Islande : l’éruption continue // Iceland : the eruption continues

Samedi 24 août 2024 – 7 heures, heure française ; 5 heures à Reyklavik : Il est 5 heures du matin en Islande. Il faudra attendre un peu pur avoir les dernières informations officielles du Met Office. L’éruption fait rougeoyer le ciel mais ne semble pas avoir évolué de manière spectaculaire depuis la veille. Les webcams montrent qu’une bouche est bien active sur la fissure éruptive. La sismicité est faible. Reste à savoir combien de temps durera cette éruption qui ne devrait pas menacer les infrastructures sensibles, ni la ville portuaire de Grindavik.

Voici une vidéo montrant le début de l’éruption le 22 août 2024. Il y a des mini coupures mais on comprend parfaitement ce qui se passe :

https://youtu.be/D8c50LQp2U4

Image webcam de l’éruption

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18 heures (heure française) : Ce soir à Reykjavik, c’est la Nuit de la Culture, le « plus grand rassemblement en plein air » de la ville avec de l’art, de la musique, de la danse, etc. Il y a fort à parier que les gens ne se soucieront pas de l’éruption qui semble être entrée dans une sorte de routine. Connaissant les Islandais, je pense aussi que la bière va couler à flot !
Les dernières observations révèlent qu’une mare de lave s’est formée autour de la fissure éruptive à Sundhnúksgíga. La principale coulée de lave se trouve au nord-ouest, mais elle ne progresse plus, de sorte qu’il est peu probable qu’elle atteigne la Grindavíkurvegur. Tout se passe au nord du Mt Stóra Skógfell.
Globalement, l’éruption s’est stabilisée et montre beaucoup moins d’énergie que pendant la phase initiale. Quelques heures après le début de l’éruption, le débit de la lave était d’environ 100 mètres cubes par seconde, soit environ le 20ème du débit maximal au début. La lave occupait à ce moment-là une zone d’environ 12 kilomètres carrés. Au vu du volume de magma accumulé sous Svartsengi, je m’attendais à une éruption de plus grande ampleur, mais il est vrai que la fissure est longue (environ 4 kilomètres) ce qui a permis à plus de magma de percer la surface d’un seul coup.
Comme je l’ai écrit auparavant, la lave a provoqué plusieurs feux de végétation sur la péninsule de Reykjanes, d’autant plus que le sol est sec et qu’il y a beaucoup de vent.
La zone de l’éruption est très difficile d’accès car il s’agit d’une ancienne zone d’entraînement militaire. Il n’est pas possible de se rendre en voiture dans cette zone. Vouloir marcher jusqu’au lieu de l’éruption serait très dangereux. Une personne qui a essayé d’avancer sur ce terrain jonché de nombreuses crevasses est tombée dans l’une d’elles et s’est cassée la jambe.
Personne ne sait, bien sûr, si l’éruption durera longtemps ou si elle se poursuivra comme actuellement, sans changement significatif. Pour l’instant, acheter un billet d’avion pour aller voir le spectacle ne serait pas forcément une bonne idée.

Vue du site éruptif le 24 août 2024 à 16h45 (heure locale) lors d’un survol en direct avec un drone. Du grand spectacle!   https://www.youtube.com/watch?v=kn7H3Rwt_EA

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Saturday, August 24th, 2024 – 7:00 am French time; 5:00 AM in Reyklavik: It is 5:00 am in Iceland. We will have to wait some time to get the latest official information from the Met Office. The eruption makes the sky glow red but does not seem to have evolved significantly since the day before. Webcams show that a vent is active on the eruptive fissure. Seismicity is low. It remains to be seen how long this eruption will last. It is unlikely to threaten sensitive infrastructure or the port city of Grindavik.
Here is a video showing the start of the eruption on August 22,d, 2024. There are mini cuts but one can understand perfectly what is happening:
https://youtu.be/D8c50LQp2U4

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6:00 pm (French time) : Tonight in Reykjavik is Culture Night, the city’s « biggest outdoor gathering » with art, music, dancing and so on. The odds are that people will not care about the eruption which seems to have entered a kind of routine.

The latest observations reveal that a lava pool is forming around the fissure at the volcanic eruption at Sundhnúksgíga. The main lava flow is to the northwest, but it no longer makes progress so that it is unlikely to reach Grindavíkurvegur. It is all north of Mt Stóra Skógfell.
Globally, the eruption has stabilized and has far less power than during the initial phase. A few hours after the start of the eruption, the lava flow was about 100 cubic metres per second, around 1/20 of the flow at its peak in the beginning. Lava occupied an area of around 12 square kilometers. Judging from the volume of magma accumulated beneath Svartsengi, I expected a more powerful eruption, but the fissure is quite long (about 4 kilometers) which allowed more magma to pierce the surface in one go.
As I put it before, lava has ignited several wildfires on the Reykjanes peninsula, all the more as the ground is dry and the weather windy. .
The area is very difficult to cross as it is a former military training area. It is not possible to go by car to this area. Trying to walk to the eruption site would be very dangerous. One person who tried to move forward on the terrain with many crevasses fell and broke her leg.

Nobody knows, of course, whether the eruption will last long or if will go on with no significant changes. However, for the time being, buying a plane ticket to go and see the show would not be a good idea.

 

Nouvelles attaques d’ours polaires, une espèce en danger // New polar bear attacks, a species at risk

Dans une note publiée le 3 août 2024, j’expliquais qu’un Allemand qui faisait partie d’une équipe scientifique a été attaqué par un ours polaire dans l’est du Groenland le 24 juillet 2024. L’incident s’est produit sur l’île Traill, près de Mestersvig. Le scientifique est le seul à avoir été blessé lors de l’attaque et il a été immédiatement transportée par avion vers un hôpital en Islande. Son état est jugé stable. L’ours polaire responsable de l’attaque a été abattu.

Le 12 août 2024, plusieurs articles de presse nous informaient que deux ours polaires ont attaqué et tué un ouvrier au Canada sur un site radar isolé de l’île Brevoort, dans le territoire du Nunavut. Le site fait partie d’avant-postes du Système d’Alerte du Nord (North Warning System) qui est réparti à travers le Grand Nord canadien ; il forme un réseau de surveillance contre les incursions aériennes ou les attaques de missiles de croisière. La couverture radar s’étend sur près de 5000 kilomètres de l’Alaska au Labrador, dans l’est du Canada. Les employés de l’entreprise pour laquelle travaillait la victime se sont rendus sur les lieux et l’un des animaux a été abattu.
Les attaques d’ours polaires sur des humains sont rares, mais la mort de cet homme marque au moins la deuxième attaque mortelle depuis 2023. L’année dernière, un ours polaire a émergé brusquement d’une bourrasque de neige et a tué une femme et son jeune fils à Wales, un village à proximité de Nome, en Alaska, juste en dessous du Cercle polaire arctique. Il s’agissait de la première attaque mortelle d’ours polaire depuis 30 ans en Alaska, le seul État américain où vivent ces plantigrades. En 2018, un père de famille de 31 ans a été tué par un ours polaire alors qu’il protégeait ses enfants au Canada. La même année, les autorités norvégiennes ont déclaré qu’un ours polaire avait été abattu après avoir attaqué et blessé un garde qui accompagnait des touristes au moment où ils sortaient d’un bateau de croisière sur l’archipel du Svalbard.
La population d’ours polaires est en déclin en raison de la fonte et de la réduction de la banquise arctique. En 2021, des scientifiques norvégiens ont découvert que les ours polaires deviennent consanguins alors que l’espèce lutte pour sa survie. Une étude a révélé que dans l’archipel norvégien du Svalbard, les populations d’ours polaires ont connu une perte de 10 % de leur diversité génétique entre 1995 et 2016. Une étude de 2020 a révélé que la fonte de la banquise affame les ours polaires qui s’approchent des zones habitées pour trouver de la nourriture. L’étude avertit que d’ici un siècle, les ours polaires pourraient disparaître, et que le déclin de la diversité génétique augmente le risque d’extinction.
Source : Médias d’information américains.

Ours polaire dans l’Arctique canadien (Photo: C. Grandpey)

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In a post written on August 3rd, 2024, I explained that a German man participating in a research team was attacked by a polar bear in East Greenland on July 24th, 2024. The incident occurred on Traill Island near Mestersvig. Only one person was injured in the attack and was immediately airlifted to a hospital in Iceland. His condition has been reported stable. The polar bear responsible for the attack was shot following the incident.

On August 12th, 2024, several press articles informed us that two polar bears attacked and killed a worker in Canada at a remote government radar site on Brevoort Island, in the Nunavut territory. The site is one of dozens of North Warning System outposts dotting Canada’s far north, forming a surveillance tripwire against aircraft incursions or cruise missile attacks. The radar coverage spans over 3,100 miles from Alaska to Labrador in eastern Canada.The employees of the company for which he was working responded to the scene and one of the animals was put down.

Polar bear attacks on humans are rare but the man’s death marks at least the second fatal attack since 2023. Last year, a polar bear emerged from the impenetrable snow squall and killed a woman and her young son in Wales, Alaska, just below the Arctic Circle. It marked the first fatal polar bear attack in 30 years in Alaska, the only U.S. state that is home to the animals. In 2018, a 31-year-old father was killed in a polar bear attack while protecting his children in Canada. That same year, Norwegian authorities said a polar bear was shot and killed after it attacked and injured a guard who was leading tourists off a cruise ship on an Arctic archipelago.

The polar bear species is declining because of disappearing Arctic sea ice. In 2021, scientists in Norway found polar bears were inbreeding as the species fights to survive. A study found that on the Norwegian archipelago of Svalbard, polar bear populations have seen a 10% loss in their genetic diversity from 1995 to 2016. A 2020 study found that the melting sea ice is starving polar bears that are coming close to populated areas to find some food. The study warned that within the century, polar bears could be extinct, and declining genetic diversity increases the risk of extinction.

Source : US news media.