n’est pas la seule source d’eau des principaux fleuves himalayens. Elle contribue en moyenne à environ un quart du volume annuel. Cependant, les chercheurs expliquent qu’il ne fait aucun doute que les déficits en neige à répétition contribuent à la modification des régimes d’écoulement et à la baisse des niveaux d’eau.
Le bassin du Fleuve Jaune en Chine en est un bon exemple. La couverture de neige (la durée pendant laquelle la neige reste au sol), qui était 98 % supérieure à la moyenne en 2008, a chuté à moins 54 % en 2023, et le bassin continue de faire face à des déficits qui pèsent sur l’agriculture, l’hydroélectricité et la disponibilité en eau.
Il en va de même pour le bassin du Yangtsé en Chine. Cette année, les chutes de neige ont diminué de 26 % plus vite que la moyenne. La diminution constante du manteau neigeux compromet l’efficacité hydroélectrique du barrage des Trois Gorges (Three Gorges Dam).
La situation est identique pour tous les projets hydroélectriques et les régions agricoles qui dépendent de l’Himalaya. L’UNDRR exhorte les pays asiatiques à prendre des mesures d’urgence telles que l’amélioration des systèmes de gestion de l’eau, une meilleure préparation aux sécheresses, de meilleurs systèmes d’alerte précoce et le renforcement de la coopération régionale.
Ces mesures sont d’autant plus urgentes que tous les scientifiques s’accordent à dire que le pire est à venir si rien n’est fait pour enrayer le réchauffement climatique.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Asie est la région la plus touchée par le réchauffement climatique. Des sécheresses successives ont provoqué un nombre particulièrement élevé de vagues de chaleur dévastatrices. À celles-ci se sont ajoutées des tempêtes et des inondations destructrices, et la tendance ne semble pas près de s’arrêter.
La Banque asiatique de développement (Asian Development Bank) prévoit que les rendements rizicoles, de l’Indonésie au Vietnam, chuteront de 50 % d’ici 2100 sans mesures urgentes d’adaptation au réchauffement climatique. Les impacts physiques du réchauffement climatique sont déjà significatifs, mais les conséquences les plus préoccupantes à l’échelle mondiale proviendront de perturbations sociales, économiques et politiques, bien plus difficiles à prévoir ou à gérer que des catastrophes isolées. Dans un contexte mondial déjà instable et marqué par des tensions géopolitiques croissantes, les impacts climatiques ne feront qu’amplifier l’incertitude de la situation.

Source : Médias d’information internationaux.

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Here is an alarming piece of news : Snow has just hit a 23-year low in the Himalayas. I have repeated in several posts that the Himalayas are the water tower of Asia. If the glaciers disappear, it will sound as a disaster to two billion people. .

The Himalayan mountain range reaches 2500 km from Afghanistan in the west to Myanmar in the east. Its high peaks and valleys are covered in ice and snow whose annual cycle of melting feeds 12 major river basins that wind their way across the Central and East Asian landscape. These are the major water sources for a dozen nations The problem is that a steady decline in snow falling across the Himalayas has been observed in recent decades. During the winter 2024-2025, it tumbled to an overall 23-year low, which is definitely alarming. What worries most the climatologists is that they are observing such deficit situations occurring in continuous succession.

The latest snow report for 2025 reveals that the snow catchments for the Mekong and Salwen Rivers that feed into Myanmar, Thailand, Laos, Vietnam and Cambodia are worse than 50 per cent lower than average. China’s Yangtze catchment has 26 percent less snow. The Ganges River of India and Bangladesh is down 24 percent. The situation is identical for the Indus that feeds Kashmir and Pakistan.

The reduced snowfalls would not be a problem if it were a one-off event, but the United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNDRR) says this has happened in five out of the past six years. It is an acceleration of a trend observed over the past quarter century and the implications of this trend are enormous.

Less snow in the Himalayas means less spring melt and less insulation for any ice or glaciers beneath. In its turn, less spring melt means less water flow and that, in turn, means less soak to refill groundwater basins. Snow is not the only source of water for the major Himalayan rivers. While every river differs, snow, on average, contributes to about a quarter of all annual water runoff. However, researchers say there is no doubt that ongoing snow deficits are contributing to changing flow patterns and falling water levels.

China’s Yellow River Basin is a case in point. Its snow persistence (the time snow remains on the ground) fell from 98 percent above average in 2008 to -54 percent in 2023 and the basin continues facing deficits. Such sustained deficits strain agriculture, hydropower, and water availability.

It is a similar story for China’s Yangtze Basin. This year’s snowfall vanished 26 percent faster than average. The steadily declining snowpack jeopardizes hydropower efficiency of the Three Gorges dam.

It is a similar story for all Himalayan-fed hydropower projects and agricultural regions. The United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNDRR) is urging Asian nations to take immediate action. Improved water management systems, stronger drought preparedness, better early warning systems, and greater regional co-operation are among the most urgent ùeasures to be taken.

They are all the more urgent as all scientists agree that the worst is to come if nothing is done to curb global warming.

According to the World Meteorological Organization (WMO), Asia is suffering the most from global warming. Successive droughts have produced a particularly high number of damaging heatwaves. These have been topped off by destructive storms and flood and it is turning into a relentless trend.

The Asian Development Bank has predicted that rice yields from Indonesia to Vietnam will fall 50 percent by 2100 without urgent climate adaptation measures. While the physical impacts of global warming are already intensifying, the most concerning outcomes globally will arise from social, economic and political disruptions which are far more difficult to predict or manage than isolated disaster events. Given an already unstable global context of rising geopolitical tensions, climate impacts will only magnify this volatility.

Source : International news media.