Le Vésuve en flammes !

En voyant des flammes sur les flancs du volcan, beaucoup ont cru à un réveil du Vésuve. Pas du tout ! Il s’agissait d’un violent incendie qui fait rage depuis le 8 août au soir dans le Parc national. Les moyens mis en œuvre pour combattre le feu sont impressionnants : 80 hommes et femmes sont actuellement déployés, avec des renforts venus d’Émilie-Romagne, de Toscane et des Marches, ainsi que des centres de commandement de Salerne et de Caserte. Quatre Canadair sont également opérationnels depuis l’aube du 9 août 2025.
Trois fronts d’incendie sont encore actifs dans le Parc. Dans la Valle del Gigante en direction du Monte Somma, des Canadair arrosent les foyers ; des hélicoptères de la protection civile régionale opèrent au sud du cratère du volcan ; et des opérations terrestres sont en cours dans la zone Vicinale, où l’incendie s’est rallumé en raison de vents violents.
Les avions, six Canadairs et quatre hélicoptères, qui avaient lutté sans relâche contre l’incendie les jours précédents, sont opérationnels depuis les premières heures de . Quinze équipes supplémentaires de volontaires de la Protection civile sont arrivées sur place pour maîtriser l’incendie au sol, grâce à la mobilisation extraordinaire décrétée par décret du ministre de la Protection civile, à la demande de la Région Campanie.
Par ailleurs, le parquet de Nola a ouvert une enquête sur l’incendie. Aucun suspect n’a actuellement été identifié. Une équipe d’enquête spécialisée a été créée afin d’identifier les causes des incendies.

Comme dans les Corbières françaises, c’est le vent qui pose problème en envoyant les flammes vers des zones habitées. Le maire de Terzigno explique qu’aucune évacuation n’a été nécessaire grâce à l’excellent travail des bénévoles régionaux et des pompiers qui ont surveillé la zone toute la nuit.

La colonne de fumée générée par l’incendie est visible à des dizaines de kilomètres, des fouilles archéologiques de Pompéi jusqu’à Naples. Des pluies de cendres ont impacté de nombreuses habitations. Les sentiers touristiques et l’accès au sommet du Vésuve ont été fermés, et l’armée a été sollicitée pour aider la police locale à gérer la circulation, à ravitailler les camions-citernes et à déplacer la terre afin de contenir l’incendie.
L’explication de la mobilisation massive se trouve dans l’été 2017, lorsque les flammes ont ravagé le Vésuve avec une violence sans précédent. Un incendie d’origine criminelle avait été établi, ce que craignent les maires aujourd’hui. Selon les habitants de Terzigno, de petits incendies dans la pinède locale étaient signalés depuis cinq jours, et ils ont probablement dégénéré, aggravés par le vent et les fortes températures.
L’évaluation des dégâts est encore provisoire, mais ils sont importants, tant pour l’environnement et la biodiversité que pour l’économie locale. Selon les autorités, environ 500 hectares ont brûlé. L’incendie n’a pas fait de victimes, mais un bénévole de la Protection civile a été blessé. .Des vignobles de grande valeur et des zones touristiques importantes sont la proie des flammes. C’est désormais une course contre la montre pour éviter une aggravation des conséquences, sachant que les vagues de chaleur prévues pour les prochains jours en Campanie pourraient compliquer la situation. Selon la Protection Civile, depuis le 15 juin, 1 060 incendies ont été recensés en Campanie, avec 2 568 hectares brûlés.

Source : presse italienne.

Crédit photo: Parco Nazionale del Vesuvio

Voici une vidéo illustrant cet événement :

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11 août 2025 : Aux dernières nouvelles, la situation est en voie d’amélioration, même si des foyers subsistent. Ce matin (11 août 2025), on observait  la présence d’un front actif d’environ un kilomètre de large dans la réserve de Tirone – Alto Vesuvio. En revanche, la situation semble sous contrôle  dans la région de la Valle dell’Inferno et le long du sentier numéro 1. La situation s’améliore également dans les secteurs de Terzigno et d’Ottaviano. Des opérations de nettoyage sont en cours, mais depuis le 10 août au soir, des foyers subsistent sur les pentes supérieures de Torre del Greco et de Trecase, où les efforts d’extinction des flammes se poursuivent.

Réunion pour gérer la sécurité sur l’Etna (Sicile)

Suite à l’épisode éruptif du 2 juin 2025 sur l’Etna et les événements qui ont provoqué un moment de panique, heureusement sans conséquence, parmi les touristes présents, une réunion a été convoquée par le préfet de Catane en accord avec la Protection Civile pour examiner les modalités d’utilisation de la zone sommitale de l’Etna et définir, avec précision, les mesures de prévention et de gestion des situations d’urgence liées à l’activité éruptive du volcan.

Le directeur de la Protection Civile a expliqué comment le 2 juin, malgré l’alerte émise à 5h30 du matin par ses services suite à une communication de l’INGV, plusieurs personnes se trouvaient dans des zones soumises à des restrictions d’accès et dans une situation de grave danger. Cela confirme la nécessité de renforcer le système de contrôle des voies d’accès aux zones les plus exposées. La Protection Civile évalue également la mise en place d’un système d’alerte avec sirènes comme celui déjà installé à Stromboli. Des bénévoles de la Protection civile sont prêts à travailler aux côtés de la police afin de surveiller les accès au volcan.

De son côté, le directeur de la section de l’INGV concernant l’Etna a confirmé que le volcan dispose du premier système d’alerte automatique au monde pour annoncer les événements paroxystiques. Il a expliqué que le volcan a changé au cours des dernières décennies tant au niveau de ses éruption que de sa structure morphologique. Deux profils sont analysés : d’une part, les zones sommitales, pour lesquelles le système d’alerte automatique a réduit les délais de communication des niveaux d’alerte ; d’autre part, la zone de danger permanent, où des événements imprévisibles peuvent survenir et dont l’accès doit toujours être interdit.
En conclusion, le préfet a demandé le mise en place d’une plateforme itinérante pour identifier les points où installer des portes d’accès au volcan, et l’activation d’une plateforme technique pour planifier un système de rotation semestrielle dans le contrôle des voies d’accès.

La réunion destinée à la mise en place de ces mesures sera organisée par la Protection Civile dès le mardi 2 juillet 2025.

Source : presse sicilienne.

Photo: C. Grandpey

La polémique autour de l’éruption de l’Etna le 2 juin 2025

Dans un bulletin diffusé à 4h20 du matin (heure locale) le 2 juin 2020, l’INGV indiquait que vers minuit le 1er juin, l’amplitude moyenne du tremor volcanique avait augmenté progressivement pour atteindre des valeurs élevées. vers 2h50 le 2 juin. Ces valeurs sont restées élevées les heures suivantes, avec une tendance à la hausse. « Dès 3h50 environ, les images des caméras de surveillance ont montré une activité strombolienne au Cratère Sud-Est. »

Source: réseaux sociaux

Au vu de ce bulletin, une polémique est née car il est reproché aux agences et à leurs guides d’avoir conduit leurs clients sur le volcan alors que les paramètres de l’INGV annonçaient un possible événement éruptif. Le maire de Belpasso a déclaré : « Nous avons couru un risque sérieux et je regrette qu’on n’en parle pas beaucoup. » Il a tenu à souligner l’efficacité du système Etna, un outil précieux vivement souhaité par le directeur de la Protection civile. Il a déploré le manque flagrant d’actions suite à l’alerte. Selon lui, les autorités compétentes doivent adopter des mesures plus strictes pour garantir la sécurité de la population et des visiteurs, en privilégiant la protection des vies humaines. Il portera personnellement la situation à l’attention du nouveau préfet,

En fait, c’est le propriétaire de Funivia dell’Etna, qui a déclenché la polémique en contestant la présence de randonneurs au moment de l’éruption. Il a déclaré : « À l’Etna Sud, nous avons respecté les interdictions et annulé les excursions en haute altitude. Respectueux et consciencieux, nous avons affirmé notre professionnalisme, fruit de 72 ans d’histoire. À l’Etna Nord, en revanche, la panique a éclaté : les touristes ont fui, abandonnés par des guides improvisés. »

La réponse des guides volcanologues de l’Etna Nord ne s’est pas fait attendre. On peut lire dans une publication Facebook : « Nos groupes se trouvaient à distance de sécurité, dans des endroits idéaux pour observer l’événement en toute tranquillité, toujours sous la conduite d’experts. Certaines images peuvent être choquantes, mais souvent la perspective est trompeuse et la réaction émotionnelle est naturelle. Notre mission est de protéger et de guider avec professionnalisme. »

Comme souvent dans une telle situation, tout le monde prétend avoir raison. Dans une note précédente, je prévoyais un durcissement des conditions d’accès au volcan. Il est bien évident que la sécurité des gens doit passer avant l’appât du gain. Si un drame se produit, on cherchera les responsables. Les autorités locales, les maires en tête, n’ont pas envie de se retrouver en prison.

Attendons la suite.

Source : La Sicilia.

Vent d’inquiétude sur les Champs Phlégréens (Campanie / Italie)

À la mi-février, plus de 500 séismes ont été enregistrés en trois jours dans les Champs Phlégréens. Il n’est donc pas surprenant que la population de la région se soit rendue en grand nombre à Monteruscello pour la réunion organisée par la Protection civile et à laquelle ont participé les maires de Naples, Pouzzoles et Bacoli, mais aussi le préfet. Il y avait tellement de monde au siège de la Protection civile qu’un écran géant a dû être installé à l’extérieur pour permettre à chacun de suivre les débats.

Le ton est vite monté et l’ambiance de la réunion a été ‘à la napolitaine’ ! Les citoyens ont exprimé leur inquiétude et leur méfiance à l’égard des institutions, dont les réponses n’ont pas toujours semblé à la hauteur des événements. Il a été reproché aux autorités d’avoir fait passer l’alerte du Jaune à l’Orange alors qu’aucun changement significatif n’est apparu, et il n’y a pas non plus d’éruption imminente. Dixit un participant à la réunion : « Bien sûr, il y a eu une augmentation des secousses, certaines même fortes, mais c’est la nature même du territoire. Ceux qui ne veulent pas de secousses doivent aller vivre ailleurs, car c’est comme ça depuis des millénaires et cela continuera d’être comme ça pendant des millénaires ».
Certains citoyens ont accusé le maire de Pouzzoles de dépenser trop d’argent dans les festivals et les fêtes de rue et pas assez dans la prévention des risques sismiques. Il y a aussi ceux qui se sont plaints de la mauvaise communication des autorités ; à cet effet, Mauro Di Vito, de l’Osservatorio Vesuviano, a invité tout le monde à consulter le site iononrischio.it.

Il a été répondu à ceux qui soulignaient le manque de voies d’évacuation qu’il faudrait quelques années pour les construire.

L’évacuation de Pouzzoles et des autres localités des Champs Phlégréens, avec leurs rues étroites, ne sera pas chose facile (Photo: C. Grandpey)

Ensuite, il y a ceux qui ont demandé des nouvelles concernant les remboursements suite aux dommages à leurs maisons lors des séismes de mai 2024.

Dans la confusion générale, Mauro Di Vito a tenté d’expliquer ce qui se passe, avec le soulèvement du sol qui provoque la sismicité. Il a ajouté que la zone est surveillée 24 heures sur 24. Cependant, plusieurs citoyens qui habitent dans le secteur entre Naples et Pouzzoles, se sont plaints de l’abandon des institutions.
Un fait inquiétant ressort de la réunion. Au-delà des activités institutionnelles et de quelques communications éparses, l’impression est que trop peu est encore fait et que la population des Campi Flegrei est encore mal informée pour faire face à tout type de crise.

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S’agissant de l’activité observée sur le terrain dans les Champs Phlégréens, les autorités s’inquiètent des effets possibles sur la santé humaine des énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) émises quotidiennement, à raison d’environ 5 000 tonnes par jour. Une réunion s’est tenue à la préfecture de Naples, à laquelle ont participé les autorités sanitaires locales, les services de prévention, les maires de la zone phlégréenne, la Protection civile et les responsables de l’Observatoire du Vésuve, sous la coordination du préfet. La réunion a permis d’élaborer des stratégies d’intervention pour éviter les risques pour la population.

Dans les Champs Phlégréens, depuis le début de la crise bradysismique des dernières années, on a observé une augmentation de certains paramètres dans les gaz émis, notamment dans les zones d’Agnano-Pisciarelli et de la Solfatara. Au cours des sept dernières années, les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ont été multipliées par cinq, tandis que le CO2 a atteint en moyenne 5 000 tonnes par jour.

Fumerolle de Pisciarelli (Crédit photo: INGV)

L’alerte concernant les concentrations de CO2 dans certaines zones des Champs Phlégréens a été donnée en temps réel par l’Observatoire du Vésuve après que la détection de concentrations de dioxyde de carbone bien supérieures à la moyenne dans certaines zones. La réunion en Préfecture a décidé d’adopter des mesures pour protéger la santé des habitants. Comme on le sait, le CO2 a tendance à se concentrer dans les espaces clos, particulièrement les sous-sols et en général les endroits mal ventilés. Suite à cette réunion, le commandement des pompiers effectuera des inspections immédiates dans les bâtiments publics (écoles, hôpitaux et maisons de retraite) pour évaluer la présence éventuelle de dioxyde de carbone. Les maires concernés adopteront rapidement les ordonnances qui prévoient les exigences de sécurité pour les bâtiments publics et les habitations privées de la zone concernée. La table préfectorale se réunira régulièrement pour suivre chaque évolution du dossier.

Source : presse italienne.