Nouveau déplacement de capitale // New capital relocation

Relocaliser la capitale d’un pays semble devenir une pratique courante. Après l’Indonésie, c’est au tour de l’Iran de suivre cette tendance. Le sol sous la ville de Téhéran, la capitale iranienne, s’affaisse et l’eau potable se raréfie, menaçant la santé et la sécurité des 15 millions d’habitants de l’agglomération.
L’affaissement du sol à Téhéran s’inscrit dans une crise environnementale plus vaste qui touche la région, et c’est pour cela que le président iranien a proposé de déplacer la capitale.
Téhéran est située dans le nord de l’Iran, au pied des monts Elbourz – ou Alborz – qui la séparent de la mer Caspienne. La ville est confrontée simultanément à une pénurie d’eau et à un affaissement du sol. Une étude de 2024 a révélé que Téhéran s’affaisse de plus de 20 centimètres par an. Le prélèvement excessif d’eau souterraine épuise les nappes phréatiques et provoque cet affaissement. Le poids des villes, ainsi que d’autres facteurs comme la composition du sol, accélèrent le phénomène.

L’affaissement du sol est un problème majeur pour les grandes villes du monde entier. Ce phénomène peut endommager les infrastructures et même compromettre la sécurité des bâtiments. Le sud-est du pays, qui offrirait également un accès à l’océan Indien, est souvent évoqué comme zone de relocalisation.

Comme indiqué précédemment, il n’est pas rare qu’un pays déplace sa capitale. Jakarta, la capitale indonésienne, a été transférée à Nusantara sur l’île de Bornéo.

Le Myanmar a transféré sa capitale de Yangon à Naypyidaw en 2005. Le siège du gouvernement nigérian a été transféré de Lagos à Abuja en 1991. Les destructions de grande ampleur causées par l’ouragan Hattie en 1961 ont contraint les autorités du Belize à déplacer sa capitale de Belize City à Belmopan en 1970.
Source : The Weather Network.

Avec l’accélération du réchauffement climatique et la montée des eaux océaniques, il faut s’attendre à de nouveaux déplacements de zones habitées dans les prochaines décennies, voire les prochaines années.

°°°°°°°°°°

Conséquence du réchauffement climatique, la sécheresse et la crise de l’eau qui en découle sont si graves en Iran que le gouvernement envisage d’acheter de l’eau aux pays voisins. L’importation de produits grands consommateurs d’eau est également à l’étude. La plupart des voisins de l’Iran souffrent eux aussi de sécheresse et de pénurie d’eau, notamment l’Irak, l’Afghanistan et les régions frontalières du Pakistan. L’Arménie, au nord, dispose en revanche de réserves d’eau comparativement plus importantes.
L’Iran est l’un des pays les plus arides au monde. Ces dernières années, on a observé une baisse significative des précipitations, tandis que les sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes sont en augmentation. Les scientifiques alertent depuis des années sur la mauvaise gestion de l’agriculture iranienne. Par exemple, au lieu de s’adapter à la rareté de l’eau, les cultures particulièrement gourmandes en eau sont subventionnées. Depuis des années, le pays prélève également plus d’eau que la nature ne peut en fournir.

———————————————–

Moving a country’s capital to another place seems to be becoming a fashion. After Indonesia, it is up to Iran to enter the movement. The ground beneath Tehran, Iran’s capital, is subsiding and drinking water is increasingly scarce, risking the health and safety of 15 million people who live in the city’s metropolitan area.

Ground subsidence beneath Tehran is part of a larger environmental crisis facing the region, and the country’s president has proposed moving the capital to a different part of the country.

Tehran is located in northern Iran along the Alborz Mountains, which separate the capital from the Caspian Sea to its north. The city is facing both water scarcity and ground subsidence crises at once. A 2024 study found that Tehran is subsiding at a rate of more than 20 centimetres per year. Excessive groundwater extraction empties subterranean aquifers and causes the surface to subside. The sheer weight of cities themselves, along with other factors like soil composition, can accelerate the phenomenon.

Ground subsidence is a significant problem for major cities around the world. Subsidence beneath a city can damage infrastructure and possibly even compromise the safety of buildings themselves. A frequently mentioned area for relocation is the southeastern corner of the country, which would also provide access to the Indian Ocean.

As I put it above, it is not unprecedented for a country to switch its capital from one city to another.

Beside Jakarta, Indonesia’s capital, Myanmar moved its capital from Yangon to Naypyidaw in 2005. The seat of the Nigerian government switched from Lagos to Abuja in 1991. Widespread destruction from Hurricane Hattie in 1961 forced officials to move Belize’s capital from Belize City to Belmopan in 1970.

Source : The Weather Network.

With the acceleration of global warming and rising ocean waters, further displacement of populayed areas is to be expected in the coming decades, or even years.

°°°°°°°°°°

A consequence of global warming, drought and the ensuing water crisis are so severe in Inran that the government is planning to buy water from neighbouring countries. The import of products that consume a lot of water is also on the agenda. Most of Iran’s neighbours are also suffering from drought and water shortages, including Iraq, Afghanistan and the Pakistani border regions. Armenia in the north, on the other hand, has comparatively larger water reserves.

Iran is one of the driest countries in the world. In recent years, experts have observed a significant decline in rainfall, while droughts and other extreme weather events are on the rise. They have been warning for years that agriculture in Iran is suffering from mismanagement. For instance, instead of adapting to the water-scarce conditions, particularly thirsty crops have been subsidized. For years, the country has also extracted more water over a long period of time than nature could replenish.

Nappes phréatiques et axe de la Terre // Aquifers and Earth’s axis

Il y a quelques semaines, en revenant d’Italie, j’ai fait une halte dans le parc national français de la Vanoise afin de faire un peu de randonnée en haute altitude, avant de rentrer en Limousin. J’ai rencontré un garde du parc et nous avons parlé de la fonte du glacier qui se trouvait devant nous. Le garde s’inquiétait beaucoup des conséquences qu’aura cette fonte sur l’approvisionnement en eau de notre pays et même du reste de la planète. Comme je l’ai écrit récemment dans une note, la fonte des glaciers himalayens entraînera de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau en Asie du sud-est où la densité de population est très élevée.
Le 3 mai 2021, j’ai également écrit un article intitulé « La fonte des glaciers et des calottes glaciaires fait se déplacer l’axe de la Terre ». Cette information a été confirmée dans une autre note publiée le 29 mars 2023. Les causes de ce déplacement de l’axe de la Terre sont mal connues et plusieurs suggestions ont été formulées par les scientifiques, toutes en relation avec le réchauffement climatique. .
Une étude publiée en juin 2023 dans la revue Geophysical Research Letters propose une hypothèse différente. Elle nous apprend que les êtres humains pompent tellement d’eau dans le sol que cela fait se déplacer l’axe de la Terre. Entre 1993 et 2010, l’inclinaison de la Terre s’est décalée de 80 centimètres, ce qui correspond aux prélèvements d’eau souterraine effectués par les populations sur Terre.
Sur la base de recherches antérieures, l’étude révèle que les gens ont pompé environ 2 150 gigatonnes d’eau dans les nappes phréatiques au cours de la période mentionnée par les chercheurs. C’est suffisant pour remplir 860 millions de piscines olympiques. L’étude ajoute que cette quantité d’eau équivaut à une élévation globale du niveau de la mer d’environ un quart de pouce, soit 0,6 cm. Le déplacement de cette eau, dont une grande partie sert à l’irrigation avant de s’écouler vers les océans, s’est produit plus rapidement que la reconstitution des aquifères.
L’axe de la Terre, la ligne imaginaire inclinée autour de laquelle tourne notre monde, se déplace avec la redistribution des masses. Une partie du changement d’inclinaison de l’axe de la Terre est un processus naturel que les scientifiques ont déjà observé. Comme je l’ai écrit plus haut, ils ont attribué les écarts à des facteurs tels que la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, et à l’eau retenue derrière les barrages.
Ce qui inquiète particulièrement les auteurs de l’étude, c’est que le déplacement des pôles montre que l’épuisement des eaux souterraines joue un rôle important dans le changement du niveau de la mer. L’un des auteurs a déclaré : « Notre étude montre que parmi les causes liées au climat, la redistribution des eaux souterraines a le plus grand impact sur la dérive de l’axe de rotation. En tant qu’habitant sur Terre et père de famille, je suis inquiet et surpris de constater que le pompage des eaux souterraines est une autre source d’élévation du niveau de la mer. »
Maintenir les réserves d’eau souterraines à un bon niveau est nécessaire non seulement pour éviter une oscillation supplémentaire de l’axe de la Terre, mais également pour empêcher le sol de s’enfoncer et garantir aux gens suffisamment d’eau pour boire et cultiver. De nombreuses organisations prodiguent des conseils pour protéger et économiser l’eau, notamment en choisissant des plantes qui absorbent l’eau, en réparant rapidement les fuites et en utilisant des produits économes en eau. Ces actions ont le double avantage d’économiser de l’argent et de venir en aide à la planète.
Source  : Yahoo Actualités.

—————————————————

A few weeks ago, while returning from Italy, I made a stop in the French national park of La Vanoise in order to do some climbing before going back home. I met a park ranger and we talked about the melting of the glacier in front of us. The man worried a lot about the consequences of this melting on the water supply in our countrry and even around the world. As I put it in a recent post, the melting of Himalayan glaciers will lead to serious problems with the water supply in that part of the world where the populayion density is very high.

On May 3rd, 2021, I also wrote a post entitled «  The melting of glaciers and ice sheets shifts Earth’s axis ». This was confirmed by another post published on March 29th, 2023. The causes of the displacement of Earth’s axis are poorly known and several suggestions have been made, all in relation with global warming..

A study published in June 2023 in the journal Geophysical Research Letters, humans are pumping water from the ground quickly enough to move Earth’s axis.

Between 1993 and 2010, the tilt of the Earth shifted by 80 centimeters, corresponding with people’s worldwide withdrawals of underground water.

Based on prior research, people pumped an estimated 2,150 gigatons of water from the aquifers during the study’s time frame. That’s enough to fill 860 million Olympic pools. The study added that this amount of water equates to a global sea-level rise of about a quarter-inchor .6 cm. Displacement of this water, much of which serves irrigation purposes and ultimately flows to oceans, has happened faster than aquifer replenishment.

Earth’s axis, the imaginary tilted “pole” around which the world spins, shifts with weight redistribution. Some of the change in tilt relative to the Earth’s surface is a natural process, and scientists have already observed divergence from this. As I put it above, they previously linked discrepancies to factors including melting glaciers, ice sheets, and water held behind dams.

What especially concerns the study’s authors is that the pole shift suggests groundwater depletion’s role in sea level change is significant. One of the authors declared : “Our study shows that among climate-related causes, the redistribution of groundwater actually has the largest impact on the drift of the rotational pole. As a resident of Earth and a father, I’m concerned and surprised to see that pumping groundwater is another source of sea-level rise.”

Maintaining healthy groundwater supplies is helpful not just to avoid extra Earth wobble but also to keep ground from sinking and ensure people have enough for drinking and farming. Many organizations have tips to protect and save water, including choosing water-sipping plantings, making prompt leak repairs, and using water-saving products. These actions usually have the added benefit of saving you money while helping the planet.

La Terre, une belle mais fragile planète (Source : NASA)

Sécheresse en Californie : du mieux, mais prudence // California drought : better, but caution

Alors que la France reste sous la menace d’une sécheresse inquiétante dans les mois à venir, il semble que la situation s’améliore un peu en Californie, mais la partie est loin d’être gagnée. Des semaines de précipitations record ont trempé la Californie mais, d’un point de vue technique, n’ont pas mis fin à la sécheresse dans cet État.
La Californie a connu une sécheresse quasi ininterrompue pendant la majeure partie de la dernière décennie. Ce manque de précipitations a entraîné de gigantesques incendies de forêt, de mauvaises conditions pour les agriculteurs et des restrictions d’eau pour la population.

Les scientifiques prennent en compte trois types de sécheresse : 1) Une sécheresse météorologique signifie un manque de précipitations. Dans ce cas, les dernières fortes pluies ont été positives pour la Californie. 2) Une sécheresse agricole signifie qu’il n’y a pas assez d’humidité dans le sol, ce qui rend difficile la croissance des plantes. 3) Une sécheresse hydrologique signifie que les rivières, les ruisseaux et les eaux souterraines ont des niveaux inférieurs à la normale.
Ces trois facteurs sont pris en compte par le U.S. Drought Monitor qui publie une carte du niveau de sécheresse chaque semaine. Cette carte (voir ci-dessous) divise le pays en zones avec différentes couleurs qui vont du jaune (anormalement sec) au rouge foncé (exceptionnellement sec), lorsque des cultures meurent et que les puits s’assèchent.
Juste après les fortes pluies de janvier 2023, la carte du U.S. Drought Monitor a montré que la majeure partie de la Californie était dans une situation de sécheresse « modérée » et a laissé quelques endroits en sécheresse « sévère », avec un risque d’incendie est encore élevé. Malgré tout, les pluies ont réussi à éliminer les zones de sécheresse « extrême ».
Le U.S. Drought Monitor concerne les Etats Unis dans leur ensemble. Il existe d’autres facteurs examinés par les autorités californiennes : 1) Tout d’abord, il y a les réservoirs, y compris les grandes pièces d’eau qui font partie du State Water Project. Les très fortes précipitations des dernières semaines n’ont pas suffi pour remplir les plus grands lacs artificiels de l’État après la sécheresse de plusieurs années. Cependant, le mois de janvier très humide a réussi à les ramener à 96 % de leur moyenne historique. 2) Ensuite, il y a le manteau neigeux de la Sierra Nevada qui représente en théorie 30 % du stockage d’eau de la Californie. Un mois chutes de neige au début de 2023 l’a placé au-dessus de sa moyenne historique, à 138% à la mi-février. Cependant, la mesure la plus importante du manteau neigeux a lieu en avril, à la fin de la saison de neige, car cette dernière peut commencer à fondre tôt pendant un hiver chaud. Les gestionnaires de l’eau espèrent qu’elle s’accumulera et restera gelée, afin de pouvoir fondre en été et s’écouler dans les ruisseaux et les ruisseaux qui alimentent le réseau hydraulique de l’État.
Au cours de la dernière décennie, la Californie a commencé à contrôler les problèmes de puits, en particulier dans les zones qui dépendent fortement des eaux souterraines, comme la Vallée Centrale. Certaines localités tirent la majeure partie ou la totalité de leur eau d’immenses lacs souterrains dont dépendent les maisons et les fermes. Ces plans d’eau souterrains peuvent prendre beaucoup plus de temps que les lacs de surface pour se remplir.
Au cours de l’été 2022, beaucoup de puits domestiques manquaient cruellement d’eau. Même après les grosses pluies survenues quelques mois plus tard, près des deux tiers des puits contrôlés par les autorités californiennes pour mesurer et surveiller les eaux souterraines étaient en dessous de leur niveau normal.
Tout cela signifie que l’entame pluvieuse de 2023 a éloigné la Californie de la sécheresse, mais il faut rester vigilant. Les sécheresses sont difficiles à surmonter. Malgré les périodes de fortes précipitations, l’État a besoin de plus de pluie et de températures moins chaudes pour sortir définitivement du statut de sécheresse.
Les Californiens croisent les doigts, en espérant que le printemps et l’été 2023 n’apporteront pas une chaleur torride comme en 2022.
Source : U.S. Drought Monitor.

—————————————–

While France is under the threat of a worrying drought in the coming months, it looks as if the situation is getting a little better in California, but the game is not won yet. Weeks of heavy rainfall left California drenched, but did not technically end the state’s drought.

California has been living through droughts for most of the last decade. They can mean big wildfires, bad growing conditions for farmers, and water restrictions for the population.

There are three basic kinds of drought that scientists look at : 1) A meteorological drought means a lack of rainfall. In this case, the latest big storms were positive for California. 2) An agricultural drought generally means there is not enough moisture in the soil, which makes it hard for plants to grow. 3) A hydrologic drought means that rivers, streams and groundwater are lower than normal.

All three factors go into the U.S. Drought Monitor. It is a map (see below) that comes out every week. It breaks up the country into color-coded areas, from yellow (abnormally dry) to deep red (exceptionally dry) , when entire crops die off, and wells run dry.

Right after the heavy rains in January 2023, the U.S. Drought Monitor map showed most of California in a « moderate » drought, and left a few places in a « severe » drought where fire danger is still high. In short, the rains managed to eliminate the areas of « extreme » drought.

The U.S. Drought Monitor is a national index. There are other factors state regulators look at in California. 1) First, there are the reservoirs, including the big ones that are part of the State Water Project. Even the biggest rainstorm is not enough to refill the state’s largest man-made lakes after a multi-year drought. However, the very wet January managed to bring them to 96 percent of their historical average. 2) Second, there is the Sierra snowpack, which actually makes up 30 percent of the state’s water storage. A month of storms at the start of 2023 put that above its historical average, at 138 percent by mid-February. However, the more important snowpack measurement happens in April, at the end of the snow season, because snow can start to melt early during a warm winter. Water managers hope it will pile up and stay frozen, so it can melt in the summer, and run off into creeks and streams that feed the state’s water system.

In the last decade, the state started tracking problems with wells, especially in areas that depend heavily on groundwater, like the Central Valley. Some communities get most or all of their water from huge underground lakes that both homes and farms rely on, and those subterranean bodies of water can take a lot longer to fill back up than lakes on the surface.

In the summer of 2022, there were a lot of household wells that literally ran out of water. Even after the big storms a few months later, almost two-thirds of the wells the state uses to measure and monitor groundwater were below their normal level.

It all means the wet start to 2023 got California closer to being out of a drought, but not all the way there. Droughts are difficult to overcome, and even those unprecedented storms left the state needing more rain and more cool temperatures to officially get out of drought status.

Californians are just crossing their fingers, hoping the spring and summer 2023 will not develop a scorching heat like in 2022.

Source : U.S. Drought Monitor.

 

Carte montrant le niveau « modéré »  de sécheresse en Californie à la mi-février 2023 (Source : U.S. Drought Monitor)

Le rôle des petits glaciers dans les écosystèmes // The part played by small glaciers in the ecosystems

Selon une étude de l’Université de Fairbanks, les petits glaciers qui s’accrochent aux hautes pentes des montagnes en Alaska et ailleurs dans le monde semblent jouer un rôle important au niveau des aquifères et des systèmes fluviaux loin de la mer.
L’étude porte sur les glacier Jarvis et Gulkana, dans l’est de l’Alaska, et les torrents qui s’en échappent. Le glacier Jarvis donne naissance au ruisseau du même nom qui s’écoule ensuite dans la Tanana River, qui alimente à son tour le fleuve Yukon.

Comparé aux grands glaciers côtiers spectaculaires qui attirent les navires de croisière, le glacier Jarvis est minuscule et, comme les autres glaciers, il fond et recule. La couverture glaciaire dans le bassin versant de la Tanana River a diminué de 12% entre 1950 et 2010. Le glacier Jarvis a reculé d’environ 1,7 km entre 1949 et 2015, et ces dernières années il s’est considérablement aminci. Le glacier Gulkana Glacier a lui aussi perdu de son épaisseur.
L’accélération de la fonte des deux glaciers représente 15% à 28% du débit annuel du torrent Jarvis. Cependant, seulement environ la moitié de cette eau atteint le confluent de ce torrent avec un autre cours d’eau. L’autre moitié s’infiltre dans le sol et alimente la nappe phréatique avant de rejoindre les rivières plus en aval comme la Tanana River et, finalement, le fleuve Yukon.
Dans sa conclusion, l’étude fait remarquer que les glaciers de montagne dans les hautes latitudes représentent une source souvent oubliée de contribution aux rivières subarctiques et à la recharge des nappes phréatiques. La découverte que la fonte de glacier contribue à recharger les nappes phréatiques de la région a des implications pour d’autres régions du globe où l’on rencontre des montagnes arides avec des glaciers de haute altitude.
En raison du réchauffement climatique, la quantité d’eau produite par le glacier Jarvis est temporaire. Au bout du compte, le glacier et ses eaux de fonte vont disparaître, tout comme les autres glaciers de montagne dont certains sont si petits qu’ils n’ont même pas de noms. De tels petits glaciers ont été sous-estimés quant à leur rôle dans l’écosystème. Ainsi, en Alaska, leur impact sur le saumon est intéressant. Les eaux de source, lorsqu’elles sortent dans les lits des rivières, s’écoulent librement, même en hiver, alors que la surface des rivières gèle rapidement. Ces eaux souterraines donnent naissance à des zones plus chaudes dans les rivières, et les saumons les fréquentent au moment de la fraie. L’écosystème connaîtra donc de grands changements lorsque les glaciers ne pourront plus alimenter les nappes phréatiques.
Les auteurs de l’étude indiquent que cette nouvelle situation pourrait malgré tout avoir des effets bénéfiques pour les personnes. La réduction de l’eau souterraine d’origine glaciaire pourrait permettre aux cours d’eau de geler plus rapidement et donc de faciliter les déplacements.
Source: Alaska Dispatch News.

—————————————-

According to a University of Alaska Fairbanks-led study, the small and sometimes patchy glaciers that cling to high mountain slopes in Alaska and elsewhere in the world appear to be big players in groundwater and river systems far from the sea.

The study focused on Jarvis Glacier in the eastern Alaska Range, the nearby Gulkana Glacier and the points downstream from them. Jarvis Glacier feeds into Jarvis Creek which then flows into the Tanana River, which feeds the Yukon River.

Compared to the big coastal glaciers that draw cruise ship sightseers, Jarvis Glacier is tiny. And like other glaciers, it is shrinking. Glacial coverage in the Tanana River watershed decreased by 12 percent from 1950 to 2010. Jarvis Glacier receded about 1.7 km from 1949 to 2015, and in recent years has thinned dramatically. Gulkana Glacier is also thinning.

The glaciers’ accelerated melt accounts for 15 percent to 28 percent the annual flow in Jarvis Creek. However, only about half of the streamflow comes out of the mouth end of the creek. About half filters down into an aquifer, flowing through the soil and then into lowland rivers like the Tanana and, ultimately, the Yukon.

The study concludes by saying that high-latitude mountain glaciers represent an overlooked source to subarctic river discharge and aquifer recharge. The discovery that glacial melt is recharging the area’s aquifer has implications for other arid mountain regions with high-altitude glaciers.

Due to global warming and glacier melting, the big flow of water from Jarvis Glacier is temporary. Ultimately, Jarvis Glacier and the meltwater it produces will disappear, as will similar mountain glaciers, some of them so small that they don’t even have names. Such small mountain glaciers have been under-appreciated, and so has their role in the ecosystem. In Alaska, their impact on salmon is interesting. Groundwater, when it springs up into the beds of the rivers, is free-flowing, even in winter, when the rivers’ surfaces are frozen fast. The groundwater seeps are warm spots in the rivers, and salmon use them to spawn. So there will be big changes in the ecosystem when glaciers are no longer able to contribute to the aquifers.

On the other hand, the author of the study indicated there might be some beneficial effects to people. Reductions in glacial-fed groundwater might leave the rivers more solidly frozen and safer for travel.

Source : Alaska Dispatch News.

Exemples de petits glaciers en Alaska (Photo: C. Grandpey)