Macareux en danger ! // Puffins at risk !

Alors que la chaleur extrême est parfois difficilement supportable sur la terre ferme, les chercheurs du Nouveau-Brunswick au Canada s’inquiètent des effets des vagues de chaleur successives sur les populations d’oiseaux marins. La même préoccupation a été exprimée par d’autres biologistes marins en Europe.
Un professeur de biologie marine à l’Université du Nouveau-Brunswick rappelle que la première grande vague de chaleur dans sa zone de recherche, autour de l’île Machias Seal, a eu lieu en 2012 et qu’elle se poursuit sans interruption depuis cette époque. Une situation semblable est également observée dans le nord de l’Europe. Au cours des trois dernières années, les vagues de chaleur marines se sont multipliées, certaines atteignant des valeurs extrêmes.
Les biologistes du Nouveau-Brunswick participent à un programme de surveillance de six espèces différentes d’oiseaux marins sur l’île Machias Seal, située au sud-ouest de Grand Manan, entre le golfe du Maine et la baie de Fundy. Le programme est en cours depuis 1995, ce qui signifie qu’il a permis d’obtenir des données fiables montrant l’impact des vagues de chaleur marines sur les populations d’oiseaux.
Parmi les changements notables qui ont été observés, l’une des espèces, le macareux moine, se reproduit désormais environ deux semaines plus tard que dans les années 1990. Ces oiseaux arrivent donc sur l’île plus tard mais ils repartent toujours au même moment, à la mi-août. De plus, le succès de reproduction dans les années qui ont suivi les grandes vagues de chaleur marines a été faible. Par exemple, 2013 a été une mauvaise année, tout comme 2021, l’année la plus faible jamais enregistrée en matière de reproduction. Il convient de noter que malgré cela, la population de macareux reste stable pour le moment.
Les éclosions de macareux se font à un rythme presque normal, mais vers le milieu de la saison, ils commencent tous à mourir. Cela semble être dû au manque de nourriture, un phénomène qui a été observé dans l’Atlantique Nord, en particulier en Islande. Les macareux sont de plus en plus petits et utilisent leur gros bec pour réguler leur température corporelle.
À l’échelle mondiale, les oiseaux marins dont le régime alimentaire est peu flexible sont les plus menacés par la hausse de la température de la mer. Ils se nourrissent à la surface de l’océan ; si les poissons ou les organismes dont ils ont besoin ne sont pas à la surface à cause de la chaleur, ils vont essayer d’aller plus loin et se fatiguer jusqu’à épuisement. Parmi les oiseaux menacés, on note les pétrels cul-blanc, les guillemots communs, les puffins et les macareux moines.
Les guillemots de Troïl ont un régime alimentaire spécifique, ce qui les expose davantage au réchauffement de la températures de la mer. Si cette température continue d’augmenter, certaines espèces seront capables de s’adapter, tandis que d’autres périront. Les mouettes, par exemple, ont un régime alimentaire flexible et peuvent avoir une plus grande capacité d’adaptation, même si cela dépend du niveau qu’atteindra le réchauffement climatique.

Source : CBC, Iceland Review.

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Lors d’un récent voyage en Écosse en juin 2024, j’ai visité les colonies d’oiseaux marins le long de la côte nord, dans des sites comme Duncansby Head, Dunnet Head ou Strathy Point. J’ai également navigué vers les Hébrides intérieures. J’avais déjà visité ces lieux il y a 7 ans. Si les guillemots de Troïl s’accrochent encore en très grand nombre sur les falaises de Duncansy Head, les macareux étaient absents cette année.

Colonies de guillemots sur les falaises de Duncansby Head

Je n’ai remarqué aucune différence dans la population de fulmars.

Fulmar à Duncansby Head

En ce qui concerne les macareux, ils étaient en nombre raisonnable sur l’île de Sraffa et en très grand nombre sur Lunga dans les îles Treshnish.

Macareux sur l’île Lunga

Un biologiste local m’a dit qu’il n’avait jamais vu un si grand nombre de ces oiseaux. Cela signifie que la nourriture est abondante dans le coin. J’ai aussi vu de nombreux petits pingouins (Todda) à Lunga, et aussi quelques-uns à Duncansby.

Petit pingouin Torda à Lunga

En 2023 en Islande, j’ai remarqué que la population de macareux était plus faible que les années précédentes. En 2024, le ministère de l’Environnement et des groupes écologistes ont demandé de mettre la pédale douce sur la chasse aux macareux et la vente de leur viande dans les restaurants du pays car la population de ces oiseaux connaît « un terrible déclin ». Il y a encore quelques années, l’Islande hébergeait 20 % de la population mondiale de macareux rien que dans les îles Vestmann et 3 millions de couples nicheurs dans l’ensemble du pays. La situation a bien changé. Une étude publiée en 2023 indique que la population de macareux a chuté de 70 % depuis 1995 ! Bien plus que la chasse, le déclin est dû à la diminution de la nourriture dans la mer à cause du réchauffement climatique.

Macareux et son butin. Comme pour beaucoup d’autres espèces, les populations de macareux varient en fonction de la nourriture qui se compose essentiellement de capelan, de hareng, ou encore de lançon.

(Photos : C. Grandpey)

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While extreme heat might cause discomfort for those of us on land, New Brunswick researchers in Canada are getting concerned about the effect of heat waves on seabird populations as well. The same concer has been voiced by other marine biologists in Europe. In the last three years, there have been more and more marine heat waves, with some even reaching extreme levels.

New Brunswick biologists are involved in a long-term monitoring program of six different seabird species on Machias Seal Island which lies southwest of Grand Manan between the Gulf of Maine and the Bay of Fundy. The program has been ongoing since 1995, which means there isreliabledata that shows how marine heat waves are impacting the populations.

Among the noticeable changes that have been observed, one of the species, Atlantic puffins, are now breeding around two weeks later than they were in the 1990s. So they are coming to the island later but they are leaving at the same time in mid-August. Moreover, the reproductive success in the years following big marine heat waves has been low. For example, 2013 was a bad year, as was 2021, the lowest reproductive success year on record. It should be noticed that, despite this, the puffin population has remained stable for the time being.

The puffins are hatching at almost a normal rate, but about midway through the season, they all start to die, and it seems to be because there is no food for them to eat, a phenomenon that has been observed in the northern Atlantic, especially in Iceland. Puffins have been getting smaller and using their large bills to regulate their body temperature

Globally, seabirds with not very flexible diets are most affected by warming sea temperatures. They feed at the surface of the ocean, and if the fish or organisms that they need are not on the surface because of the heat, the birds may try to go further and tire themselves ou. These birds can include Leach’s storm petrels, common murres, shearwaters and Atlantic puffins.

Common murre, among some other seabirds, have a specific diet, which makes them more affected by the warming sea temperatures. If temperatures continue to rise, some species might be able to adapt while others may not. Seagulls, for example, have a flexible diet and may have more of an ability to adapt, although it will depend on the rate of global warming.

Source : CBC, Iceland Review.

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During a recent trip to Scotland in June 2024, I visited seabird colonies along the northern coast, in places like Duncansby Head, Dunnet Head, or Strathy Point. I also sailed to the Inner Hebrides. I had already visited these places 7 years ago. If the common murres (or guillemots) still flock the cliffs of Duncansy Head in large numbers, the puffins were absent this year. I noticed no difference in the petrel population.

As far as the puffins are concerned, they were in reasonable numbers on Sraffa ansd in very large numbers on Lunga in the Treshnish Iles. A local biologist told me they had never seen such a large number of these birds. This means that the food was abundant. I also saw numerous razorbills at Lunga, and alsa ea few at Duncansby.

In 2023 in Iceland, I noticed that the puffin population was lower than in previous years. In 2024, the Ministry of Environment and groups of environmentalits have asked to cut back on puffin hunting and the sale of puffin meat in the country’s restaurants because the population of these birds has benn « terrifically declining ». Iceland was said to have 20% of the global puffin population in the Westman Islands alone and 3 million nesting pairs in the country. However, a study published in 2023 indicated that the puffin population had dropped by 70% since 1995 ! Much more than hunting, the decline is due to the decrease of food in the sea because of global warming.

Les larmes des caribous // The tears of the caribou

Lorsque l’on voyage en voiture dans le nord de la Scandinavie, du Canada et de l’Alaska, on a de fortes chances de voir des caribous sur le bord de la route, et parfois même sur la chaussée. Ces animaux sont appelés ‘rennes’ par les Scandinaves et ‘caribous’ sur le continent américain.

Le problème, c’est que leur nombre a chuté drastiquement au cours des dernières décennies, probablement en grande partie à cause du réchauffement climatique.

En Alaska dans les années 1990, la harde de caribous de l’Arctique de l’Ouest comprenait quelque 500 000 têtes qui parcouraient un territoire grand comme les 4/5e de la France, offrant aux populations autochtones une source de nourriture régulière.

Entre 1990 et 2021, le nombre de caribous en Alaska a chuté de moitié et la réduction est beaucoup plus globale et affecte tout l’Arctique. Entre la fin des années 1990 et 2018, le nombre de caribous en Alaska, mais aussi au Canada, en Norvège et en Russie a chuté de 56%, passant de d’environ 5 millions à 2 millions d’individus. La baisse n’a cessé de se poursuivre après 2018.

Les causes de cette disparition massive des rennes et des caribous sont encore mal définies, même si on pense que la hausse des températures a joué un rôle déterminant. Par exemple, la neige que l’on observait autrefois pendant l’hiver arctique est souvent remplacée par des pluies verglaçantes qui piègent la nourriture des animaux sous une couche de glace impénétrable, entraînant famine et mort des caribous. De plus, avec la hausse des températures, les été s’allongent avec la multiplication des parasites et des incendies de végétation, de plus en plus nombreux dans la toundra.

On a accusé le loup de tuer trop de caribous, mais les chasseurs sont eux aussi responsables. En fait, c’est surtout l’exploitation minière qui, a côté du réchauffement climatique, pourrait expliquer la chute du nombre de caribous. Plusieurs études ont montré que le développement industriel perturbe le comportement de ces animaux. Ils perçoivent les routes et les oléoducs comme des obstacles qui entravent leurs voies migratoires et leurs modes d’alimentation. L’exploitation minière dans les Territoires du Nord Ouest des Etats Unis n’est pas près de s’arrêter car elle fournit des emplois à la population et des millions de dollars de revenus. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaces et le dégel du permafrost arctiques, de nouveaux gisements vont devenir exploitables comme vient de le démontrer l’accord signé par Joe Biden dans le nord de l’Alaska.

La situation actuelle risque fort de se solder par une perte d’identité du caribou dont le mode de vie se trouve bouleversé. Ce bouleversement d’un mode de vie affecte également les populations autochtones habituées à puiser dans la nature les ressources nécessaires à leur alimentation. Les denrées acheminées depuis l’extérieur par avion coûtent beaucoup plus cher.

Source : National Geographic.

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When you travel by car in northern Scandinavia, Canada and Alaska, you are likely to see caribou on the side of the road, and sometimes even on the roadway. These animals are called ‘reindeer’ by the Scandinavians and ‘caribou’ on the American continent.
The problem is that their numbers have dropped drastically in recent decades, probably largely due to global warming.

In Alaska in the 1990s, the Western Arctic caribou herd comprised some 500,000 heads that roamed an area four fifths of France, providing indigenous populations with a regular food source.
Between 1990 and 2021, the number of caribou in Alaska fell by half and the reduction is much more global, affecting the entire Arctic. Between the end of the 1990s and 2018, the number of caribou in Alaska, but also in Canada, Norway and Russia, fell by 56%, from around 5 million to 2 million individuals. The decline continued after 2018.
The causes of this massive disappearance of reindeer and caribou are still poorly understood, although it is believed that rising temperatures played a determining role. For example, the snow once seen during the Arctic winter is often replaced by freezing rain that traps animal food under an impenetrable layer of ice, leading to caribou starvation and death. In addition, with rising temperatures, summers are getting longer with the multiplication of parasites and wildfires which are more and more numerous in the tundra.
The wolf has been accused of killing too many caribou, but hunters are also responsible. In fact, it is mainly the mining industry which, alongside global warming, could explain the fall in caribou numbers; Several studies have shown that industrial development disrupts the behavior of these animals. They perceive roads and oil pipelines as obstacles that hinder their migratory routes and their feeding methods. Mining in the Northwest Territories of the United States is not about to stop as it provides jobs to the population and millions of dollars in revenue. With global warming, melting ice and thawing of Arctic permafrost, new deposits will become exploitable as has just been demonstrated by the agreement signed by Joe Biden in northern Alaska.
The current situation is likely to result in a loss of identity for the caribou whose way of life is disrupted. This disruption of a way of life also affects indigenous populations accustomed to drawing from nature the resources necessary for their food. The food transported from outside by air costs much more.
Source: National Geographic.

Caribous en Alaska (Photo: C. Grandpey)

La vérité sur l’ours polaire // The truth about polar bears

L’ours, qu’il soit brun, noir ou blanc, reste une créature presque mythique. Nous l’avons vu au cinéma, à la télévision ou au zoo, et le nounours en peluche a souvent bercé notre enfance.
S’agissant des ours polaires (Ursus maritimus), on a entendu tout et n’importe quoi ces dernières années à propos de leur nombre. Certaines voix disent qu’il augmente, tandis que d’autres affirment que l’espèce est au bord de l’extinction.
Cette confusion sur le nombre d’ours polaires est assez normale car certaines populations augmentent, tandis que d’autres diminuent. Il n’existe pas de population uniforme de ces plantigrades. Les chercheurs les ont répertoriés en 19 sous-populations.
On observe une diminution du nombre de populations à proximité de la baie d’Hudson au Canada, car la glace de mer fond rapidement, jusqu’à disparaître, et les ours de la région dépendent de la glace de mer pour leur survie. La population d’ours polaires dans cette zone a diminué de 24% en 30 ans avec 850 animaux aujourd’hui contre 1200 dans le passé. Les ours polaires près de Churchill (Manitoba) sont souvent affamés et doivent se diriger vers le nord pour chasser les phoques qui constituent l’essentiel de leur nourriture. Cependant, les sous-populations les plus septentrionales se maintiennent et certaines voient même leur nombre augmenter.
Un facteur clé de la survie de l’ours polaire est la présence de glace de mer. Les scientifiques ont observé une très forte corrélation entre la disparition de la glace de mer et la densité des ours polaires. Les chercheurs de Polar Bear International signalent une perte de glace moins spectaculaire dans les régions situées au nord de la baie d’Hudson où les populations d’ursidés restent stables ; certaines sont même en augmentation.
En raison du très vaste habitat de l’ours polaire, la précision des données concernant les populations peut varier considérablement. Dans les zones plus proches de la civilisation, comme la baie d’Hudson, les données sont facilement accessibles, mais pour la zone proche de la côte russe, qui est un territoire inhabité, il n’y a presque pas de données. Le comptage des ours polaires s’effectue de plusieurs manières. Des méthodes traditionnelles sont encore utilisées aujourd’hui, avec les relevés aériens et le marquage d’animaux. Une fois que les ours sont repérés par la voie aérienne, les chercheurs au sol immobilisent et marquent les ours individuellement et voient combien sont identifiés sur une certaine période de temps. Une nouvelle technique utilisée est le marquage génétique: grâce à des échantillons de poils ou à une biopsie cutanée obtenus lors de l’immobilisation de l’ours. Les chercheurs peuvent alors identifier génétiquement des ours individuellement. Cela permet d’obtenir des données plus précises.
Les ours polaires sont-ils appelés à disparaître complètement ? La plupart des scientifiques restent optimistes. Alors que la glace de mer fondra probablement dans sa totalité dans les régions les plus au sud, le WWF s’efforce de protéger une vaste zone connue sous le nom de Last Ice Area située entre le Canada et le Groenland et où la glace de mer devrait persister pendant l’été.
Avec environ 22 000 à 31 000 ours polaires encore en vie dans le monde, la survie de ces animaux est un enjeu majeur. Contrairement à ce que prétendent beaucoup de gens, les ours polaires ne vont pas disparaître au cours des prochaines années. Au vu des estimations actuelles il y aura un déclin d’un tiers de leur population d’ici 2050. La survie des ours polaires dépendra des décisions prises pour ralentir le réchauffement climatique d’ici la fin de ce siècle. Une chose est sure : Sans glace de mer, il n’y aura plus d’ours polaires.
Source: Global News.

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The bear, whether brown, black or white, remains an almost mythical creature, with many of us having seen them on a screen or at the zoo, and having cuddled teddy bears as babies.

As far as polar bears (Ursus maritimus) are concerned, there has been confusion in recent years over whether polar bear numbers are increasing, or they are on the brink of extinction.

The confusion over polar bear numbers is justified, as some populations are increasing, while others are declining. There is not a uniform population of these plantigrades. They cannot be viewed as one whole, as researchers have categorized them into 19 subpopulations.

There is a decline in numbers in populations located near Hudson Bay as sea ice completely melts in the summer, and these bears are dependent on sea ice for survival. The polar bear population in this area has declined by 24% in 30 years with 850 animals today versus 1200 in the past. Polar bears near Churchill, Manitoba, are often going hungry or travelling north for a longer seal-hunting season. However, subpopulations farther north are holding steady, with some even reporting an increase in numbers.

One key factor in polar bear survival is the presence of sea ice. Scientists have observed a very strong correlation between sea ice loss and changes in polar bears’ abundance. Researchers at Polar Bear International are reporting less dramatic ice loss at regions north of Hudson Bay, and this is contributing to these populations remaining stable, with some even increasing.

Due to the large area that the polar bear region covers, data accuracy can vary immensely. In areas closer to civilisation, like Hudson Bay, the data is easily accessible, but for the area near coastal Russia, which is uninhabitable territory for humans, there is almost no data. Polar bear counts are conducted in several ways. Several traditional methods still employed today are aerial surveys and mark-and-recapture, where researchers on the ground tag individual bears and see how many are recaptured over a period of time. A newer method that is used is genetic mark-and-capture: Through hair samples or skin biopsy you can genetically identify individual bears. This allows for more accurate data.

As for whether or not polar bears will go completely extinct, most scientists remain optimistic. While sea ice may completely melt in southern regions, WWF is working on an initiative to protect an area known as the Last Ice Area. This is a large northern area between Canada and Greenland where summer sea ice is expected to persist.

With an estimated 22,000 to 31,000 polar bears left around the world, the survival of these animals is critical. Polar bears are not going to be extinct in the next few years, as many people say. According to the current estimate, by 2050 there will be a one-third decline in the population. What needs to be remembered is the decisions that we make right now are very important, as we are making decisions about the climate for the rest of the century. With no polar ice, there will not be polar bears.

Source: Global News.

Ours polaire dans le Manitoba (Photo: C. Grandpey)

De plus en plus d’ours à Anchorage (Alaska)? // More and more bears around Anchorage (Alaska) ?

Tout le bruit fait au sujet des quelques malheureux ours qui ont été réintroduits dans les Pyrénées me fait bien rire quand je vois la situation en Alaska et plus particulièrement dans la région d’Anchorage. L’approche du problème de l’ours est très différente dans ces deux régions du monde!
Jusqu’à présent cette année (début novembre 2017), 34 ours ont été abattus dans le district d’Anchorage, une vaste zone qui s’étend d’Eklutna à Portage et comprend des milliers d’hectares de nature sauvage. La moitié des ours a été tuée par des personnes qui désiraient protéger leurs vies ou leurs biens. L’autre moitié a été tuée par la police, des rangers du Fish and Game Department, ou des biologistes. Le nombre d’ours tués cette année est l’un des plus élevés jamais enregistrés dans le district d’Anchorage. C’est presque quatre fois plus que l’année dernière. (voir le tableau ci-dessous)
Les causes de ce nombre élevé d’ours abattus sont difficiles à déterminer, et il y en a probablement plusieurs. L’une d’entre elles fait suite à l’agression mortelle, par un ours, d’un adolescent de 16 ans à Bird Ridge. Suite à ce drame, certaines personnes sont devenues moins tolérantes envers les ours.

Il est une autre cause pour laquelle les habitants portent une responsabilité: les déchets. En mai 2017, un policier d’Anchorage a tué un ours noir qui fouillait dans des poubelles et a ensuite chargé deux femmes âgées dans la partie est de la ville. En octobre, la police de l’aéroport international Ted Stevens d’Anchorage a abattu un ours qui était entré dans le bureau de poste de l’aéroport et refusait de partir. L’estomac de l’ours était rempli d’emballages de bonbons. Une fois qu’un ours sait où trouver des déchets, il revient dans l’espoir d’en trouver d’autres. En 2015, il a fallu débourser près de 10 000 dollars pour transférer une ourse noire et ses oursons depuis le district d’Anchorage vers le Kenai National Wildlife Refuge, au sud de l’Etat. Ces mêmes ours ont été repérés plus tard dans la ville de Hope où ils ont continué à faire les poubelles et ont tué des poulets. Les rangers ont finalement abattu quatre des cinq ours déplacés après que l’un d’entre eux soit entré dans un véhicule.
En 2017, plusieurs ours se  sont montrés agressifs et ont tué des personnes. Au cours de l’été 2017, des biologistes de la faune sauvage ont abattu quatre ours noirs dans le secteur de Bird Ridge, après qu’un coureur à pied d’Anchorage ait été mortellement blessé lors d’une course de montagne le 18 juin. C’était le premier accident mortel de ce type dans la région d’Anchorage en plus de 20 ans. Le lendemain, et à des centaines de kilomètres de là, dans l’intérieur de l’Alaska, un homme de 27 ans a été tué par un ours noir alors qu’il travaillait dans une mine. La nouvelle de ces attaques a pu affoler les Alaskiens et les inciter à tirer sur les ours.
Une autre cause est peut-être tout simplement le plus grand nombre d’ours. À l’Alaska Native Heritage Centre, dans le nord-est d’Anchorage, le personnel a installé une nouvelle clôture plus performante pour mieux se protéger des ours après un été où ils ont pullulé. Il n’existe pas de recensement scientifique des ours dans le district d’Anchorage ; il est donc difficile de dire avec certitude si davantage d’ours ont fréquenté cette région en 2017. Il se peut qu’un plus grand nombre d’ours soit entré dans les zones habitées cette année parce qu’ils savaient qu’ils pourraient y trouver des déchets en guise de nourriture. Le phénomène peut aussi être lié aux remontées de saumons.
La hausse du nombre d’ours est peut-être à mettre aussi en relation avec le changement climatique et les nouveaux comportements d’hibernation. A cause du réchauffement climatique, les ours hibernent plus tard durant l’automne et sortent de l’hibernation plus tôt au printemps, moment où ils cherchent de la nourriture. S’ils peuvent facilement trouver des déchets à proximité des maisons, ils restent dans les zones habitées.
Lorsqu’un ours est tué par habitant dans une situation de légitime défense (le seul cas autorisé par la loi) ou par un agent du Fish and Game Department, la carcasse peut prendre plusieurs directions. Si la viande est encore fraîche, le Fish and Game Department contacte une liste d’Alaskiens intéressés à la récupérer. La peau est prélevée et salée puis stockée jusqu’au jour où elle est présentée au public lors d’une vente aux enchères annuelle dans le centre-ville d’Anchorage. Le Fish and Game Department garde les crânes des ours à des fins pédagogiques. Si la viande n’est pas fraîche, la carcasse de l’ours est envoyée à la décharge ou, comme cela s’est produit récemment, à l’Université de l’Alaska où elle est utilisée dans les cours de médecine légale à la place des cadavres humains. En effet, les os d’une patte d’ours ressemblent beaucoup à ceux d’une main humaine.
Source: Adapté d’un article dans Alaska Dispatch News.

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All the noise made about the very few bears that were reintroduced in the Pyrenees makes me laugh when I see the situation in Alaska and more particularly in the Anchorage area. The approach to the bear problem is very different in both regions!

So far (early November 2017), 34 bears have been shot to death in the Municipality of Anchorage, a vast area that spans from Eklutna to Portage and includes many thousands of hectares of wilderness. Half of the bears were killed by people who said they were defending their lives or their property. The other half were killed by police, park rangers or wildlife biologists. This year’s tally of bear kills is among the highest ever recorded in the Municipality of Anchorage. It is nearly four times more than last year’s total. (see chart below)

The causes of the rise in bear kills are difficult to determine, and their may be several of them. One of them is that after the fatal mauling of a 16-year-old on Bird Ridge, some people just became less tolerant of bears.

There is another cause for which residents hold a responsibility: trash. In May 2017, an Anchorage police officer killed a black bear that dug through trash and charged two elderly women in East Anchorage. In October, police from Ted Stevens Anchorage International Airport shot a bear that walked into the airport post office and wouldn’t leave. The bear’s stomach was filled with candy wrappers. Once a bear knows where to find trash, it will often return. In 2015, it cost nearly $10,000 to relocate a black bear sow with cubs from the Municipality of Anchorage to the Kenai National Wildlife Refuge. The bears were later spotted in the town of Hope, where they continued to dig into trash and killed a few chickens. Officials eventually shot four of the five relocated bears after one reportedly got into a vehicle.

In 2017, several bears got aggressive and killed persons. Wildlife biologists shot and killed four black bears in the Bird Ridge area this summer after an Anchorage runner was fatally mauled during a mountain race on June 18th. It was the first fatal mauling in the Anchorage area in more than 20 years. A day later and hundreds of kilometres away, in Interior Alaska, a 27-year-old man was killed by a black bear while doing contract work at a mine. The news of the attacks may have put some Alaskans on edge, leading to more bear shootings.

Very simply, another cause may be that there are just more bears around. At the Alaska Native Heritage Center, in northeast Anchorage, the staff is upgrading its fence to better keep bears out after a summer filled with wildlife. However, there is no scientific census of bears in the Municipality of Anchorage, so it is difficult to say for sure whether more bears wandered through the area this year or not. Perhaps, more bears entered populated areas this year because they knew they could find trash to eat. Or maybe it had something to do with the salmon runs.

The rising number of bears may have something to do with climate change and new hibernation behaviours. With global warming, bears hibernate later during the fall and come out of hibernation earlier in spring, a moment when they look for food. If they can easily find trash around the houses, they are sure to stay in populated areas.

When a bear is killed by a resident in defence of life or property or by an agency like Fish and Game, the carcass can go to one of several places. If the meat is still fresh, Fish and Game staff starts calling a list of Alaskans interested in salvaging it. The hide is fleshed and salted and then stored until it goes in front of a crowd at the annual auction sale in downtown Anchorage. Fish and Game keeps bears’ skulls for educational purposes. If the meat is not fresh, the bear carcass either goes to the dump or, recently, to the University of Alaska where they are used in forensics classes as substitutes for human corpses. Indeed, bones in a bear paw look a lot like those in a human hand.

Source : Adapted fom an article in Alaska Dispatch News.

Source: Department of Fish and Game

Les ours noirs sont les plus enclins à visiter les poubelles et attaquer les personnes (Photos: C. Grandpey)