Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion)

drapeau francaisVoici une synthèse du bilan d’activité dressé par l’Observatoire du Piton de la Fournaise le 25 avril 2015 :

Les séismes volcano-tectoniques superficiels (entre 600 et 1500 m au-dessus du niveau de la mer à l’aplomb du sommet – magnitude inférieure à 0.83) se répartissent sur deux périodes :  .

(1) du 16 au 24 février 2015, l’activité demeure relativement soutenue.
(2) du 25 février au 23 avril, l’activité est très calme avec 6 séismes en 41 jours.

S’agissant des séismes volcano-tectoniques profonds (entre 1 et 7 km sous le niveau de la mer à l’aplomb du sommet – magnitude inférieure à 1.4), 353  événements ont été détectés à ce jour, entre le 16 et le 24 avril. (Les séismes « profonds » précédents étaient localisés sous le flanc est).

L’essaim de séismes profonds enregistré actuellement est comparable aux événements de janvier 2004 ou juin 2009. A noter que dans le premier cas (tout comme en 2007) les séismes profonds apparaissent suite à une éruption latérale. En juin 2009 cette activité survient 6 mois après une éruption et 5 mois avant la suivante.

Un nombre important d’éboulements sommitaux de petit volume (32/jour en moyenne) est détecté au sein du cratère Dolomieu. Cette activité est en augmentation par rapport aux mois précédents.
Depuis la fin de l’éruption de février l’inflation du cône terminal a repris depuis la base du cône sommital jusqu’au sommet (entre 2000 m et le sommet). Cette évolution serait en liaison avec une source d’inflation située aux alentours de 1500 m sous le cratère Dolomieu.

S’agissant des gaz, le flux de SO2 se situe au-dessous ou proche du seuil de détection.
Tendance à l’augmentation du H2S et du CO2

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drapeau anglaisHere is a summary of the activity report released by the Observatory on April 25th, 2015:

Shallow volcano-tectonic earthquakes (between 600 and 1500 metres above sea level neneath the summit – magnitude less than 0.83) occurred over two distinct periods.
(1) from 16 to 24 February 2015, activity remained relatively elevated.
(2) from 25 February to 23 April, activity was very quiet with 6 earthquakes in 41 days.
As far as deep volcano-tectonic earthquakes (between 1 and 7 km under the sea level at the base of the summit – magnitude less than 1.4) are concerned, 353 events were detected to date, between 16 and 24 April . (The previous “deep”earthquakes were located under the eastern flank).
The swarm of deep earthquakes currently registered is comparable to the events of January 2004 or June 2009. Note that in the first case (as in 2007) the deep earthquakes occurred following a lateral eruption. In June 2009 this activity occurred six months after an eruption and 5 months before the next.

A significant number of small volume summit rockfalls (32 / day on average) was detected in the Dolomieu crater. This activity has increased compared to previous months.

Since the end of the February eruption, inflation of the cone has resumed from the base of the summit cone to the summit (between 2,000 m and the top). This might be in conjunction with a source of inflation located around 1500 m below the Dolomieu crater.

As for gases, the SO2 flux is below or near the detection limit.
H2S and CO2 tend to increase.

Hawaiian Volcano Observatory (HVO): Bye bye Jim !

drapeau francaisVous n’avez probablement jamais entendu parler de Jim Kauahikaua. Cependant, cet homme discret a joué un rôle important dans la volcanologie en tant que scientifique responsable de l’Observatoire des Volcans d’Hawaii.
Jim, avec sa légendaire barbe et queue de cheval, a rejoint le personnel du HVO comme géophysicien en 1988. Ses recherches ont porté sur le magnétisme, la gravité et la résistivité électrique sur les volcans, ainsi que sur des techniques pour évaluer les risques des coulées de lave et leur quantification. Le 3 octobre 2004, Jim est devenu le 19ème  scientifique à la tête du HVO, le premier d’ascendance hawaïenne. Quand il se retirera le 8 mars, il aura passé plus de 10 ans à la tête du HVO, l’une des durées de responsabilité les plus longues de l’histoire de l’Observatoire. Le nom de son successeur sera cette semaine. Toutefois, Jim ne quittera pas complètement le HVO; il fera toujours partie du personnel en tant que un géophysicien-chercheur.
Depuis 2004, Jim a assisté à des changements majeurs dans les technologies de surveillance de l’activité sismique et volcanique. Les réseaux de surveillance ont été élargis et entièrement numérisés. Des réseaux de télémétrie ont été ajoutés pour assurer une connectivité en temps quasi-réel entre le HVO et les instruments de contrôle (plus d’une centaine) sur les volcans actifs de l’archipel hawaiien.
Un événement important dans le mandat de Jim Kauahikaua a été le centenaire du HVO en 2012. Il a mis en place une journée portes ouvertes qui a accueilli plus de 1400 habitants d’Hawaï et d’autres visiteurs. Il a aussi encouragé l’organisation d’un colloque international de volcanologues axé sur l’étude des volcans et des séismes à Hawaii.
J’ai rencontré Jim Kauahikaua au HVO en 2007 quand j’ai commencé mon travail de recherche sur le processus de refroidissement de la lave (voir résumé dans la colonne de gauche de ce blog). Je me souviens d’un homme très discret mais réceptif qui m’a montré des centaines de diapositives de coulées de lave sur le Kilauea. Il m’a aussi donné des conseils qui m’ont beaucoup aidé dans mon travail sur le terrain.

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drapeau anglaisYou probably never heard about Jim Kauahikaua. However, this discreet man played an important part in volcanology as the scientist in charge of the Hawaiian Volcano Observatory in Hawaii.

Jim, known for his beard and ponytail, joined HVO’s staff as a geophysicist in 1988.  His research focused on magnetic, gravity, and electrical resistivity studies of Hawaiian volcanoes and techniques for assessing lava flow hazards and quantifying lava flow emplacement. On October 3rd, 2004, Jim was named HVO’s 19th Scientist-in-Charge, the first of Hawaiian ancestry. When he steps aside on March 8th, he will have served as lead scientist for more than 10 years, one of the longest terms in HVO’s history. The name of his successor will be revealed this week. Jim will not fully leave HVO; he will remain on the staff as a research geophysicist.

Since 2004, Jim has overseen substantial changes in HVO’s volcano and earthquake monitoring technologies and capabilities. Monitoring networks were expanded and made completely digital. Redundant telemetry paths were also added to ensure near-real-time connectivity between HVO and the more than 100 field-based monitoring instruments on Hawai’i’s active volcanoes.

A notable event in Jim Kauahikaua’s tenure as Scientist-in-Charge was HVO’s centennial celebration in 2012.  He guided plans for an open house, attended by more than 1,400 Hawai’i residents and visitors, and supported the organisation of an international gathering of volcanologists focused on the study of Hawaiian volcanoes and earthquakes.

I met Jim at HVO in 2007 when I started my research work on the cooling process of lava (see abstract in the left-hand column of this blog). I can remember a very discreet but receptive man who showed me hundreds of slides of Kilauea lava flows. He also gave me some tips to help me in my on-the-field work.

Kauahikaua-blog

Jim Kauahikaua  (Crédit photo:  USGS)

Alaska: L’Observatoire Volcanologique ne peut pas fonctionner correctement // AVO cannot work properly

drapeau francaisQuand je donne des nouvelles des volcans de l’Alaska, je me réfère toujours à l’Alaska Volcano Observatory (AVO) qui s’appuie sur un réseau d’instruments pour surveiller 32 volcans à travers le 49ème Etat de l’Union. Ces jours-ci, on peut lire sur le site de l’Observatoire : «Perte d’informations de surveillance essentielles des volcans en Alaska.»
En effet, des années de réductions budgétaires de la part du gouvernement fédéral ont entraîné l’arrêt complet des instruments de mesure sur cinq volcans. Sur les 200 appareils installés sur les volcans alaskiens, à peine la moitié fonctionnent normalement, même si la situation devrait s’améliorer sur certains d’entre eux une fois que la neige aura fondu sur les panneaux solaires qui les alimentent.
L’Aniakchak est l’un des cinq volcans sans surveillance sismique. Sa dernière colère en 1931 est considérée comme la deuxième plus grande éruption dans l’histoire de l’Alaska moderne. Le suivi de son activité n’est plus possible depuis la fin du mois de Janvier.
Fourpeaked, dans le Parc National du Katmai, à 320 km au sud-ouest d’Anchorage, est tombé en panne ce mois-ci.
L’équipement de surveillance installé sur trois autres volcans – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – a cessé de fonctionner il y a plusieurs années.
D’autres volcans connaissent des pannes partielles de leur équipement.
Victime du manque de financement, l’AVO a privilégié le suivi des cinq volcans les plus dangereux de l’État, près d’Anchorage ou dans les îles Aléoutiennes : Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan et Makushin.
L’industrie aéronautique en Alaska est très consciente des problèmes potentiels que peuvent poser les volcans. Comme je l’ai écrit dans une note précédente, l’éruption du Redoubt en 1989 a failli provoquer une catastrophe aérienne. Le volcan est également entré en éruption en 2009, entraînant des perturbations dans le trafic aérien pendant des semaines. Il n’est pas surprenant que toutes les compagnies aériennes surveillent de près les problèmes financiers de l’Observatoire.
On estime qu’une remise en état rapide du réseau de surveillance coûterait entre 2 et 2,5 millions de dollars supplémentaires par an. Avec 400 000 dollars supplémentaires, il faudrait plusieurs années avant que le système de surveillance soit remis à niveau.
Toutefois, le site web de l’AVO laisse à ses visiteurs un message rassurant :
« Nous continuons de surveiller tous les volcans de l’Alaska à l’aide des satellites et des données infrasoniques locales, et certains volcans en temps réel avec le GPS et les webcams. Bien que nous ne puissions pas prévoir les éruptions avec ces seules données, nous pouvons les détecter dans un délai de plusieurs dizaines de minutes à quelques heures dans certains cas. Cependant, la mauvaise météo, fréquente dans le Pacifique Nord, peut être un obstacle à la détection des éruptions importantes en utilisant ces sources de données alternatives ».

Sources : AVO & Anchorage Daily News.

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drapeau anglaisWhen giving news about Alaskan volcanoes, I always refer to the Alaska Volcano Observatory (AVO) which relies on a network of instruments to monitor 32 volcanoes around the state. These days, one can read on the Observatory’s website: « Loss of critical volcano monitoring information in Alaska. »

Years of federal funding cuts have caused ground instruments at five different volcanoes to fail completely. Of the 200 pieces of monitoring equipment stationed on Alaskan volcanoes, about half are working on any given day, though some are expected to return to functioning once snow melts off the solar panels that power them.

One of the five volcanoes without seismic monitoring is Aniakchak, which last erupted in 1931 in what’s considered the second largest eruption in modern Alaska history. It lost monitoring capacity at the end of January.

Fourpeaked volcano, in the Katmai National Preserve about 320 km southwest of Anchorage, dropped offline this month.

Monitoring equipment on three volcanoes – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – failed in prior years.

Other volcanoes are experiencing partial failures of equipment.

Given funding shortfalls, AVO has prioritized monitoring for the state’s five most dangerous volcanoes near Anchorage or in the Aleutian Islands: Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan and Makushin.

Alaska’s aviation industry is all too aware of the potential problems volcanoes can pose. As I put it in a previous note, the eruption at Mount Redoubt in 1989 nearly caused a major air disaster. The volcano erupted again in 2009, disrupting air travel for weeks. It is not surprising all air companies should be watching the Observatory’s funding situation closely.

It is estimated that bringing Alaska’s volcano monitoring network back on line quickly would take from 2 to 2.5 million dollars extra funding a year. With 400,000 dollars additional spending a year, it would take several years before monitoring comes back.

However, the Alaska Volcano Observatory’s website leaves users with a reassuring message:

« We continue to monitor all Alaskan volcanoes with satellite and regional infrasound data and some with real-time GPS and webcams. Although we cannot forecast eruptions with these data, we may detect eruptions with a delay of tens of minutes to hours in some cases. However poor weather, common in the North Pacific, can also prohibit detection of significant eruptions using these alternate data sources. »

Sources: AVO & Anchorage Daily News.

Wrangell-blog

Le Wrangell:  Un volcan sans surveillance  (Photo:  C.  Grandpey)

 

 

Conférence sur Yellowstone

drapeau francaisAu cours d’une conférence qui aura lieu jeudi soir à 18 heures (3 heures du matin le vendredi, heure française) en Californie, Jake Lowenstern, responsable de l’Observatoire de Yellowstone, fera part à son auditoire des dernières informations sur l’activité sismique, les déformations du sol et les sources hydrothermales dans le Parc.

Il parlera également de l’histoire géologique du Parc National de Yellowstone et expliquera comment les scientifiques contrôlent la région et les autres volcans afin de prévoir les éruptions.

Vous pourrez assister en direct à cette conférence en cliquant sur ce lien.

http://online.wr.usgs.gov/calendar/live.html

Au cas où vous dormiriez, une rediffusion est prévue avec ce lien:

http://online.wr.usgs.gov/calendar/current.html

J’essaierai de trouver un moment pour me connecter et mettre en ligne un résumé des propos de Jake Lowenstern.

En attendant cette conférence, vous pouvez vous connecter sur le site de l’Observatoire de Yellowstone qui fournit une foule d’informations intéressantes :

http://volcanoes.usgs.gov/observatories/yvo/index.html

drapeau anglaisDuring a talk due to take place at 6 p.m. (3 a.m. French time on Friday) on Thursday night in California, Jake Lowenstern, scientist-in-charge of the Yellowstone Volcano Observatory, will inform the audience about what is happening now with earthquakes, ground uplift and hydrothermal activity in the Park.

He will also talk about the geological history of Yellowstone National Park and how scientists are monitoring the area and other volcanoes in order to forecast future eruptions.

You can live-stream the event by clicking on this link: http://online.wr.usgs.gov/calendar/live.html

If you are sleeping, you will be able to see the talk later on with this link:

 http://online.wr.usgs.gov/calendar/current.html

I’ll try to find a moment to log on and then write a summary of Jake Lowenstern’s talk.

Waiting for the talk, you can log on to the Observatory’s website. You will find a lot of interesting information about the Park.

http://volcanoes.usgs.gov/observatories/yvo/index.html

Yellow-01

Imperial Geyser  (Photo:  C.  Grandpey)