Selon un intéressant article publié par le journal The Columbian (édition de Vancouver), les scientifiques américains pensent que la croissance actuelle du dôme du Mont St Helens pourrait se poursuivre pendant des décennies. Si le taux d’extrusion actuel se maintenait, le volcan pourrait retrouver dans un siècle sa taille de 1980, avant le cataclysme du 18 mai.
L’émission de lave actuelle a débuté à l’automne 2004, époque où le volcan rejetait un peu plus de 6 m3 de matériaux par seconde. Un an plus tard, ce volume n’était plus que de 0,8 m3 par seconde. En avril 2006, il avait encore baissé pour atteindre 0,4 m3 par seconde. Depuis cette époque, le volume émis est resté le même.
Selon les scientifiques, cela pourrait signifier que le St Helens fonctionne en « système ouvert », avec une accumulation de lave sur le plancher du volcan correspondant directement au taux de remplissage en profondeur. C’est ce qui se produit sur le Kiluaea à Hawaii, en éruption permanente depuis 1983.
Les scientifiques veulent attendre encore une année pour confirmer leurs conclusions. Leur théorie du « système ouvert » se trouve confortée par le ralentissement de la déformation du volcan depuis le début de l’éruption. Par exemple, le point GPS situé au Johnston Observatory, à plus de 8 km du cratère, s’est rapproché du volcan de près de 3 centimètres depuis le début de l’éruption, révélant un dégonflement de l’édifice volcanique dû au vidage de la chambre magmatique et à l’accumulation de matériaux sur le plancher du cratère. A noter toutefois que l’essentiel de ce dégonflement s’est produit pendant la première année de l’éruption et a ralenti par la suite. Si la déformation de l’édifice ralentit ou s’arrête alors que la lave continue à s’accumuler, cela prouve bien que l’alimentation se poursuit par en dessous.
A noter que la croissance du dôme pourra être observée par les courageux randonneurs qui escaladeront le volcan. L’accès à la lèvre du cratère est à nouveau autorisé, à condition de demander une autorisation au préalable.