L’histoire du réchauffement climatique // The history of global warming

Officiellement, le réchauffement climatique est censé avoir commencé dans les années 1970. Cependant, bien avant cette date, et même avant la Guerre de Sécession (1861-1865) aux États-Unis, une scientifique américaine, Eunice Foote, a étudié la cause sous-jacente de la crise climatique actuelle.
En 1856, Eunice Foote a publié un bref article scientifique qui a été le premier à décrire l’extraordinaire pouvoir du dioxyde de carbone (CO2) à absorber la chaleur qui est la force motrice du réchauffement climatique. Lorsque la surface de la Terre se réchauffe, on pourrait penser que la chaleur va simplement se perdre dans l’espace. Ce n’est pas la cas car l’atmosphère reste plus chaude qu’on pourrait le penser, principalement en raison des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone, le méthane et la vapeur d’eau, qui absorbent tous la chaleur émise. On les appelle « gaz à effet de serre » car, comme le verre d’une serre, ils emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère terrestre et la renvoient à la surface de la planète.
Eunice Foote a effectué une expérience très simple. Elle a placé un thermomètre dans deux cylindres en verre ; elle a introduit du dioxyde de carbone dans l’un et de l’air dans l’autre et a placé les cylindres au soleil. Le cylindre contenant du dioxyde de carbone est devenu beaucoup plus chaud que celui contenant de l’air. La chercheuse a alors réalisé que le dioxyde de carbone absorbait fortement la chaleur de l’atmosphère.
Quelques années plus tard, en 1861, John Tyndall, un scientifique irlandais, a également mesuré l’absorption de chaleur du dioxyde de carbone et a reconnu les effets possibles sur le climat. Il a écrit qu’« un ajout presque inappréciable » de gaz comme le méthane aurait « de grands effets sur le climat ».
Au 19ème siècle, les activités humaines augmentaient déjà considérablement la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère. La combustion de plus en plus de combustibles fossiles – charbon, puis pétrole et gaz – a ajouté une quantité sans cesse croissante de dioxyde de carbone dans l’air.
La première estimation quantitative du réchauffement climatique induit par le dioxyde de carbone a été faite par Svante Arrhenius, un scientifique suédois et lauréat du prix Nobel. En 1896, il a calculé que « la température dans les régions arctiques augmenterait de 8 ou 9 degrés Celsius si le dioxyde de carbone augmentait de 2,5 à 3 fois » son niveau de l’époque. En effet, depuis 1900, le dioxyde de carbone atmosphérique est passé d’environ 300 parties par million à plus de 420 ppm en raison des activités humaines, et l’Arctique s’est déjà réchauffé d’environ 3,8 °C. Cette évolution apparaît parfaitement dans la Courbe de Keeling à laquelle je fais souvent référence.

Le 14 février 2025, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère atteignaient plus de 427 ppm contre 300 ppm au début du 20èle siècle et environ 280 ppm avant l’ère industrielle.  !

Nils Ekholm, un météorologue suédois, était de cet avis. Il a écrit en 1901 que « la combustion actuelle de charbon est si importante que si elle continue… elle provoquera sans aucun doute une augmentation très forte de la température moyenne de la Terre ».
Tout cela signifie que le réchauffement climatique était déjà chose admise il y a plus d’un siècle. Au départ, les scientifiques pensaient qu’une petite hausse de la température sur Terre pourrait être un avantage, mais ils ne pouvaient pas imaginer l’augmentation énorme à venir de l’utilisation des combustibles fossiles.

En 1937, l’ingénieur anglais Guy Callendar a étudié la corrélation entre la hausse des températures et la hausse des niveaux de dioxyde de carbone.
En 1965, les scientifiques ont alerté le président américain Lyndon Johnson sur le risque climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont lancé des avertissements concernant les températures élevées, la fonte des calottes glaciaires, la montée du niveau de la mer et l’acidification des eaux océaniques.
Au cours des 50 années qui ont suivi cet avertissement, la glace a continué de fondre, le niveau de la mer n’a cessé d’augmenter et l’acidification due à l’absorption toujours croissante de dioxyde de carbone avec la formation d’acide carbonique est devenue un problème critique pour les organismes vivant dans les océans.
Nos gouvernants sont lents à réagir. Certains approuvent l’approche adoptée par certaines sociétés de combustibles fossiles, qui consiste à nier et à mettre en doute la vérité, tandis que d’autres veulent « attendre et voir », malgré les preuves accablantes, tout en sachant que les dommages et les coûts continueront d’augmenter.
Aujourd’hui, la réalité dépasse les modèles scientifiques. Sécheresses et vagues de chaleur, températures record et incendies de forêt, pluies intenses et ouragans de plus en plus puissants sont les signes d’un dérèglement climatique qui ne cesse de s’amplifier.
Eunice Foote a explicitement lancé une mise en garde il y a 169 ans. Pourquoi ne l’avons-nous pas écoutée plus attentivement ?
Source : The Conversation via Yahoo News.

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Officially, global warming is supposed to have started in the 1970s. However, long before that date, and even before the U.S. Civil War (1861-1865), an American scientist named Eunice Foote documented the underlying cause of today’s climate change crisis.

In 1856. Eunice Foote released a brief scientific paper which was the first to describe the extraordinary power of carbon dioxide (CO2) to absorb heat which is the driving force of global warming. As Earth’s surface heats, one might think that the heat would just radiate back into space. Hpwever, the atmosphere stays hotter than expected mainly due to greenhouse gases such as carbon dioxide, methane and atmospheric water vapor, which all absorb outgoing heat. They are called “greenhouse gases” because like the glass of a greenhouse, they trap heat in Earth’s atmosphere and radiate it back to the planet’s surface.

Eunice Foote conducted a simple experiment. She put a thermometer in each of two glass cylinders, pumped carbon dioxide gas into one and air into the other and set the cylinders in the Sun. The cylinder containing carbon dioxide got much hotter than the one with air, and Foote realized that carbon dioxide strongly absorbed heat in the atmosphere.

A few years later, in 1861, John Tyndall, an Irish scientist, also measured the heat absorption of carbon dioxide and recognized the possible effects on the climate and wrote that “an almost inappreciable addition” of gases like methane would have “great effects on climate.”

By the 1800s, human activities were already dramatically increasing the carbon dioxide in the atmosphere. Burning more and more fossil fuels – coal and eventually oil and gas – added an ever-increasing amount of carbon dioxide into the air.

The first quantitative estimate of carbon dioxide-induced global warming was made by Svante Arrhenius, a Swedish scientist and Nobel laureate. In 1896, he calculated that “the temperature in the Arctic regions would rise 8 or 9 degrees Celsius if carbon dioxide increased to 2.5 or 3 times” its level at that time. Indeed, since 1900 atmospheric carbon dioxide has risen from about 300 parts per million to over 420 ppm as a result of human activities, and the Arctic has already warmed by about 3.8 C.

Nils Ekholm, a Swedish meteorologist, agreed, writing in 1901 that “the present burning of pit-coal is so great that if it continues … it must undoubtedly cause a very obvious rise in the mean temperature of the Earth.”

All this means that global warming was already understood over a century ago. Initially, scientists thought a possible small rise in the Earth’s temperature could be a benefit, but these scientists could not envision the coming huge increases in fossil fuel use.

In 1937, English engineer Guy Callendar documented how rising temperatures correlated with rising carbon dioxide levels.

In 1965, scientists warned U.S. President Lyndon Johnson about the growing climate risk. They issued clear warnings of high temperatures, melting ice caps, rising sea levels and acidification of ocean waters.

In the half-century that has followed that warning, more of the ice has melted, sea level has risen further and acidification due to ever increasing absorption of carbon dioxide forming carbonic acid has become a critical problem for ocean-dwelling organisms

Politicians are slow to respond. Some follow an approach that has been used by some fossil fuel companies of denying and casting doubt on the truth, while others want to “wait and see,” despite the overwhelming evidence that harm and costs will continue to rise.

Today, reality is now fast overtaking scientific models.Severe droughts and heat waves, record high temperatures and wildfires, intense rains and more powerful hurricanes are all harbingers of increasing climate disruption.

Eunice Foote explicitly warned about the basic science 169 years ago. Why haven’t we listened more closely?

Source : The Conversation via Yahoo News.

Yellowstone (1) : le passé du super volcan // Yellowstone (1) : the past of the super volcano

Dans le dernier épisode de ses Yellowstone Caldera Chronicles, l’Observatoire Volcanologique de Yellowstone explique au public à quoi ressemblait Yellowstone avant que l’activité volcanique recouvre d’immenses étendues d’épaisses coulées de lave et de cendres.
Pour ce faire, les géologues ont examiné les zones bordant la région de Yellowstone, les chaînes de montagnes, les types de roches et les failles qui composent des secteurs comme la Chaîne Teton et Jackson Hole, et comme le chaînon Gallatin (Gallantin Range) et la Paradise Valley.
Comme je l’ai expliqué dans un article précédent, il y a environ 4 à 7 millions d’années, le point chaud de Yellowstone se trouvait sous le sud-est de l’Idaho où il alimentait les éruptions du champ volcanique Heise. Plusieurs grandes caldeiras ont été formées par des explosions majeures qui ont répandu des cendres sur le paysage jusqu’à Jackson Hole et la zone qui est aujourd’hui Yellowstone.
Le paysage prévolcanique de Yellowstone était principalement constitué de zones de haute altitude et il n’y avait pas de bassin comme c’est le cas aujourd’hui. Au lieu de cela, des chaînes de montagnes s’étendaient principalement du nord-nord-ouest au sud-sud-est. Les chaînes de montagnes Gallatin et Madison actuelles au nord étaient probablement reliées à la chaîne Teton et à d’autres montagnes au sud, formant des ensembles de chaînes continues qui étaient toutes délimitées par de grandes failles. Des chaînes délimitées par des failles comme celles-ci sont courantes dans tout l’ouest des États-Unis aujourd’hui. Elles font partie de la province Basin and Range, qui s’étend de l’est de la Californie à l’ouest du Wyoming et du Montana.
On peut voir les preuves de ces anciennes chaînes de montagnes continues dans les cartes montrant l’agencement des séismes et des bouches éruptives. Les cartes montrent plusieurs bandes de sismicité du nord-nord-ouest au sud-sud-est sous la caldeira de Yellowstone. Elles délimitent peut-être les failles encore existantes qui contrôlaient les chaînes de montagnes qui ont été détruites lorsque de grandes éruptions explosives ont commencé dans la région de Yellowstone.

Carte des séismes à Yellowstone entre 1973 et 2023. On remarquera dans la partie sud du Parc national de Yellowstone une série de bandes sismiques orientées nord-nord-ouest / sud-sud-est. Il se peut que ces alignements reflètent des failles associées à des chaînes de montagnes qui ont été détruites lors de la formation de la caldeira de Yellowstone il y a 631 000 ans.

Il existe également plusieurs alignements de points d’émission de lave rhyolitique orientés plus ou moins du nord-nord-ouest au sud-sud-est, actifs après la formation de la caldeira de Yellowstone, en particulier il y a environ 160 000 à 70 000 ans. Tout comme les schémas montrant les séismes, les alignements de bouches éruptives pourraient également avoir été contrôlés par les failles préexistantes associées aux chaînes de montagnes détruites.

Carte géologique de la caldeira de Yellowstone montrant les emplacements et les âges des éruptions de rhyolite les plus récentes. On remarquera deux séries d’alignements de bouches éruptives nord-nord-ouest / sud-sud-est. Il se peut qu’ils reflètent des orientations de failles sous-jacentes associées à des chaînes de montagnes qui ont disparu lors de la formation de la caldeira de Yellowstone il y a environ 631 000 ans.

Étant donné qu’il y avait des montagnes dans toute la région de Yellowstone avant les grandes explosions, l’érosion a été un processus déterminant. Les hautes chaînes de montagnes ont été progressivement érodées et les sédiments qui se sont détachés de ces sommets se sont accumulés dans les vallées à la base des chaînes. Certains de ces sédiments existent encore aujourd’hui; ils sont recouverts d’épaisses couvertures de cendres provenant des éruptions qui ont formé la caldeira de Yellowstone.
Les premières éruptions volcaniques de la région de Yellowstone ont commencé il y a au moins 2,2 millions d’années. La première des trois grandes éruptions ayant donné naissance à une caldeira s’est produite il y a 2,08 millions d’années; elle a répandu d’épaisses couches de cendres sur une très grande surface et modifié considérablement le paysage.
L’Observatoire Volcanologique de Yellowstone indique qu’aujourd’hui, de nombreux visiteurs du Parc national approchent la région par le nord, le sud ou l’ouest. Les géologues conseillent à ces personnes de prendre un moment pour apprécier le paysage qu’elles traversent. Ces zones illustrent aujourd’hui à quoi ressemblait Yellowstone il y a quelques millions d’années.

Voici le lien menant à l’article. Vous y trouverez les cartes avec une résolution plus élevée :
https://www.usgs.gov/observatories/yvo/news/what-did-yellowstone-look-it-became-wonderland

Source : USGS / YVO.

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In the latest episode of its Yellowstone Caldera Chronicles, the Yellowstone Volcano Observatory explains the public what Yellowstone looked like before volcanic activity covered huge swaths of land with thick lava and ash flows.

The geologists have looked at the characteristics of the areas bordering the Yellowstone region, at the mountain ranges, rock types, and faults that make up areas like the Tetons and Jackson Hole, and like the Gallatins and Paradise Valley.

As I explained in a previous post, during about 4–7  million years ago, the Yellowstone hotspot was located under southeastern Idaho, feeding eruptions occurring from the Heise volcanic field. That sequence included multiple large calderas that formed via major explosions, spreading ash across the landscape, including Jackson Hole and the area that is now Yellowstone.

The pre-volcanic Yellowstone landscape was mostly made of high-elevation areas and there was no basin present like there is today.  Instead, mountain ranges ran mostly north-northwest to south-southeast. Today’s Gallatin and Madison ranges in the north were probably connected to the Tetons and other mountains to the south, forming sets of continuous ranges that were all bounded by large faults.  Fault-bounded ranges like these are common throughout the western USA today. They are part of the Basin and Range province, which extends from eastern California to western Wyoming and Montana.

We can see the evidence for these formerly continuous mountain ranges in patterns of earthquakes and eruptive vents.  Seismicity maps show several north-northwest to south-southeast bands of earthquakes beneath Yellowstone Caldera, possibly delineating the still-existing faults that controlled the mountain ranges that were blown apart when large explosive eruptions began in the Yellowstone region. (see map above)

There are also several roughly north-northwest to south-southeast alignments of vents for rhyolite lava flows that erupted after Yellowstone Caldera formed, especially during about 160,000 to 70,000 years ago.  Just like patterns of earthquakes, the vent alignments might also have been controlled by the preexisting faults associated with the destroyed mountain ranges. (see map above)

Because there were mountains throughout the Yellowstone region before the big explosions, erosion was an important process.  The high mountain ranges were gradually being ground down, and sediments eroded from these peaks accumulated in valleys at the bases of the ranges.  Some of these sediments still exist today, capped by thick blankets of ash from caldera-forming eruptions of the Yellowstone system.

The first volcanic eruptions from the Yellowstone region began at least 2.2 million years ago, and the first of three great caldera-forming eruptions occurred 2.08 million years ago, spreading thick ash over a very large area and dramatically altering the landscape.

The Yellowstone Volcano Observatory indicates that today, many visitors to Yellowstone National Park approach the area from the north, south, or west. Geologists advise these persons to take a moment to appreciate the landscape they are traversing.  Those areas today exemplify what Yellowstone used to look like a few million years ago.

Here is the link leading to the article. You will find the maps with a higher resolution :

https://www.usgs.gov/observatories/yvo/news/what-did-yellowstone-look-it-became-wonderland

Source : USGS / YVO.

Le drapeau de l’Alaska

Tout le monde connaît mon attachement à l’Alaska, le 49ème Etat de l’Union où j’ai eu l’occasion de me rendre à plusieurs reprises. C’est en Alaska que j’ai pris conscience de l’ampleur de la fonte des glaciers et que j’ai décidé, à mon modeste niveau, de lancer des messages d’alerte.

Comme beaucoup de pays nordiques,l’Alaska possède les légendes et des histoires assez incroyables.

Il y a l’histoire de l’acheminement par chiens de traîneaux d’un sérum destiné à mettre fin à une épidémie de diphtérie qui faisait des ravages dans la ville de Nome en 1925. Pour commémorer cet exploit humain, chaque année à lieu l’Iditarod, la plus fantastique des courses de chiens de traîneaux, entre Anchorage et Nome. J’ai raconté cette « belle histoire de sérum » sur ce blog les 6, 7 et 8 mars 2021 :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/03/06/une-belle-histoire-de-serum-1/

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/03/07/une-belle-histoire-de-serum-2/

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/03/08/une-belle-histoire-de-serum-3/

Les animaux font souvent partie des histoires nordiques. L’une d’elles nous raconte comment deux élans sont morts, leurs bois enchevêtrés, au cours d’une bagarre. Paralysés dans cette position, ils étaient voués à une mort certaine car ils ne pouvaient plus toucher le sol avec leurs museaux. Il ne pouvaient donc ni manger, ni boire. De plus, ils n’avaient plus aucun moyen de se défendre mis à part leurs sabots. Les loups et les ours étant nombreux dans la région, leur sort était scellé d’avance. Vous découvrirez l’histoire en cliquant sur ce lien :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2013/09/27/la-mort-au-coin-du-bois-yukon-canada/

Une autre histoire attendrissante concerne le drapeau de l’Etat d’Alaska. Avant de faire partie de l’Union, l’Alaska était un territoire qui avait été racheté aux Russes en 1867 pour l’équivalent de 120 millions de dollars actuels. Son gouvernement, pensant qu’ un drapeau officiel aiderait à devenir un vrai État, décida d’organiser un concours pour le créer. Le principe était simple : dessiner soi-même le drapeau avant de le proposer à un jury. 700 écoliers participèrent à cette compétition, dont Benny Benson, un gamin d’origine suédoise et esquimau. Benny avait eu une enfance terrible dans les années 1920. Sa mère était décédée d’une pneumonie et, peu de temps après, l’incendie de sa maison avait obligé son père à le placer, lui et ses frères, dans un orphelinat. C’est dans l’école où il se rendait quotidiennement, que le gosse décida de participer à ce concours assez étonnant…et il gagna les 1000 dollars mis en jeu. …

Benny Benson a dessiné un drapeau présentant un fond bleu roi sur lequel apparaissent des étoiles de couleur jeune. Le garçon a choisi la couleur bleue pour rappeler le ciel de l’Alaska, mais aussi le myosotis, qui est l’emblème floral de la région. S’inspirant du ciel la nuit dans le Grand Nord, il a aussi dessiné les sept étoiles en forme de casserole qui forment la Grande Ourse, symbole de force. Une huitième étoile, plus grosse, l’Etoile Polaire, symbolise le futur État de l’Alaska, l’État de l’Union le plus au nord.

Benny Benson a empoché 1.000 dollars mais surtout, il est entré dans l’histoire des Etats-Unis, et même du monde en étant la personne la plus jeune à avoir dessiné un drapeau officiel. Le drapeau a été inauguré en juillet 1927, mais l’Alaska a dû attendre 32 ans pour devenir enfin le 49ème Etat américain.

Lahaina (Ile de Maui) : une ville au riche passé historique // Lahaina, a town with a rich historical past

Située sur la côte ouest de Maui, Lahaina était autrefois la capitale du royaume d’Hawaii. Sa destruction par les gigantesques incendies de ces dernières semaines est une perte terrible pour les Hawaïens de souche. Selon les chiffres officiels, « des centaines de familles ont été déplacées, des dizaines de commerces ont brûlé et de très nombreuses personnes sont mortes ». Selon les derniers bilans, plus de 110 personnes ont péri mais ce nombre est susceptible d’augmenter car un millier de personnes sont toujours portées disparues.
Les Hawaïens disent que la catastrophe de Lahaina a anéanti un lieu riche en histoire et culture hawaïennes. Ils pensent que la tragédie aura un impact à long terme sur leurs communautés.
Pour la plupart des touristes, Lahaina est une destination de vacances populaire, mais l’importance de la ville est bien antérieure à l’intérêt que lui portent les Occidentaux. Une promenade dans Lahaina avant la catastrophe donnait un aperçu du riche passé de l’île. Le trajet d’un bout à l’autre de Front Street était un voyage dans l’histoire du royaume hawaiien. On pouvait remonter dans le temps, jusqu’à 150 ans en arrière ou plus, en visitant les bâtiments.
Déjà avant la création du Royaume d’Hawaii en 1795, Lahaina était un lieu important où se réunissaient les chefs de différentes parties de Maui. En 1802, après que le roi Kamehameha eut conquis plusieurs îles de l’archipel, Lahaina devint la capitale officielle du royaume. En plus d’être le centre politique d’Hawaii, la ville est devenue un bastion de la chasse à la baleine et de la pêche tout au long des années 1800. Le boom économique a fait de Lahaina une plaque tournante du commerce entre Hawaii et le reste du monde.
Honolulu est devenue la capitale en 1845 et, dans les décennies qui ont suivi, les États-Unis ont commencé à vouloir s’approprier Hawaii. Les Américains ont usurpé le gouvernement du royaume et ont refusé le droit de vote aux Hawaiiens autochtones en 1887. Un coup d’État américain a renversé la reine en 1893 et les États-Unis ont annexé Hawaii en tant que territoire en 1898.
Un grand banian vieux de 150 ans dans la vieille ville de Lahaina marquait l’endroit où se trouvait le premier palais du roi Kamehameha. Une grande partie de cet arbre a été détruite par les incendies. D’autres trésors culturels ont été réduits en cendres, comme l’église où sont enterrés les souverains.

Alors que les habitants commencent à évaluer l’étendue des dégâts causés par les incendies, le gouverneur d’Hawaï a déclaré qu’il sera essentiel de prendre en compte les communautés autochtones lors de la reconstruction de Lahaina.
[NDLR : les Hawaïens autochtones qui ont tout perdu auront du mal à se reconstruire. À moins que le gouvernement prenne des mesures restrictives, ils devront faire face à des investisseurs et des agents immobiliers peu scrupuleux qui voudront acheter à bas prix l’endroit où ils vivaient afin de construire de nouvelles résidences de luxe.]

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Situated on the west coast of Maui, Lahaina was once the capital of the Kingdom of Hawaii. With nothing left after the huge wildfires that ravaged it, it is a terrible loss for native Hawaiians. According to official updates, “hundreds of families have been displaced, dozens of businesses have burned, and there’s a strong chance many people have died.” More than 110 people have died but this death toll is likely to largely increase as about 1,000 persons are still reported missing.

Hawaiians say the Lahaina’s disaster leaves them mourning the loss of a place dense with Native Hawaiian history and culture, and they’re bracing for what the tragedy will mean for their communities in the long term.

Many visitors know Lahaina as a popular vacation destination, but the town’s significance long predates Western interest. A stroll through Lahaina town before the disaster gave a glimpse into the rich past of the island. Walking from one end of Front Street to the other end was like a physical timeline of the history of the Hawaiian Kingdom. One could actually see the flow of time in the buildings stemming back 150 or more years.

Even before the formation of the Kingdom of Hawaii in 1795, Lahaina was an important place where chiefs from different parts of Maui would gather. But in 1802, after King Kamehameha had conquered several islands on the archipelago, Lahaina was made the Hawaiian Kingdom’s official capital.

In addition to being the political center of Hawaii, it became a whaling and fishing bastion throughout the 1800s. The economic boom made Lahaina a global trade hub that connected Hawaii to the rest of the world.

Honolulu became the capital in 1845 and, in the decades that followed, the United States began its effort to claim Hawaii. Americans usurped the kingdom’s government and denied suffrage to Native Hawaiians in 1887. An American coup overthrew the queen in 1893 and the U.S. annexed it as a territory in 1898.

A large 150-year-old banyan tree in Old Lahaina marked the place where King Kamehameha’s first palace stood. Much of that tree has now been burned in the fires. Otherc ultural treasures lwere destroyed by the fire, including a church where royals were buried As residents begin to process the damage and destruction caused by the fires, the Governor of Hawaii said it was critical to consider indigenous communities when making decisions about next steps for the community.

[Editor’s note : Native Hawaiians who have lost everything will find it difficult to rebuild. Unless the government takes restrictive measures, they will have to face unsrupulous investors and real estate agents who will want to buy at a low cost the place where they lived in order to buid new residences for rich people.]

Image satellite montrant les incendies à Lahaina