Vous avez dit sécurité? (Suite)

Suite aux commentaires suscités par ma note  intitulée « Vous avez dit sécurité ? » (14 avril 2013) , je voudrais ajouter quelques réflexions personnelles.

Tout d’abord, si les restrictions sont devenues plus drastiques, je pense que ceux qui ont passé outre les interdictions et s’en sont ensuite vanté dans différentes publications y sont pour quelque chose. Les autorités acceptent mal qu’on se moque d’elles ! Quand il y a des abus, elles prennent les mesures nécessaires pour les contrer et durcissent les contrôles.    

Ces même personnes qui ne respectent pas les lois peuvent par ailleurs mettre en difficulté les rédacteurs des revues ou magazines dans lesquelles sont publiés leurs textes « interdits ».  Il y a quelques années, la revue d’une association regroupant des volcanophiles avait fait paraître un article dans lequel un de ses membres écrivait qu’il fallait attendre que les guides de Stromboli fassent la sieste pour monter gratuitement sur le volcan. Sans une intervention auprès des autorités, l’affaire se serait terminée en justice.

De la même façon, il est quasiment impossible de tirer un profit commercial des photos prises en zones interdites sans autorisation. Ceux qui les diffuseraient s’exposeraient à des poursuites.

S’agissant de la justice et la tendance à mettre aujourd’hui en examen un responsable sous le moindre prétexte, les autorités font de plus en plus souvent valoir le sacro-saint principe de précaution qui les met à l’abri de poursuites judiciaires en cas de pépin. Il est donc fort à parier que les restrictions se multiplieront à l’avenir, ne serait-ce que dans les départements d’outre-mer qui ont la chance de posséder des volcans actifs.  

 

Pour terminer, je voudrais ajouter que ceux qui ne respectent pas les interdictions ne rendent pas service aux personnes qui sollicitent honnêtement des autorisations pour aller faire des observations sur le terrain. Là encore, devant les abus, les autorités sont de plus en plus vigilantes. Il est pourtant autrement agréable d’aller sur les coulées de lave à Hawaii ou de gravir les pentes du Stromboli avec une autorisation. Ça prend du temps ; cela suppose de maîtriser la langue de Shakespeare et celle de Dante ; il faut s’y prendre longtemps à l’avance pour anticiper la lenteur des administrations hawaiienne et sicilienne mais en faisant preuve de courtoisie et de diplomatie, on y arrive !

Une réflexion au sujet de « Vous avez dit sécurité? (Suite) »

  1. Bonjour.
    Oui effectivement, difficile débat. J’en parlais d’ailleurs hier à des collègues de boulot à propos du ski de randonnée en période dangereuse, ou du fait de faire payer les passages sur les circuits en raquette. Est-ce que le vrai problème n’apparaît pas que quand le tourisme de masse se met en place? Car finalement au Stromboli, des gens dormaient très haut jusque dans les années 90. Peut être cela n’était pas raisonnable, ou peut être le volcan n’était pas fréquenté comme aujourd’hui? Peut être les gens de l’île trouvent normal de réguler ce tourisme en faisant payer? D’ailleurs je trouverais ça normal; et d’ailleurs je serais prêt à payer cher pour pouvoir accéder à l’île; combien de gens ne font que passer à Stromboli pour pouvoir dire j’y étais, ou boire un verre avant de repartir? Pourquoi pas un péage d’accès à l’île? Mais les commerçants risqueraient de râler!
    Progressivement au Vulcano on est passé d’un accès me semble-t-il gratuit à un accès payant, puis cela a été plus cher. En 2009 j’ai été surpris de voir apparaître un panneau « interdit » dans la zone de fumerolles, indiquant que si on voulait faire le tour du cratère il fallait prendre un guide… Difficile pour moi (qui n’est pas enclin à passer outre les interdictions) de ne pas repasser au même endroit que 3 ans plus tôt, dans les mêmes conditions!
    Bref, je suis prêt à payer; demander des passe droits -ou autorisations 🙂 – à part être un volcanologue mandaté par une mission je ne vois pas très bien qui peut se réclamer légitime à demander cela. Bref à mon sens c’est avant tout le tourisme de masse qu’il faut éviter. Si ce phénomène n’existait pas, le favoritisme par l’argent ou la connaissance n’existerait pas non plus…

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