Mayotte et les aléas climatiques

Mayotte, département d’outre-mer français, a été dévasté par le cyclone Chido qui a anéanti l’archipel le samedi 14 décembre 2024. Aujourd’hui, il est intéressant de s’attarder sur les données fournies par le gouvernement.

On apprend que Mayotte présente une superficie totale de 375 km². Le territoire est composé de deux îles principales, Grande Terre (365 km²) et Petite Terre (10 km²), et d’une vingtaine d’îlots, séparés de la haute mer par un récif corallien de 160 km de long, isolant un lagon de 1 100 km².

Mayotte, la plus « ancienne » des îles qui composent l’archipel des Comores, est d’origine volcanique. 63 % de la surface de Grande Terre se caractérisent par des pentes supérieures à 15 %. Les rares espaces plats, propices à l’installation des hommes, sont contenus dans la mince bande littorale de l’île.

Source: Wikipedia

Le document gouvernemental explique aussi que Mayotte est particulièrement exposée aux phénomènes naturels propres aux îles volcaniques en régions tropicales. On se souvient de l’éruption du volcan sous-marin Fani Maoré, accompagnée d’une forte sismicité, qui a généré une vague d’inquiétude sur la Grande Île en mai 2018. Depuis le début des années 2000, l’État français,avec l’aide du BRGM, a identifié d’autres aléas naturels comme les glissements de terrains, les inondations et les effets directs d’un cyclone. En terme de surface, environ 90 % de l’île est concernée par un aléa, dont près de 50 % de niveau fort.

Les influences tropicales et maritimes du climat exposent l’île de Mayotte à des risques cycloniques non négligeables lors de l’été austral, de novembre à avril. Au cours de cette période, une vaste zone dépressionnaire s’étend du centre de l’Afrique à Madagascar et se déplace lentement vers le Nord ou vers le Sud entre les deux tropiques.

Des perturbations tropicales évoluant parfois en cyclones peuvent se former et toucher Mayotte. Les années 1984 et 1985 donnent avec le cyclone KAMISY et la dépression tropicale FELIKSA, deux exemples de perturbations ayant affecté directement l’île. La première s’est caractérisée par la violence des vents observés au sol (148 km/h) et la seconde a été marquée par la forte intensité des pluies (plus de 200 mm en 24 h). Au total, entre 1976 et 2002, Mayotte a été touchée par quatre cyclones et une dizaine de dépressions tropicales.

Le communiqué du gouvernement français précise que l’ensemble de l’île est concerné par ce risque majeur. Il ajoute que l’évolution actuelle du climat à l’échelle planétaire laisse présager une augmentation de ces phénomènes extrêmes sous les climats tropicaux. L’incidence des phénomènes météorologiques exceptionnels (cyclones, tempêtes tropicales) peut être très forte,notamment sur les zones littorales, avec une action destructive de la houle et du vent, ainsi qu’une surcote marine. Selon le dossier des risques majeurs (Préfecture, 2004), dans les conditions extrêmes de cyclones tels que ceux de La Réunion, une surcote maximale de 3,60 mètres a été modélisée près du littoral, à laquelle se superpose une houle de 0,9 m. Au final, cela augmente la hauteur de la marée de 4,50 mètres. A noter que la dépression tropicale Feliksa (13-18 février 1985) qui sert d’événement de référence à Mayotte reste bien en deçà de ces estimations de surcote.

Au vu de ce document gouvernemental et des dégâts majeurs causés par le cyclone Chido, la reconstruction est bien sûr la priorité du moment à Mayotte. Une fois la vie rendue à nouveau possible, il faudra absolument que l’archipel soit doté de moyens permettant d’affronter de nouveaux cyclones qui seront probablement de plus en plus puissants avec l’accélération du réchauffement climatique. Cela s’appelle la prévention et elle semble avoir été négligée jusqu’à présent par la métropole. Le gouvernement français a identifié les aléas climatiques mais n’a pas donné à Mayotte les moyens d’y faire face. Je ne cesse de le répéter : comme la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane, Mayotte est un département français au même titre que la Gironde ou les Bouches-du-Rhône. Ce n’est pas parce que l’archipel est loin de la métropole qu’il ne doit pas bénéficier de la même sécurité face aux aléas naturels.

Voici une vidéo donnant un aperçu des dégâts causés par le cyclone Chido. Mayotte est dévastée. Le bilan humain risque d’être très lourd. Ce ne sont que scènes de désolation. Il faudra beaucoup de temps pour que l’archipel panse ses blessures.

Surveillance volcanique à Mayotte

Avant toute chose, il est bon de rappeler que Mayotte est un département français, au même titre que la Gironde ou la Haute Vienne. Il doit donc être traité de la même façon par le gouvernement français.

Pour surveiller l’activité du volcan sous-marin Fani Maoré, entré en éruption entre 2018 et 2020, une plateforme de surveillance vient d’être installée sur le lac Dziani à Petite-Terre. Son but est d’étudier les gaz d’origine volcanique qui ont fortement augmenté depuis l’éruption du Fani Maore, à une cinquantaine de kilomètres au large de Mayotte et à 3.500 mètres sous le niveau de la mer, A noter que la quantité de gaz émis reste toutefois stable depuis 2021.

Une caméra a été installée sur la plateforme par une équipe du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima) créé en 2019 suite à la découverte du Fani Maore. La plateforme a été pensée et conçue par l’OVPF à La Réunion spécialement pour le lac Dziani où on peut voir des zones de bullages dues à des remontées de gaz volcanique, principalement du CO2. Le gaz s’échappe en continu des zones de stockage de magma présentes à plusieurs kilomètres ou dizaines de kilomètres de profondeur.

Outre la caméra, la plateforme se compose de capteurs immergés pour suivre les paramètres physico-chimiques de l’eau et des gaz, ainsi que d’une station météorologique et d’un GPS RTK pour suivre le niveau de l’eau. Ces équipements permettront d’analyser en temps réel l’activité du lac. Ils sont en permanence connectés à l’OVPF. Le réseau, financé par l’État, est chapeauté par l’IPGP.

En plus des données sur les bullages, les instruments permettront d’en savoir plus sur le lac Dziani au sens large. Le bon fonctionnement de la plateforme reste un défi, car l’intervention des équipes qui ne sont pas sur zone reste difficile. De plus, les conditions météorologiques peuvent impacter le matériel, tout comme la salinité de l’eau du lac qui est 1,5 à deux fois plus salée que l’eau de mer.

Les premiers résultats fournis par la plateforme seront publiés dans un an au minimum dans les bulletins mensuels du Revosima.

En parallèle du lac Dziani, la mission scientifique a installé trois stations sismiques supplémentaires sur les îlots d’Handréma, Mogné Amiri et M’bouini. Les informations ainsi obtenues sont numérisées et transmises à l’OVPF à La Réunion.

Vue du lac Dziani (Crédit photo : Wikipedia)

À côté du lac Dziani, au début du mois de novembre 2024, des stations de surveillance ont par ailleurs été installées sur Mayotte par le REVOSIMA pour un meilleur suivi à long-terme de l’activité sismo-volcanique du Fani Maoré. Le Réseau a déployé des stations de mesure des paramètres géophysiques et chimiques à Mayotte et sur l’île Grande Glorieuse. Les données de ces stations sont transmises chaque jour, 24h/24, et sont analysées par les scientifiques du Réseau. À chaque alerte, le Revosima informera la Préfecture de Mayotte dans les plus brefs délais.

Pour traquer le moindre frémissement du Fani Maoré, les scientifiques utilisent 8 sismomètres et 2 accéléromètres. Les déplacements du sol sont surveillés par 10 stations GPS. Les émanations de gaz sont enregistrées par un point de mesure du dégazage diffus de CO2 par le sol. En plus de ces instruments, trois stations magnéto-telluriques permettent de fournir une image mensuelle de certaines caractéristiques des profondeurs du sous-sol notamment en relation aux zones profondes de stockage des magmas localisées jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres.

Malgré tous ces instruments, une scientifique reconnaît qu’« on ne peut pas prédire une éruption, c’est impossible. Le volcan fait ce qu’il veut quand il veut. » En revanche, « il est possible de détecter plusieurs signes annonciateurs. »

Source : Mayotte la 1ère.

Image du Fani Maoré

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Le Met Office a donné quelques informations supplémentaires sur l’éruption sur la péninsule de Reykjanes (Islande). Avec une fissure de 4 km de long au départ, elle est susceptible de devenir la plus importante éruption dans la région depuis l’automne 2023.
L’éruption se poursuit dans une zone au nord-est de Stóra-Skógfell, dans la partie nord de la fissure qui s’est ouverte dans la soirée du 22 août. Comme le montrent les vidéos tournées à l’aide d’un drone, la lave se dirige désormais principalement vers le nord-ouest en formant deux coulées principales et sa progression a considérablement ralenti.
Le débit éruptif actuel est estimé à plusieurs dizaines de mètres cubes par seconde. Au cours de la première phase de l’éruption, il était estimé à 1 500 à 2 000 mètres cubes par seconde. Aujourd’hui, l’activité n’est donc qu’une fraction de ce qu’elle était au début.
Lorsque le magma a migré du réservoir sous Svartsengi vers la chaîne de cratères de Sundhnúkur le 22 août, le sol s’est affaissé d’environ 40 centimètres. C’est presque deux fois plus que l’affaissement observé le 29 mai lors de la dernière éruption. Cela confirme qu’il s’agit bien de l’événement éruptif le plus important. L’affaissement continue mais à un rythme qui décroît de jour en jour. Les modélisations montrent que 17 à 27 millions de mètres cubes de magma ont migré depuis le réservoir de magma sous Svartsengi depuis le début de l’éruption.
La pollution due à l’éruption et aux incendies de végétation devrait se propager dans toute la péninsule de Reykjanes. Comme je l’ai expliqué précédemment, les nuages ​​​​ont atteint la France où une légère odeur de soufre a parfois été perçue, sans aucun risque sanitaire.

Capture d’image d’une vidéo par drone le 28 août 2024 (Source : https://www.youtube.com/watch?v=sGjXtrBcLQc)

°°°°°°°°°°

Toujours en Islande, dès que la sismicité augmente dans la région du Vatanjökull, les autorités islandaises craignent une nouvelle éruption du volcan Bárðarbunga. Une vingtaine de secousses ont été enregistrées dans le secteur au cours des dernières 24 heures. En soi, cet événement n’a rien d’inquiétant car des essaims similaires se produisent de temps à autre. Les séismes étaient assez faibles. Le plus important avait une magnitude M 1,2. Les épicentres se trouvent un peu à l’est du Bárðarbunga, mais pas complètement dans le cratère, à des profondeurs intermédiaires, entre 1 et 16 km. Les scientifiques locaux ne voient aucun signe d’activité volcanique. Dix ans se sont écoulés depuis le début de l’éruption dans l’Holuhraun le 29 août 2014. Avant cet événement, il y avait eu un gros séisme sur le Bárðarbunga.

Source : Iceland Monitor.

++++++++++

Les caméras de surveillance du Stromboli (Sicile) ont détecté le 25 août 2024 en début d’après-midi une explosion plus puissante que d’habitude, avec des retombées de matériaux sur la partie supérieure de la Sciara del Fuoco. L’événement s’est traduit par une hausse ponctuelle (environ 2 minutes) du tremor éruptif.

Ce matin (30 août 2024), l’INGV signale la présence d’une nouvelle coulée de lave sur la Sciara del Fuoco. Son front se trouve entre 500 et 400 m au-dessus du niveau de la mer. Elle est alimentée par une intense activité de spattering dans la zone cratèrique nord.

Source : INGV.

++++++++++

Quand les médias français parlent de Mayotte, département français au même titre que la Gironde ou la Haute Vienne, c’est surtout pour faire part des problèmes sociaux qui règnent dans l’île. On ne parle plus du volcan qui est apparu à une cinquantaine de kilomètres au large la côte orientale en 2018. Baptisé Fani Maoré, à 3 500 mètres de profondeur, il a vomi à l’époque jusqu’à 400 mètres cubes de lave par seconde. En quelques mois, l’éruption a édifié un cône de 800 mètres de hauteur et de 2 kilomètres de diamètre. L’événement a duré trois années pendant lesquelles le Fani Maoré a expulsé pas moins de 6 kilomètres cubes de lave. Suite à cette éruption, l’île de Mayotte s’est déplacée de 24 centimètres vers l’est et s’est enfoncée de 19 centimètres. Aline Peltier, la directrice de l’OVPF à la Réunion a indiqué que « c’est la plus grosse éruption effusive qu’on connaisse après l’éruption du Laki, en Islande, en 1783. »

Suite à cette éruption, et afin de mieux surveiller le volcanisme dans la région, le Réseau de surveillance sismologique et volcanique de Mayotte (Révosima) a été mis en place. Il est opéré par l’IPGP et le BRGM.

Le réseau a enregistré le mardi 27 août 2024 à 15h51 (GMT) un séisme de magnitude M 4,9 à 40 km à l’est de Dzaoudzi et à 48 km de profondeur. Cela faisait plus d’un an qu’une secousse d’une telle ampleur n’avait pas été ressentie dans le département. Cependant le BRGM indique que la terre n’a jamais vraiment cessé de trembler depuis 2018, début des épisodes sismiques liés à la naissance du volcan sous-marin et qui avaient déclenché une vague d’angoisse à Mayotte.

Il n’y a pas eu de vigilance tsunami, ni de dégâts signalés suite à ce séisme.

Source : Mayotte la 1ère.

++++++++++

Au Kamchatka, l’extrusion de lave se poursuit dans la nouvelle bouche qui s’est formée sur le Sheveluch lors de l’activité explosive des 17 et 18 août 2024. Une faible anomalie thermique au sommet du volcan est identifiée sur les images satellites. La couleur de l’alerte aérienne reste à Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Une activité explosive modérée se poursuit sur l’Ebeko. Les explosions génèrent des panaches de cendres qui s’élèvent jusqu’à 2,5 km d’altitude. La couleur de l’alerte aérienne reste à Orange.

Elle reste également à Orange sur le Karymsky où une anomalie thermique sur le volcan est identifiée sur les images satellites.
Source : KVERT.

L’USGS indique qu’un nouveau puissant séisme d’une magnitude de M6,0 a été enregistré au large de la côte est de la péninsule du Kamchatka à 04h24 (UTC) le 30 août 2024, à une profondeur de 27 km.

++++++++++

Une petite activité éruptive a été observée à White Island (Nouvelle-Zélande) au cours des derniers jours, avec de fortes émissions de SO2 et de faibles émissions de cendres. La température au niveau de la bouche qui s’est ouverte début août est d’environ 590 °C. Des panaches de vapeur et de cendres s’élèvent toujours de l’île jusqu’à 2 km d’altitude. Selon un article de presse, au moins 10 vols à destination et en provenance des aéroports de Tauranga et de Rotorua ont été annulés et trois ont été retardés par mesure de précaution dans la matinée du 22 août 2024. Le niveau d’alerte volcanique reste à 3 (sur une échelle de 0 à 5) et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Source : GeoNet.

++++++++++

Le PHIVOLCS a émis des bulletins spéciaux pour le Kanlaon (Philippines) en raison de niveaux élevés de SO2. Les émissions au sommet ont atteint en moyenne 6 720 tonnes/jour (t/j), 6 367 t/j et 7 172 t/j les 21, 24 et 25 août 2024. Des odeurs de soufre ont été signalées dans plusieurs localités autour du volcan. De volumineux panaches de vapeur ont été observés le 24 août, jusqu’à 700 m au-dessus du cratère. La quantité de SO2 du 25 août est la deuxième plus importante jamais enregistrée sur le volcan. Les émissions de SO2 ont diminué par la suite et ont été évaluées à 3 447 t/j le 26 août.
Source : PHIVOLCS.

++++++++++

L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ». .
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

Flux RSS

Petit rappel : on me demande parfois comment il est possible de recevoir et lire mes articles au moment de leur parution. Pour cela, rendez-vous en haut de la colonne de droite de mon blog où figure le flux RSS qui permet de recevoir automatiquement des mises à jour du blog.

Vous pouvez également cliquer sur « Suivre Claude Grandpey : Volcans et Glaciers ».

——————————————-

Here is some news about volcanic activity in the world:

The Met office has given more details about the eruption on the Reykjanes Peninsula (Iceland). Started with a 4-km-long fissure, it is likely to become the largest in the area since the autumn of 2023.

The eruption continues in the area northeast of Stóra-Skógfell. Activity is now limited to an area in the northern part of the fissure that opened in the evening of 22 August. As shown in the videos shot from a drone, the lava now flows mostly to the northwest in two main streams and its progress has slowed down considerably.

The current extrusion rate is estimated at several tens of cubic meters per second. During the first phase of the eruption, it was estimated to be 1.500-2.000 cubic meters per second. Therefore, the activity today is only a fraction of what it was.

When magma propagated from the Svartsengi reservoir to the Sundhnúkur crater row on August 22nd, land subsided by about 40 centimeters. That is almost twice as much as the subsidence measured on May 29th in the last eruption, which fits well with the fact that this is the largest event. The subsidence continues but at decreasing rate day by day. Model calculations suggest that 17-27 million cubic meters of magma have propagated from the magma reservoir beneath Svartsengi since the eruption began.

Pollution from the eruption and wildfires is likely to spread throughout the Reykjanes peninsula. As I put it before, the clouds travvelled down to France where s faint odour of sulphur could occasionally be perceived, with no sanitary hazards.

°°°°°°°°°°

Still in Iceland, as soon as seismicity increases in the Vatanjökull area, Icelandic authoritied fear a new eruption of Bárðarbunga volcano. A total of twenty earthquakes have hit the area in the past 24 hours. In itself, this event is nothing to worry about beacause similar swarms occur from time to time.

The earthquakes have been quite small.The largest had a magnitude M 1.2. They were located a little to the east of Bárðarbunga, but not completely in the Bárðarbunga crater, at intermediate depths, between 1 and 16 km.

Local scientists see no sign of incoming volcanic activity. Today, ten years have passed since the volcanic eruption began in Holuhraun on August 29th, 2014. Before the eruption, there was a big earthquake in Bárðarbunga.

Source : Iceland Monitor.

++++++++++

The surveillance cameras of Stromboli (Sicily) detected on August 25th, 2024 in the early afternoon, a more powerful explosion than usual, with fallout of materials on the upper part of the Sciara del Fuoco. The event resulted in a punctual increase (about 2 minutes) of the eruptive tremor.

This morning (August 30th, 2024), INGV reports the presence of a new lava flow on the Sciara del Fuoco. Its front is between 500 and 400 m above sea level. It is fed by an intense spattering activity in the northern crater area.
Source: INGV.

++++++++++

When the French media talk about Mayotte, a French department like Gironde or Haute Vienne, it is mainly to report on the social problems that reign on the island. Journalists no longer talk about the volcano that appeared about fifty kilometers off the eastern coast in 2018. Named Fani Maoré, at a depth of 3,500 meters, it spewed up to 400 cubic meters of lava per second at the time. In a few months, the eruption built a cone 800 meters high and 2 kilometers in diameter. The event lasted three years during which Fani Maoré expelled 6 cubic kilometers of lava. Following this eruption, the island of Mayotte moved 24 centimeters to the east and sank 19 centimeters. Aline Peltier, the director of OVPF on Réunion Island, indicated that « this is the largest effusive eruption known since the eruption of Laki, in Iceland, in 1783. »
Following this eruption, and in order to better monitor volcanism in the region, the Mayotte Seismological and Volcanic Monitoring Network (Révosima) was set up. It is operated by IPGP and BRGM.
On Tuesday, August 27th, 2024 at 3:51 p.m. (GMT), the network recorded an earthquake of magnitude M 4.9 40 km east of Dzaoudzi and 48 km deep. A tremor of this magnitude had not been felt in the department for at least a year. However, the BRGM indicates that the earth has never really stopped vibrating since 2018, the start of the seismic episodes linked to the birth of the underwater volcano and which had triggered a wave of anxiety in Mayotte.
There was no tsunami watch, nor was any damage reported following this earthquake.
Source: Mayotte la 1ère.

++++++++++

In Kamchatka, lava extrusion continues at the new vent that formed at Sheveluch during the 17-18 August 2024 explosive events. A weak thermal anomaly over the summit of the volcano is identified in satellite images. The Aviation Color Code remains at Orange (level 2 on a four-color scale).

Moderate explosive activity continues at Ebeko. Explosions generate ash plumes that rise as high as 2.5 km a.s.l. The Aviation Color Code remains at Orange.

It also remains at Orange at Karymsky where a thermal anomaly over the volcano is identified in satellite images.

Source : KVERT.

USGS indicates that a strong earthquake with a magnitude M6.0 was registered off the east coast of the Kamchatka Peninsula at 04:24 (UTC) on August 30th, 2024, at a depth of 27 km.

++++++++++

Minor eruptive activity has been observed at White Island (New Zealand) during the past few days, with elevated SO2 emissions and minor ash emissions. The temperature at the new vent that opened in early August is about 590°C. Steam and ash plumes are still rising as high as 2 km a.s.l. According to a news report at least 10 flights in and out of both Tauranga and Rotorua Airports were cancelled and three were delayed as a precaution during the morning on 22 August 2024. The Volcanic Alert Level remains at 3 (on a scale of 0-5) and the Aviation Color Code is kept at Orange (level 2 on a four-color scale).

Source : GeoNet.

++++++++++

PHIVOLCS has issued special notices for Kanlaon (Philippines) due to continuing high levels SO2 emissions. Summit emissions averaged 6,720 tonnes/day (t/d), 6,367 t/d, and 7,172 t/d on 21, 24, and 25 August 2024, respectively. Sulfur odors were reported in several municipalities bear the volcano. Voluminous steam-rich plumes were observed on 24 August rising as high as 700 m above the crater. The 25 August measurement was the second highest emission average ever recorded at the volcano. SO2 emissions decreased to 3,447 t/d on 26 August.

Source : PHIVOLCS.

++++++++++

Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

RSS feed

Quick reminder: I am sometimes asked how it is possible to receive and read my posts when they are published. Just go to the top of the right column of my blog where you can see the RSS feed. It will allow you to automatically receive updates from the blog.
You can also click on “Suivre Claude Grandpey: Volcans et Glaciers”.

Nouvelles découvertes sur les volcans des Comores // New discoveries on Comoros volcanoes

Un jour de 2018, un visiteur de mon blog m’a contacté pour me demander ce qui se passait à Mayotte. Sa fille, médecin à l’hôpital, était inquiète car l’île était régulièrement secouée par des séismes qui provoquaient des crises d’angoisse chez les patients venus la consulter. En fait, l’île de Mayotte connaissait une crise sismique inédite qui a fait se poser beaucoup de questions au monde scientifique. Personne ne connaissait vraiment la cause des secousses. Ce n’est que plusieurs mois plus tard que le navire de recherche Marion Dufresne arriva enfin sur zone. Les scientifiques à bord se rendirent compte que la source de la sismicité se trouvait au fond de l’océan, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Mayotte. Un énorme volcan sous-marin venait d’apparaître sur le plancher océanique, avec d’abondantes émissions de lave. La vidange de la chambre magmatique provoquant un affaissement de la caldeira, l’île de Mayotte basculait vers l’Est, accentuant l’angoisse au sein de la population.

En 2018, au moment de ces événements, on pensait que l’archipel des Comores, dont fait partie Mayotte, était d’origine volcanique, potentiellement liée à un point chaud. Or, cette hypothèse a été démentie par les récentes études sur la région. Elles ont permis d’acquérir de nouvelles données permettant de mieux caractériser la nature de la croûte océanique dans cette zone. Les mesures recueillies ont permis d’établir que le volcanisme des Comores n’est certainement pas lié à une activité de point chaud. Elles mettent en lumière la complexité de la croûte terrestre dans la zone, et notamment la présence d’une très ancienne croûte océanique, d’environ 170 millions d’années.

Les dernières données révèlent la présence d’un immense corridor volcanique s’étendant tout le long de l’archipel des Comores, jusqu’à Madagascar. Plus de 2 200 volcans sous-marins ont été identifiés sur une zone de 200 kilomètres de large et 600 kilomètres de long. Ces volcans semblent s’aligner au niveau de la jonction entre les plaques tectoniques Somalie et Lwandle. En plus du nouveau volcan, siège de la dernière éruption, les scientifiques pensent qu’il y a eu plusieurs épisodes volcaniques récents le long de ce corridor. En conséquence, l’archipel des Comores serait un haut lieu d’activité volcanique, ce qui n’avait pas été imaginé jusqu’à présent.

Comme à l’accoutumée, ces observations sont post-éruptives. Personne n’avait anticipé le réveil du volcan sous-marin à l’est de Mayotte. Les dernières découvertes permettront-elles de prévoir la prochaine éruption de ce volcan ? A voir !

Source : Futura Sciences.

——————————————–

One day in 2018, a visitor to my blog contacted me to ask me what was happening in Mayotte. His daughter, a doctor at the hospital, was worried because the island was regularly shaken by earthquakes which caused anxiety among the patients who came to consult her. In fact, the island of Mayotte was experiencing an unprecedented seismic crisis which raised many questions in the scientific world. No one really knew what caused the tremors. It was only several months later that the research vessel Marion Dufresne finally arrived in the area. The scientists on board realized that the source of the seismicity was at the bottom of the ocean, about fifty kilometers east of Mayotte. A huge underwater volcano had just appeared on the ocean floor, with profuse lava emissions. The draining of the magma chamber was also causing a subsidence of the caldera, so that the island of Mayotte was tilting eastward, accentuating the anxiety within the population.
In 2018, at the time of these events, it was thought that the Comoros archipelago, of which Mayotte is a part, was of volcanic origin, potentially linked to a hot spot. However, this hypothesis has been contradicted by recent studies of the region. They have made it possible to acquire new data to better characterize the nature of the oceanic crust in this area. The measurements established that the volcanism of the Comoros was certainly not linked to hot spot activity. They highlighted the complexity of the earth’s crust in the area, and in particular the presence of a very old oceanic crust, around 170 million years old.
The latest data reveal the presence of a huge volcanic corridor extending all along the Comoros archipelago, as far as Madagascar. More than 2,200 submarine volcanoes have been identified over an area 200 kilometers wide and 600 kilometers long. These volcanoes appear to line up at the junction between the Somalia and Lwandle tectonic plates. In addition to the new volcano, the site of the last eruption, scientists believe there have been several recent volcanic episodes along this corridor. As a result, the Comoros archipelago is probably a focus of volcanic activity, which had not been imagined until now.
As usual, these observations are post-eruptive. No one had anticipated the awakening of the underwater volcano east of Mayotte. Will the latest discoveries help predict the next eruption of this volcano? Not so sure !
Source: Futura Sciences.

Carte montrant les volcans sous-marins le long de la limite entre les plaques Somalie et Lwandle, Geoscience Proceedings.