Le tremor s’est encore affolé au cours des dernières 24 heures, sans activité sommitale apparente. D’après Boris Behncke qui est, selon moi, LA référence à l’INGV, ces sursauts de la sismicité sont liés à des mouvements du flanc oriental du volcan. Comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs reprises, on observe depuis très longtemps un basculement de ce versant vers la Mer Ionienne où rien ne le retient. En conséquence, l’accumulation du magma sous l’édifice et la poussée qui s’ensuit contribuent à accélérer ce basculement et à faire jouer les failles (Pernicana au nord et Ragalna à l’ouest) qui parcourent le versant E. Les séismes sont le plus souvent superficiels et peuvent être destructeurs comme ceux d’octobre 1984 et octobre 2002.
Boris Behncke fait remarquer que la sismicité est restée très discrète sur le versant E au cours des deux dernières années. Il est vrai que l’Etna a libéré pas mal d’énergie par le biais du Cratère SE, ce qui a contribué à soulager la pression interne. On peut raisonnablement penser que les séismes enregistrés le 28 juin dans le secteur de Zafferana révèlent une nouvelle accumulation de magma sous le volcan – sans libération sous forme éruptive depuis le 24 avril – et une poussée en direction de la partie orientale.
Ce type de situation a déjà été observé au cours des dernières décennies avant le déclenchement d’une éruption latérale. Si c’est le cas, il va falloir être un peu patient car les statistiques montrent que les événements sismique et éruptif ne s’enchaînent pas toujours avec une grande rapidité. Par exemple, il a fallu attendre sept ans entre 1994 et 2001 pour que le gonflement de l’Etna et la hausse de la sismicité débouchent sur une éruption ! Tout pronostic serait donc hasardeux !

Les derniers soubresauts de l’Etna
(Avec l’aimable autorisation de l’INGV)