Nouveau séisme à Christchurch (Nouvelle Zélande)

drapeau francais.jpgUn nouveau séisme de M 6.3 vient de frapper la région de Christchurch au cœur de la journée néo-zélandaise. Bien que moins puissant que celui du 4 septembre 2010 (M 7), il a causé de très importants dégâts et a surtout tué 65 personnes, bilan probablement provisoire.

Le séisme de septembre avait une profondeur de 11 km et son épicentre a été localisé à 40 km à l’ouest de Christchurch. Le dernier séisme a une profondeur de 5 km et son épicentre se trouve à 10 km au SE de Christchurch. Bien qu’un peu moins violent que le précédent, il est plus superficiel et plus proche de cette ville, ce qui explique l’ampleur des dégâts.

 

drapeau anglais.jpgAnother M 6.3 earthquake has just shaken the Christchurch area at lunchtime. Although less powerful than the 4 September 2010 event (M 7), it caused huge damage and killed 65 people, a death toll that is likely to rise.

The September earthquake had a depth of 11 km ansd its epicenter was located 40 km W of Christchurch. The latest event had a depth of 5 km and its epicenter was 10 km SE of Christchurch. Although less powerful than the previous one, it was shallower and closer to this town, which accounts for the destruction.

Merapi (Indonésie)

Comme cela était prévisible, après les coulées pyroclastiques, ce sont les coulées de boue qui, avec la saison des pluies, ont menacé non seulement les villages au pied du Merapi, mais aussi des sites archéologiques tels que le temple de Prambanan.  

Ces lahars sont désastreux pour l’agriculture, en particulier la culture du riz car ils obstruent les rivières qui alimentent les réseaux d’irrigation et endommagent fortement ces derniers. On pense qu’il faudra entre 3 et 5 ans pour remettre le réseau d’irrigation en état.

On estime à 450 millions d’euros le montant des dégâts causés par la seule éruption du Merapi, sans tenir compte des dégâts occasionnés par les coulées de boue. Il faudra plusieurs années à la région pour panser ses plaies. En 2010, avant l’éruption, 22% des habitants de la région de Sleman – la plus durement touchée – vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Le chiffre va obligatoirement augmenter.

Au vu de la situation actuelle, les dons qui ont été récoltés suite à l’appel lancé par l’intermédiaire des Pompiers de l’Urgence Internationale (PUI) seront les bienvenus. Une somme de plus de 4000 euros va pouvoir être utilisée directement sur le terrain, sans être détournée, comme cela se produit souvent dans cette partie du monde en proie à la corruption. Il faut signaler qu’une partie importante de cet argent a été allouée par la branche Barclays Solidarité de la banque du même nom. Il servira en particulier à venir en aide à deux villages sinsitrés, soit quelque 700 personnes dont une cinquantaine d’enfants et de leur assurer le minimum vital. Ces gens vont pouvoir acquérir la nourriture qui a fait défaut jusqu’à présent. 

Je profite de cette note pour remercier Philippe Besson – qui commande l’antenne des PUI à Limoges – d’avoir bien voulu répondre à l’appel à l’aide que je lui avais adressé lorsque Jeffe Castan m’avait alerté sur la gravité de la situation suite à l’éruption.

Je remercie également France 3 Limousin qui a bien voulu relayer cet appel en me demandant, ainsi qu’à des pompiers PUI, de faire le point à deux reprises sur la situation au pied du Merapi.

Par contre, le silence de la presse nationale  – radio, télévision et journaux – pendant et après l’éruption est tout à fait regrettable. Certes, la catastrophe en Haiti revêtait (et revêt encore) une autre ampleur, mais on n’a pas le droit d’occulter une situation qui occasionne plusieurs centaines de morts et des centaines de milliers d’évacuations.

Il est étrange que les glissements de terrain au Brésil aient trouvé un écho dans les médias mais, après tout, c’est normal : l’Indonésie ne fait par rêver avec son équipe de football, son carnaval et ses belles plages ! 

Bulusan (Philippines)

drapeau francais.jpgLe PHILVOCS indique qu’à 9h12 le lundi 21 février le Bulusan  a été secoué par une séquence explosive d’une durée de 19 minutes qui s’est accompagnée de grondements perçus jusqu’à 10 kilomètres de distance. L’explosion a généré une colonne de cendre grise d’une hauteur de 3 km au-dessus du sommet qui a ensuite dérivé vers le SO.

Le niveau d’alerte du volcan est maintenu à 1, ce qui signifie que la source d’activité est hydrothermale et superficielle. L’accès à la zone de sécurité de 4 km de rayon est totalement interdit.

La presse philippine indique par ailleurs que des retombées de cendre ont eu lieu dans les villes de Casiguran et Juban situées au pied du volcan. L’armée prévoit d’évacuer quelque 1000 habitants dans ces deux localités.

 

drapeau anglais.jpgPHILVOCS indicates that at 09:12 on February 21st, an explosion occurred at Bulusan Volcano. The event lasted about nineteen minutes and was accompanied by a rumbling sound which was heard as far as ten kilometres away. The explosion produced a greyish ash column that rose to a height of about three kilometres above the summit before drifting to the southwest.  

Bulusan Volcano’s status remains at Alert Level 1.  This means that the source of activity is hydrothermal and shallow. Entry to the 4-kilometer radius Permanent Danger Zone (PDZ) is strictly prohibited.

Acording to the Philippine press, volcanic ash has fallen in the towns of Casiguran and Juban, located at the foot of the volcano. Philippine troops will be evacuating some 1,000 residents from these two towns.

Kilauea (Hawaii / Etats Unis)

Comme promis, j’ai ajouté un petit album photos dans la colonne de droite de ce blog. Elle montre l’activité du Kilauea pendant la première quinzaine de février.

Les premières images (1 & 2) montrent les Sulphur Banks, ensemble de fractures sur la zone sommitale du volcan d’où s’échappent des nuages de vapeur auxquels se mêle un peu de H2S. Il est intéressant de voir l’effet de la température et de l’hygrométrie ambiante sur les volutes de vapeur qui deviennent très denses quand le temps fraîchit en soirée, sans que la zone fumerollienne soit plus active. 

 

Pas très loin des Sulphur Banks, le cratère de l’Halema’uma’u (photo 3) attire pas mal de visiteurs qui viennent voir la belle lueur qui s’échappe de la bouche qui perce le plancher du cratère (photos 4 à 9). Lors de mon séjour sur la Grande Ile, le niveau de la lave se situait à une centaine de mètres sous la lèvre. Le nuage de gaz était peu dense, ce qui contribuait à donner un très beau spectacle. Au cours de la semaine écoulée, le niveau du lac est monté jusqu’à seulement 70 mètres sous la lèvre. Les scientifiques du HVO se demandaient même s’il n’allait pas déborder. En fait, un brutal dégonflement du volcan au cours des dernières heures a fait chuter la surface du lac.

 

Un survol en hélicoptère avec la fenêtre ouverte m’a permis de redécouvrir le cratère du Pu’uO’o et le Thanksgiving Eve Breakout (TEB) [photos 10 à 15], source des coulées actuelles. Le Pu’uo’o était parfaitement dégagé. On pouvait voir une coulée qui s’échappait d’un petit cône dans la partie ouest du cratère. (Il semblerait que depuis mon survol la lave ait migré vers la partie est du plancher).

Le parcours emprunté par la lave est facilement visible sur le TEB et le pali grâce aux panaches de gaz qui s’échappent des tunnels. Toutefois, aucune lucarne n’était visible pendant le survol.

Quelques coulées de surface apparaissent de temps à autre sur le pali et sur la plaine côtière, mais la lave n’entre pas dans l’Océan Pacifique. Les coulées les plus en aval se situaient la semaine dernière à 2 ou 3 km du littoral.

 

Les coulées de surface sur la plaine côtière (photos 16 à 27) se trouvent à 1,5 – 2 km de Kalapana, là où la route 130 a été coupée par la lave. Quand je les ai atteintes après avoir traversé un terrain classique de dalles et de cordages, la lave finissait de consumer un îlot de verdure (kipuka en hawaiien) et nourrissait plusieurs coulées éphémères assurant de belles photos au crépuscule. 

A noter que ces coulées sont sur des propriétés privées. Leurs propriétaires ont organisé un petit business et, moyennant 50 dollars,  ils guident sur leurs terres les touristes désireux de s’approcher de la lave. Personnellement, je trouve qu’il assez normal qu’ils profitent de la situation. Il ne faudrait pas oublier que l’éruption actuelle a détruit plusieurs maisons ces derniers temps dans la subdivision des Royal Gardens. Ce n’est pas tous les jours que la lave s’écoule hors du Parc des Volcans et, très honnêtement, je pense que je ferais la même chose si j’étais à la place de ces gens. Ne soyons pas hypocrites… ! 

Au cours de deux visites sur le site, j’ai pu faire des observations, mesures (écoulement, températures) et prélèvements (photos 28 & 29) intéressants qui vont me permettre de poursuivre un travail sur le processus de refroidissement de la lave.