Glissements de terrain et réchauffement climatique // Landslides and global warming

Au cours des dernières décennies, les phénomènes extrêmes (effondrements, glissements de terrain, laves torrentielles, etc) sont devenus de plus en plus fréquents, que ce soit en haute montagne ou à basse altitude. Les scientifiques se demandent dans quelle mesure ces événements peuvent être liés au réchauffement climatique.
En Californie du Sud, la ville côtière de Rancho Palos Verdes, à environ 50 kilomètres au sud de Los Angeles, attire depuis longtemps les gens aisés avec ses vues sur l’océan Pacifique et sa végétation luxuriante. Le problème, c’est qu’elle se trouve au sommet d’une zone sujette aux glissements de terrain lents qui sont apparus dans les années 1950. Jusqu’à ces derniers temps, le déplacement du sol atteignait en moyenne une dizaine de centimètres par an. Récemment, après d’intenses pluies hivernales, le phénomène s’est accéléré, avec des conséquences dramatiques pour la population. Les maisons sont aujourd’hui disposées de manière désordonnée sur un sol instable. Les routes se sont déformées et l’électricité a été coupée dans plus de 200 foyers. L’état d’urgence vient d’être déclaré dans la localité.
Les scientifiques préviennent que ces glissements de terrain vont devenir plus fréquents avec le réchauffement climatique qui engendre des précipitations plus intenses et des tempêtes plus puissantes, le tout remodelant les paysages. Ils expliquent que les glissements de terrain dépendent de trois facteurs : la pente, le type de roche et le climat.
En Californie, le réchauffement climatique a un impact sur le paysage. Les scientifiques ont découvert des liens évidents entre la crise climatique et des précipitations plus intenses. En effet, une atmosphère plus chaude peut retenir plus d’humidité, ce qui signifie des précipitations plus intenses et des océans plus chauds qui alimentent des tempêtes plus puissantes.
Le réchauffement climatique augmente également d’autres types de glissements de terrain. L’élévation du niveau de la mer et les déferlantes lors des tempêtes rongent les falaises. Les étés plus chauds et plus secs augmentent la fréquence et la gravité des incendies de forêt. Au final, le paysage devient plus vulnérable aux glissements de terrain.
Les glissements de terrain sont un phénomène mondial et les scientifiques ont identifié le lien entre glissements de terrain et réchauffement climatique dans le monde. Par exemple, le cyclone Gabriel en Nouvelle-Zélande a déclenché plus de 140 000 glissements de terrain cartographiés, mais peut-être plus de 800 000 en réalité.
Le réchauffement climatique n’est pas le seul facteur augmentant la probabilité de glissements de terrain ; le comportement humain a également un impact. Les travaux de nivellement dans les pentes pour aplanir les zones destinées aux habitations ou aux routes peuvent fragiliser les flancs des montagnes en les rendant instables. La déforestation est un autre facteur. Les racines des arbres et des plantes maintiennent le sol et leur arrachement est susceptible de le déstabiliser.

Fracture trahissant le mouvement du sol à Rancho Palos Verdes (Crédit photo : presse californienne)

En Europe, les climatologues rejoignent l’approche de leurs collègues américains avec toutefois un peu plus de réserve. Ils insistent sur le fait que si le lien entre glissements de terrain et réchauffement climatique est la plupart du temps évident en montagne, il est parfois moins net à plus basse altitude.
Plusieurs événements dans les Alpes et les Pyrénées ont montré le lien entre les fortes pluies déclenchées par le réchauffement climatique et les glissements de terrain qui en découlent. A cela s’ajoutent les glissements de terrain causés par le dégel du permafrost de roche en montagne. Parfois, c’est la cohabitation entre les fortes pluies et les roches fragilisées par le dégel du permafrost qui provoque des glissements de terrain majeurs et des laves torrentielles. Ce qui s’est passé dans le village de La Bérarde dans les Alpes françaises illustre probablement cette situation. En dégelant, le permafrost n’est plus le ciment qui maintient les roches, de sorte que les chutes de pierres et les effondrements sont de plus en plus fréquents. Les refuges d’altitude sont également menacés et plusieurs d’entre eux ont dû être fermés (voir ma note du 16 septembre 2024). Les alpinistes qui y font halte ont également dû modifier leurs courses en montagne.

Le village de La Bérarde envahi par des torrents de boue (Crédit photo : Alpine Mag)

Il arrive que des effondrements se produisent sans avoir été déclenchés par le réchauffement climatique et/ou le dégel du permafrost. Ils sont simplement causés par des mouvements de terrain. Un bon exemple est l’effondrement d’une paroi pendant l’été 2023 en Maurienne (France). Toute une partie de la montagne s’est effondrée sur une voie ferrée, paralysant le trafic entre la France et l’Italie. De tels effondrements peuvent également être déclenchés par des séismes, mais il n’y a pas eu de secousses dans la région au moment de l’incident.
Selon les scientifiques français, « nous ne pouvons pas affirmer aujourd’hui que le réchauffement climatique est responsable d’une augmentation du nombre de phénomènes gravitaires (autrement dit d’effondrements). L’hypothèse selon laquelle le changement des systèmes de précipitations peut déstabiliser les terrains reste mal démontrée ». En revanche, les nouveaux extrêmes climatiques sont impliqués au moins indirectement dans ces événements. Ce fut le cas lorsque la tempête Alex a dévasté les vallées de la Tinée et de la Vésubie dans le sud-est de la France en 2020.
Les phénomènes extrêmes sont relativement nouveaux et notre société est mal préparée à y faire face.

Source : CNN, France Info.

——————————————————

In the past decades, extreme phenomena (collapses,landslides,cold lava flows, etc.) have become more and more frequent, whether in the mountains or at lower altitudes. Scientists wonder whether they should be linked to global warming.

In Southern California, the affluent coastal city of Rancho Palos Verdes, around 50 kilometers south of Los Angeles, has long enticed people with its Pacific Ocean views and lush greenery. But it sits atop a complex of slow-moving landslides that have been active since the 1950s, causing the land to shift by roughly a tens of centimeters a year. Recently, after intense winter rain, the pace and scale of movement has increased, with devastating consequences. Homes now lie sprawled unevenly across distorted ground, roads have buckled and power has been shut off to more than 200 households. A state of emergency has just been declared in the city.

Scientists warn that such landslides are set to become more frequent as the climate crisis fuels heavier rainfall and more powerful storms, reshaping landscapes. They explain that landslides depend on three factors: the slope, the rock type and the climate.

In California the changing climate is forcing the landscape to respond. Scientists have found clear links between the climate crisis and heavier rain. A warmer atmosphere can hold more moisture, meaning more intense rain or snow when it falls, and hotter oceans fuel more powerful storms.

The climate crisis raises other landslide risks too. Sea level rise and storm surge are eating away at cliffs. Hotter, drier summers are increasing the frequency and severity of wildfires, leaving the landscape vulnerable to mudslides.

Landslides are a global phenomenon, and scientists are identifying climate change-fueled landslide risks across the world. For instance, Cyclone Gabriel in New Zealand triggered more than 140,000 mapped landslides, and possibly more than 800,000 in total.

Global warming is not the only factor increasing the likelihood of landslides; human behavior has an impact too. Cutting into slopes to flatten areas for houses or roads can weaken them and mountain-sides, making both unstable. Deforestation is another factor. Tree and plant roots hold the soil together and ripping them out can destabilize the ground.

In Europe, climate scientists agree with their American colleagues and insist that if the link betweeen landslides and global warming is obvious most of the time in the mountains, it should be mitigated at lower altitudes.

Several events in the Alps and the Pyrenees have shown the link between the heavy rains triggered by global warming and the ensuing landslides. This should be added to the landslides caused by the thawing of rock permafrost in the mountains. Sometimes it is the mixture of heavy rains and fragile rocks because of the thawing permafrost that cause major landslides and cold lava flows. What happened in the village of La Bérarde in the French Alps probably illustrates this situation. When thawing, the permafrost is no longer the cement that holds the rocks together, so that rocfalls and collapses are getting more and more frequent. High altitude refuges are under threat as well and several of them had to be closed (see my post of 16 Sepyember 2024). The climbers who stop in them also had to change their routes in the mountains.

Sometimes, collapses may occur without having been triggered by global warming and /or the thawing of permafrost. They are just caused by ground movements. A good example is the collapse of a mountain wall during the summer 2023 in the French Maurienne where a whole part of the mountain collapsed on the railway track, paralysing the trafic between France and Italy. Such collapses may also be triggered by earthquakes, but there was no shaking of the erath in the region when the incident happened.

.ccording to French scientists, « we cannot say today that global warming is responsible for an increase in the number of gravitational phenomena (i.e. collapses). The hypothesis that changing precipitation systems can destabilize the terrain remains poorly demonstrated. » On the other hand, these new extremes are at least indirectly involved in these events. This was the case when Storm Alex devastated the Tinée and Vésubie valleys in southeastern France in 2020.

Extreme phenomena a relatively new and aour society is badly prepared to face them.

Source : CNN, France Info.

L’intelligence artificielle au service de la prévision sismique // Artificial intelligence might help earthquake prediction

Une étude récente, conduite par des géophysiciens de l’Université d’Alaska à Fairbanks et de l’Université Ludwig-Maximilians de Munich, propose une nouvelle technique d’apprentissage automatique permettant de prévoir les puissants séismes plusieurs mois à l’avance. L’étude a été publiée dans Nature Communications en août 2024.
La nouvelle méthode utilisée par les chercheurs consiste à analyser des volumes importants de données sismiques pour identifier des schémas d’activité sismique de faible magnitude susceptibles d’annoncer de puissants événements. L’algorithme d’apprentissage automatique utilisé, qui se base sur des données sismiques historiques, peut détecter ces précurseurs, avec la capacité à prévoir une catastrophe majeure.des mois à l’avance.
Les chercheurs se sont concentrés sur deux puissants séismes récents: celui de magnitude M 7,1 d’Anchorage en 2018 et l’essaim sismique enregistré à Ridgecrest, en Californie, en 2019. Dans les deux cas, ils ont découvert des signes d’activité sismique anormale dans les mois précédant les principaux événements. La probabilité d’un puissant séisme était de plus de 80 % trois mois avant le séisme d’Anchorage et de 85 % quelques jours seulement avant qu’il se produise.
Les scientifiques ont testé leurs hypothèses dans des zones sismiques actives telles que le centre-sud de l’Alaska et le sud de la Californie. Ces régions ont fourni des données importantes pour tester la capacité de la méthode à prévoir les séismes de grande ampleur. Les résultats de l’étude pourraient être utilisés dans d’autres zones sujettes aux séismes, notamment la faille de San Andreas en Californie et la fosse de Nankai au Japon.
La nouvelle étude représente plusieurs années de collecte et d’analyse de données. Les résultats les plus récents indiquent une amélioration significative de la prévision sismique. L’objectif principal est d’améliorer la sécurité publique et la préparation aux catastrophes. La plupart des technologies traditionnelles de prévision sismique ne sont pas parvenues à fournir un avertissement préalable adéquat. Les auteurs de l’étude espèrent développer une méthode plus fiable. Cela permettrait de sauver des vies et de réduire les dommages économiques grâce à des évacuations rapides des populations menacées.
La méthode de prévision utilisée par les chercheurs a recours à des algorithmes d’apprentissage automatique basés sur des catalogues de séismes afin de repérer les schémas d’activité sismique aberrante de faible magnitude qui précèdent souvent les puissants séismes. Selon eux, ces précurseurs de faible magnitude sont peut-être causés par une augmentation de la pression des fluides interstitiels dans les failles, ce qui modifie les propriétés mécaniques de ces dernières. La méthodologie utilisée par les scientifiques a permis de découvrir cette activité antérieure dans 15 à 25 % des zones touchées, environ trois mois avant les séismes d’Anchorage et de Ridgecrest. La capacité du modèle à prévoir la probabilité qu’un puissant séisme se produise dans un laps de temps donné constitue un grand pas en avant dans la prévision sismique.
Les chercheurs font remarquer que l’approche basée sur l’apprentissage automatique présentée dans l’étude ne nécessite que des informations mises à jour et archivées de manière routinière dans les catalogues de séismes. Une telle approche pourrait permettre de mieux comprendre la dynamique des réseaux de failles et à identifier les variations dans le champ de contrainte régional. Elle pourrait être facilement mise en œuvre par les agences de surveillance pour contrôler la sismicité de faible magnitude en temps quasi réel. À terme, cette nouvelle approche pourrait aider à concevoir des stratégies de niveaux d’alerte sismique basées sur la détection de l’activité tectonique régionale, et à améliorer la prévision des séismes de forte magnitude plusieurs semaines à plusieurs mois à l’avance dans le sud de la Californie, le centre-sud de l’Alaska, mais aussi dans d’autres régions du monde.
L’étude est en libre accès à cette adresse :
https://doi.org/10.1038/s41467-024-51596-z

Voir aussi l’article sur le site The Watchers.

La faille de San Andreas et ses homologues en Californie sont susceptibles de provoquer de puissants séismes (Photos: C. Grandpey)

————————————————–

A recent study by geophycists of the University of Alaska Fairbanks and Ludwig-Maximilians-Universität in Munich proposes a new machine learning technique for predicting big earthquakes months in advance. The study was published in Nature Communications in August 2024.

The new method entails analyzing massive volumes of seismic data to identify minor patterns of low-magnitude earthquake activity that may foreshadow big quakes. The machine learning algorithm, trained on historical earthquake data, may detect these precursors, potentially providing months of notice before a large-magnitude disaster.

The researchers concentrated on two recent significant earthquakes: the 2018 M 7.1 Anchorage earthquake and the 2019 Ridgecrest, California, earthquake series. In both cases, they discovered signs of aberrant seismic activity in the months preceding up to the main events, with the probability of a significant earthquake climbing up to over 80% three months before the Anchorage quake and 85% just days before it occurred.

The scientists test their conclusions in seismically active areas such as Southcentral Alaska and Southern California. These regions, recognized for their high seismic activity, supplied important data to test the method’s ability to forecast big earthquakes. The study’s findings have far-reaching ramifications for other earthquake-prone areas, including California’s San Andreas Fault and Japan’s Nankai Trough.

The new study represents several years of data collecting and analysis, with the most recent findings indicating a significant improvement in earthquake prediction. The major goal of this research was to enhance public safety and catastrophe preparedness. Traditional earthquake prediction technologies have frequently failed to provide adequate advance warning. The authors of the study hope to develop a more reliable method of anticipating seismic events. This would allow to save lives and decrease economic damages through timely evacuations and preparedness.

The researchers forecast method used machine learning algorithms trained on earthquake catalogs to spot patterns of aberrant, low-magnitude seismic activity, which frequently precede big earthquakes. In their opinion, these precursory low-magnitude earthquakes could be caused by increased pore fluid pressure within faults, which changes the faults’ mechanical properties. Their methodology discovered this antecedent activity in 15% to 25% of the afflicted zones about three months before the Anchorage and Ridgecrest earthquakes. The model’s capacity to forecast the likelihood of a big earthquake occurring within a given timeframe is a huge step forward in earthquake prediction.

The researchers say that it is worth noting that the machine learning-based approach presented in the study only requires information that is currently being archived routinely in earthquake catalogs; could help to better understand the dynamics of fault networks and identify variations in the regional stress field; and can be easily implemented by surveillance agencies to monitor low-magnitude seismicity in near-real time. Eventually, this new approach could help to design earthquake alert level strategies based on the detection of regional tectonic unrest, and to improve the forecast of large-magnitude earthquakes from weeks to months in advance in Southern California, Southcentral Alaska, and potentially elsewhere.

The study is in Open access at this address :

https://doi.org/10.1038/s41467-024-51596-z

See the article on the website The Watchers.

Nouvelles des incendies en Californie // News of the wildfires in California

En raison des vagues de chaleur et de la sécheresse sévère qui sévissent actuellement dans l’Ouest américain, les feux de forêt font rage dans plusieurs États, plus particulièrement en Californie.
Dans le sud de cet État, la ville de montagne de Running Springs a été évacuée car elle est sous la menace d’un incendie majeur. C’est l’un des trois incendies majeurs qui ont englouti les montagnes à l’est de Los Angeles, détruisant des dizaines de maisons et obligeant l’évacuation de milliers de personnes. Alors que la Californie n’est confrontée qu’à présent au pic de la saison des feux de forêt, l’État a déjà près de trois fois plus de superficie brûlée que pendant toute l’année 2023. Aucun décès n’a été signalé, mais au moins une douzaine de personnes, principalement des pompiers, ont été soignées pour des blessures, principalement liées à la chaleur.
L’étendue complète des dégâts causés par les feux de forêt n’a pas encore été estimée. Les trois incendies sont :
— L’Airport Fire dans le comté d’Orange, qui a brûlé plus de 93 kilomètres carrés de végétation. Le feu était contenu à 5 % le 12 septembre et aurait été déclenché par des ouvriers utilisant des équipements lourds dans la région. L’incendie a été difficile à maîtriser en raison du terrain escarpé et de la sécheresse.
— Le Line Fire dans la Forêt nationale de San Bernardino était contenu à 18 % le 12 septembre et a menacé plus de 65 000 maisons.
— Le Bridge Fire à l’est de Los Angeles, qui a décuplé en une journée et a brûlé 207 kilomètres carrés, a détruit au moins 33 maisons et forcé l’évacuation de 10 000 personnes. La cause de l’incendie n’est pas encore connue. Il était contenu à 0 % le 12 septembre
Dans le nord du Nevada, le pire semble être passé près de Reno où un feu de forêt sur le front est de la Sierra a obligé 20 000 évacuations au cours du week-end. L’incendie a entraîné la fermeture de toutes les écoles pendant quatre jours ; il a menacé de franchir les montagnes et d’atteindre la région du lac Tahoe. La plupart des 8 000 habitantss ont été autorisés à rentrer chez eux.
Source : Médias d’information américains.

Source: U.S. Forest Service

————————————————————–

Because of the heatwaves and the severe drought that are currently observed in the U.S. West, wildfires are raging in several sates, more particularly in California.

In the Southern California the mountain town of Running Springs has been evacuated because it is under the threat of a major wildfire. The blaze is one of three major wildfires that have ravaged the mountains east of Los Angeles, destroying dozens of homes and forcing the evacuations of thousands of people. While California is only now confronting the height of wildfire season, the state already has seen nearly three times as much area burn than during all of 2023. No deaths have been reported, but at least a dozen people, mainly firefighters, have been treated for injuries, mostly heat-related.

The full extent of the damage caused by the wildfires remains unclear. The three blazes are:

The Airport Fire in Orange County, which has burned more than 93 square kilometers. The fire was 5% contained on September 12th and was reportedly sparked by workers using heavy equipment in the area. The fire has been difficult to tame because of the steep terrain and dry conditions.

— The Line Fire in the San Bernardino National Forest, which was 18% contained on September 12th and has threatened more than 65,000 homes.

The Bridge Fire east of Los Angeles, which grew tenfold in a day and has burned 207 square kilometers, torched at least 33 homes and forced the evacuation of 10,000 people. The cause of the fire is not yet known. It remained zero percent contained on September 12th

In northern Nevada, the worst danger appears to have passed near Reno where a wildfire on the Sierra’s eastern front forced 20,000 evacuations over the weekend. The blaze closed all schools for four days and threatened to burn over the top of the mountains into the Lake Tahoe basin. Most of the 8,000 residents have been allowed to return to their homes.

Source : U.S. news media.

Los Angeles (Californie) : un séisme olympique ? // Los Angeles (California) : an olympic earthquake ?

La Californie est l’une des régions les plus actives au monde sur le plan sismique. Cela est dû à la tectonique locale, avec la plaque Pacifique qui glisse lentement vers le nord-ouest le long de la plaque continentale nord-américaine.

Ce frottement déclenche des séismes, en particulier le long de la faille de San Andreas. Des milliers d’événements sont enregistrés chaque année. Les Américains craignent le Big One et gardent en mémoire le tremblement de terre de 1906 à San Francisco.

La faille de San Andreas dans la plaine de Carrizo (Photo : C. Grandpey)

Outre la faille de San Andreas, les scientifiques ont cartographié d’autres lignes de faille sous Los Angeles qui ont le potentiel d’infliger autant, voire plus de dégâts que la faille de San Andreas. Un séisme de magnitude 7,8 dont l’épicentre se trouverait sur la faille de San Andreas près de la mer de Salton (Salton Sea)serait ressenti dans toute la région de Los Angeles et les dégâts seraient étendus. Une secousse de magnitude 7,5 dont l’épicentre se trouverait sur la faille de Puente Hills près du centre-ville de LA pourrait tuer entre 3 000 et 18 000 personnes, soit bien plus que les 1 800 personnes estimées par le scénario envisagé avec la faille de San Andreas.
Ces dernières années, le California Geological Survey a cartographié avec précision des dizaines de failles dans toute la ville de Los Angeles, et l’État est intervenu pour exiger que de nouvelles cartes de failles soient établies dans les zones où le nombre de constructions a fortement augmenté.
Malgré tout, il existe encore des failles sous Los Angeles que les scientifiques n’ont pas encore répertoriées. Lorsqu’un séisme de magnitude 6,7 s’est produit à Northridge il y a 25 ans, il s’agissait d’une faille dont les scientifiques ignoraient l’existence.

Cinq failles sont connues et contrôlées à Los Angeles : la faille de Santa Monica, la faille de Palos Verdes, la faille de Newport-Inglewood et la faille d’Hollywood. La faille de Puente Hills est peut-être la plus redoutée à Los Angeles. D’une part, elle traverse le centre-ville densément peuplé et le quartier d’Hollywood. D’autre part, elle est différente de la faille de décrochement habituelle car elle se déplace en biais, en diagonale, et non pas de manière horizontale.

 Carte montrant le réseau de failles dans la région de Los Angeles (Source : California Geological Survry)

Le lundi 12 août 2024, quelques heures après que Los Angeles ait reçu le drapeau olympique à Paris, en vue des Jeux de 2028, un séisme de magnitude M4,4 s’est produit à proximité de la ville. Son épicentre a été localisé à seulement 6 kilomètres au nord-est du centre-ville de Los Angeles. Aucun dégât majeur n’a été signalé mais il a été largement ressenti par la population.
En espérant qu’aucun séisme majeur ne se produise pendant les Jeux olympiques de 2028 – ce qui serait une catastrophe majeure – il est intéressant de comprendre pourquoi cette région de la Californie est sismiquement active.
L’USGS explique que le séisme du 12 août s’est produit au cœur d’un système de failles actif, donc dangereux. L’une d’elles s’est rompue sur une petite portion, de quelques dizaines de mètres de largeur, sur le système de failles de chevauchement (Thrust Fault System) de Puente Hills, qui est considéré depuis longtemps comme un risque sismique majeur pour la Californie du Sud car il traverse des zones très peuplées et est susceptible de produire un puissant séisme.
Ce système de failles a été découvert en 1999. Il s’étend des banlieues du nord de l’Orange County à la Vallée de San Gabriel, en passant sous les gratte-ciel du centre-ville de Los Angeles, avant de se terminer à Hollywood. Cela signifie que la faille traverse des zones très peuplées, y compris des quartiers plus anciens de Los Angeles avec des bâtiments à ossature de béton qui pourraient s’effondrer en cas de puissant séisme.

Système de failles de chevauchement de Puente Hills, avec le séisme de M5,1 du 31 mars 2014 (Source ; Centre de surveillance sismique de LA)

Un autre problème avec un séisme le long du système de failles de chevauchement de Puente Hills est que les couches de sédiments sous le bassin de Los Angeles amplifieraient encore davantage l’énergie d’un séisme. Les sismologues de l’USGS préviennent qu’un séisme majeur – de magnitude 7,5, par exemple – sur cette faille serait catastrophique. Comme indiqué plus haut, il pourrait tuer 3 000 à 18 000 personnes, avec d’énormes pertes économiques. Ce serait la catastrophe la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis. Imaginez un instant un séisme d’une telle intensité au moment où des centaines d’athlètes et des dizaines de milliers de visiteurs séjournent à Los Angeles ! Cela donne les frissons.
Les scientifiques pensent que la faille de Puente Hills connaît un séisme majeur environ tous les quelques milliers d’années, contrairement à la faille de San Andreas, qui connaît des séismes plus fréquents. Le problème est que personne ne sait quand le dernier a eu lieu sur la faille de Puente Hills.
Sur un ton qui se veut rassurant, l’USGS a déclaré que « des séismes comme celui du 12 août sont de petits événements qui ne sont pas forcément annonciateurs d’un futur tséisme de grande magnitude sur la faille de Puente Hills ». Croisons les doigts….
Source : USGS, Los Angeles Times, Yahoo News.

—————————————————–

California is known to be one of the most seismically active regions of the world. This is caused by local tectonics, with the Pacific plate slowly sliding north-west along the continental North American plate. This friction triggers earthquakes, especially along the San Andreas Fault.Thousands of events are recorded each year and Americans fear the Big One, remembering the 1906 earthquake in San Francisco.

Beside the San Andreas Fault, scientists have mapped other fault lines beneath Los Angeles that have the potential to inflict as much if not more devastation than the San Andreas Fault. An M7.8 quake epicentered on the San Andreas Fault near the Salton Sea would be felt throughout LA, and damage would be widespread. In comparison, an M7.5 earthquake epicentered on the Puente Hills Thrust near Downtown could kill 3,000 to 18,000 people, many more than the estimated 1,800 that would be killed by the San Andreas scenario.

In recent years, the California Geological Survey has more precisely mapped dozens of faults throughout the city, and the state has stepped in to mandate that new fault maps be created in areas where construction has increased. There are still faults under LA that scientists haven’t found yet. When an M6.7 earthquake occurred in Northridge 25 years ago, it was on a fault scientists didn’t know existed.

Five faults are under control on Los Angeles : Santa Monica Fault, Palos Verdes Fault, Newport-Inglewood Fault and Hollywood Fault.The Puente Hills Thrust might be the most feared fault in the city of LA. On the one hand, it travels through densely populated Downtown and Hollywood. On the other hand, it is different from the more common strike-slip fault as it moves at an angle, diagonally instead of horizontally.

On Monday, August 12th, 2024, a few hours after Los Angeles (LA) received the Olymic flag in Paris, in view of the 2028 Games, an M 4.4 earthquake struck this part of California, very close to the city. Indeed, it was centered only 6 kilometers northeast of downtown Los Angeles. No major damage was reported but it was largely felt by the population. .

Hoping that no major earthquake will occur during the 2028 Olympic Games – which would be a major disaster – it is intereting to understand why this region of California is seismically active.

USGS explains that the 12 August earthquake was in the general area of a dangerous fault system. It ruptured on a small fault strand, a few tens of meters across, associated with the Puente Hills thrust fault system, which has long been cited as a major seismic hazard for Southern California because it runs through heavily populated areas and is capable of a huge quake.

This fault system was discovered in 1999. It runs from the suburbs of northern Orange County through the San Gabriel Valley and under the skyscrapers of downtown Los Angeles before ending in Hollywood. This means the fault runs through highly populated areas, including older parts of L.A. that have concrete frame buildings that could crumble in the event of a massive quake.

Another problem with a quake along the Puente Hills thrust fault system is that the soft sediment beneath the L.A. Basin amplifies the quake’s energy. USGS experts warn that a major quake – M7.5, for instance – on that fault would be catastrophic. It could kill 3,000 to 18,000 people, with a huge economic loss which would be the costliest disaster in U.S. History. Just imagine this kind of powerful earthquake occurring when hundreds of athletes and tens of thousands of visitors are staying in LA ! This gives uou chills !

Scientists believe the Puente Hills fault has a major quake roughly every few thousand years, contrary to the San Andreas Fault which has quakes more frequetly. The problem is that they don’t know when the last one was.

With a reassuring tone, USGS concludes saying that “earthquakes like the 12 August event are very small earthquakes that don’t necessarily mean anything in terms of potentially being the harbinger of a future large magnitude earthquake on the Puente Hills thrust.” Let’s cross our fingers…

Source : USGS, Los Angeles Times, Yahoo News.