Islande : l’éruption sera-t-elle brève ? // Iceland : will the eruption be short-lived ?

Nous venons de voir à quel point les prévisions éruptives sur la situation dans la péninsule de Reykjanes peuvent être risquées. Tout le monde pensait que la crise sismique était terminée et que le soulèvement du sol dans la région de Svartsengi n’était pas nécessairement préoccupant. Le Blue Lagoon avait rouvert et les habitants de Grindavik espéraient rentrer chez eux pour Noël.
En ce qui me concerne, j’avais approuvé cette approche de la situation, mais j’ai aussi écrit qu’un nouvel afflux de magma dans l’intrusion changerait la donne. C’est ce qui s’est passé dans la soirée du 18 décembre et qui a provoqué le début de l’éruption. Il a surpris tout le monde par sa rapidité. .
Malgré l’échec des prévisions, un volcanologue islandais déclare aujourd’hui que l’éruption actuelle est typique des éruptions de chambres magmatiques peu profondes. La pression qui s’est accumulée provoque une ascension rapide du magma, suivie d’une chute rapide de la sismicité une fois que la lave a percé la surface. Le volcanologue affirme par ailleurs qu’il y a des signes qui indiquent l’éruption actuelle pourrait être de courte durée. [NDLR : J’aimerais toutefois ajouter que l’on est pas à l’abri d’un nouvel afflux de magma]
Interrogé sur la probabilité que de nouvelles bouches éruptives s’ouvrent sur la fissure à mesure que l’activité diminue, le scientifique estime que les chances sont « plus faibles que grandes ». Il a ajouté : « À mon avis, il est très peu probable qu’une éruption ait lieu à Grindavík ou dans les environs immédiats. Cependant, il est toujours possible que certains cratères se réactivent un peu plus au nord. Mais il semble plus probable que la situation évolue dans l’autre sens.
Lorsqu’on lui a demandé de prévoir l’évolution de l’éruption, il a répondu que cela était difficile. Toutefois, de nombreuses indications montrent qu’il s’agira d’une éruption de courte durée qui pourrait se terminer dans les prochains jours, peut-être même avant le week-end.
Source  : Iceland Review.

Image webcam montant le début de l’éruption

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Mise à jour le 20 décembre – 20 heures : Au cours des dernières 24 heures, la plus forte activité de l’éruption s’est concentrée dans la partie centrale de la fracture qui s’est ouverte le 18 décembre 2023 L’activité sismique a été relativement stable et il y a eu peu de changements dans la déformation du sol depuis le début de l’éruption. Compte tenu de ces observations, le Met Office estime que la probabilité qu’une nouvelle éruption se produise sans prévenir à proximité de Grindavík a diminué. Cependant, même si la probabilité d’une éruption dans la zone 4 (Grindavik) a diminué, le niveau de risque dans cette zone reste important.
Le Met Office ajoute que même si l’activité a diminué depuis le début de l’éruption, l’intensité de l’éruption reste significative et comparable aux éruptions de Fagradalsfjall. Il a également été démontré (le 18 décembre, par exemple) que le magma peut atteindre la surface très rapidement et laisse très peu de temps pour prendre des mesures préventives.
Aujourd’hui, au cours de la majeure partie de la journée, l’éruption n’était pas visible sur les webcams à cause du brouillard. Ce soir, une bouche éruptive est toujours active avec des éruptions stromboliennes parfois spectaculaires
Source  : IMO.

La bouche éruptive le 20 décembre à 20 heures (Image webcam)

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We have just seen how risky eruptive predictions can be about the situation on the Reykjanes Peninsula. Everybody thought the seismic crisis was over and that ground uplift in the Svartsengi area was not necessarily to be worried about. The Blue lagoon was reopened and Grindavik residents expected to be back home for Christmas.

As Far as I am concened, I approved these decisions , but I also wrote that a new afflux of magma in the intrusion would change the situation. Thisis what happened in the evening of December 18th and which caused the start of the eruption.

Despite the failure with predictions, an Icelandic volcanologist said that the current eruption is typical for shallow magma chamber eruptions, where built-up pressure leads to rapid magma ascent followed by a quick decrease in intensity. The volcanologist also noted that there are indications that the current eruption may be short-lived. [Editor’s note : However, I would like to add that we are not safe from a new influx of magma].

Asked about the likelihood of new vents opening on the fissure as activity diminishes, the scientist believes the chances are “lower than higher.” He added :“In my view, there’s almost no chance of an eruption, for instance, in Grindavík, or in its immediate vicinity. However, there’s always a possibility that some craters might reactivate a bit further north. But it seems more likely to go in the other direction.”

When asked to predict the future course of the eruption, he replied that such a thing was difficult. “However many indications suggest that this will be a short eruption that could end within the next few days. Possibly even before the weekend.”

Source : Iceland Review.

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Update of December 20th – 8 pm : In the last 24 hours, the highest activity in the eruption has remained around the middle of the fissure that opened on December. 18Th, 2023 Seismic activity has been relatively steady, and there have been little changes in deformation since the eruption began. Considering this, the Met Office assesses that the likelihood of a new eruption forming without warning nearby Grindavík has decreased. However, although the likelihood of vent formation within area 4 (Grindavik) has decreased, the hazard level in that area is nevertheless considered substantial.

The Met Office adds that even though the activity has decreased since the eruption began, the intensity of the eruption is still significant and comparable to eruptions at Fagradalsfjall. It has also been shown that the magma can reach the surface quickly, leaving little time to issue warnings.

Most of the day today, the eruption could not be seen on the webcams because of the fog. Tonoght, one eruptive vent is still active with some dignificant strombolian eruptions.

Source : IMO.

 

Islande : dernières nouvelles de l’éruption (suite) // Iceland : latest news of the eruption (continued)

20 décembre 2023 – 6 heures : Ce matin la péninsule de Reykjanes est dans le brouillard et les webcams ne permettent pas de voir l’éruption. Il semble toutefois qu’une seule bouche éruptive soit active. La sismicité et le tremor affichent des valeurs basses.
Le Met Office islandais a publié une nouvelle carte des risques à propos de l’éruption de Sund-hnúkagígar.

Il est indiqué que le risque a augmenté de manière significative dans les zones définies dans la précédente carte publiée le 8 décembre 2023, à savoir dans les zones 1 à 4. Deux nouvelles zones ont été ajoutées à la carte, les zones 5 à 6.
La nouvelle carte montre qu’il existe un fort risque d’éruption soudaine à Grindavík et qu’une éruption est également considérée comme possible à Svartsengi et au Blue Lagoon, dans la zone 1 de la carte.

 

Comme je l’ai écrit précédemment, les dernières photos montraient que l’éruption a désormais son siège dans trois bouches actives, contre cinq auparavant. La lave s’écoulait principalement vers l’est, mais il existe également une langue de lave qui se dirige vers l’ouest, au nord de Stóra-Skógafell.
Le Met Office insiste sur le fait que de nouvelles bouches éruptives sont susceptibles de s’ouvrir sur la fissure initiale, mais aussi plus au nord ou au sud. C’est la raison pour laquelle les routes d’accès au site éruptif sont fermées.

Dans la soirée du 19 décembre, des recherches ont été menées pour retrouver un homme qui s’était perdu près du site de l’éruption. La Protection civile exhorte les gens à faire preuve de la plus grande prudence lorsqu’ils se dirigent vers le site de l’éruption de Sundhnúkagígar. De son côté, le Met Office a averti qu’il existe un réel risque d’éruptions inopinées à Grindavík et qu’une sortie de lave reste possible à Svartsengi et au Blue Lagoon.
De plus, il ne peut être garanti que ceux qui s’aventurent sur le site de l’éruption malgré la désapprobation des équipes de secours pourront recevoir de l’aide en cas de détresse. Ces dernières peuvent être mobilisées sur d’autres lieux.

Il est rappelé qu’il ne s’est écoulé qu’environ 90 minutes entre l’essaim sismique et le début de l’éruption. Cela montre que de nouvelles bouches éruptives peuvent s’ouvrir très rapidement.Comme on a pu le constater le 18 décembre, un nouvel afflux de magma changerait la donne.

L’éruption à midi le 20 décembre 2023 (image webcam)

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December 20th, 2023 – 6 am : This morning the Reykjanes Peninsula is in the fog and the webcams do not allow to see the eruption. However, it looks as if a single eruptive vent is active this morning. Seismicity and the tremor are showing low values.

The Icelandic Met Office has issued a new hazard assessment map for the eruption at Sund-hnúkagígar. It is stated that the risk has increased significantly in all areas defined in the previous hazard assessment map, namely in areas 1 to 4. Two new areas have been added to the map, areas 5 to 6.

The new map shows that there is an increased risk of unannounced eruption in Grindavík and also that eruption is considered possible at Svartsengi and the Blue Lagoon, in area 1 on the map.

On new photos of the eruption site, one could see that the eruption was coming from three eruption vents, down from five before. Lava has flowed mostly eastwards , but there is also a tongue of lava reaching the the west, north of Stóra-Skógafell.

The Met Office insists that there is an increased likelihood of eruption fissures opening up more widely on the original fissure as well as further north or south. This is the reason why the roads leading to the eruption site remain closed.

In the evening of December 19th, there was a search conducted for a man who had got lost near the eruption site. There is a clear message from the Civil Protection that people should be careful to walk towards the eruption site at Sundhnúkagígar. The Icelandic Met Office has warned that there is an increased risk of unannounced eruptions in Grindavík and that eruptions are thought to be possible at Svartsengi and the Blue Lagoon.

Moerover, it cannot be guaranteed that those who venture to the eruption site against the will of first responders will be rescued, because the crisis response team might be occoupied .

The public is reminded that it took about 90 minutes between the seismic swarm and the beginning of the eruption. This shows that the notice of new openings can be very short. As could be seen on December 18th, a new magma influx would change the situation.

Juste une mise au point…

Lorsque fin octobre 2023 une intrusion magmatique a provoqué une hausse de la sismicité sur la péninsule de Reykjanes, avec en parallèle un soulèvement du sol, mais pas d’éruption à se mettre sous la dent, j’ai évoqué une situation que j’avais connue sur le terrain dans les années 1990 dans le secteur du Krafla, dans le NE de l’Islande. Les scientifiques islandais avaient enregistré une forte sismicité ainsi qu’un soulèvement significatif du sol, jusqu’à un mètre dans le secteur de la centrale géothermique. Après avoir passé une journée supplémentaire dans la région, avec l’espoir d’assister à une éruption, je suis reparti bredouille. Le magma avait trouvé un autre chemin dans les profondeurs et l’éruption avait avorté

La situation sur la péninsule de Reykjanes en octobre et novembre 2023 m’a rappelé la situation des années 90 sur le Krafla. Les volcanologues islandais ont affirmé d’abord qu’une éruption serait « imminente ». Ne la voyant toujours pas venir, ils l’ont qualifiée de « probable ». Au final, la sismicité étant toujours faible, ils ont baissé pavillon et autorisé, deux mois après le début de la crise sismique, la réouverture du Blue Lagoon et laissé entrevoir aux habitants de Grindavik un retour à la maison pour Noël.

De mon côté, si je ne croyais pas trop à une éruption sur la péninsule de Reykjanes, j’avais tout de même précisé que la donne serait changée si un nouvel afflux de magma devait pénétrer dans l’intrusion existante.

C’est ce qui s’est passé le 18 décembre 2023 au soir. Sous l’impulsion de cette nouvelle arrivée de magma, la sismicité a bondi d’un coup et l’éruption s’est déclarée une heure plus tard. La sismicité a décliné par la suite car ce nouveau magma avait trouvé une voie bien tracée par l’intrusion précédente.

Un lecteur de mon blog – un universitaire – s’est empressé de dire que je m’étais planté dans mes prévisions, omettant de signaler ma remarque concernant un possible afflux de magma qui changerait la situation. Cette personne s’est fendue de plusieurs messages plus ou moins aimables à mon égard. A mes yeux, elle appartient à la catégorie des pseudo scientifiques fustigée autrefois par Haroun Tazieff. Heureusement, la plupart des universitaires que je connais n’appartiennent pas à ce cercle fermé. Une fois mes études universitaires terminées, on m’avait offert la possibilité d’enseigner en faculté. J’ai décliné cette proposition car j’avais compris l’état d’esprit fait de mesquineries, moqueries, jalousies, etc. qui régnait dans cet univers et que je retrouve avec cette personne. J’ai préféré enseigner en lycée, en particulier dans les classes post bac où, comme on le dit familièrement, j’ai vraiment pris mon pied.

Las de ses remarques désobligeantes et largement infondées, j’ai décidé de ne plus entrer dans le jeu de cet universitaire et de ne plus répondre à ses remarques.

Heureusement, la plupart des commentaires qui me sont adressés m’encouragent à maintenir mon blog dans l’état d’esprit que je lui ai conféré. J’accepte, bien sûr, les critiques, mais pas l’acharnement malhonnête.

Photo: C. Grandpey

Hawaii : mesure des gaz du Kilauea // Hawaii: Kilauea gas measurement

Selon le volcanologue français Haroun Tazieff, aujourd’hui disparu, l’étude des gaz volcaniques est une priorité car ils sont le moteur des éruptions. Deux gaz doivent surtout être étudiés : le dioxyde de soufre (SO2) et le dioxyde de carbone (CO2), même si d’autres gaz comme le sulfure d’hydrogène (H2S) et l’hélium (He) doivent également être pris en compte.
Un article récent Volcano Watch publié par l’Observatoire des volcans hawaïens (HVO) explique comment ces gaz sont mesurés entre les éruptions du Kilauea.
Lors des éruptions, le HVO signale fréquemment les taux d’émission de dioxyde de soufre (SO2) car c’est un moyen de suivre la progression de l’activité éruptive. Toutefois, pour les périodes précédant les éruptions, ou lorsqu’il y a une intrusion magmatique en cours sans éruption, le HVO s’appuie essentiellement sur des données géophysiques telles que la déformation du sol ou la sismicité, plutôt que sur des données géochimiques telles que les émissions de SO2.
Un autre type de gaz peut être important en période non éruptive : le dioxyde de carbone (CO2) qui a un comportement très différent du SO2 dans le système magmatique du Kilauea. Ces différences peuvent être exploitées pour mieux comprendre les processus qui se produisent sous la surface du sol. Par exemple, sur le Kilauea, le CO2 peut commencer à s’échapper du magma alors que ce dernier se trouve encore à plusieurs kilomètres sous la surface, alors que le SO2 est libéré de manière significative lorsque le magma se trouve à seulement quelques dizaines ou centaines de mètres sous la surface. Cela signifie souvent que l’on ne voit pas beaucoup de SO2 avant que la lave commence percer la surface.
Le problème du CO2 est qu’il est déjà présent en quantités très variables dans l’atmosphère, alors que le SO2 est normalement absent. Il est donc facile de détecter un signal de SO2 volcanique dans l’air ambiant, alors que le CO2 atmosphérique peut varier au cours d’une même journée, ainsi qu’avec les saisons.
Cependant, en coopération avec des chercheurs de l’Observatoire volcanologique des Cascades, le HVO a récemment accordé davantage d’attention aux données concernant le CO2 du Kilauea. L’Observatoire dispose d’une station multi-GAZ au sud-ouest de l’Halema’uma’u ; elle mesure quatre gaz volcaniques (CO2, SO2, H2S et vapeur d’eau), ainsi que des données météorologiques telles que la vitesse et la direction du vent.
Au lieu d’utiliser toutes les données CO2 de la station multi-GAZ, le HVO ne prend en compte que les données CO2 qui atteignent la station depuis certaines directions et certaines vitesses de vent. Cela permet d’essayer d’isoler le signal CO2 volcanique. Les scientifiques calculent des moyennes hebdomadaires de concentration de CO2. Une fois ce travail effectué, en examinant uniquement les données provenant de deux secteurs de Halema’uma’u (secteurs ouest et sud-est du cratère) avec des vitesses de vent modérées, ils obtiennent des tendances dans la concentration du CO2 en relation avec les récentes éruptions sommitales. En observant les données concernant ces deux directions du vent, les scientifiques ont pu constater que le CO2 semblait augmenter lentement et légèrement avant les éruptions sommitales du Kīlauea en juin et septembre. Après ces éruptions, les concentrations de CO2 ont chuté..
Aujourd’hui, depuis l’éruption de septembre, les concentrations de CO2 sont de nouveau en hausse, ce qui est probablement lié à l’intrusion magmatique dans les régions de stockage peu profondes situées sous la région sommitale et sous la caldeira sud.
Souvent, lorsque le Kīlauea entre en éruption, le HVO utilise le faible rapport CO2 / SO2 pour pouvoir dire que le magma alimentant l’éruption a été stocké à très faible profondeur, car ce rapport indique que le magma a déjà libéré la majeure partie de son CO2 avant l’éruption.
La prochaine étape de cette nouvelle méthode d’analyse des données gazeuses consistera à essayer de transformer les données de concentration de CO2 en taux d’émission de CO2, ce qui pourrait alors indiquer aux scientifiques non seulement que le magma est en train de monter à faible profondeur sous le Kilauea, mais aussi dans quelles proportions.
Source : USGS/HVO.

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For late French volcanologist Haroun Tazieff, the study of volcanic gases should be given priority as they are what drives the eruptions. Two main gases need to be studied : sulfur dioxide (SO2) and carbon dioxide (CO2), although other gases such as hydrogen sulfide (H2S) and helium (He) should also be taken into account.

A recent Volcano Watch article by the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) explains how these gases are measured between Kilauea’s eruptions.

During eruptions, HVO frequently reports sulfur dioxide (SO2) emission rates as a means of tracking the progression of eruptive activity. But for the periods before eruptions, or when there is an ongoing intrusion with no eruption, most of the data HVO relies on is geophysical data, such as deformation or seismicity, rather than geochemical data such as SO2 emissions.

There is another type of gas that can be important during non-eruptive periods :carbon dioxide (CO2) which behaves very differently from SO2 in Kilauea’s magmatic system. These differences can be exploited to help better understand processes occurring beneath the ground surface. For example, CO2 can begin to escape from Kilauea’s magma when it is still many kilometers beneath the surface whereas SO2 is largely released when magma is just a few tens or hundreds of meters beneath the surface. This often means we don’t see much SO2 being emitted until lava begins erupting at the surface.

The tricky thing about CO2 is that it is already present, and highly variable, in the atmosphere. This is different from SO2, which is not normally present. So it is easy to pick out a volcanic SO2 signal in ambient air measurements, but atmospheric CO2 can vary throughout the course of a day, as well as with the seasons.

Recently, however, in cooperation with researchers at the Cascades Volcano Observatory, HVO has been looking a little closer at CO2 data from Kilauea. The observatory has a multi-GAS station to the southwest of Halemaʻumaʻu that measures four volcanic gases (CO2, SO2, H2S and water vapor), as well as meteorological data such as wind speed and wind direction.

Instead of using all the CO2 data from the multi-GAS, HVO separates out CO2 data that reaches the station from certain directions at certain wind speeds. This allows to try to isolate the volcanic CO2 signal. The scientists calculate weekly averages of the CO2 concentration. Once they have done that, if they look only at data coming from two portions of Halemaʻumaʻu (the western and the southeastern parts of the crater) at moderate wind speeds, they see patterns in the CO2 concentration relative to the recent summit eruptions. For both wind directions, the scientists can see that CO2 coming from those directions appeared to increase slowly and slightly before the June and September Kīlauea summit eruptions. Once the eruptions occurred, CO2 concentrations dropped back down.

Today, since the September eruption, CO2 concentrations have been increasing again, and the increase is likely related to the intrusion of magma into the shallow storage regions beneath the summit and south caldera regions.

Often when Kīlauea erupts, HVO uses the low ratio of eruptive CO2 to SO2 to be able to say that the magma feeding the eruption was stored very shallow because that low ratio tells that the magma already degassed most of its CO2 before eruption.

The next step with this new data analysis method is to try to turn the CO2 concentration data into emission rates of CO2, which could then perhaps tell scientists not just that magma is rising to shallow depths beneath Kilauea, but how much magma is rising.

Source : USGS / HVO.

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Ces graphiques montrent les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans deux zones sommitales du Kīlauea, de mars à octobre. Les carrés rouges et les cercles bleus représentent les moyennes hebdomadaires de concentration de CO2 mesurées à la station multi-GAZ du Kīlauea lorsque le vent vient de directions et à des vitesses spécifiques. Les symboles gris représentent les mesures individuelles (moyennes sur 30 minutes jusqu’à huit fois par jour). Les barres verticales roses représentent les éruptions du Kilauea de juin et septembre. (Source : USGS)

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These plots show carbon dioxide (CO2) concentrations in two summit areas of Kīlauea, from March to October. The red squares and blue circles represent weekly averages of CO2 concentration measured at the Kīlauea Multi-GAS Station when the wind is coming from specific directions and at specific wind speeds. Gray symbols represent individual measurements (30-minute averages up to eight times per day). The pink vertical bars represent Kilauea’s June and September eruptions. (Source: USGS)