Menace sur la Camargue et les marais côtiers en Méditerranée

Dans une note publiée sur ce blog le 10 novembre 2022, j’écrivais que la Camargue est une destination touristique populaire en raison de sa biodiversité. Aujourd’hui, la région est menacée par la montée du niveau de la mer, les canicules et les sécheresses qui polluent les sources d’eau douce et rendent les terres infertiles. Le niveau de la mer autour de la ville de Saintes-Marie de la Mer s’est élevé de 3,7 millimètres par an de 2001 à 2019, soit près du double de l’élévation moyenne du niveau de la mer sur le reste de la planète au cours du 20ème siècle. Les scientifiques expliquent que la présence croissante du sel dans le sol rendra la terre stérile et inhabitable bien avant que la mer l’engloutisse. Certains pâturages touchés par le phénomène sont déjà dénudés avec peu de végétation. La teneur anormalement élevée en sel présente des risques pour la santé des organismes qui ne la tolèrent pas.

 Source : Wikipedia

Avec l’élévation constante du niveau de la Méditerranée, les marais côtiers sont grignotés, « un risque critique » selon une étude publiée le 20 février 2025 dans la revue Nature. Si on prend en compte le scénario moyen proposé par le GIEC d’un réchauffement de la Terre de 2,5 degrés d’ici la fin du siècle, les marais côtiers reculeront de 70% au moins d’ici 2100 dans de nombreuses régions méditerranéennes. Les chercheurs prévoient même leur quasi disparition en Algérie, Égypte et en France, si rien n’est fait pour sauver ces zones humides.

En Méditerranée, et encore plus en France, les marais côtiers sont très vulnérables, victimes de la « compression côtière ». Ils sont coincés d’une part par la mer qui avance, et d’autre part, par une impossibilité de s’étendre à cause du relief naturel, mais aussi de l’envahissement par notre civilisation (routes, constructions, digues, etc.). L’idéal serait de pouvoir désartificialiser des zones pour laisser de la place aux marais. On pourrait aussi rétablir le cours naturel des fleuves car les barrages, sur le Rhône par exemple, retiennent les sédiments qui n’arrivent pas jusqu’aux côtes, ce qui accélère l’érosion de ces zones humides. Dans ma note du 10 novembre 2022, j’expliquais que le Rhône constitue depuis longtemps une source de vie pour la Camargue car il apporte l’eau douce des Alpes et atténue la salinité de la région. À mesure que la pluie et les chutes de neige diminuent, il en va de même du débit du fleuve qui a diminué de 30 % au cours des 50 dernières années et la situation ne peut qu’empirer. Les scientifiques ne cessent de répéter que les glaciers qui sont en train de fondre à un rythme incroyablement élevé ont déjà dépassé le point de non-retour. Il est donc quasiment certain que, dans les années à venir, les 40% de débit des rivières qui arrivent en Camargue se réduiront comme peau de chagrin.

Il y a urgence à protéger ces marais qui abritent une biodiversité très riche. De plus, elles servent d’amortisseurs en absorbant les fortes précipitations ou les ondes de choc des tempêtes. Elles purifient l’eau, en filtrant certaines pollutions. Et puis ce sont aussi des puits de carbone ; elles captent une partie du CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère.

Dans une autre note publiée le 20 mai 2024, j’écrivais qu’une étude à laquelle a participé le Muséum d’Histoire Naturelle montre que lorsqu’on simule la montée du niveau marin dans 938 zones humides de huit pays bordant la Méditerranée, entre un tiers et la moitié des habitats des 145 espèces d’oiseaux risquent d’être inondés d’ici à 2100, avec une réelle menace pour leur survie. Comme celle publiée dans la revue Nature, l’étude explique qu’il est hors de question de construire des digues pour protéger l’ensemble des marais ou des estuaires. L’idée serait plutôt d’envisager des sites de repli pour ces oiseaux, en restaurant des zones humides ailleurs, plus à l’intérieur des terres. On pourrait aussi aider la mer à envahir de nouvelles surfaces non habitées pour recréer des zones gorgées d’eau en permanence. Au-delà de la préservation des oiseaux, ces zones humides pourraient jouer le rôle de tampon lors des crues, tout en filtrant l’eau et en étant des puits de carbone intéressants.

Source ; presse nationale.

 

Les flamants roses font partie des espèces menacées (Photo : C. Grandpey)

Mauna Loa: une éruption à court terme ? // A short-term eruption ?

34 séismes ont de nouveau été enregistrés sur le Mauna Loa le 11 avril 2021. Bien qu’ils n’aient que de faibles magnitudes, les scientifiques ont prévenu la population que la hausse de l’activité sismique observée depuis quelque temps peut annoncer une éruption dans un proche avenir. On a enregistré 155 séismes d’une magnitude supérieure à M 1,5 au cours des sept derniers jours et 740 événements au cours du mois dernier, dont une secousse de M 4,3 le 3 avril.

Le séisme le plus important du 11 avril avait une magnitude de M 3,2, avec son épicentre à Pahala, au sud du sommet du Mauna Loa. Un séisme de M 3.0 a également été enregistré dans l’après-midi de ce même jour.

En mars, au vu de la sismicité, l’USGS a déclaré que ce serait le bon moment pour la population de mettre à jour les plans d’urgence personnels en cas d’éruption. Les données historiques montrent que, lors des éruptions précédentes, les coulées de lave n’ont mis que quelques heures pour atteindre les zones habitées. On se trouve dans la même situation que celle qui précède la saison des ouragans. Il est conseillé d’avoir un plan d’urgence en cas d’éruption. Un «go-bag» (sac d’urgence) avec des articles essentiels et les documents importants est recommandé si des évacuations sont ordonnées dans l’urgence en cas d’éruption.

Les éruptions du Mauna Loa ont tendance à produire de grandes coulées de lave rapides qui peuvent avoir un impact sur les localités dans les parties est et ouest de la Grande Ile, de Kona à Hilo. Hilo, à l’est d’Hawaï, s’est trouvée sous la menace de sept coulées de lave depuis les années 1850. En 1984, la lave s’est arrêtée à environ 6 kilomètres de la ville. Sur les côtés sud et ouest de l’île, des coulées de lave ont atteint la côte à huit reprises, dont trois fois en 1950.

Source: Presse hawaiienne.

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34 earthquakes were again recorded on Mauna Loa on April 11th, 2021. Though only registering small magnitudes, scientists have warned citizens that the mounting seismic activity could signal that an eruption may be possible in the near future. There have been 155 earthquakes greater than M 1.5 in the past seven days, and 740 in the past month, including an M 4.3 event on April 3rd.

The most significant quake on April 11th had a magnitude of M 3.2, with its epicentre in Pahala, south of the summit of Mauna Loa. An M 3.0 tremor also struck in the afternoon of that same day.

In March, USGS said that as the volcano continues to awaken from its slumber, it would be a good time for people to revisit their personal emergency plans in the event of an eruption. Historical data shows that in previous eruptions it could take just hours for lava flows to reach populated areas. Similar to preparing for hurricane season, having an eruption plan in advance helps during an emergency. A “go-bag” with essential items and important documents is recommended, should evacuations be ordered in the event of an eruption.

Mauna Loa eruptions tend to produce large, fast-moving lava flows that can impact communities on both the east and west sides of the Big Island from Kona to Hilo.

Hilo in the east of Hawaii has been threatened by seven lava flows since the 1850s. In 1984, the lava stopped approximately 6 kilometres from the city. On the south and west sides of the island, lava flows have reached the coast eight times, including three times in 1950.

Source : Hawaiian news media.

Impact prévisible des coulées de lave du Mauna Loa (Source : USGS)

Quelques nouvelles de Bali (Indonésie) // Some news of Bali (Indonesia)

L’île de Bali est actuellement en état d’urgence en raison du risque d’une éruption imminente de l’Agung. La décision permet aux autorités locales de Bali de prendre des mesures pour venir en aide aux personnes évacuées ces dernières semaines. L’état d’urgence, qui a débuté officiellement le 29 septembre, se terminera le 12 octobre, mais il peut être prolongé ou réduit en fonction de la situation. Une disposition clé de l’état d’urgence est que les autorités locales sont autorisées à débloquer des fonds pour financer l’aide dont ont besoin les personnes évacuées.
L’Agung est en alerte depuis le 22 septembre, après une augmentation de l’activité sismique.
Le PVMBG indique que l’activité sismique a diminué au cours des deux derniers jours. Des panaches de vapeur et de gaz s’élèvent à une cinquantaine de mètres au-dessus du cratère, mais il n’y a toujours pas de signe d’éruption. Cependant, le volcan reste à AWAS, le niveau d’alerte maximum.
54 panneaux ont été installés autour du périmètre de sécurité de l’Agung pour interdire à la population de s’approcher du volcan. Six sirènes mobiles pour alerter rapidement la population en cas d’éruption sont également disposées près du volcan depuis la semaine dernière. Des plans visant à détourner les avions de Bali ont été élaborés dans le cas où les nuages ​​de cendre du volcan affecteraient les vols .
Source: The Straits Times.

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The island of Bali is currently in a state of emergency because of the risk of an impending eruption of Mount Agung. The decision was taken to ensure that the provincial, district, and municipal governments in Bali take steps to provide assistance to people evacuated from their homes in recent weeks. The state of emergency, which officially started on September 29th, will end on October 12th, but it can be extended or cut short based on the situation. A key provision for areas in a state of emergency is that local governments can disburse funds to pay for aid that evacuees need.

Mount Agung has been high alert since September 22nd, after an increase in seismic activity.

PVMBG indicates that seismic activity has decreased in the past two days. Plumes of white smoke are rising 50 metres above the crater but there are no signs of an eruption yet. However, the volcano remains in AWAS, the highest alert level.

54 warning signs have been put up around the perimeter of Mount Agung to warn people to stay away. Six mobile emergency sirens to provide early warning to people in the event of an eruption have also been standing by around the volcano since last week, while plans to divert aircraft away from Bali have been drawn up in the event ash clouds from the volcano affects flights.

Source : The Straits Times.

Sismicité en ce moment sur l’Agung.  (Source: PVMBG)