L’Observatoire des Volcans de l’Alaska // Alaska Volcano Observatory

drapeau-francaisDans le cadre du Mois de la Sensibilisation aux Volcans, l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) – géré par l’USGS – a consacré un article à l’Observatoire des Volcans de l’Alaska (AVO).
Le rôle de cet observatoire est essentiel car l’Alaska possède le plus grand nombre de volcans de tous les États-Unis. Sur les 169 volcans actifs de ce pays, 90 se trouvent en Alaska. Les éruptions sont monnaie courante et certains volcans restent actifs, même s’ils ne sont pas forcément en éruption

L’éruption de l’Augustine en 1986 a mis l’accent sur la nécessité d’un système de surveillance des volcans en Alaska. Elle a également donné naissance à l’AVO, créé en 1988. L’Observatoire travaille en collaboration avec trois organismes: l’USGS, l’Institut de Géophysique de l’Université d’Alaska à Fairbanks et le département d’études géologiques et géophysiques de l’Alaska. Ces trois institutions sont en charge des observations, mais au final les bulletins d’alerte sont émis par l’USGS qui fédère et a la responsabilité de l’ensemble des rapports.
L’AVO n’a pas eu à attendre longtemps après sa création pour montrer son utilité. Le 14 décembre 1989, le Redoubt est entré en éruption. Le lendemain, le vol KLM 867, entre Amsterdam et Tokyo, avec à son bord 231 passagers, s’apprêtait à faire escale à Anchorage. Le Boeing a traversé le panache de cendre du Redoubt, avec pour effet immédiat la mise à l’arrêt de ses quatre moteurs. L’avion a fait une chute de plus de 3000 mètres, cinq minutes avant que les pilotes réussissent à redémarrer les moteurs et atterrir en toute sécurité à Anchorage. Les quatre moteurs ont dû être remplacés, avec des dégâts qui se sont élevés à environ 80 millions de dollars. L’éruption du Reboubt a continué jusqu’au début du mois de juin 1990.
Il existe une différence importante entre l’AVO en Alaska et le HVO à Hawaï. À Hawaï, les scientifiques se concentrent principalement sur les risques volcaniques au sol, tels que les coulées de lave, alors qu’en Alaska ils doivent gérer à la fois les risques terrestres et aériens. La zone de contrôle – et donc de responsabilité – de l’AVO est également beaucoup plus vaste que celle du HVO. Elle s’étend du sud-est de l’Alaska à Anchorage, le long de la péninsule de l’Alaska, et le long la chaîne des Aléoutiennes vers la péninsule du Kamchatka en Russie.
Néanmoins, l’AVO utilise des méthodes de surveillance volcanique semblables à celles employées par le HVO, avec des webcams, des stations sismiques, le GPS et la cartographie géologique. Le travail sur le terrain n’est pas évident en raison de l’environnement hostile de l’Alaska et de l’éloignement d’un grand nombre de volcans, de sorte que les données satellitaires sont essentielles et largement utilisées. Comme on l’a vu récemment à propos du Bogoslof (Iles Aléoutiennes), les rapports des pilotes d’aéronefs sont également des sources importantes d’information sur les volcans d’Alaska
Depuis sa fondation, l’AVO a fait d’énormes progrès dans la cartographie des volcans les moins connus de l’Alaska afin de mieux comprendre leur histoire et leur potentiel éruptif. Certains des volcans éloignés des îles Aléoutiennes occidentales ont été instrumentés pour suivre leur activité et détecter les éruptions qui pourraient présenter un danger pour le trafic aérien. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine car bon nombre de volcans des Aléoutiennes – comme le Bogoslof – sont dépourvus d’équipements et il faut s’appuyer sur les stations sismiques voisines ou sur les rapports de pilotes pour suivre leur activité
L’AVO a développé des outils de haute technologie pour interpréter les données satellitaires susceptibles de détecter les panaches de cendre et les anomalies thermiques. Certains de ces outils ont été exportés vers Hawaï, où les scientifiques du HVO les utilisent pour améliorer leur surveillance des volcans Kilauea et Mauna Loa.
Source: USGS / HVO.

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drapeau-anglaisAs part of Volcano Awareness Month, the USGS Hawaiian Volcano Observatory (HVO)has dedicated an article to the Alaska Volcano Observatory (AVO).

The role of this observatory is essential as Alaska has the largest number of volcanoes of all the United States. Of the nation’s 169 active volcanoes, 90 are located in Alaska. Eruptions there are common and some volcanoes are in a semi-constant state of low-level activity.

The 1986 eruption of Augustine volcano emphasized the need for volcano monitoring and research in Alaska. It also prompted the establishment of AVO which was founded in 1988. The observatory is a partnership between three organizations: USGS, the Geophysical Institute of the University of Alaska Fairbanks, and the Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys. These three groups contribute to observatory operations, although hazards notifications are issued by the USGS, which has federal responsibility for such declarations.

AVO did not have to wait long after its establishment for showing its utility. On December 14th, 1989, Redoubt volcano erupted. The next day, KLM flight 867, carrying 231 passengers from Amsterdam to Tokyo with a stop in Anchorage, flew through a Redoubt ash plume, causing all four engines to fail. The aircraft dropped more than 3 km in altitude within five minutes before the flight crew managed to restart the engines and land the plane safely in Anchorage. All four engines on the aircraft had to be replaced, with damages totaling about $80 million. The Redoubt eruption continued through early June 1990.

There is a significant difference between AVO in Alaska and HVO in Hawaii. In Hawaii, the scientists focus primarily on ground-based volcanic hazards such as lava flows, whereas Alaska has both ground and airborne concerns. AVO’s area of responsibility is also much broader than that of HVO, extending from southeast Alaska to Anchorage, along the Alaska Peninsula and then out the chain of Aleutian Islands towards Russia’s Kamchatka Peninsula—a distance of over 3000 km!

Nevertheless, AVO uses volcano monitoring methods similar to those employed by HVO, including webcams, seismic and GPS stations, and geological mapping. Ground-based monitoring and research field work are considerable challenges owing to Alaska’s harsh environment and the remoteness of so many volcanoes, so satellite data are used extensively. As we recently saw it about Bogoslof, aircraft pilot reports are also important sources of information about Alaskan volcanoes

Since its founding, AVO has made tremendous strides in mapping the largely unknown volcanoes of Alaska to better understand their eruptive histories and future eruptive potential. Even some of the remote volcanoes of the western Aleutian Islands have been instrumented to track unrest and detect eruptions that might be hazardous to aircraft.

AVO has also developed state-of-the-art tools for viewing the abundance of available satellite observations that can detect ash plumes and thermal anomalies. Some of these tools have been exported to Hawaii, where HVO scientists use them to enhance their monitoring of Kilauea and Mauna Loa volcanoes.

Source : USGS / HVO.

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L’Iliamna et les volcans de Cook Inlet (Source: AVO)

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Volcan Iliamna et glaciers.

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Vue du Redoubt.

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Vue de l’Augustine.

(Photos: C. Grandpey)