Comme cela était prévisible, après les coulées pyroclastiques, ce sont les coulées de boue qui, avec la saison des pluies, ont menacé non seulement les villages au pied du Merapi, mais aussi des sites archéologiques tels que le temple de Prambanan.
Ces lahars sont désastreux pour l’agriculture, en particulier la culture du riz car ils obstruent les rivières qui alimentent les réseaux d’irrigation et endommagent fortement ces derniers. On pense qu’il faudra entre 3 et 5 ans pour remettre le réseau d’irrigation en état.
On estime à 450 millions d’euros le montant des dégâts causés par la seule éruption du Merapi, sans tenir compte des dégâts occasionnés par les coulées de boue. Il faudra plusieurs années à la région pour panser ses plaies. En 2010, avant l’éruption, 22% des habitants de la région de Sleman – la plus durement touchée – vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Le chiffre va obligatoirement augmenter.
Au vu de la situation actuelle, les dons qui ont été récoltés suite à l’appel lancé par l’intermédiaire des Pompiers de l’Urgence Internationale (PUI) seront les bienvenus. Une somme de plus de 4000 euros va pouvoir être utilisée directement sur le terrain, sans être détournée, comme cela se produit souvent dans cette partie du monde en proie à la corruption. Il faut signaler qu’une partie importante de cet argent a été allouée par la branche Barclays Solidarité de la banque du même nom. Il servira en particulier à venir en aide à deux villages sinsitrés, soit quelque 700 personnes dont une cinquantaine d’enfants et de leur assurer le minimum vital. Ces gens vont pouvoir acquérir la nourriture qui a fait défaut jusqu’à présent.
Je profite de cette note pour remercier Philippe Besson – qui commande l’antenne des PUI à Limoges – d’avoir bien voulu répondre à l’appel à l’aide que je lui avais adressé lorsque Jeffe Castan m’avait alerté sur la gravité de la situation suite à l’éruption.
Je remercie également France 3 Limousin qui a bien voulu relayer cet appel en me demandant, ainsi qu’à des pompiers PUI, de faire le point à deux reprises sur la situation au pied du Merapi.
Par contre, le silence de la presse nationale – radio, télévision et journaux – pendant et après l’éruption est tout à fait regrettable. Certes, la catastrophe en Haiti revêtait (et revêt encore) une autre ampleur, mais on n’a pas le droit d’occulter une situation qui occasionne plusieurs centaines de morts et des centaines de milliers d’évacuations.
Il est étrange que les glissements de terrain au Brésil aient trouvé un écho dans les médias mais, après tout, c’est normal : l’Indonésie ne fait par rêver avec son équipe de football, son carnaval et ses belles plages !