Surf sur une vague glaciaire // Surfing on a glacial wave

Une vidéo récemment mise en ligne montre un surfeur portugais et un photographe espagnol en partance pour le Groenland, dans l’espoir de pouvoir surfer sur la vague générée par le vêlage d’un glacier, et de photographier l’événement.
Le projet était sponsorisé par une entreprise espagnole de vêtements de sport, dans le cadre de sa série « One Shot ». L’idée de l’épisode 2024, intitulé « Parallel Dreams Edition », est de réunir des personnes qui ne se connaissent pas, mais qui ont une approche identique du même concept.
Surfer sur la vague produite par un glacier en train de vêler avait déjà été réalisé en Alaska, mais jamais au Groenland. C’était un défi complètement nouveau pour les deux hommes. La difficulté était de trouver la bonne vague dans le laps de temps qui leur était imparti.
Les pêcheurs locaux ont guidé le surfeur et le photographe vers des sites où les vêlages étaient susceptibles de créer les vagues qu’ils recherchaient, autrement dit des endroits où la glace et la morphologie des lieux pourraient façonner les vagues provoquées par l’effondrement du glacier. Les deux hommes ont commencé leur recherche par une observation depuis les airs, ce qui leur a permis de repérer un glacier potentiel avec une plage de sable devant lui.
Après avoir trouvé le propriétaire d’un bateau qui pourrait les conduire vers ladite plage, les deux hommes se sont installés et ont attendu qu’un pan du glacier s’écroule avec un angle parfait pour générer une vague qui atteindrait la rive opposée. Lors d’un premier vêlage du glacier, ils ont constaté que la situation n’était pas favorable car de petits icebergs encombraient la baie ; il était préférable d’attendre.
Ils sont retournés sur place le lendemain et ont constaté que les petits icebergs qui bloquaient le site la veille avait disparu. Des blocs de glace continuaient à tomber du glacier et les conditions étaient bonnes pour tenter l’expérience, mais ils jugèrent qu’elles pouvaient être encore meilleures.
Lors d’une troisième visite, un énorme pan du glacier s’est détaché et a créé une vague parfaite pour le surf…

Voici une vidéo de l’expédition au Groenland :
https://youtu.be/zRM5aZ5N4_8

Il y a quelques années, j’ai mis en ligne la vidéo d’un glacier en train de vêler en Alaska. J’expliquais que j’avais ressenti la même émotion que devant un volcan en éruption :
https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY

Effondrement sur le glacier Columbia (Alaska) Photo: C. Grandpey

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A recent video shows a Portuguese surfer and a Spanish photographer embarking on a journey to Greenland in an attempt to ride and photograph a wave created by the calving of an iceberg.

The project was sponsored by a Spanish adventure and clothing company, as part of its “One Shot” series. The idea for the 2024 edition of the project, called “Parallel Dreams Edition,” is to bring together strangers who had the same concept as each other.

Surfing a calving glacier wave had been done before in Alaska, but had never been accomplished in Greenland. It was a completely new challenge for the two men. The difficulty was to find the right wave in a limited period of time.

Local fishermen guided them to potential spots where calving events could create the waves they were looking for, places where ice or land formations could shape the waves caused by the glacier’s collapse. They began the search from the air, which allowed them to spot a potential glacier with a sandy beach in front of it.

After finding a skipper who would take them to the remote beach, the pair posted up and waited for a chunk of ice to fall off at just the right angle to reach the opposite shore and break. When they finally did see the glacier calve, they found the resulting wave unridable.

They went back to the spot the next day and saw that the floating ice that had stymied them the day before was gone. Chunks of ice kept falling from the glacier and they were finally gifted with the first surfable wave of the trip.

Still, they wanted more. On a third visit, a massive section of the glacier broke off and created a wave that was more than just surfable. It was actually good. Here is a video of the event :

https://youtu.be/zRM5aZ5N4_8

A few years ago, I posted a video of a calving glacier in Alaska. I explained that I felt the same emotion as in front of an erupting volcano :

https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY

Surfer sur un volcan…! // Volcano boarding..!

Le Cerro Negro (728 m) est un volcan actif du Nicaragua. Il est devenu le site d’une attraction touristique : le surf ! Dévaler ses pentes couvertes de cendres sur une planche est une expérience de 40 secondes qui permet aux participants de dire qu’ils ont surfé sur un volcan.
Bien qu’actif, le Cerro Negro n’émet ni cendres ni gaz. Sa dernière éruption majeure remonte à 1999.
Selon un touriste portugais, le meilleur moment est « d’être en contact avec la terre. Je pense que c’est la meilleure expérience humaine que l’on puisse vivre pour ressentir la chaleur de la terre ».
Des centaines de personnes viennent surfer sur le Cerro Negro, une aubaine pour le tourisme dans un pays qui a connu une crise politique en 2018 avec la répression brutale de manifestants et ensuite la pandémie de coronavirus.
L’idée de surfer sur le Cerro Negro a été lancée pour la première fois en 2006. Comme tout le tourisme au Nicaragua, le surf sur le volcan a été touché par la crise politique et la pandémie. Toute activité s’est arrêtée pendant environ huit mois, mais maintenant les gens commencent à revenir dans le pays et ils ont envie de surfer sur un volcan. À Leon, la grande ville la plus proche du Cerro Negro, au moins 12 voyagistes proposent, pour une trentaine de dollars, de glisser sur une planche le long des pentes du Cerro Negro. Les localités à proximité du volcan, soit un demi-million de personnes, vivent directement ou indirectement du tourisme.

Source : The Independent.
En ce qui me concerne, je me souviens avoir suggéré aux guides de Stromboli, dans les années 1990, d’organiser des descentes à ski sur le Rina Grande, une grande pente de cendre sur le volcan. J’ai expliqué qu’en retirant quelques pierres de la cendre, cette activité pourrait attirer de nombreux touristes. Mais ma suggestion est tombée à la mer…
Source : The Independent.

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Cerro Negro (728 m) is an active volcano in Nicaragua. It has become the site of atourist attraction: volcano boarding. Sliding down its ash-covered slopes on a board is a 40-second thrill that allows participants to say they have surfed a volcano.

Although active, Cerro Negro does not emit ash or gases. Its last major eruption was in 1999.

According to a Portuguese tourist, the best moment was « being in contact with the earth. I think it’s the best human experience you can have to feel the warmth of the earth. »

Hundreds of persons converge on Cerro Negro, a boon for tourism in a country that has been hammered by a political crisis sparked in 2018 with the brutal repression of street protesters and exacerbated by the coronavirus pandemic.

The pioneers of volcano boarding first tackled the Cerro Negro slopes in 2006. Like all tourism in Nicaragua, volcano boarding was hit by the political crisis and pandemic. All activity stopped for about eight months, but now people are starting to come back to the country and obviously they always come looking for volcano boarding. In Leon, the closest big town to the volcano, there are at least 12 tour operators offering boarding experiences on Cerro Negro for around $30. Twelve communities living close to the volcano, making up half a million people, live directly or indirectly off tourism.

Source: The Independent.

As far as I’m concerned, I can remeber suggesting skiing down the Rina Grande, an ash-covered slope on Stromboli many years ago. I said that, removing some stones from the ash, it could attract many tourists. But my suggestion fell into the sea…

Vue du Cerro Negro (Source: Smithsonian Institution)

Hawaii: La lave bloque l’accès aux sites touristiques du District de Puna // Hawaii: Lava has blocked access to tourist sites in the Puna District

Au cours de mes voyages à Hawaï, il m’est arrivé à plusieurs reprises de prendre le bateau à Pohoiki pour aller voir la lave couler dans l’océan. Aujourd’hui, ce n’est plus possible car la lave a coupé la route qui conduit à ce site magnifique. La mise à l’écart du petit port est un problème pour les pêcheurs qui ne peuvent plus emmener les touristes en mer et qui doivent remorquer leurs bateaux jusqu’au Wailoa Boat Harbor de Hilo pour pratiquer leur activité de pêche.
Des sites touristiques de  bord de mer comme Isaac Hale et Ahalanui ont certes été épargnés par la lave, mais ils sont inaccessibles pour une durée indéterminée. La rampe d’accès de Pohoiki est intacte mais ne peut être atteinte par la route. Les propriétaires de bateaux ont été obligés d’approcher l’endroit par la mer pour vérifier leur point d’ancrage, récupérer des effets personnels et les animaux domestiques pris au piège des coulées de lave.
Il n’est pas précisé combien de propriétaires de bateaux utilisent la rampe d’accès de Pohoiki, mais quatre compagnies détiennent des permis commerciaux et organisent des sorties en mer pour aller voir la lave arriver dans l’océan. L’utilisation du port de Wailoa à Hilo au lieu de Pohoiki signifie une augmentation des coûts de carburant et du temps de trajet. Le propriétaire de l’agence Lava Boat Tours a perdu sa maison qui a été avalée par la lave dans les Leilani Estates, et il voit maintenant ses moyens de subsistance menacés par l’impossibilité d’utiliser la rampe de Pohoiki. Il estime qu’il utilise 45 gallons de carburant pour partir de Wailoa contre 21 gallons quand il partait de Pohoiki.
Comme la Grande Ile d’Hawaii est relativement jeune d’un point de vue géologique, une grande partie de son littoral comprend des falaises abruptes et des affleurements de lave difficiles d’accès. Les plages de sable et autres sites de détente sont donc très prisés, en particulier à Puna. Une source d’eau chaude alimente les piscines naturelles de Ahalanui Beach Park, mieux connu sous le nom de Hot Ponds, qui se trouve à environ 1,5 km au nord-est de Isaac Hale Beach Park. Malheureusement, les routes bloquées par la lave empêchent les touristes et les habitants d’accéder à l’endroit.
MacKenzie State Recreation Area, au sud de Pohoiki Bay, est également fermée. Pour des raisons de sécurité, cette zone récréative a été bouclée peu de temps après le début de l’éruption et le restera vraisemblablement très longtemps.
Dans les années 1990, les coulées de lave dans le secteur de Kalapana avaient fait disparaître certains des meilleurs spots de surf de l’île ; les surfeurs pleurent aujourd’hui la perte de nouveaux spots à Pohoiki Bay.
La Fracture n° 8 continue à envoyer inlassablement sa lave dans la Lower East Rift Zone. Il est trop tôt pour savoir quand – et si – l’accès aux parcs du District de Puna via la Pohoiki Road et la route entre Kalapana  et Kapoho Beach sera restauré.
Source: Honolulu Star Advertiser.

Voici une excellente vidéo montrant les différents sites mentionnés ci-dessus, ainsi que l’ampleur de l’éruption:

https://youtu.be/HhBzE6l1PPw

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During my trips to Hawaii, I happened several times to take the boat at the Pohoiki Boat ramp to go and see lava flowing into the ocean. Today, this is no longer possible as lava has cut the road leading to Pohoiki. The isolation of the place is a ptoblem for the fishermen who can no longer take tourists out to sea, but above all for the local fishermen who have to trailer their boats to the Wailoa Boat Harbor in Hilo to head out to their usual fishery.

Although Isaac Hale and Ahalanui beach parks were spared by lava, they are inaccessible for the foreseeable future. The Pohoiki Boat Ramp also is undamaged but cut off from users who want to launch from there. Boaters have approached the ramp by sea to check on their property, retrieve belongings and rescue animals trapped by lava flows, but there is no possible terrestrial access to the ramp.

It is not said how many boaters utilize the ramp, but four companies hold commercial permits for Pohoiki and were running lava-­viewing tours. Using Wailoa Boat Harbour in Hilo instead of Pohoiki means added fuel costs and travel time to get passengers to coastal lava-entry points at Kapoho Bay. The owner of the Hawaiian Lava Boat Tours agency is dealing both lost his Leilani Estates house to the eruption and now sees his livelihood threatened by not being able to launch from the Pohoiki Boat Ramp. He estimates he uses 45 gallons of fuel running out of Wailoa compared to 21 gallons when he launched from Puna.

Because Hawaii Big Island is relatively young, in geological terms, much of its shoreline comprises sheer cliffs and craggy lava outcroppings. Sandy beaches and other shoreline recreational sites are at a premium, especially in Puna. A geothermal source from the volcano heats natural pools at Ahalanui Beach Park, also known as Hot Ponds, which lies about 1.5 kilometres northeast of Isaac Hale Beach Park. Unfortunately, lava-blocked roads are denying tourists and locals access to the spot.

Also closed is MacKenzie State Recreation Area, south of Pohoiki Bay. Due to safety concerns, Mac­Kenzie has been closed since shortly after the eruption began and likely will remain so for a very long time.

The Kalapana lava flows of the 1990s south of MacKenzie also consumed some of the island’s best surfing spots, and now surfers are mourning the loss of access to a series of choice breaks at Pohoiki Bay.

With Kilauea’s fissure 8 steadily sending lava into the Lower East Rift Zone, it is too early to know when – or if – access to the Puna parks via Pohoiki Road and Kalapana-Kapoho Beach Road will be restored.

Source : Honolulu Star Advertiser.

The video above shows the different sites mentionned in this post, as well as the extent of the eruption.

Rampe d’accès de Pohoiki (Image extraite de la vidéo)

La rampe d’accès de Pohoiki était un point de départ idéal pour aller voir la lave arriver en mer. (Photo: C. Grandpey)