En ce début d’année 2021, voici un bilan de l’activité éruptive en 2020. Elle a été relativement riche, avec en particulier le réveil du Kilauea à Hawaii et de La Soufrière de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Au cours de l’année 2020, certains volcans ont montré une activité relativement stable. Je ne les mentionnerai donc pas, sauf regain d’activité significatif ponctuel.
Au Guatemala, le Pacaya conserve une activité strombolienne assez régulière au niveau du cratère Mackenney tandis que des coulées de lave avancent sur ses flancs. Le Fuego montre une activité explosive avec projections incandescentes, avalanches de blocs – voire pyroclastiques – qui atteignent souvent la végétation. Le Santiaguito montre son activité explosive habituelle au sommet du complexe de dômes où le Caliente est souvent le plus actif.
Au Mexique, le Popocateptl émet des panaches de vapeur auxquels se mêle parfois de la cendre. La pression des gaz détruit périodiquement le dôme en formation dans le cratère. Un tel événement s’est produit le 22 juillet et s’est accompagné de puissantes explosions avec projections de matériaux incandescents sur les flancs du volcan.
Au Pérou, le Sabancaya est régulièrement secoué par des explosions qui génèrent des panaches de cendre. Ces nuages s’élèvent en général jusqu’à 2 – 3 km au-dessus du sommet.
En Equateur, le Reventador émet régulièrement des panaches de gaz, de vapeur et de cendres jusqu’à 1 km au-dessus du sommet. Des blocs incandescents roulent parfois sur plusieurs centaines de mètres sur les flancs du volcan. L’incandescence est souvent visible de nuit au niveau du cratère.
Au Kamchatka, la couleur de l’alerte aérienne est souvent restée Orange pour l’Ebeko, le Karymsky, le Klyuchevskoy et le Sheveluch en raison du risque d’éruptions explosives et de nuages de cendres qui peuvent perturber le trafic aérien dans la région. Le Klyuchevskoy s’est montré souvent très actif, avec en particulier une coulée de lave observée à partir du 20 avril.
En Indonésie, le Semeru est resté bien actif tout au long de l’année avec des panaches de cendres s’élevant généralement de 200 à 400 m au-dessus du sommet.. A noter une intensification de l’activité éruptive début décembre, avec présence de coulées pyroclastiques probablement provoquées par des effondrements du dôme sommital .Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4).
Toujours en Indonésie, le Karangetang est resté souvent actif en 2020, avec des coulées de lave issues du cratère principal qui se sont engagées dans plusieurs ravines sur les flancs du volcan.
Le Sakurajima (Japon) reste bien actif. On observe régulièrement des explosions dans le cratère Minamidake, avec des panaches de cendres qui s’élèvent jusqu’à 5 km au-dessus du cratère. Des retombées de cendres sont également enregistrées.
Des événements sismiques sont régulièrement enregistrés dans le Parc National de Yellowstone. Ils sont souvent causés par l’activité hydrothermale intense. La caldeira reste soumise à une légère déflation. Rien n’indique un risque d’éruption de ce volcan.
Des fluctuations d’activité sont observées à White Island (Nouvelle Zélande), mais sans événement cataclysmal comme celui qui a tué 22 touristes le 9 décembre 2019. L’affaire est maintenant entre les mains de la justice, avec des procès et autres sordides demandes de compensation financière.
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Voici les événements éruptifs les plus marquants du mois de janvier 2020 :
Le mois de janvier 2020 a été particulièrement riche en phénomènes éruptifs.
Au Japon, le niveau d’alerte du Kirishima (Shinmoedake) passe de 1 à 2 le 2 janvier suite à une augmentation de la sismicité. Les habitants et les touristes sont priés de ne pas s’approcher du cratère.
La sismicité reste présente en janvier à Mayotte, même si la population ne perçoit pas certains événements.
Une activité éruptive est observée sur le Shishaldin (Aléoutiennes / Alaska). Le 3 janvier, le volcan émet un nuage de cendre qui monte à 6000 – 7000 mètres. L’activité décline par la suite
En janvier, le Piton de la Fournaise montre des signes de réveil avec, en parallèle, une inflation de l’édifice volcanique.
L’Agence météorologique japonaise (JMA) indique qu’une éruption s’est produite le 11 janvier 2020 à 15 h 05 sur le Mont Shindake sur l’île Kuchinoerabu dans la préfecture de Kagoshima.. L’éruption a projeté des matériaux à 300 mètres au-dessus du cratère. Aucune coulée pyroclastique n’a été observée et aucun ordre d’évacuation n’a été émis. C’est la première éruption du volcan depuis le 2 février 2019.
L’événement principal du mois de janvier 2020 reste l’éruption qui débute le 12 janvier 2020 sur le Taal (Philippines) dont le niveau d’alerte passe de 3 (activité magmatique) à 4 (dangereuse éruption imminente). À 17 h 30 (heure locale) le 12 janvier, l’activité éruptive du cratère principal (Main Crater) s’est intensifiée et a généré un panache de vapeur et de cendre de 10 à 15 kilomètres de hauteur, traversé de fréquents éclairs. Le PHIVOLCS conseille fortement l’évacuation totale de Volcano Island (6000 habitants), ainsi que l’évacuation des zones exposées aux coulées pyroclastiques et au risque de tsunami dans un rayon de 14 kilomètres du Main Crater du Taal
Ce même 12 janvier 2020, une éruption débute sur le volcan La Cumbre, sur l’île inhabitée de Fernandina aux Galapagos (Equateur). Comme d’habitude dans cette partie du globe, l’éruption consiste en émissions de lave basaltique fluide. Cette lave est émise par une fissure le long du flanc sud-est du volcan et une coulée descend vers la côte.
Le 14 janvier, 40 752 personnes sont affectées par l’éruption du Taal; 38 203 d’entre elles vivent dans des abris temporaires dans 198 centres d’hébergement.
Le 17 janvier, plusieurs localités à proximité du Taal sont totalement bloquées par la police. Le nombre de personnes évacuées a rapidement augmenté depuis le début de l’éruption. Sur la base des dernières données, 27 312 familles, soit 125 107 personnes, sont logées dans 373 centres d’hébergement provisoires.
Le 18 janvier, 22 472 familles, soit 96 061 personnes, ont été affectées par l’éruption du Taal à Batangas. Sur ce nombre, 16 174 familles – 70 413 personnes – vivent dans 300 centres d’évacuation.
Au cours des deux premières semaines de janvier, de volumineux panaches de gaz et de vapeur sont montés à 50 – 200 mètres au-dessus du fond du cratère de l’Anak Krakatau (Indonésie). Un épisode éruptif le 7 janvier a généré un panache de cendre qui est monté à 200 mètres de hauteur. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4)
L’AVO a indiqué le 18 janvier que l’activité éruptive avait repris sur le Shishaldin (Aléoutiennes / Alaska) avec des coulées de lave visibles sur le flanc NE du volcan.
À partir de la soirée du 18 janvier, l’activité explosive dans le secteur NE du Stromboli (Sicile) provoque un petit débordement de lave et le roulement de matériaux le long de la Sciara del Fuoco.
Le 26 janvier, la baisse d’activité du Taal entraîne la réduction du niveau d’alerte de 4 à 3.
Autre événement intéressant à la fin du mois de janvier 2020, une hausse de la sismicité et de l’inflation du sol a été observée en Islande sur la Pénisnule de Reykjanes. Aucune activité éruptive n’aura lieu, mais les autorités ont mis en place le principe de précaution
Fin janvier 2020, l’activité éruptive se poursuit sur l’Etna (Sicile) au niveau de la Voragine, du Nouveau Cratère Sud-Est (NCSE) et du Cratère Nord-Est (CNE).
L’activité éruptive est également soutenue en janvier sur l’île Nishinoshima (Japon). Le cône central continue de vomir des coulées de lave qui atteignent l’océan.
Eruption du Taal : Volcano Island sous la cendre (Source : Associated Press)