Herculanum révèle les secrets de Platon // Herculaneum reveals Plato’s secrets

J’ai écrit sur ce blog plusieurs articles (25 janvier 2015, 30 mars 2016, 21 octobre 2023, 15 février 2024 ) à propos des rouleaux de papyrus découverts à Herculanum dans la Villa Dei Papiri (« Villa des Papyrus ») ayant probablement appartenu à Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, encore appelé Pison, le beau-père de Jules César.

Herculanum et la Villa des Papyrus (Photos: C. Grandpey)

A l’intérieur, la bibliothèque contenait 1 838 rouleaux de papyrus retrouvés en 1792. D’une longueur comprise entre 3 et 15 mètres, ils furent préservés car les boues brûlantes (300 – 330°C) déferlant du Vésuve en octobre 79 les ont instantanément enrobés. Malgré cette protection, les papyrus sont en très mauvais état et il a fallu attendre l’arrivée de techniques ultra modernes pour commencer à déchiffrer leur contenu.

Les rouleaux de papyrus ont été protégés par la boue brûlante mais sont extrêmement fragiles (Source : Bibliothèque nationale de Napless

En utilisant notamment l’intelligence artificielle pour décrypter les textes inscrits sur des papyrus carbonisés, les scientifiques ont découvert une nouvelle source historique dévoilant des potentiels détails sur la vie et la mort de Platon, philosophe antique de la Grèce classique, et notamment, sur son lieu de sépulture jusqu’à présent inconnu.

Platon est décédé vers 348 ou 347 av. J.-C., à l’âge d’environ 80 ans. La plupart des informations sur sa vie nous proviennent des écrits de ses élèves, en particulier Aristote, son disciple le plus célèbre. Les détails de la mort de Platon ne sont pas bien documentés. Il se serait éteint lors d’un repas de noces, avant d’être inhumé à l’extérieur des murs d’Athènes, à l’Académie, dont il était le fondateur et un professeur.

Selon l’agence de presse italienne ANSA, des chercheurs sont parvenus à déchiffrer des milliers de mots sur l’un des papyrus carbonisés retrouvés à Herculanum. Le texte nouvellement décrypté donnerait des informations inédites sur le lieu où pourrait reposer le philosophe grec depuis 2 300 ans.

Depuis 1792, les rouleaux de papyrus, qui ressemblent à des morceaux de charbon froissés, sont restés presque entièrement inaccessibles en raison de leur fragilité. Pour tenter d’en décrypter des mots, écrits à partir d’une encre composée de charbon de bois et d’eau, les chercheurs ont ces dernières années fait appel aux nouvelles technologies. Dans ma note du 15 février 2024, j’indiquais que le travail de déchiffrage du papyrus faisait partie du « Vesuvius Challenge » – le défi du Vésuve – une série de prix dont le principal, d’un montant de 700.000 dollars (651 000 euros) récompense la lecture d’au moins quatre passages d’un parchemin roulé. Les organisateurs du concours ont annoncé, en février 2024, qu’une équipe avait réussi à traduire 2 000 caractères à l’intérieur d’un rouleau, grâce à des logiciels d’apprentissage automatique (machine learning) et des programmes de vision par ordinateur.

Source : Vesuvius Challenge

Aujourd’hui, d’autres experts déclarent avoir obtenu des résultats prometteurs grâce à la combinaison de deux techniques innovantes : l’imagerie hyperspectrale infrarouge et la tomographie par cohérence optique (TCO) – habituellement employée par les ophtalmologistes afin de photographier le fond de l’œil. Cette dernière technologie permet de réaliser des images en coupe transversale à haute résolution. Elle a permis de révéler 1 000 mots grecs que l’œil humain ne pouvait plus voir. La section traduite semble avoir été l’œuvre du philosophe épicurien Philodème de Gadara (110-40 av. J.-C.) qui avait vécu à Herculanum.

L’un des textes déchiffrés décrit la dernière nuit de Platon, avant qu’il meurt des suites d’une maladie. Au vu du texte, il semblerait que le penseur ait été enterré dans un jardin privé, près d’un sanctuaire dédié aux Muses dans l’Académie platonicienne. Le site où se trouvait celle-ci, détruite par le dictateur romain Sylla en 86 av. J.-C., a été redécouvert au 20ème siècle dans le quartier moderne d’Akadimía Plátonos, au nord-ouest d’Athènes.

Buste de Platon (Source : Wikipedia)

Sources : ANSA, Géo, Futura Science.

De très nombreux articles sont parus dans la presse. Ils apportent une foule d’informations sur Platon et la philosophie grecque dans l’Antiquité.

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I have written several posts on this blog (January 25th, 2015, March 30th, 2016, October 21st, 2023, February 15th, 2024) about the papyrus scrolls discovered in Herculaneum in the Villa Dei Papiri (« Villa of the Papyri ») which probably belonged to to Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, also called Piso, Julius Caesar’s father-in-law. Inside, the library contained 1,838 scrolls of papyrus found in 1792. With a length of between 3 and 15 meters, they were preserved because the burning mud (300 – 330°C) surging from Vesuvius in October 79 left them instantly coated. Despite this protection, the papyri are in very poor condition and researchers had to wait for the arrival of ultra-modern techniques to begin to decipher their content.
By using artificial intelligence to decipher the texts written on carbonized papyri, scientists have discovered a new historical source revealing potential details on the life and death of Plato, an ancient philosopher of classical Greece, and in particular, on his burial location which was unknown so far.
Plato died around 348 or 347 BC. BC, at the age of approximately 80 years. Most information about his life comes to us from the writings of his students, particularly Aristotle, his most famous disciple. The details of Plato’s death are not well documented. He is said to have died during a wedding dinner, before being buried outside the walls of Athens, at the Academy, of which he was the founder and a professor.
According to the Italian press agency ANSA, researchers managed to decipher thousands of words on one of the carbonized papyri found in Herculaneum. The newly deciphered text is supposed to provide new information on the place where the Greek philosopher has rested for 2,300 years.
Since 1792, papyrus scrolls, which resemble crumpled pieces of coal, have remained almost entirely inaccessible due to their fragility. To try to decipher the words, written using an ink composed of charcoal and water, researchers have in recent years used new technologies. In my post of February 15th, 2024, I indicated that the work of deciphering the papyrus was part of the “Vesuvius Challenge”, a series of prizes, the main of which, in the amount of 700,000 dollars (651,000 euros ) rewards reading at least four passages from a rolled parchment. Competition organizers announced in February 2024 that a team had succeeded in translating 2,000 characters inside a scroll, using machine learning software and computer vision programs.
Today, other experts say they have obtained promising results thanks to the combination of two innovative techniques: infrared hyperspectral imaging and optical coherence tomography (OCT) – usually used by ophthalmologists to photograph the fundus of the eye. This latest technology makes it possible to produce high-resolution cross-sectional images. It revealed 1,000 Greek words that the human eye could no longer see. The translated section appears to have been the work of the Epicurean philosopher Philodemus of Gadara (110-40 BC) who had lived in Herculaneum.
One of the deciphered texts describes Plato’s last night, before he died from an illness. Looking at the text, it seems that the philosopher was buried in a private garden, near a sanctuary dedicated to the Muses in the Platonic Academy. The site where it was located, destroyed by the Roman dictator Sulla in 86 BC. BC, was rediscovered in the 20th century in the modern district of Akadimía Plátonos, northwest of Athens.
Sources: ANSA, Geo, Futura Science.
Many articles have appeared in the press. They provide a wealth of information on Plato and Greek philosophy in Antiquity.

Eruption du Mayon (Philippines) : utilisation abusive de l’intelligence artificielle // Misuse of artificial intelligence

On parle beaucoup de l’intelligence artificielle aujourd’hui et de toutes les possibilités qu’elle offre pour faciliter nos tâches. Mais il y a un hic : l’intelligence artificielle (IA) peut être utilisée pour déformer la réalité et proposer des images erronées d’un événement. C’est ce qui s’est passé ces derniers jours à propos de l’éruption en cours sur le Mayon aux Philippines.
Des images montrant le Mayon en train de propulser une haute fontaine de lave dans le ciel ont été partagées des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, au moment où alors que le volcan émettait de la cendre et projetait des roches incandescentes en juin 2023. Ces images ont été générées à l’aide d’un outil d’intelligence artificielle et le PHIVOLCS explique qu’elles ne reflètent pas l’activité réelle du Mayon.
Trois des images semblent montrer un épais panache de cendres et de la lave en train de s’échapper du volcan, tandis que la quatrième image montre une vue de loin du Mayon, avec une route bien éclairée au premier plan.
Le montage a été partagé près de 50 000 fois sur Facebook et Twitter. Au vu de leurs commentaires, certains internautes pensaient que les images correspondaient à la situation réelle sur le Mayon.
En réalité, une seule des images est une véritable photo du volcan en juin 2023. Trois des images utilisées avaient été initialement partagées le 11 juin par un utilisateur de Facebook.
Les images ont été créées à l’aide de Bing Image Creator, un outil en ligne mis au point par Microsoft qui génère des images à partir de textes. L’auteur du montage a déclaré : « Je suis concepteur de logos, graphiste et développeur web. J’ai pensé qu’il serait intéressant de présenter l’IA, cette nouvelle technologie, sur les médias sociaux ».
Les images comportent un logo Bing Image Creator dans leur coin inférieur gauche. Le site web de l’outil indique que le logo est ajouté pour « indiquer que l’image a été créée à l’aide d’Image Creator ».
La capture d’écran ci-dessous compare le montage présenté dans le message trompeur (à gauche) et l’une des images générées par l’IA (à droite) avec le logo Image Creator.

Une recherche d’images a permis de trouver la quatrième photo publiée sur Facebook le 12 juin. Elle fait partie d’un album réalisé par un photographe de la province philippine d’Albay qui collectionne des images du volcan depuis des années.
La capture d’écran ci-dessous compare la photo en haut à droite du montage avec la photo partagée le 12 juin (à droite) :

Le problème est que l’on pourrait croire – à tort – que les trois images générées par l’IA représentent l’activité actuelle du Mayon. Elles représentent une fontaine de lave, qui a été observée lors des éruptions du volcan en 2000, 2001 et 2018. À l’heure actuelle, le PHIVOLCS indique que l’activité volcanique du Mayon montre « une extrusion très lente de lave au niveau du cratère ».

Source : Yahoo News.

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Dans le même temps, le PHIVOLCS indique que la très lente effusion de lave avec sa source dans le cratère sommital du Mayon continue d’alimenter des coulées de lave et des avalanches de débris dans les ravines Mi-isi (sud) et Bonga (sud-est). Les coulées de lave avancent sur environ 1 300 mètres et 1 200 mètres le long des ravines Mi-isi et Bonga, tandis que les matériaux d’effondrement couvrent une longueur de 3 300 mètres depuis le cratère. 16 coulées pyroclastiques d’une durée d’environ 3 minutes ont été observées au cours des dernières 24 heures. Les émissions de SO2 étaient en moyenne de 663 tonnes/jour le 24 juin 2023. Les paramètres de déformation du sol sur le long terme indiquent que le Mayon est toujours en phase d’inflation, en particulier dans ses parties nord-ouest et au sud-est.
Le niveau d’alerte 3 est maintenu sur le volcan. Il est donc recommandé d’évacuer la zone de danger permanent (PDZ) dans un rayon de 6 km en raison du risque de coulées pyroclastiques et de lave, d’éboulements et d’autres dangers liés à l’activité volcanique.

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There is a lot of talk about artificial intelligence these days and all the opportunities it offers to make our tasks easier. However, there is a hitch : artificial intelligence (IA) may be used to distort reality and may offer fake images of an event. This is what happened in the past days about the current eruption of Mount Mayon in the Philippines.

Images that appear to show Mount Mayon spraying a tall fountain of lava in the air have been shared tens of thousands of times online as the volcano spewed ash and rocks in June 2023. The images have been generated using an artificial intelligence tool and the Philippine Institute of Volcanology and Seismology (Phivolcs) says they do not reflect Mayon’s real activity.

Three of the images appear to show thick smoke and lava shooting out of the volcano into the air, while the fourth image shows Mayon from a distance with a well-lit road in the foreground.

The collage was shared almost 50,000 times in posts on Facebook and on Twitter. Comments on the posts indicate some users believed the images all showed the current situation at Mount Mayon.

Actually only one of the images is a genuine photo of the volcano in June 2023. Three of the images used in the misleading post were originally shared on June 11th by a Facebook user.

The images were created using Bing Image Creator, an online tool developed by Microsoft that generates images from text prompts. The author of the montage said : « I’m a logo designer, graphic artist, web developer. I thought it would be nice to showcase AI, this new technology, on social media. ».

The images include a Bing Image Creator logo in their bottom-left corners. The website for the tool says the logo is added to « help indicate that the image was created using Image Creator ».

Above (image 1) is a screenshot comparison of the collage in the misleading post (left) and one of the AI-generated images (right) with the Image Creator logo.

A reverse image search found the fourth photo posted on Facebook on June 12th. It is part of an album by an Albay-based photographer who has been capturing images of the volcano for years.

Above (image 2) is a screenshot comparison of the photo on the top-right of the collage (left) and the photo that was shared on June 12th (right).

The problem is that the three AI-generated images could be misinterpreted as depicting current activity. They depict a lava fountain, which was seen in Mount Mayon’s eruptions in 2000, 2001 and 2018. At the moment, Phivolcs says that Mayon’s volcanic activity shows « a very slow extrusion of lava from the crater ».

Source : Yahoo Actualités.

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In the meantime, PHIVOLCS indicates that the very slow effusion of lava from Mayon’s summit crater continues to feed lava flows and collapse debris on the Mi-isi (south) and Bonga (southeastern) gullies. The lava flows have advanced over about 1,300 meters and 1,200 meters along Mi-isi and Bonga gullies, respectively, while collapse debris have been deposited over 3,300 meters meters from the crater. 16 pyroclastic flows lasting about 3 minutes were observed during the past 24 hours. SO2 emissions averaged 663 tonnes/day on June 24th, 2023. Longer-term ground deformation parameters indicate that Mayon is still inflated, especially on the northwest and southeast.

Alert Level 3 is maintained over the volcano. It is therefore recommended that the 6-km radius Permanent Danger Zone (PDZ) be evacuated due to the danger of pyroclastic and lava flows, rockfalls and other volcanic hazards.

Fin de mission pour le satellite Earth Observing-1 // Earth Observing-1’s mission comes to an end

Lorsqu’une éruption se produit quelque part dans le monde, les images satellitaires sont très précieuses pour observer et analyser la situation. L’un des satellites les plus célèbres pour effectuer de telles missions est Earth Observing-1 (EO-1) de la NASA. À l’origine, la mission du satellite devait durer un an seulement. Il a non seulement répondu à cette attente, mais est resté opérationnel pendant 16 autres années. Malheureusement, EO-1 est arrivé à la limite de ses forces, faute de carburant et, à la fin du mois de mars, on n’entendra plus parler de lui. Le satellite sortira doucement de son orbite et ira finir ses jours en boule de feu dans l’atmosphère terrestre.
EO-1 a débuté en 2000 dans le cadre du programme New Millennium de la NASA. Son objectif principal était de tester l’Advanced Land Imager, l’ancêtre des instruments d’imagerie des missions Landsat. Toutefois, il avait également à son bord le successeur probable de cette technologie: Hyperion, un imageur hyperspectral qui dispose de plus de 220 bandes spectrales. Quand il y a eu une fuite de méthane à Aliso Canyon, Hyperion a pu l’observer dans l’atmosphère.
La caractéristique la plus révolutionnaire d’EO-1 était l’expérience scientifique autonome qui a permis à l’ordinateur embarqué à bord d’EO-1 de décider quelles images prendre et à quel moment, ce qui représentait un bond en avant en termes d’autonomie spatiale. De plus, EO-1 faisait partie d’un Sensor Web, autrement dit un réseau de satellites interconnectés capables de déléguer des cibles et de s’alerter les uns les autres lorsque leurs systèmes détectent quelque chose d’intéressant, comme les éruptions volcaniques.
Ainsi, lorsque l’Erta Ale (Éthiopie) est entré en éruption en janvier 2017, les volcanologues espéraient qu’un satellite de la NASA pourrait observer l’événement et prendre des photos. Il s’est avéré qu’un satellite avait pris de l’avance et avait déjà commencé à observer le volcan, grâce à un programme d’intelligence artificielle à son bord. Le satellite en question était EO-1 qui avait effectué ce travail parfaitement! Grâce au satellite, les scientifiques ont pu observer l’éruption au bon moment, pendant sa première phase. Cela n’aurait pas été possible sans le Sensor Web. À la fin du mois de janvier, l’un des satellites du réseau avait détecté des changements dans le comportement du lac de lave de l’Erta Ale et avait alerté le satellite EO-1 pour qu’il prenne des photos du volcan. Grâce à la très bonne réactivité du EO-1, les chercheurs de la NASA ont déclaré qu’ils pouvaient maintenant observer une à une les images de l’Erta Ale pour étudier les modifications intervenues dans l’émission de lave avec le temps.
L’Erta Ale n’est pas le seul volcan épié par le satellite EO-1 pendant les dix années. Des chercheurs de la NASA ont utilisé l’intelligence artificielle à son bord pour étudier l’éruption du Puyehue-Cordon Caulle au Chili en 2011 et l’éruption islandaise de l’Eyjafjallajökull en 2010. Le logiciel ne se limite pas à l’observation de l’activité volcanique ; il a également donné des informations sur les inondations en Thaïlande en 2011.
Bien que l’EO-1 et son programme d’intelligence artificielle se dirigent vers une retraite bien méritée, les prochaines recherches mettront l’accent sur la poursuite de l’autonomie satellitaire.
Sources: Wired & Live Science.

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When an eruption occurs around the world, satellite images are very precious to observe and analyse the situation. One of the most famous satellites to perform such missions is NASA’s Earth Observing-1. Originally, thesatellite’s mission was supposed to last just a year. It did that, and then survived 16 more. But EO-1 is finally out of fuel, and at the end of the month the craft’s operating team will close up shop. Already out of fuel, EO-1 itself will continue to slowly shuffle off its orbital coil until it burns up in Earth’s atmosphere.

EO-1 got its start in 2000 as part of NASA’s New Millennium program. Its primary objective was to test the Advanced Land Imager, the forebear of instruments now on Earth-observing Landsat missions. But it also carries that technology’s likely replacement: Hyperion, a hyperspectral imager that sees over 220 spectral bands. When there was a methane leak in Aliso Canyon, Hyperion could see it in the atmosphere.

EO-1’s most revolutionary feature was the autonomous science experiment, which let EO-1’s onboard computer decide what images to take and when, a big leap forward in terms of spacecraft autonomy. Plus, EO-1 was part of a Sensor Web of interlinked satellites that can delegate targets or alert one another when their systems detected something of interest, like volcanic eruptions.

When Erta Ale in Ethiopia erupted in January, volcanologists hoped a NASA satellite would be able to train its eyes on the explosive event and capture photos. It turned out that a satellite was already a few steps ahead and had already begun observing the volcano, thanks to an artificial intelligence program on board. EO-1 had done the job perfectly! Thanks to the satellite, scientists caught this event at the perfect time, during an early, developing phase of the eruption. This would not have happened without the Volcano Sensor Web. In late January, one of the satellites in the network detected changes in Erta Ale’s lava lake, and pinged the EO-1 satellite to capture images of the volcano. Thanks to the EO-1 satellite’s quick response to the activity, NASA researchers said they now can review images of Erta Ale to study how the discharge of lava changes over time.

Erta Ale was not the only volcano on EO-1’s radar during the satellite’s more-than-a-decade-long run. NASA researchers used the ASE on board EO-1 to study the eruption of Chile’s Puyehue-Cordon Caulle volcano in 2011, and the Icelandic eruption of Eyjafjallajökull in 2010. The software was not limited to covering volcanic activity, however, and also helped monitor severe flooding in Thailand in 2011.

Though EO-1 and its AI program are headed for retirement, future research will continue the pursuit of satellite autonomy.

Sources: Wired & Live Science.

 L’intelligence artificielle à bord du satellite EO-1 a permis une bonne observation de la dernière éruption de l’Erta Ale. (Crédit photo: NASA)