10ème anniversaire de l’éruption sommitale du Kilauea (Hawaii) // Tenth anniversary of Kilauea Volcano’s summit eruption (Hawaii)

Aujourd’hui, le 19 mars 2018, l’éruption sommitale du Kilauea, dans le cratère de l’Halema’uma’u, célèbre son 10ème anniversaire. Dans un de ses derniers articles, l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) raconte l’histoire des éruptions sur ce célèbre site de la Grande Ile.
L’année 1924 sert de référence car elle a mis fin à une période de 100 ans d’activité quasi continue au sommet du Kilauea. Jusqu’en 1924, les éruptions étaient pratiquement une tradition au sommet du volcan. Cependant, au 19ème et au début du 20ème siècle, l’Halema’uma’u ne ressemblait guère à ce qu’il est aujourd’hui. C’était un paysage tourmenté émaillé de dépressions à l’intérieur desquelles apparaissaient des lacs de lave éphémères.
En mai 1924, le lac de lave qui existait depuis longtemps dans l’Halema’uma’u s’est vidangé, avec pour conséquence des éruptions explosives qui ont doublé la taille du cratère dont le diamètre atteignait désormais 900 mètres. Par la suite, l’Halema’uma’u a beaucoup ressemblé à ce qu’il est aujourd’hui, sauf qu’il était presque cinq fois plus profond.
Depuis cette époque, l’Halema’uma’u est entré en éruption à 18 reprises. La première a eu lieu en juillet 1924, avec un événement qui a duré 11 jours et a donné naissance à un petit lac de lave au fond du cratère.
Au cours des dix années suivantes, six éruptions – en 1927, 1929 (à deux reprises), 1930, 1931 et 1934 – ont eu lieu dans le cratère. Leur durée a varié de 2 à 33 jours, mais chaque éruption a ajouté une nouvelles couche de matériaux au fond du cratère. Avec des épaisseurs d’environ 18 mètres en moyenne, l’accumulation de ces couches a réduit la profondeur de l’Halema’uma’u à environ 245 mètres.
La fin de l’éruption sommitale de 1934 a marqué le début de la plus longue période de repos du Kilauea jamais observée. Pendant près de 18 ans, aucune éruption ne s’est produite sur le volcan.
Le Kilauea a rattrapé le temps perdu en juin 1952 lorsque la lave a fait son retour dans l’Halema’uma’u. Cette éruption spectaculaire a duré 136 jours, avec des fontaines de lave qui dépassaient parfois la lèvre du cratère. Lorqu’elle s’est terminée, l’éruption avait ajouté plus de 120 mètres à l’épaisseur du cratère.
Au cours des 30 années suivantes, l’Halema’uma’u est entré en éruption neuf fois – en 1954, 1961 (à trois reprises), 1967, 1968, 1971, 1974, 1975 et 1982. Ces éruptions ont varié considérablement en durée, entre 7 heures et 251 jours.
Aujourd’hui, le plancher de l’Halema’uma’u se trouve à environ 85 mètres en dessous de la lèvre du cratère. La plus grande partie des matériaux recouvrant le fond du cratère a été produite au cours de l’éruption de 1974 qui a duré moins d’une journée. Les fontaines de lave de 1974, d’une hauteur d’une centaine de mètres, sont d’abord apparues sur la lèvre nord-est de l’Halema’uma’u, puis ont migré en suivant une fracture vers le fond du cratère et sa paroi ouest.
En avril 1982, une éruption d’une durée de 19 heures est partie d’une fracture qui s’était ouverte sur le plancher de la caldeira au nord-est de l’Halema’uma’u et a généré de petites fontaines de lave.
Chaque éruption de Halema’uma’u entre 1924 et mars 2008, année où l’éruption actuelle a débuté, a une histoire qui lui est propre. Cependant, la plupart de ces éruptions montrent des caractéristiques souvent semblables à celles que nous connaissons actuellement: émissions de dioxyde de soufre, panaches riches en cendre et mauvaise qualité de l’air; Cependant, seules quelques-unes de ces éruptions ont donné naissance à un lac de lave.
L’histoire de l’éruption et du lac de lave de l’Halema’uma’u est présentée dans une vidéo de 24 minutes qui peut être visionnée sur la chaîne YouTube de l’USGS:
https://youtu.be/gNoJv5Vkumk

Source: HVO.

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Today March 19th, 2018, Kilauea Volcano’s ongoing summit eruption in Halema’uma’u Crater is celebrating its 10th anniversary. In one of its latest Volcano Watch articles, the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) is revisiting the history of eruptions in this famous site of Hawaii Big Island.

The year 1924 is used as a frame of reference because it ended a 100 year period of nearly continuous lava lake activity at the summit of Kilauea. Historically, a summit eruption had been the “normal” for Kilauea Volcano. However, in the 19th and early 20th centuries, Halema’uma’u looked much different than it does today. It was an irregular landscape of craggy spires and islands with as many as six transient lava lakes.

In May 1924, the long-lived lava lake that existed in Halema’uma’u drained away, resulting in explosive eruptions that doubled the diameter of the crater to about 900 metres. Afterward, Halema’uma’u looked much the way we see it now, except that it was almost five times deeper than it is today.

Since then, Halema’uma’u has erupted 18 times. The first was in July 1924, when an 11-day eruption formed a small pool of lava on the crater floor.

Over the next 10 years, six eruptions – in 1927, 1929 (two), 1930, 1931, and 1934 – took place within the crater. They varied in duration from 2 to 33 days, but each eruption added a layer of lava to the crater floor. With thicknesses averaging about 18 metres, these layers reduced the depth of Halema’uma’u to about 245 metres.

The end of the 1934 summit eruption marked the beginning of Kīlauea’s longest period of quiet on record. For nearly 18 years, there were no eruptions anywhere on the volcano.

Kilauea made up for lost time when lava returned to Halema’uma’u in June 1952. That spectacular eruption went on for 136 days, with lava fountains sometimes visible above the crater rim. By the time it ended, the eruption had filled the crater with more than 120 metres of new lava.

Over the next 30 years, Halema’uma’u erupted nine times – in 1954, 1961 (three), 1967, 1968, 1971, 1974, 1975, and 1982. These eruptions varied greatly in duration, from about 7 hours to 251 days.

Today, the floor of Halema’uma’u is about 85 metres below the crater rim. Most of the rock covering the crater floor was emplaced during the 1974 eruption, which lasted less than a day. The 1974 lava fountains, up to 100 metres high, initially erupted on the northeast rim of the crater, and then migrated as a fissure across the crater floor and up the west crater wall.

In April 1982, a fissure that opened on the caldera floor northeast of Halema’uma’u erupted low lava fountains for 19 hours.

Each Halema’uma’u eruption between 1924 and March 2008, when the current summit eruption began, has its own unique story. Most of them, however, describe activity strikingly similar to what we are now experiencing: emissions of sulphur dioxide, ash-rich plumes, and poor air quality; however, only a few produced a lake of lava like the one that exists today.

The history of the eruption and lava lake within Halema’uma’u is also presented in a 24-minute video that can viewed on the USGS YouTube channel:

https://youtu.be/gNoJv5Vkumk

Source: HVO.

Explosion dans l’l’Halema’uma’u en 1924 (Source: USGS)

Halema’uma’u en 2006, avec offrandes à Pélé (Photo: C/ Grandpey)

Intérieur de l’Halema’uma’u en 2007 (Photo: C. Grandpey)

Site du futur lac de lave en 2007 (Photo: C. Grandpey)

Overlook Crater en 2011, vu depuis le Jaggar Museum (Photo: C. Grandpey)

Explosion dans l’Overlook Crater en 2011(Crédit Photo: HVO)

Lac de lave de l’Halema’uma’u en 2016 (Crédit photo: HVO)

Ciment à base de cendre volcanique // Cement made with volcanic ash

Selon une étude réalisée par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology et de l’Université du Koweït, publiée dans le Journal of Cleaner Production, les villes du futur pourraient être construites avec du béton à base de cendre volcanique. Ce nouveau béton permettrait de réduire le coût d’énergie nécessaire à sa production, et certains mélanges offriraient une plus grande solidité que le ciment traditionnel. Les scientifiques ont créé un matériau qui mélange de la roche volcanique pulvérisée avec du ciment traditionnel. Le matériau consomme 16% d’énergie de moins pour construire un ensemble de 26 bâtiments en béton. Cette réduction d’énergie a été réalisée avec un matériau composé de 50% de cendre volcanique et de 50% de ciment Portland traditionnel, l’un des plus utilisés dans l’industrie et la construction. .
La fabrication du ciment Portland passe par de nombreux processus, depuis l’extraction du calcaire jusqu’au broyage, en passant par le traitement, puis la production. Il s’agit d’un processus qui demande une grosse dépense d’énergie, alors qu’il suffit de recueillir la roche volcanique et de la broyer pour en faire de la cendre.
Selon les chercheurs, en raison de la chaleur nécessaire à sa production, le ciment Portland représente environ 5% des émissions de dioxyde de carbone à l’échelle de la planète.
Les chercheurs ont testé divers mélanges de cendre volcanique et de ciment avec différents pourcentages pour chaque composant. L’étude de la relation entre la taille des particules de cendre, l’utilisation de l’énergie pour produire les matériaux et le rapport entre le ciment et la cendre volcanique a révélé comment le matériau lui-même pouvait être conçu en fonction des besoins. En effet, plus la cendre est fine, plus le béton est solide.
La cendre volcanique peut prendre différentes formes, il n’y a pas d’uniformité. Il faut juste la broyer au niveau nécessaire dans le mélange, mais, ce processus de broyage ne nécessite pas de chaleur comme pour la production de ciment Portland.
En ajustant les différents éléments du mélange, on pourrait produire un béton spécifique pour différents types de structures. Par exemple, les bâtiments de haute taille ont besoin de béton plus résistant, de sorte que le mélange pourrait contenir de la cendre volcanique plus fine en pourcentage plus élevé. Pour les fondations et les murs, de plus gros morceaux de cendre pourraient être mélangés au ciment, car la densité et la résistance ne sont pas aussi impératives.
L’extraction de la cendre pourrait être locale, ce qui éliminerait le besoin de transport sur de longues distances. La cendre volcanique étudiée par les chercheurs provenait d’Arabie Saoudite, pays voisin du Koweït. Les recherches à venir sur le béton à base de cendre volcanique devront étudier comment la cendre volcanique extraite ailleurs dans le monde réagirait avec le ciment Portland, dans la mesure où les cendres volcaniques ont des propriétés qui varient selon leur le lieu où elles sont produites.
Source: Médias d’information internationaux.

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According to a study by scientists from Massachusetts Institute of Technology, Kuwait Institute for Scientific Research and Kuwait University, published in the Journal of Cleaner Production, cities of the future could be built with concrete made from volcanic ash. The new concrete could also reduce energy costs during concrete production, and some mixes are stronger than traditional cement. The scientists created a material that mixes pulverized volcanic rock with traditional cement. The material would take 16 percent less energy to construct a neighbourhood of 26 concrete buildings, for instance. That specific energy reduction was found in a material made with 50 percent volcanic ash and 50 percent traditional Portland cement, one of the most popular in industry and construction. .

The making of Portland cement goes through many different processes, from limestone collection, to grinding, to treatment, and then finally production. It is a very high energy intensive process whereas you just need to collect volcanic rock and then grind it into ash.

According to the researchers, because of the heat required for its production, Portland cement accounts for about 5 percent of the world’s carbon dioxide emissions.

Researchers tested various volcanic ash and cement mixtures with different percentages of each component. Examining the relationship between ash size, energy use to produce the materials and ratio between cement and volcanic ash revealed how the material itself was customizable. For instance, the tinier the ash was broken down, the stronger the concrete was.

Volcanic ash may come in different forms, there is no uniformity. Obviously, an effort is required to grind them to a level that can be used in the mixture, but, that grinding process for volcanic ash does not require heat in the way that producing Portland cement does.

Adjusting the various elements of the mixture could lead to concrete specifically for different types of structures. For instance, tall buildings need stronger concrete, so the mixture might have tinier pieces of volcanic ash and a higher percentage of it. For foundations and walls, larger pieces of ash could be mixed in with the cement since the density and strength is not as imperative.

Collecting it locally eliminates the need for faraway transportation of materials as well. The volcanic ash the researchers focused on was from Kuwait’s neighbouring country, Saudi Arabia. Future research on volcanic ash concrete mixtures will have to examine how volcanic ash elsewhere would react with Portland cement since volcanic ash has varying properties depending on the location.

Source: International news media.

Des immeubles construits avec de la cendre volcanique un jour dans la ville de Koweït? (Crédit photo: Wikipedia)

Des espèces menacées d’extinction par le réchauffement climatique // Global warming threatens many species with extinction

Il y a quelques jours, j’indiquais dans une note que les manchots royaux étaient menacés d’extinction en Antarctique à cause de la distance de plus en plus grande entre leurs zones de reproduction et d’alimentation.

Une étude parue le 14 mars 2018 dans la revue Climatic Change tire la sonnette d’alarme à l’échelle de la planète. Conduite par le WWF, elle met l’accent sur les risques d’érosion de la biodiversité selon le degré de réchauffement climatique et propose des conclusions alarmantes. Dans un scénario d’augmentation de la température globale de la planète de 4,5°C, près de 50 % des espèces qui vivent actuellement dans les régions les plus riches en biodiversité seront menacées d’extinction d’ici 2080. L’étude a été réalisée par le WWF en partenariat avec le Tyndall Centre for Climate Change de l’Université d’East Anglia.

Les chercheurs ont modélisé les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité selon trois scénarios : un réchauffement à +2°C, un autre à +3,2°C et enfin un scénario à +4,5°C. Dans ce dernier scénario, la moitié des espèces qui peuplent actuellement les écorégions sont menacées d’extinction. Dans le scénario de +2°C, cette perte de biodiversité serait divisée par deux.
Le plus grave, c’est que d’après l’étude, certaines écorégions sont également très menacées dans le scénario à +2°C. C’est le cas de l’Amazonie et du plateau des Guyanes par exemple, qui abritent actuellement plus de 10 % de toutes les espèces connues sur Terre et jouent un rôle clef dans la régulation du climat mondial  Dans un monde à +2°C, ces régions risquent de voir plus de 4 plantes sur 10 disparaître localement. C’est également le cas du Sud-Ouest de l’Australie et de la Méditerranée qui verraient un tiers de leurs espèces disparaître à +2°C.

L’étude met aussi en évidence la nécessité de mettre en place des mesures d’adaptation dans les écorégions menacées. Elles permettraient aux espèces capables de se déplacer de trouver des « refuges climatiques » et d’emprunter des corridors écologiques. Le WWF explique que les plantes, les amphibiens et les reptiles qui rencontrent le plus de difficultés pour se déplacer sont particulièrement vulnérables dans tous les cas de figure.

Il faudrait également développer la sensibilisation des populations au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité mondiale. En effet, les populations humaines sont, elles aussi, directement affectées par le changement climatique, et les réponses qu’elles pourraient y apporter sont susceptibles d’accroître la pression sur une biodiversité qui se retrouve déjà affaiblie par les facteurs climatiques.
Source : WWF & presse internationale.

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A few days ago, I warned in a post that king penguins were threatened with extinction in Antarctica because of the increasing distance between their breeding and feeding areas.
A study published on March 14th, 2018 in the journal Climatic Change sounds the alarm on a global scale. Led by WWF, it focuses on the risks of erosion of biodiversity according to the degree of global warming and sets forth alarming conclusions. In a global temperature increase scenario of 4.5°C, nearly 50% of the species currently living in the most biodiverse regions will be threatened with extinction by 2080. The study was conducted by WWF in partnership with Tyndall Center for Climate Change at the University of East Anglia.
The researchers modeled the consequences of global warming on biodiversity according to three scenarios: a warming to + 2°C, another to + 3.2°C and finally a scenario to + 4.5°C. In the latter scenario, half of the species currently populating the ecoregions are threatened with extinction. In the + 2°C scenario, this loss of biodiversity would be halved.
Most importantly, according to the study, some ecoregions are also highly threatened in the + 2°C scenario. This is the case of the Amazon and the Guiana Shield, for example, which currently contain more than 10% of all known species on Earth and play a key role in regulating the global climate In a world at + 2°C these areas may see more than 4 out of 10 plants disappear locally. This is also the case in South West Australia and the Mediterranean, where one-third of their species will disappear at + 2°C.
The study also highlights the need for adaptation measures in threatened ecoregions. They would allow species capable of moving to find « climate refuges » and to use ecological corridors. WWF explains that plants, amphibians and reptiles that have the most difficulty moving around are particularly vulnerable in all cases.
There is also a need to increase awareness of global warming and the erosion of global biodiversity. Indeed, human populations are also directly affected by climate change, and the responses they could provide are likely to increase the pressure on biodiversity that is already weakened by climatic factors.
Source: WWF & International Press.

L’ours polaire fait partie des espèces les plus menacées par le changement climatique (Photo: C. Grandpey)

Kick’em Jenny (Mer des Caraïbes): Ça se calme // Kick’em Jenny (Caribbean Sea): Seismic activity is declining

Selon le Centre de recherche sismique de l’Université des Indes occidentales, la sismicité a considérablement diminué ces derniers jours à Kick’em Jenny mais le niveau d’alerte est maintenu à la couleur Orange. En effet, l’histoire montre qu’une telle accalmie peut ne pas signifier la fin de l’épisode sismique. Il est demandé aux navires et autres embarcations de rester à l’écart de la zone d’exclusion de 5 km autour du volcan.
Au vu de la profondeur actuelle des secousses, une éruption de Kick ’em Jenny serait peu susceptible de provoquer un tsunami.
Source: Centre de recherche sismique de l’Université des Indes occidentales

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According to the University of the West Indies Seismic Research Center, seismicity has decreased significantly in the past days at Kick’em Jenny but the alert level is kept at Orange. Indeed, history shows that such a lull may not mean the end of the seismic episode. Ships are still asked to stay away from the 5-km exclusion zone around the volcano.

With regard to the current depth of the earthquakes, an eruption of Kick ’em Jenny is unlikely to cause a tsunami.

Source: University of the West Indies Seismic Research Center