Volcans magmatiques et volcans de boue // Magmatic volcanoes and mud volcanoes

Jusqu’à présent, le Pérou prétendait posséder le plus petit volcan du monde. En réalité, il n’en est rien. La petite structure conique en question, située près de Songoña, dans la province de Canchis, a été identifiée comme étant un volcan de boue, suite à une inspection sur le terrain menée par l’Institut Géophysique Péruvien (IGP) les 10 et 11 juillet 2025. L’inspection du site a été effectuée en coordination avec les autorités locales et les habitants de la région, suite à l’intérêt suscité auprès du public par cette formation qualifiée par les médias locaux de « plus petit volcan du monde ».

Crédit photo: IGP

La structure, apparue pour la première fois en novembre 2024, a progressivement adopté une forme conique, plus marquée au cours des trois derniers mois. Les premières mesures de température réalisées le 10 juillet ont montré que la matière émise par le monticule était à température ambiante. Aucune trace d’activité volcanique, telle que des températures élevées, de la lave ou de la cendre, n’a été détectée. Lors de la visite sur le terrain, les scientifiques ont prélevé des échantillons des matériaux expulsés et effectué des mesures complémentaires, notamment du pH, de la conductivité électrique et de la teneur totale en éléments dissous. Le monticule a également été cartographié à l’aide de drones et d’un GPS de précision afin de mettre au point un modèle 3D pour une surveillance continue.
L’IGP a confirmé que la structure était un volcan de boue, un phénomène géologique naturel bien connu, causé par la migration de gaz vers la surface, en transportant de l’eau et des sédiments riches en argile.
Contrairement aux volcans magmatiques, les volcans de boue ne présentent pas vraiment de risques à cause de la température des matériaux qu’ils projettent. Leur structure peut ressembler à celle d’un volcan traditionnel, avec notamment une cheminée centrale, mais leurs émissions sont à basse température et issues de sédiments. Le plus souvent, il n’y a pas de risque immédiat pour les zones habitées environnantes.
Au Pérou, le seul volcan magmatique connu dans la région de Cuzco et susceptible de présenter un risque est le Quimsachata, que l’IGP a commencé à surveiller en novembre 2024. Une station permanente est prévue sur le site, en lien avec le réseau de surveillance en temps réel que l’IGP a déjà installé sur le Misti, l’Ubinas et 11 autres volcans du pays.

Volcan Misti (Crédit photo: Wikipedia)

Source : IGP, The Watchers.

Bien que les volcans de boue soient bien moins dangereux que leurs homologues magmatiques, les risques qu’ils génèrent ne doivent pas être négligés. J’ai mentionné dans ce blog plusieurs exemples des dégâts causés par ces volcans. Le plus célèbre est Lusi, le volcan de boue de Sidoarjo en Indonésie, entré en éruption le 28 mai 2006, dans la régence de Sidoarjo. Les coulées de boue ont enseveli à plusieurs reprises des villages, des routes et des champs malgré la construction de nombreuses digues de rétention. Il s’agit de l’une des plus grandes catastrophes économiques et écologiques d’Indonésie.

Crédit photo: The Jakarta Post

J’ai évoqué sur ce blog les explosions d’autres volcans de boue, en Azerbaïdjan, en Colombie, à Trinité-et-Tobago ou au Guatemala. Plus près de la France, certains des volcans de boue les plus connus se trouvent en Sicile ; il s’agit des Maccalube di Aragona. En septembre 2014, l’explosion soudaine de l’un de ces volcans de boue a surpris un homme et deux enfants de 7 et 9 ans. L’homme, âgé de 46 ans, a réussi à s’extraire de la boue, mais sa fille de sept ans était déjà morte lorsqu’elle a pu être retirée immédiatement. Son frère a été retrouvé mort 7 heures plus tard.

Photo: C. Grandpey

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Up to now , Peru pretended it had the smallest vpolcano in the world. Actually, it was not. A small cone-shaped structure near Songoña, Canchis Province, Peru, was confirmed to be a mud volcano following a field inspection by the Peruvian Geophysical Institute (IGP) on July 10 and 11, 2025.

The investigation was conducted in coordination with local authorities and residents in the area, following growing public interest in the formation, which had been referred to in local media as the “smallest volcano in the world.”

The structure, which first appeared in November 2024, has gradually adopted a more defined conical shape over the past three months. Initial thermal measurements taken on July 10 showed that the material emitted from the mound was at ambient temperature. No evidence of volcanic activity such as high temperatures, magma, lava, or ash was found. During the inspection in Songoña, field teams collected samples of the expelled material and conducted environmental measurements, including pH, electrical conductivity, and total dissolved solids. The mound was also mapped using drone-based imaging and precision GPS to develop a 3D model for ongoing monitoring.

The IGP confirmed the structure to be a mud volcano, a natural geological phenomenon caused by the upward migration of gases from underground, which transport clay-rich sediments and water to the surface.

Unlike magmatic volcanoes, mud volcanoes do not pose thermal or eruptive risks. Their structure may resemble a traditional volcano, including a central vent, but their emissions are cold, and sediment-based. The confirmation rules out any immediate geological hazard to the surrounding community.

The only known magmatic volcano in the Cusco region with potential hazard implications is Quimsachata, which IGP began temporarily monitoring in November 2024. A permanent monitoring station is planned for the site, in line with IGP’s existing real-time monitoring network for Misti, Ubinas, and 11 other volcanoes across the country.

Source : IGP, The Watchers.

Although mud volcanoes are far less dangerous than their magmatic counterparts, the hazards they generate should not be neglected. I mentioned in this blog several examplesof the damage caused my these volcanoes. The most famous is Lusi, the Sidoarjo mud volcano in Indonesia, which erupted on May 28, 2006, in the regency of Sidoarjo. The mudflows have repeatedly buried villages, roads and fields despite the construction of numerous retention dikes. It is one of the biggest economic and ecological disasters in Indonesia.

I have mentioned the explosions of other mud volcanoes on this blog, in Azerbaijan, Colombia, Trinad and Tobago or Guatemala. Closer to France, some of the best known mud volcanoes are located in Sicily ; they are the Maccalube di Aragona. In September 2014, the sudden explosion of one of these volcanoes engulfed a man and two children aged 7 and 9. The man, aged 46, managed to get out of the mud but his seven-year-old daughter was already dead when she was able to be removed quickly. Her brother was found 7 hours later and was dead.

https://cenvul.igp.gob.pe/

Un nouveau Lusi à Sumatra (Indonésie) ? // Another Lusi at Sumatra (Indonesia) ?

En mai 2006 un torrent de boue se déversait près de la ville de Sidoarjo, dans l’est de l’île de Java. Baptisé Lusi, il a recouvert une douzaine de villages, des usines, une autoroute et une voie ferrée. Il a aussi entraîné l’évacuation de plus de 40 000 personnes, avec un bilan humain de douze morts. De nombreux scientifiques estiment que la catastrophe a été provoquée par un forage exploratoire de gaz effectué par la société Lapindo Brantas, qui appartient à l’un des hommes les plus riches du pays, Aburizal Bakrie. De son côté, la compagnie affirme qu’elle est liée à un séisme survenu deux jours plus tôt dans le centre de Java. Lapindo Brantas a cependant accepté de verser 380 millions de dollars de compensation à quelque 10 000 familles.

Sidoarjo avant et après la catastrophe du 28 mai 2006 (Source: NASA)

Aujourd’hui, les habitants d’un village du nord de Sumatra craignent d’être confrontés à une catastrophe semblable à celle de Sidoarjo. Des coulées de boue à haute température ont été observées dans le village de Roburan Dolok le 25 avril 2025. L’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) parle de 21 éruptions réparties sur cinq sites le 30 avril.

La boue à Roburan Dolok (Crédit photo: BNPB)

Selon la BNPB, la boue a détruit ou endommagé quelque 5 hectares de plantations d’hévéas. D’autres rapports locaux indiquent que les dégâts concernent une zone beaucoup plus vaste et affectent également les rizières, rendant certaines terres infertiles.
D’après les habitants, ce n’est pas la première fois que des coulées de boue affectent le village, mais leur fréquence augmente depuis 2018 et s’est intensifiée ces derniers mois.
La boue a contaminé l’approvisionnement en eau de quatre villages, tandis que les émissions de gaz ont pollué Roburan Dolok. Cependant, la BNPB a assuré aux habitants que ces émissions ne contiennent pas de sulfure d’hydrogène (H2S).
La plupart des coulées de boue se situent à seulement 10 à 15 mètres d’un site de forage exploité par la société PT Sorik Marapi Geothermal Power (SMGP). L’entreprise a nié tout lien entre ses activités et les coulées de boue du village de Roburan Dolok, affirmant qu’il s’agissait d’un phénomène naturel qui se produit dans la région depuis quatre ans. La société explique également qu’elle a foré le site en 2017, mais a interrompu ses activités faute de ressources géothermiques. On craint malgré tout que la propagation de la coulée de boue soit liée aux activités de PT SMGP qui aurait été impliquée dans plusieurs catastrophes dans la région depuis le début de ses activités en 2017. Ainsi, en février 2024, des habitants de Sibanggor Julu et Sibanggor Tonga, situés à environ 9 km du village de Roburan Dolok, sont tombés malades peu après le début de l’exploitation par SMGP d’un puits géothermique foré à environ 700 mètres de là. Au moins 123 personnes ont été hospitalisées pour suspicion d’intoxication au gaz toxique. Des incidents similaires se sont produits en 2022 et 2021 ; ils ont touché des dizaines de personnes et causé cinq décès
Il a été demandé au gouvernement indonésien d’agir immédiatement car les habitants craignent une répétition de la catastrophe dévastatrice du volcan de boue de Sidoarjo où la boue continue de s’écouler…
Source : Asia News Network.

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In May 2006 a mudflow flooded the area near the town of Sidoarjo in eastern Java. Called Lusi, it buried a dozen villages, factories, a highway and a railway. It also forced the evacuation of over 40,000 people, with a death toll of twelve. Many scientists believe that the disaster was caused by an exploratory drilling carried out by the gas company Lapindo which belongs to one of the richest men in the country, Aburizal Bakrie. For its part, the company says it is linked to an earthquake that had occurred two days before in central Java. Lapindo has however agreed to pay $ 380 million compensation to some 10,000 families.

Today, residents of a village in North Sumatra fear another Sidiarjo disaster. Hot mudflows struck the Roburan Dolok village on April 25 2025, with the National Disaster Management Agency (BNPB) confirming 21 eruptions spread across five locations on April 30.

According to the BNPB, the eruptions have destroyed or damaged about 5 hectares of rubber plantations. Meanwhile, some local reports indicate that the damage has extended to a much greater area, affecting rice crops as well, and leaving some lands infertile.

According to the locals, the village is no stranger to hot mudflows, but their frequency has been increasing since 2018, and it has intensified in the last few months.

The mud has contaminated the water supply of 4 villages, while the gas emissions have polluted Roburan Dolok. However, the BNPB assured the residents that the emissions are free from hydrogen sulfide (H2S).

Most of the mudflow eruptions are located just 10 to 15 meters from a drilling site operated by PT Sorik Marapi Geothermal Power (SMGP). The company has denied any link between their operations and the mudflow eruptions in Roburan Dolok village, claiming that the incidents are a natural phenomenon that has been occurring in the area for the past four years. The company claims they drilled the site in 2017 but halted their activities because of a lack of geothermal resources. It is suspected that the spreading mudflow is linked to the company’s operations. It is said that PT SMGP has been linked to several disasters in the region since the company began operations in 2017. In February 2024, residents of Sibanggor Julu and Sibanggor Tonga, about 9 km from Roburan Dolok Village, fell ill shortly after SMGP began operating a recently drilled geothermal well about 700 meters away. At least 123 people were hospitalized for suspected toxic gas poisoning. Similar incidents occurred in 2022 and 2021, affecting dozens of people and resulting in five fatalities.

The Indonesian government has been asked to take immediate action, warning that local residents are terrified of a repeat of the devastating Sidoarjo mud volcano which continues to erupt to this day.

Source : Asia News Network.

Les volcans de boue // Mud volcanoes

L’événement a défrayé la chronique en 2006 mais aujourd’hui il est tombé dans l’oubli et personne ne parle plus d’une catastrophe environnementale qui a eu lieu le 29 mai 2006 dans la régence de Sidoarjo en Indonésie. Au cours de la nuit, le sol s’est rompu et le matin les habitants ont vu des nuages de vapeur qui montaient dans le ciel. Pendant les semaines suivantes, de l’eau, de la boue brûlante et du gaz naturel ont pris le relais de la vapeur. L’éruption s’est intensifiée et la boue a commencé à se répandre sur les champs, entraînant l’évacuation de nombreux habitants. Les semaines ont passé et la boue a englouti des villages entiers. Le gouvernement indonésien a commencé à construire des digues pour contenir cette boue et arrêter sa propagation. Lorsque la boue a recouvert les premières digues, il a fallu en construire de nouvelles. Le gouvernement a finalement réussi à arrêter l’avancée de la boue, mais les coulées avaient anéanti une douzaine de villages et obligé 60 000 personnes à partir.
Aujourd’hui, plus de 16 ans plus tard, l’éruption de Lusi continue, mais à un rythme beaucoup plus lent. La boue couvre une superficie d’environ 7 kilomètres carrés et est contenue derrière une série de digues d’une hauteur pouvant atteindre 30 mètres.
La catastrophe environnementale s’est accompagnée de batailles judiciaires visant à retrouver les coupables. Le début de l’éruption a eu lieu à proximité d’un puits de forage de gaz et tous les regards se sont tournés vers la compagnie pétrolière responsable du forage – Lapindo Brantas. Selon cette société, l’éruption était naturelle; elle avait été déclenchée par un séisme qui s’était produit plusieurs jours auparavant. En 2009, la Cour suprême indonésienne a rejeté les accusations de négligence dirigées contre l’entreprise. La même année, la police a abandonné les poursuites contre Lapindo Brantas et plusieurs de ses employés, invoquant un manque de preuves. Bien que les procès fassent partie du passé, le débat se poursuit, avec des groupes de recherche internationaux qui essayent de faire la lumière sur la – ou les – cause(s) de cet événement.

Lusi – une contraction de Lumpur Sidoarjo, qui signifie « boue de Sidoarjo » – est un exemple parfait de volcan de boue. Ces volcans se forment lorsqu’un ensemble de boue, de fluides et de gaz éclate à la surface de la Terre. Dans de nombreux cas, la boue remonte assez doucement à la surface, La surpression s’intensifie à l’intérieur de la Terre lorsque les fluides souterrains sont incapables de s’échapper sous le poids des sédiments sus-jacents. Les surpressions sont souvent observées lors de forages pétroliers et gaziers et sont généralement prévues. Le principal moyen utilisé pour gérer les surpressions consiste à remplir le puits de forage avec une boue de forage dense dont le poids suffit pour contenir les surpressions. En revanche, si le puits est foré avec un poids de boue insuffisant, le fluide en surpression peut se précipiter dans le puits de forage et exploser à la surface, entraînant une éruption spectaculaire. De telles éruptions se sont produites en 1901 au Texas et en 2010 dans le golfe du Mexique. Lors de ces événements, c’était du pétrole, et non de la boue, qui jaillissait des puits. Les éruptions peuvent être violentes et même tuer des personnes se trouvant à proximité, comme cela s’est produit dans les Macalube di Aragona (Sicile) en septembre 2014. De plus, la majeure partie du gaz émis par un volcan de boue est du méthane, qui est très inflammable et génère des éruptions de feu spectaculaires comme celle d’Otman Bozdagh en Azerbaïdjan :
https://youtu.be/FjzYUdlSs5w
Les volcans de boue sont utiles aux scientifiques car ce sont des fenêtres permettant de savoir ce qui se passe dans les profondeurs de la Terre. Ils peuvent faire remonter des matériaux situés jusqu’à 10 kilomètres sous la surface. Leur chimie et leur température peuvent fournir des informations utiles sur les processus profonds à l’intérieur de la Terre. Par exemple, l’analyse de la boue de Lusi a révélé que l’eau était chauffée par une chambre magmatique souterraine associée au complexe volcanique voisin d’Arjuno-Welirang.
Source : The Conversation, Yahoo Actualités.

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The event made the headlines in 2006 but today it is forgotten and nobody tells about this environmental disaster. On May 29th, 2006 in Sidoarjo Regency (Indonesia), the ground ruptured overnight and spewed out steam. In the following weeks, water, boiling-hot mud and natural gas were added to the mixture. When the eruption intensified, mud started to spread over the fields, forcing the evacuation of many residents. Weeks passed, and the spreading mud engulfed entire villages. The Indonesian government began to build levees to contain the mud and stop the spread. When the mud overtopped these levees, they built new ones behind the first set. The government eventually succeeded in stopping the mud’s advance, but not before the flows had wiped out a dozen villages and forced 60,000 people to relocate.

Today, more than 16 years after the eruption began, the Lusi structure in Indonesia continues to erupt, but at a much slower rate. Its mud covers a total area of roughly 7 square kilometers and is contained behind a series of levees that have been built up to a height of 30 meters.

The evironmental disaster was accompanied by legal battles aimed at finding the culprits. The initial rupture occurred close to a drilling gas exploration well, which led to accusations that the oil company responsible for the well – Lapindo Brantas – was at fault. The operator of the well countered that the eruption was natural, triggered by an earthquake that had occurred several days earlier. In 2009, the Indonesian supreme court dismissed a lawsuit charging the company with negligence. The same year, police dropped criminal investigations against Lapindo Brantas and several of its employees, citing a lack of evidence. Although the lawsuits have been settled, the debate continues, with international research groups lining up on both sides of the dispute.

The Indonesian Lusi structure – a contraction of Lumpur Sidoarjo, meaning “Sidoarjo mud” – is an example of a geological feature known as a mud volcanoes. They form when a combination of mud, fluids and gases erupt at the Earth’s surface. Overpressure within the Earth builds up when underground fluids are unable to escape from beneath the weight of overlying sediments. Overpressures are commonly encountered during drilling for oil and gas and are typically planned for. A primary way of dealing with overpressures is to fill the wellbore with dense drilling mud, which has sufficient weight to contain the overpressures. If the well is drilled with insufficient mud weight, any overpressured fluids can rush up the wellbore to explode out at the surface, leading to a spectacular blowout. Famous examples of blowouts occurred in1901 in Texas and in 2010 in the Gulf of Mexico. In those cases it was oil, not mud, that burst out of the wells .In most cases the mud bubbles up to the surface rather quietly. But sometimes the eruptions are quite violent and may even kill people standing close by as this happened at the Macalube di Aragona (Sicily) in September 2014. Furthermore, most of the gas coming out of a mud volcano is methane, which is highly flammable. This gas can ignite, creating spectacular fiery eruptions like the one at Otman Bozdagh in Azerbaijan :

https://youtu.be/FjzYUdlSs5w

Mud volcanoes are useful to scientists as windows into conditions deep inside the Earth. They can involve materials from as deep as 10 kilometers below the Earth’s surface, so their chemistry and temperature can provide useful insights into deep-Earth processes. For example, analysis of the mud erupting from Lusi has revealed that the water was heated by an underground magma chamber associated with the nearby Arjuno-Welirang volcanic complex.

Source : The Conversation, Yahoo News.

 

Lusi: une catastrophe humaine, écologique et économique  (Crédit photo:  Wikipedia)

Volcan de boue dans les Macalube di Aragona (Photo: C. Grandpey)

Ça gaze en Californie et en Indonésie ! // Gas everywhere in California and Indonesia !

drapeau-francaisLa fuite de méthane (à raison d’environ 1 800 000 mètres cubes par jour depuis le 23 octobre) continue en Californie et provoque une catastrophe écologique. Un responsable local a même évoqué « un mini-Tchernobyl. » Les médias américains – le Los Angeles Times en particulier – pour la plupart réticents à admettre que le changement climatique est causé par les activités humaines, ne s’étendent pas trop sur le sujet.
Les responsables de la compagnie SoCalGas ont déclaré dimanche qu’ils allaient installer des équipements pour aspirer et réduire ainsi une partie de la fuite de méthane. Le plan consiste à siphonner et brûler en toute sécurité une partie du méthane qui s’échappe du sol. Selon un porte-parole, « la société développe un système conçu pour contrôler une partie de la fuite de gaz naturel à partir du puits. »
L’opération permettra de réduire – mais pas d’éliminer – la fuite. Un tuyau devrait être installé dans la zone d’écoulement du gaz afin de juguler une partie de la fuite, puis d’acheminer le gaz vers des unités qui retireront les fluides du gaz qui sera ensuite incinéré, ou dépourvu de son composant odorant.
Les autorités sanitaires restent préoccupées par le niveau de benzène, bien connu pour provoquer des cancers du sang, malgré les affirmations de la société SoCalGas selon laquelle la fuite ne présenterait pas de danger pour la santé. Les scientifiques et la population de Porter Ranch – où les écoles ont été fermées et les habitants évacués – ont déclaré que la compagnie et les autorités californiennes ont été lentes à reconnaître l’ampleur du problème ou à avertir la population des dangers potentiels. Le 10 novembre, le niveau de benzène était près de six fois plus élevé que les limites acceptables pour une période d’exposition de plus de huit heures.
SoCalGas n’a pas précisé à quelle date l’équipement serait installé, ni quelle quantité de gaz pourrait finalement être brûlée. La compagnie a seulement déclaré que le système a été conçu pour brûler environ un tiers de la fuite au moment de son débit maximal. .
Source: The Guardian.

Tandis que le méthane ne cesse de s’échapper du sol en Californie, Lapindo Brantas prévoit d’entreprendre en Indonésie un forage de gaz à proximité du site de Sidoarjo qui a provoqué la catastrophe à laquelle la compagnie n’est probablement pas étrangère. Il ne faudrait pas oublier qu’il y a une dizaine d’années, le volcan de boue a inondé 12 villages et déplacé environ 60.000 personnes.
Lapindo Brantas a payé la grande majorité des indemnisations, aidée par un prêt du gouvernement l’année dernière. Maintenant, la compagnie veut reprendre les forages, en partie pour rembourser ses dettes au gouvernement.
Les nouveaux puits seraient forés à environ 4 kilomètres du site du volcan de boue et atteindraient une profondeur maximale d’environ 1.200 mètres, soit environ le tiers du forage de 2006. Lapindo Brantas n’a pas foré de nouveaux puits depuis la coulée de boue de Sidoarjo et sa production de gaz a chuté d’environ 90 pour cent par rapport à 2004.
Il est prévu de commencer le forage de deux puits au début du mois de mars. Cependant, le projet pourrait être retardé par une décision prise par le gouvernement indonésien la semaine dernière, suite aux protestations de la population de la région. Le gouvernement veut s’assurer que l’entreprise a satisfait toutes les obligations techniques et répondu aux exigences sociales et environnementales. On ne connaît pas la date à laquelle le forage pourrait commencer.
Source: Reuters.

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The methane leak (about 62 million cubic feet of methane gas into the air every day since October 23rd) is going on in California and causing an environmental disaster. A local official called it “a mini Chernobyl” It is clear that the American news media, most of which are reluctant to admit that climate change is caused by human activities, do not publish long articles about the situation.
SoCalGas said on Sunday they would install equipment to suck up and capture some of the leaking methane. They are working on a plan to siphon off and safely burn some of the leaking methane. Said a spokesman: “The company is developing a system designed to capture and control a portion of the natural gas leaking from the well.”
The operation will reduce – but not eliminate – the leak. The design calls for a pipe to be installed in the area of the gas flow to capture a portion of the leaking gas and then carry it to separate units that will remove the fluids from the gas and then either incinerate it or filter the odorant out of it.
Public health experts said they remained concerned about levels of benzene, known to cause blood cancers – despite the companies’ assurances there was no danger from the leak. Scientists and residents of Porter Ranch – where schools have closed and residents been evacuated – said the gas company and California authorities were slow to recognise the magnitude of the problem, or warn locals of potential dangers. On November 10th, benzene levels recorded by the company reached nearly six times higher than the safe limits for exposure period over eight hours.
SoCalGas would not say when the equipment would be installed – or how much gas could ultimately be burned or captured. It said the system was designed to burn up about a third of the leak at its height.
Source : The Guardian.

While methane keeps leaking in California, Indonesian energy company Lapindo Brantas plans to resume drilling for gas near the site of the Sidoarjo mud volcano that caused a disaster that the company probably helped to create around 10 years ago. The mud volcano inundated 12 villages and has displaced around 60,000 people.
The company has paid off the vast majority of compensation claims it was ordered to pay, helped by a government loan last year. Now, it needs to resume drilling partly to pay back its debts to the government.
The new wells would be drilled around 4 kilometres from the site of the mud volcano and would go to a maximum depth of about 1,200 metres, around one-third as deep as the well Lapindo was drilling in 2006. The company has not drilled any new wells since the mudflow began, and as a result its gas output has fallen around 90 percent from 2004 levels.
Lapindo wants to start drilling the two wells in early March. However, Lapindo’s latest plans may be held up by a temporary stoppage in preparations imposed by the government late last week amid public concerns. The government wants to ensure the company has met technical as well as social and environmental requirements. It has not provided an estimate on when it might allow drilling to begin.
Source : Reuters.

Methane

Site d’Aliso Canyon (Californie) où a lieu la fuite de méthane (Crédit photo: Wikipedia)

Sidoarjo 2

Maisons englouties par la coulée de boue à Sidoarjo (Indonésie)

[Crédit photo: Wikipedia]