Avis de chaleur en Alaska ! // Heat advisories in Alaska !

Pour la première fois, certaines régions de l’Alaska seront soumises à un « avis de chaleur », une expression qui remplace les anciens « bulletins météorologiques spéciaux ». Les services météorologiques de l’Alaska affirment que ce changement n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, mais c’est pourtant le cas. Comme dans tout l’Arctique, les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes dans l’État et la population doit être alertée de plus en plus souvent. Les services météorologiques de l’Alaska craignent clairement de subir les restrictions budgétaires imposées par le président Trump et sont donc très modérés dans leurs écrits, évitant de parler du réchauffement climatique.
L’utilisation du terme « avis de chaleur » permettra à la population à mieux comprendre la gravité des conditions météorologiques et les dangers potentiels, ce que l’habituel « bulletin météo spécial » ne reflétait pas. Selon un météorologue de Fairbanks, « c’est un changement important ; le public doit savoir que les températures augmenteront et qu’elles pourraient devenir dangereuses, car l’Alaska n’est pas habitué à de telles températures élevées ».

Le premier ‘avis de chaleur’ est prévu pour le 15 juin 2025 à Fairbanks, où les températures devraient dépasser les 29 °C. Fairbanks a connu des températures plus chaudes par le passé – elles ont atteint 32 °C en 2024 – mais les services météorologiques indiquent que c’est inhabituel pour un mois de juin.
Si les températures prévues pour l’Alaska ne sont pas considérées comme extrêmes dans d’autres États américains, la situation dans le 49ème État de l’Union est différente, car la plupart des bâtiments ne sont pas climatisés. Au contraire, la plupart des bâtiments en Alaska sont conçus pour conserver la chaleur pendant la majeure partie de l’année. On peut, bien sûr, ouvrir les fenêtres pour laisser entrer l’air frais tôt le matin, mais à condition qu’il n’y ait pas d’incendies de forêt dans cet État où ils sont fréquents. En présence de fumée et si les fenêtres doivent rester fermées, les bâtiments peuvent surchauffer très rapidement. 2024 a été la troisième année consécutive à Fairbanks avec plus de cent heures de fumée réduisant la visibilité ; c’est la première fois que cela s’est produit pendant trois années consécutives. Il a été démontré que les incendies de forêt sont liés au réchauffement climatique qui assèche la végétation. Au 21ème siècle, Fairbanks n’a connu que deux étés sans aucune heure de fumée.

Source : Médias d’information de l’Alaska.

Températures moyennes à Fairbanks (Source: Services météo)

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For the first time ever, parts of Alaska will be under a ‘heat advisory’, an expression that will replace the previous ‘special weather advisories. ‘ Alaska’s weather services that the change has nothing to do with climate change, but it has. Like in the Arctic as a whole, heat waves are getting more and more frequent in the State and the population needs to be warned more frequently. There is an obvious fear of Alaska’s weather services of president’s Trump budget restrictions.

Using the ‘heat advisory’ label could help people better understand the weather’s severity and potential danger, something a nondescript “special weather advisory” did not convey. According to a Fairbanks-based meteorologist, “this is an important statement, and the public needs to know that there will be increasing temperatures, and they could be dangerous because Alaska is not used to high temperatures like these”.The first advisory is forJune 15th, 2025 in Fairbanks, where temperatures are expected to top 29 degrees Celsius. Fairbanks has has been warmer in the past – temperatures reached 32°C in 2024 – but the Weather Service says this is unusual for June.

While the temperatures in the forecast for Alaska would not be considered extreme in other U.S. states, the sitution in the 49t State is different as most Alaska buildings don’t have air conditioning. On the contrary, most buildings in Alaska are designed to retain heat for most of the year. People can open their windows to allow cooler air in during early morning hours, provided wildfires are not burning in the blaze-prone state. If there is smoke around and the windows have to remain shut, buildings can heat up very rapidly. 2024 was the third year in a row in Fairbanks with more than a hundred hours of visibility-reducing smoke, the first time this occurred three consecutive years over a hundred hours. The wildfires are definitely linked to global warming and the drier vegetation. There have only been two summers in Fairbanks in the 21st century with no hours of smoke that reduced visibility.

Source : Alaska’s news media.

Du soufre dans le ciel et dans l’air en France !

L’éruption qui a commencé en Islande le 22 août 2024 continue le long de la fracture qui s’est ouverte sur la péninsule de Reykjanes. Contrairement à ce que racontent les médias, il ne s’agit pas d’une éruption comme celle de volcans comme l’Etna ou le Stromboli, avec la lave qui s’échappe d’un cratère sommital. En Islande, la lave est souvent émise par des fractures, une situation liée à la position de l’île sur la dorsale médio-atlantique.

Au début de l’éruption, la fracture présentait une longueur d’environ 4 kilomètres, mais aujourd’hui, l’activité se limite à 3 ou 4 bouches dans sa partie septentrionale. En avançant sur le terrain, la lave déclenche des incendies de végétation, essentiellement de mousse, ce qui fait naître d’épais nuages de fumée.

S’ajoutant aux gaz (essentiellement du dioxyde de soufre – SO2) qui s’échappent de l’éruption, ces nuages sont emportés par le vent et ils sont en train de traverser la France où certaines personnes ont cru percevoir une odeur de soufre. On remarquera par ailleurs que le ciel présente un aspect bleu laiteux.

C’est l’orientation du flux au nord-ouest qui a permis aux nuages de gaz générés par l’éruption islandaise d’atteindre les îles britanniques et le nord-ouest de la France. Le phénomène devrait durer jusqu’au jeudu i29 août et ne présente pas de risque réel pour la santé. En concentrations plus importantes, il pourrait occasionner de légères gênes au niveau des voies respiratoires et des irritations des yeux. Personnellement, j’adore l’odeur du soufre ; allez savoir pourquoi….

A noter que le trafic aérien n’est absolument pas perturbé par l’éruption.

Modélisation du nuage de gaz au-dessus de la France (Source : Copernicus)

L’Etna fume la pipe et crache de la cendre // Mt Etna smokes the pipe and emits ash clouds

L’INGV et la presse sicilienne indiquent que le 7 avril 2024, une forte émission de cendre a été observée au niveau de la Bocca Nuova de l’Etna. Le phénomène a duré environ 4 minutes et
le panache a atteint une altitude de 5 km avant de se disperser rapidement en direction du sud. Aucune modification du tremor volcanique n’a été observée.
A noter que ces derniers jours l’Etna fume la pipe et émet de superbes anneaux de gaz et de vapeur. J’ai expliqué leur formation il y a plusieurs années dans cette note du 11 février 2010, avant le transfert de mon blog sur Wordpess, d’où l’absence de photos :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2010/02/11/pourquoi-letna-fume-t-il-la-pipe/

Photos: C. Grandpey

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INGV and the Sicilian press indicate that on April 7th, 2024, a strong emission of ash was observed at Mt Etna’s Bocca Nuova. The phenomenon lasted approximately 4 minutes and
the plume reached 5 km a.s.l. before quickly drifting south. No modification of the volcanic tremor was observed.
It should be noted that in the past days Mt Etna has been smoking the pipe and emitting superb gas and steam rings. I explained their formation several years ago in this post dated February 11th, 2010, before the transfer of my blog to Wordpess, hence the absence of photos:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2010/02/11/pourquoi-letna-fume-t-il-la-pipe/

Mise au point // Clarification

Ce matin, en écoutant France Info, j’ai entendu que les incendies de végétation avaient « atteint le pôle Nord en Sibérie ». Ma tartine de confiture est restée coincée dans mon gosier en entendant ce scoop géographique ! Je savais que la géographie et l’anglais n’étaient pas les points forts des journalistes français, mais tout de même !

Après vérification, j’ai compris que la journaliste en question avait été victime d’un regrettable raccourci. La réalité est que c’est la fumée émise par les incendies en Sibérie qui a atteint le pôle Nord.

Selon la presse russe, c’est la première fois dans l’histoire qu’une telle situation se produit. Selon le service de surveillance satellitaire Copernicus, les incendies qui affectent en ce moment la Yakoutie dans le nord-est de la Sibérie ont déjà émis 505 mégatonnes de dioxyde de carbone. La fumée a parcouru plus de 3 000 km et a atteint le pôle Nord, ce qui a été confirmé par l’outil de surveillance MODIS de la NASA.

La fumée a par ailleurs assombri le ciel jusqu’en Mongolie, dans l’ouest du Groenland et le Nunavut au Canada. Selon les prévisions, les incendies de forêt en Russie et en Amérique du Nord continueront de se propager dans l’océan Arctique dans les prochains jours.

Source : The Moscow Times.

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This morning, while listening to the French radio France Info, I heard that the wildfires had « reached the North Pole in Siberia ». My toast got stuck in my throat when I heard this geographic scoop! I knew that French journalists were not good at geography and English, but still!

After checking, I understood that the journalist had been the victim of an unfortunate shortcut. The reality is that the smoke from the fires in Siberia that reached the North Pole.

According to the Russian press, this is the first time in history that such a situation has occurred. According to the Copernicus satellite monitoring service, the fires currently affecting Yakutia in northeast Siberia have already emitted 505 megatons of carbon dioxide. The smoke travelled over 3,000 km and reached the North Pole, which was confirmed by NASA’s MODIS monitoring tool.

Smoke also darkened the skies as far as Mongolia, western Greenland and Nunavut, Canada. Forest fires in Russia and North America are forecast to keep spreading into the Arctic Ocean in the coming days.

Source: The Moscow Times.

Source: NASA