Une éruption en Islande ? Tôt ou tard, ou jamais. Personne ne sait ! // An eruption in Iceland ? Sooner or later, or never. Nobody knows !

Après plusieurs semaines de fermeture à cause du risque d’éruption dans le secteur, le Blue Lagoon vient de rouvrir, au moins partiellement. L’accès au site est limité pour ne pas gêner les travaux d’édification d’une digue de terre autour de la centrale géothermique de Svartsengi. Ce rempart de quelque 5 kilomètres de longueur est censé protéger les infrastructures contre d’éventuelles coulées de lave.

Cela fait presque deux mois que le Met Office islandais nous serine qu’une éruption est susceptible de se produire sur la péninsule de Reykjanes. On est passé du stade d’ « imminent », à celui de «  probable » ou « possible », mais la lave n’a toujours pas daigné montrer le bout de son nez.

Pourtant, une chose est certaine : du magma s’agite dans le sous-sol et les instruments ont fourni la preuve d’une importante intrusion magmatique qui a fait se soulever le sol, ouvert des fractures et entraîné l’évacuation de Grindavik. A ce sujet, on vient d’apprendre que les habitants de cette bourgade pourraient être autorisés à revenir chez eux pour Noël.

Aujourd’hui, un soulèvement du sol est toujours enregistré à proximité de la centrale de Svartsengi. Une faible sismicité est toujours présente, avec des événements d’une magnitude inférieure à M 2.0 le plus souvent. Cette sismicité affecte principalement le secteur de Grindavik.

Source: IMO

Il semble donc que l’intrusion magmatique ne soit pas terminée, mais que la pression exercée par le magma ne soit pas suffisante pour lui permettre de s’élever vers la surface. Il est bien évident qu’une nouvelle arrivée de magma dans l’intrusion changerait la donne, mais les sismographes le feront savoir. Pour le moment ce n’est pas le cas. Nous avons atteint les limites de la prévision éruptive. La seule chose à faire est d’attendre et voir, car c’est la Nature qui commande…

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Dernière minute : ce 18 décembre 2023 au soir, il semble qu’un essaim sismique ait débuté dans la région de Fagradalsfjall avec des événements à faible profondeur (environ 1, 5 k pour la plupart). L’un d’eux avait une magnitude de M 3.0 et un autre une magnitude de M 4,2 à Krysuvik à 4,7 km de profondeur. A surveiller.

Source: IMO

Eruption! C’est vraiment parti très vite! Image webcam.

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After several weeks of closure due to the risk of eruption in the area, the Blue Lagoon has just reopened, at least partially. Access to the site is limited so as not to interfere with work to build an earthen dike around the Svartsengi geothermal power plant. This rampart, some 5 kilometers long, is supposed to protect the infrastructure against possible lava flows.
The Icelandic Met Office has been warning us for almost two months that an eruption is likely to occur on the Reykjanes Peninsula. We have moved from « imminent » to « probable » or « possible », but lava has still not accepted to show the tip of its nose.
However, one thing is certain: magma is stirring in the subsoil and the instruments have provided proof of a major magmatic intrusion which caused the ground to rise, opened up fractures and led to the evacuation of the town of Grindavik. Residents have just been informed that they might be allowed to return home for Christmas.
Today, ground uplift is still recorded near the Svartsengi power plant. Low seismicity is still present, with events less than M 2.0 most often. This seismicity mainly affects the Grindavik area. It therefore seems that the magma intrusion is not complete, but the pressure exerted by magma is not sufficient to allow it to rise towards the surface. It is obvious that a newinflux of magma in the intrusion would change the situation, but the seismographs will make it known. At the moment this is not the case. We have reached the limits of eruptive prediction. The only thing to do is to wait and see, because Nature is in charge…

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Last minute : this evening of December 18th, 2023, it seems that a seismic swarm started in the Fagradalsfjall area with events at shallow depths (around 1.5 k for most). One of them had a magnitude of M 3.0 and another had a magnitude of 4.5 at Krysuvik, at a depth of 4.7 km.

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Eruption! It started very quickly. See webcam image above.

Le risque tsunami en Nouvelle Zélande // The tsunami hazard in New Zealand

Outre les éruptions volcaniques comme celle de White Island (9 Decembre 2019; 22 morts ), la Nouvelle-Zélande est un pays exposé aux séismes comme l’événement de M 6.2 qui a secoué Christchurch le 21 février 2011, faisant 185 morts.

 

Photo: C. Grandpey

Destruction à Christchurch (Crédit photo : NZ Defence Force)

L’histoire montre que la Nouvelle-Zélande est également exposée aux tsunamis. Ils sont en général causés par des séismes sur la plaque Pacifique. Ils peuvent se produire localement, mais affecter aussi l’Amérique du Sud, le Japon et l’Alaska. Certains ont été attribués à des glissements de terrain sous-marins et à une activité volcanique. On a constaté que la Nouvelle-Zélande est touchée en moyenne par au moins un tsunami avec une hauteur de vague supérieure à un mètre tous les dix ans. Cependant, le recensement des tsunamis est limité par l’histoire de ce jeune pays. Il remonte seulement au début des années 1800 et se base souvent sur des traditions orales maories et des recherches effectuées sur les paléo-tsunamis, autrement dit des raz-de-marée qui ont eu lieu à des époques reculées et dont il n’existe plus que des traces géologiques.

Une nouvelle étude publiée en novembre 2023 dans le Journal of Geophysical Research : Solid Earth a toutefois montré que des vagues de tsunami de 28 mètres de haut pourraient frapper certaines parties de la Nouvelle-Zélande dans les pires scénarios de séismes.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode de simulation des séismes pour comprendre les risques de tsunami dans les îles du Nord et du Sud de la Nouvelle-Zélande. Ils ont constaté que les plus grosses vagues frapperaient probablement la côte nord-est de l’Île du Nord. En effet, la zone de subduction de Hikurangi, où la plaque tectonique Pacifique plonge sous la plaque tectonique australienne, se trouve juste au large de cette côte. Les auteurs de l’étude ont conclu qu’il y a un laps de temps très court entre le moment où le séisme se produit et celui où les vagues du tsunami frappent la côte.

Contexte tectonique en Nouvelle Zélande (Source: GNS Science)

Source: GeoNet

En raison de la proximité de la Nouvelle-Zélande avec des zones de subduction susceptibles de déclencher de puissants séismes générant des tsunamis, il est important de comprendre le risque lié à ces vagues dévastatrices.
Jusqu’à présent, les chercheurs se sont référés à des séismes historiques pour tenter de comprendre les risques futurs. Le problème, c’est que les documents historiques ne remontent qu’à environ 150 ans. Les études géologiques peuvent, certes, révéler des preuves de séismes plus anciens, mais ces travaux sont incomplets.
Au lieu de cela, les auteurs de la dernière étude se sont tournés vers une méthode différente : les séismes synthétiques, autrement dit une approche artificielle des séismes. Cette méthode utilise des modèles informatiques dans lesquels les chercheurs ajoutent tout ce qu’ils connaissent sur la géométrie et la physique des systèmes de failles. Ils ont ensuite simulé des dizaines de milliers d’années de séismes pour tenter de déterminer la fréquence à laquelle les séismes majeurs se produisent. La méthode n’est pas parfaite car tous les systèmes de failles ne sont pas intégralement connus, mais elle vient compléter les archives historiques et géologiques. Il faut toutefois noter que si cette méthode tend à montrer comment de tels séismes peuvent se déclencher, elle n’apporte aucune indication concernant la prévision de leur déclenchement.
Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont créé un catalogue de simulations couvrant 30 000 années, axé sur les systèmes de failles autour de la Nouvelle-Zélande. Les résultats ont révélé 2 585 séismes d’une magnitude comprise entre M 7,0 et M 9,25. La modélisation montre que la zone de subduction de Hikurangi est la principale source de séismes majeurs déclencheurs de tsunamis près de la Nouvelle-Zélande, bien que la zone de subduction Tonga-Kermadec, un peu plus au large au nord de l’île du Nord puisse également générer de puissants séismes accompagnés de tsunamis. Les chercheurs ont été surpris de constater que le risque de tsunami était davantage causé par des failles plus petites et moins profondes au niveau de la croûte terrestre, plutôt que par les failles de subduction proprement dites.
L’équipe scientifique a découvert que la hauteur maximale d’une vague de tsunami serait de 28 mètres. Elle serait provoquée par un puissant séisme à environ 630 kilomètres au nord-est d’Auckland dans le Pacifique Sud. A titre de comparaison, le tsunami de Tohoku au Japon en 2011 a déclenché une vague de 40 mètres.
Source : Live Science.

Photo: C. Grandpey

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Beside volcanic eruptions like the tragic one on White islans (9 December 2019 ; 22 casualties ), New Zealand is a country exposed to earthquakes like the M 6.2 event that shook Christchurch on February 21st, 2011, killing 185 people.

History shows that New Zealand is also exposed to tsunamis. They tend to be caused by earthquakes on the Pacific Plate both locally and as far away as South America, Japan, and Alaska. Some have been attributed to undersea landslides and volcanoes. New Zealand is affected by at least one tsunami with the a wave height greater than one metre every ten years on average. However, the history of tsunamis is limited by the country’s written history only dating from the early to mid-1800s with Māori oral traditions and paleotsunami research prior to that time. A new resaerch has shown that tsunami waves 28 meters high could hit parts of New Zealand in a worst-case earthquake scenario.

In the study, published in November 2023 in the Journal of Geophysical Research: Solid Earth, researchers used a new method of examining simulated earthquakes to understand possible tsunami risks to New Zealand’s North and South Islands. They found that the largest waves are likely to strike along the northeast coast of North Island. It is because the Hikurangi subduction zone, where the Pacific tectonic plate dives under the Australian tectonic plate, sits just offshore. The authors of the study concluded there was a really short timespan between the moment when these earthquakes happen and when the tsunami waves hit. VOIR CARTE TECTONIQUE

Because of New Zealand’s proximity to subduction zones, which can create large, tsunami-generating earthquakes, it is important to understand the risk of these devastating waves.

Previous efforts have used historical quakes to try to understand future risk. But historical records only go back about 150 years. Geological studies can turn up evidence of older quakes, but those records are incomplete.

Instead, the researchers turned to a different method: synthetic earthquakes. This method used computer models, into which researchers added everything they know about the geometry and physics of fault systems. They then simulated tens of thousands of years of quakes to try to determine how often major ones occur. The method is not perfect because the fault systems are not fully known, but it complements the historical and geological record. Moreover, if this method tends to show how such earthquakes can be triggered, it does not bring any indication concerning the prediction.

In the new study, the researchers created a catalog of 30,000 years of simulated time focused on the fault systems around New Zealand. The results revealed 2,585 earthquakes with magnitudes between M 7.0 and M 9.25. The model suggests that the Hikurangi subduction zone is the most dangerous source of tsunami quakes near New Zealand, though the Tonga-Kermadec subduction zone north of North Island can also generate large, tsunami-causing quakes, just a bit further from shore. The researchers were surprised to find that the tsunami hazard was caused by smaller, shallower crustal faults, rather than the subduction faults themselves.

The scientific team found the maximum height of a tsunami was 28 meters, which would result from a paowerful earthquake about 630 kilometers northeast of Auckland in the South Pacific. The 2011 Tohoku tsunami in Japan triggered a 40-meter wave, for comparison.

Source : Live Science.