Le réchauffement de la surface des océans inquiète la communauté scientifique // Ocean surface warming worries the scientific community

Le 13 avril 2023, dans une note intitulée « Hausse catastrophique de la température des océans », j’indiquais que la température moyenne de surface de nos océans avait atteint un record début avril 2023 avec 21,1°C. Elle avait dépassé de +0,2°C le pic déjà atteint début avril 2020 avec 20,9°C.
Selon la BBC, « le réchauffement récent et rapide des océans dans le monde » alerte réellement les scientifiques qui craignent que cette tendance soudaine soit un signe de l’accélération du réchauffement climatique. Cela pourrait avoir des conséquences dévastatrices : les poissons et d’autres formes de vie marine pourraient disparaître, des événements météorologiques encore plus extrêmes pourraient se produire et la hausse du niveau des océans affecterait encore davantage les zones côtières.
La récente augmentation de deux dixièmes de degré Celsius ne semble pas énorme, mais les scientifiques rappellent que les océans couvrent plus des deux tiers de la surface du globe et qu’un tel processus rapide du réchauffement de l’eau ne saurait être ignoré. Les dernières températures sont les plus élevées jamais enregistrées depuis le début des relevés précis par satellite en 1981.
En fait, le réchauffement des océans n’est pas nouveau. La NASA nous rappelle que les 10 dernières années représentent la décennie la plus chaude pour les océans depuis au moins les années 1800. L’année 2022 a été l’année la plus chaude et le niveau global de la mer a été le plus élevé de tous les temps.
Il y a un débat au sein de la communauté scientifique pour expliquer les causes du réchauffement soudain et rapide de la surface des océans. Certains scientifiques pensent que le réchauffement appartient au cycle régulier d’El Niño qui fait grimper les températures avec des intervalles de quelques années. La chaleur générée par le phénomène El Niño peut produire des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier. Les prévisionnistes pensent qu’en 2023 El Niño apportera des pics de chaleur intenses. Le pic océanique actuel pourrait être un événement El Niño venant s’ajouter au réchauffement climatique.
D’autres scientifiques expliquent que le pic de réchauffement des océans ne correspond pas au profil habituel d’El Niño. Selon eux, il arrive que le réchauffement climatique ne suive pas une trajectoire rectiligne, mais plutôt un cycle de « petits changements sur une période de plusieurs années » suivi de « hausses soudaines de la température ». Cela pourrait expliquer le pic actuel.
Il existe une boucle de rétroaction avec un risque réel que le réchauffement des océans accélère le réchauffement climatique. Ce dernier entraîne un réchauffement des océans qui, à leur tour, génèrent un réchauffement du climat. En effet, les océans ont longtemps joué un rôle de tampon contre le réchauffement climatique en absorbant les émissions de dioxyde de carbone. Le problème, c’est que la modification des précipitations et des températures océaniques causée par le réchauffement climatique entrave la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone. Les océans nous ont rendu un grand service en absorbant du dioxyde de carbone et en réduisant le réchauffement de la planète. Si nous perdons cette protection, le rythme du réchauffement va forcément s’accélérer.
Le réchauffement des océans aura des conséquences désastreuses.. La « zone crépusculaire » située entre 200 et 1000 mètres sous la surface abrite l’une des biodiversités les plus fantastiques sur Terre, mais risque de disparaître si le réchauffement se poursuit. En conséquence, les scientifiques se sont lancés dans une course contre la montre pour cataloguer jusqu’à 100 000 espèces marines au cours de la prochaine décennie.
Source : Yahoo Actualités.

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On April 13th, 2023, in a post entitled « Disastrous increase in ocean temperature », I explained that the average surface temperature of our oceans reached a record high in early April 2023 with 21.1°C. It exceeded by +0.2°C the peak already reached at the beginning of April 2020 with 20.9°C.

The BBC reports that « a recent, rapid heating of the world’s oceans » has raised alarms among scientists who worry the sudden trend is a sign that climate change is accelerating. That could have devastating consequences: Fish and other marine life could die off, more extreme weather events could be on the way, and the oceans, which are already rising, will encroach on coastal areas.

The recent two-tenths of a degree increase does not sound like a lot, but scientists point out that oceans cover more than two-thirds of the earth’s surface and any process that warms that much water that quickly is worth noticing. The latest measurements are the highest temperatures recorded since accurate satellite temperature records began in 1981.

Actually, ocean warming is not news. NASAreminds us that the last 10 years were the ocean’s warmest decade since at least the 1800s. The year 2022 was the ocean’s warmest recorded year and saw the highest global sea level.

There is a debate about why oceans ate suddenly warming so fast. that. Some scientists suspect the warming is part of the regular El Niño cycle that spikes temperatures every few years. All that El Niño heat can produce extreme weather events around the world. Forecasters are suggesting that 2023 is going to see an El Niño that brings intense heat spikes around the world. The current ocean spike might be an El Niño event on top of climate change.

Other scientists say the warming spike does not fit the usual El Niño profile. They explain thatclimate change may not follow a straight path, but instead follow a cycle of « little changes over a period of years » followed by « sudden leaps upwards. » This might be the case with the current spike..

There is a feedback loop with the real risk that ocean warming might accelerate climate change. Climate change is producing warmer oceans, but warmer oceans could also produce climate change. Indeed, the oceans have long acted as a buffer against global warming, by soaking up carbon dioxide emissions. But the change in rainfall and ocean temperatures caused by climate change hinders the ability of the oceans to absorb carbon dioxide. The oceans have been doing us a big favour by absorbing some carbon dioxide and lowering the amount of warming. Should we lose that protection, and the pace of warming could accelerate.

Ocean warming will have disastrous consequences. In the long run, climate change threatens ocean life. The ocean’s « twilight zone »  located between 200 meters and 1,000 meters below the surface is now home to some of Earth’s most stunning biodiversity, but could see a die-off as warming continues. As a result, scientists report they are in a race against time to simply catalog as many as 100,000 marine species over the next decade.

Source : Yahoo News.

 

Evolution de la température des océans

Réchauffement climatique : quand la mer monte… // Global warming : when the sea rises…

Les calottes polaires et les glaciers fondent, l’étendue de la banquise diminue… et le niveau de la mer monte. Une étude publiée le 10 avril 2023 dans Nature Communications nous apprend que l’élévation du niveau de la mer le long de la côte sud-est des États-Unis s’est accélérée rapidement depuis 2010. Il est à craindre que des dizaines de millions de foyers américains dans les villes du Sud soient menacés par inondations dans les décennies à venir. Les auteurs disent que leur étude est « une fenêtre sur l’avenir. »
Cette dernière étude et une autre publiée le mois dernier dans le Journal of Climate constatent que le niveau de la mer le long de la côte du Golfe du Mexique et le long de la côte sud de l’Atlantique est monté en moyenne de 1 centimètre par an depuis 2010. Cela se traduit par près de 12,5 centimètres de hausse au cours des 12 dernières années. C’est environ le double de la hausse moyenne de la mer à l’échelle mondiale au cours de la même période.
L’étude parue dans Journal of Climate a révélé que les ouragans qui ont récemment frappé la côte du Golfe du Mexique, dont Michael en 2018 et Ian – responsable de la mort de 109 personnes en Floride en 2022 – ont eu un impact plus sévère en raison de l’élévation du niveau de la mer. Le niveau de l’océan généré par l’ouragan Ian a atteint des records en raison de l’effet combiné de l’élévation du niveau de la mer et des ondes de tempête. Pour rappel, une onde de tempête est une hausse importante du niveau de la mer sur le littoral causée par les vents violents lors d’une importante dépression.
Les données de la NOAA montrent que le niveau du lac Pontchartrain, près de la Nouvelle-Orléans, est supérieur de 20 centimètres à ce qu’il était en 2006. Parmi les autres villes menacées par la montée des océans dans la région figurent Houston (Texas), Miami (Floride) et Mobile (Alabama).
La hausse d’un centimètre par an est beaucoup plus rapide que ce qu’avaient prévu les scientifiques, et elle est plus conforme aux projections faites pour la fin du siècle. Selon les données de la NOAA, les inondations à marée haute – lorsque les marées font entrer de l’eau sur des terres normalement sèches les jours sans pluie – ont plus que doublé sur la côte du Golfe du Mexique et sur la côte sud-est depuis le début de ce siècle. Ces dernières années ont battu des records d’inondations à marée haute. Par exemple, la ville de Bay St. Louis (Mississippi) qui avait connu trois jours d’inondation à marée haute en 2000 en a connu 22 jours en 2020.
Une étude menée par des scientifiques de l’Université de Miami, de la NOAA, de la NASA et d’autres institutions a révélé que l’élévation du niveau de la mer dans le sud-est représentait 30 % à 50 % des jours d’inondation en 2015-2020.
La dernière étude avertit que dans les régions côtières basses, une augmentation de seulement quelques centimètres du niveau normal de la mer peut entraîner des inondations côtières.

Source : Yahoo Actualités.

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Polar ice caps and glaciers are melting, sea ice extent is shrinking….and sea level rises. A study published on April 10th, 2023 in Nature Communications finds sea-level rise along the coast of the southeastern United States has accelerated rapidly since 2010, raising fears that tens of millions of Americans’ homes in cities across the South will be at risk from flooding in the decades to come. The authors say their study is“ a window into the future.”

That paper and another published last month in the Journal of Climate find that sea levels along the Gulf Coast and the southern Atlantic Coast have risen an average of 1 centimeter per year since 2010. That translates to nearly 12.5 centimeters over the last 12 years, and it is about double the rate of average global sea-level rise during the same time period.

The Journal of Climate study found that the hurricanes that have recently hammered the Gulf Coast, including Michael in 2018 and Ian – responsible for the deaths of 109 Floridians in 2022 – had a more severe impact because of higher sea levels. The water level associated with Hurricane Ian was the highest on record due to the combined effect of sea-level rise and storm surge.

Data from NOAA show the water level at Lake Pontchartrain, close to New Orleans, is 20 centimeters higher than it was in 2006. Other cities threatened by rising oceans in the region include Houston, Miami and Mobile (Alabama).

The centimeter-per-year rate is far faster than experts had expected, and it is more in line with projections made for the end of the century. According to NOAA data, high-tide flooding – when the tides bring water onto normally dry land on rain-free days – has more than doubled on the Gulf Coast and Southeast coast since the beginning of this century. Recent years have broken records for high-tide flooding. For instance, the city of Bay St. Louis (Mississippi) went from three days of high-tide flooding in 2000 to 22 days in 2020.

A study by scientists with the University of Miami, NOAA, NASA and other institutions found that the Southeastern sea-level rise accounted for 30% – 50% of flood days in 2015-2020.

The latest study warns that in low-lying coastal regions, an increase of even a few centimeters in the background sea level can break the regional flooding thresholds and lead to coastal inundation.

Source : Yahoo News.

Processus d’une onde de tempête (Source : Wikipedia)

Conséquences d’une onde de tempête dans le New Jersey (Source : OMM)

Hausse du niveau des océans : des maisons disparaissent dans la mer // Ocean level rise : houses collapse into the sea

Avec la fonte des glaces dans l’Arctique à cause du réchauffement climatique, on assiste à une hausse du niveau des océans et une intensification de l’érosion côtière. Le littoral recule de plus en plus, surtout lors des tempêtes en période de grandes marées. En conséquence, certaines maisons basculent dans la mer et certaines localités devront être déplacées dans l’intérieur des terres au cours des années à venir.
Les médias américains ont montré une maison de cinq chambres construite en 1980 qui s’est partiellement effondrée dans l’océan Atlantique le 9 février 2022 et a disséminé des débris sur des kilomètres le long des plages de Caroline du Nord.
Une autre maison construite sur la côte a disparu à Rodanthe en 2020. L’érosion des plages continue d’affecter les zones construites le long de la côte de la Caroline du Nord, et certaines maisons qui étaient pourtant éloignées de la côte sont aujourd’hui au bord de l’eau.
Une étude de 2020 publiée dans la revue Nature Climate Change montre que la moitié des plages dans le monde pourraient disparaître d’ici la fin de ce siècle en raison de l’érosion côtière induite par le changement climatique et la hausse du niveau des océans. Alors que la température de la planète continue d’augmenter à cause des émissions de gaz à effet de serre, la fonte des glaces fera monter le niveau de la mer et les phénomènes météorologiques extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses. Si ces processus ne sont pas contrôlés, l’étude indique qu’ils pourraient entraîner la « quasi-extinction » de 50 % des plages de sable d’ici 2100.
Source : Yahoo Actualités.

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With ice melting in the Atrctic because of global warming, oceal level is rising and coastal erosion is increasing. The coasline is receding more and more especially during storms that occur during king tide periods. As a consequence, some houses are colapsing into the sea and some municipalities will have to be relocated in the coming years.

U.S. news media showed a five-bedroom house built in 1980 that partly collapsed into the Atlantic Ocean on February 9th, 2022 and sent debris floating for kilometers along beaches in North Carolina.

Another ocean home vanished from Rodanthe in 2020. Beach erosion continues to affect properties along the North Carolina coast, and some homes built years ago that were farther away from the beach are now on the edge of the water.

A 2020 study published in the journal Nature Climate Change concluded that half of the world’s beaches could disappear by the end of this century as a result of climate change-induced coastal erosion and rising seas. As global temperatures continue to rise, driven by emissions of greenhouse gases, melting ice will raise sea levels and extreme weather events are expected to become more frequent and intense. That would batter vulnerable coastlines around the world. If those processes are left unchecked, the study said they could result in the “near extinction” of 50 percent of the globe’s sandy beaches by 2100.

Source: Yahoo News.

 

Effondrement d’une maison sur le littoral à Rodanthe, Caroline du Nord., le 9 février 2022. (Photo : National Park Service)

Mission d’exploration du glacier Thwaites (Antarctique) // Exploration mission of Thwaites Glacier (Antarctica)

J’ai expliqué dans plusieurs notes (19 février et 17 juillet 2020, 17 décembre 2021 et 12 janvier 2022, par exemple) que la fonte et le risque de disparition du glacier Thwaites (Antarctique) inquiétaient les scientifiques car un tel événement pourrait faire s’élever le niveau de la mer de plusieurs dizaines de centimètres et donc menacer les zones côtières à travers le monde.
Trente-deux scientifiques sont sur le point de commencer une mission d’étude de la fonte du glacier Thwaites. L’expédition durera plus de deux mois à bord du navire de recherche américain Nathan B. Palmer qui doit quitter son port d’attache au Chili le 12 janvier 2021.
Étant donné que le vêlage du Thwaites déverse actuellement 50 milliards de tonnes de glace dans l’océan chaque année, on estime que son niveau pourrait monter de plus de 60 centimètres en l’espace de quelques siècles si la tendance actuelle se confirme. Selon le British Antarctic Survey (BAS), le glacier est responsable de 4% de la hausse des océans dans le monde
Les conditions environnementales qui provoquent la perte de glace du Thwaites s’accélèrent. C’est la raison pour laquelle les États-Unis et le Royaume-Uni lancent cette mission de recherche conjointe de 50 millions de dollars sur le glacier. Les scientifiques utiliseront deux engins robotisés qui se glisseront sous le Thwaites. Ils mesureront le plancher océanique, la température de l’eau et l’épaisseur de la glace. Ils surveilleront la structure de la glace et les fractures à l’intérieur. Ils procéderont aussi au marquage des phoques sur les îles à proximité du Thwaites.
Source : Associated Press.

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I explained in several posts (19 February and 17 July 2020, 17 December 2021 and 12 January 2022, for instance) that the melting and collapse of the Thwaites Glacier in Antarctica worried scientists as it could raise sea level by several tens of centimeters and threaten coastal communities around the world.

Thirty-two scientists are beginning a mission to investigate the melting Thwaites Glacier. it will last more than two months aboard the American research vessel Nathan B. Palmer due to depart from its port in Chile on January 12th, 2021..

Because Thwaites is currently shedding 50 billion tons of ice into the water every year, it has been estimated that seas could rise more than 60 centimeters in the span of hundreds of years if the glacier keeps melting. According to the British Antarctic Survey (BAS), the glacier is responsible for 4 percent of global sea rise,.

Conditions causing the glacier’s loss of ice are accelerating, This is the reason why the United States and United Kingdom are undertaking a joint $50 million research mission onThwaites. The scientists, will use two robot ships to get beneath Thwaites. They will measure the sea floor, water temperature and ice thickness. They will monitor the structure of the ice and any cracks in the ice, as well as tagging seals on islands near Thwaites.

Source: Associated Press.

Source : BAS