Fortes pluies et glissements de terrain en Islande // Heavy rainfall and landslides in Iceland

Il continue de pleuvoir à Seyðisfjörður, dans les fjords de l’Est de l’Islande, où toute circulation est interdite. Une phase d’alerte est toujours en vigueur dans la commune, en raison du risque de glissement de terrain. Aucun blessé n’a été signalé après les événements des derniers jours, mais une maison a été détruite par un glissement de terrain au cours de la nuit dernière. L’évacuation de la localité est en cours et les habitants sont conduits en bus à Egilsstaðir, à proximité. La plupart des habitants de la ville sont déjà partis et les secouristes s’efforcent de leur trouver un endroit où passer la nuit.

Les autorités locales s’inquiètent désormais de la possibilité que le coronavirus se propage à Seyðisfjörður avec les visiteurs. Elles demandent aux personnes qui ne vivent pas dans la région d’éviter tout déplacement inutile dans les prochains jours. Beaucoup de gens possèdent une résidence secondaire à Seyðisfjörður mais n’y vivent pas; ils sont inquiets, ce qui est compréhensible. La police répondra aux demandes de renseignements et ira inspecter les habitations. Les conditions resteront difficiles tant que la pluie continuera.

En raison de fissures qui s’élargissent dans le flanc de la montagne dans le secteur d’Oddskarðsvegur au-dessus d’Eskifjörður, certains quartiers de la ville seront évacuée en raison du risque de glissement de terrain. Le Met Office recommande que Botnabraut, Hátún, Helgafell, Lambeyrarbraut, Hólsvegur et Strandgata soient évacués.

Eskifjörður se trouve au sud que Seyðisfjörður et a moins souffert, mais reçoit toujours une quantité importante de précipitations. Les flancs des montagnes sont saturés d’eau et les fissures sur une ancienne route au-dessus de la ville se sont élargies. Des glissements de terrain se sont produits dans les environs de la ville, mais pas dans des zones résidentielles, jusqu’à présent.

Normalement, le sol est gelé en Islande en décembre. Avec le réchauffement climatique, les températures sont au-dessus de la normale et, surtout, au-dessus de zéro. Avec les fortes pluies, le sol est saturé d’eau et les pentes des montagnes sont devenues instables, ce qui accentue le risque de glissements de terrain L’un d’entre eux s’est déjà produit en octobre près de la ferme Gilsá 2 à Eyjafjörður, au nord de l’Islande. La ferme a été évacuée.

Source: Iceland Monitor, Iceland Review.

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It is still raining in Seyðisfjörður, in Iceland’s East Fjords, where all traffic has been prohibited. An alert phase is still in effect in the town, due to the risk of landslides. No injuries have been reported after the events of the past days, but one house was destroyed in a landslide overnight. Evacuation is ongoing and residents will be taken by bus to nearby Egilsstaðir. Most people in town have already left and emergency responders are working on finding them a place to stay for the night.

Local authorities now worry about the possibility of the coronavirus spreading to Seyðisfjörður with visitors. They encourage people who do not live in the area to avoid any unnecessary travel there in the coming days. There are many people who own property in Seyðisfjörður and who don’t live there; they are worried about their property, which is understandable. The police will respond to inquiries received and inspect the properties. The conditions will remain difficult as long as the rain continues.

Due to fissures in the mountainsides around Oddskarðsvegur above Eskifjörður growing wider, some areas in town will be evacuated due to the risk of landslides. The Met Office recommends that Botnabraut, Hátún, Helgafell, Lambeyrarbraut, Hólsvegur and Strandgata be evacuated.

Eskifjörður is further south than Seyðisfjörður and has had less, but still a significant amount of rainfall. Mountainsides are saturated with water and today, fissures in an old road above the town have grown wider. Landslides have fallen in the vicinity of the town but not on any residential areas, so far.

Normally the ground is frozen in Iceland during December. With global warming, temperatures are above normal and, above all, above zero. With the heavy rains, the soil gats saturated and the slopes of the mountains become unstable, triggering landslides One of them happened in October near the farm Gilsá 2 in Eyjafjörður, North Iceland. The farm was evacuated.

Source : Iceland Monitor, Iceland Review.

Seyðisfjörður et Eskifjörður sur la carte de l’Islande (Google Maps)

Changement climatique: Un déluge s’abat sur Kauai (Hawaii) // Climate change : Kauai (Hawaii) hit by a historic deluge

Le changement climatique provoque de plus en plus d’événements météorologiques extrêmes à travers le monde. Ce qui vient de se passer sur l’île hawaïenne de Kauai les 14 et 15 avril 2018 est un bon exemple de ce qui nous attend dans les années à venir.
Kauai n’est pas l’île la plus visitée de l’archipel hawaïen. D’un point de vue géologique, c’est la plus ancienne. Elle est connue sous le nom d’ »Ile Jardin » .L’un des sites les plus célèbres de Kauai est le Canyon de Waimea.
Kauai a beaucoup souffert au fil des ans. L’île a survécu au tsunami de 1946. Un autre raz-de-marée en 1957 l’a frappée avec des vagues atteignant 15 mètres de haut. Lorsque l’ouragan Iwa a balayé l’Ile Jardin en 1982, il a causé environ 250 millions de dollars de dégâts. En 1992, l’ouragan Iniki a tué six personnes à Kauai et endommagé ou détruit plus de 14 000 maisons. Cependant, les habitants de Kauai disent qu’ils n’ont jamais rien connu comme les trombes d’eau qui se sont déversées sur l’île ce mois-ci. Pour eux, c’est la tempête du siècle, mais il est probable que la prochaine surviendra dans seulement quelques années, compte tenu de la réalité du changement climatique. Le National Weather Service a déclaré que près de 125 centimètres de pluie sont tombés à Kauai en 24 heures. C’est l’événement pluvieux le plus important observé sur l’archipel hawaiien depuis le début des relevés en 1905
Alors que Kauai panse ses blessures, les scientifiques préviennent que ce déluge est la première grande tempête à Hawaï liée au changement climatique. Il y a des ressemblances frappantes entre les inondations à Kauai et les récentes inondations en Californie. La cause est identique : L’atmosphère plus chaude retient plus d’humidité qui s’accumule jusqu’à ce qu’elle rencontre de l’air froid et sec, créant ainsi un système instable qui déclenche ce que certains météorologues appellent une «bombe de pluie». Une étude publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change a indiqué que la Californie doit s’attendre à des conditions météorologiques plus instables, faisant osciller des années sèches et humides, à cause du changement climatique provoqué par l’homme.
Les conditions météorologiques extrêmes ont causé de lourds dégâts à Kauai. Les pluies intenses n’ont pas seulement déclenché des glissements de terrain. Des voitures et des animaux ont été emportés dans les eaux en furie. Par chance, aucun habitant ni aucun touriste n’est mort. Certaines personnes ont été évacuées par avion ou sauvées par bateau. Des bisons ont été emportés par les eaux de crue et certains ont été récupérés dans l’océan après avoir nagé pour échapper à la mort. Les localités pittoresques de Wainiha et de Haena, sur la côte nord ont été les plus durement touchées car la seule route qui y mène est bloquée par des glissements de terrain. Elle ne pourra probablement pas rouvrir avant des mois.
Pendant environ une semaine après la tempête, l’océan aux belles couleurs bleue et turquoise autour de l’île a pris la teinte orange du sol volcanique. Comme Kauai est la plus ancienne des îles hawaïennes, les montagnes ont des pentes très raides et la distance entre les sommets des montagnes, où il a plu, et la mer est relativement courte. Les sédiments n’ont donc pas eu le temps de se déposer pendant leur course folle vers l’océan.
Source: Los Angelas Times.

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Climate change is causing more and more extreme weather events around the world. What happened on the Hawaiian island of Kauai on April14th and 15th, 2018 is a good example of what we can expect for the future.

Kauai is not the most visited island of the Hawaiian archipelago. It is geologically the oldest one and is also known as the « Garden Isle”. One of the most famous sites of Kauai is Waimea Canyon.

Kauai has weathered a lot over the years. It survived the 1946 tsunami, which damaged all the islands. Another tsunami in 1957 hit Kauai with waves up to 15 metres high. When Hurricane Iwa swept the Garden Island in 1982 it did about $250 million in damage. In 1992, Hurricane Iniki killed six people on Kauai, and damaged or destroyed more than 14,000 homes. However, the people in Kauai say they have never experienced anything like the thunderstorm that drenched the island this month. They have been describing this latest storm as a 100-year-flood, but it is likely that the next one is just a few years off, given the reality of climate change. The National Weather Service said nearly 125 centimetres of rain fell in 24 hours. This is the most severe rain event [in Hawaii] that has been observed since records started being kept in 1905

Now, as Kauai continues to recover, scientists warn that this deluge was the first major storm in Hawaii linked to climate change. There are striking similarities with the flooding on Kauai and the recent flooding in California. The warmer atmosphere is holding more moisture that builds up until it meets with cold dry air, creating a massive unstable system which causes what some meteorologists are now referring to as a ‘rain bomb.’ A study published in the scientific journal Nature Climate Change said that California can expect more volatile weather, swinging from dry to wet years, because of human-caused climate change.

The extreme weather caused heavy damage on Kauai. The intense rainfall not only triggered landslides.  Cars and animals were swept away in raging waters, but no residents or visitors died. Some were airlifted to safety or rescued by boat. Members of a bison herd were displaced or carried off by floodwaters, and some were rescued from the ocean after swimming for their lives. The picturesque North Shore communities of Wainiha and Haena are considered the hardest-hit because the only road that leads to them, Kuhio Highway, is now blocked by landslides. Officials say it may not fully reopen for months.

For about a week after the storm, the normally aquamarine ocean around the island was an eerie orange, a sign of the volcanic soil. Since Kauai is the oldest of the Hawaiian Islands, the mountains are exceptionally steep and the distance between the mountain tops, where it rained, and the sea is relatively short. There was no time for the red-orange clay to settle as water raced out out to sea.

Source: Los Angelas Times.

Photos: C. Grandpey

Les suites du séisme de Kaikoura (Nouvelle Zélande) // The aftermath of the Kaikoura earthquake (New Zealand)

drapeau-francaisGeoNet, la source officielle d’information sur les risques géologiques en Nouvelle – Zélande, a identifié 150 barrages provoqués par des glissements de terrain suite au séisme de M 7,8 qui a secoué la région de Kaikoura le 14 novembre. L’agence a également recensé 80 000 à 100 000 glissements de terrain provoqués par l’événement principal et ses répliques. Ces phénomènes géologiques concernent principalement le nord de la région de Canterbury et celle de Marlborough.
Bien que la plupart des barrages de glissements de terrain soient de petite taille et présentent peu de risques, GeoNet en surveille 11 qui posent un risque en aval. La probabilité de rupture de tels barrages est plus élevée pendant les périodes de pluie constante ou intense, et pendant les 24 heures qui suivent. Il y a plus de risque d’une rupture rapide du barrage s’il y a beaucoup d’eau en amont d’un petit barrage, alors que la rupture rapide du barrage est beaucoup moins probable s’il y a juste une petite quantité d’eau en amont d’un grand barrage.
Il est conseillé aux populations de prendre des précautions et de rester à l’écart des zones de glissements de terrain et des barrages qu’ils ont édifiés. Les gens doivent rester loin des falaises abruptes et des zones pentues dans les régions de Kaikoura et de Marlborough à cause du risque d’éboulements. Les habitants des zones situées en aval des barrages de glissements de terrain doivent être particulièrement vigilants et se tenir à l’écart des canaux d’évacuation des eaux.

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drapeau-anglaisGeoNet, the official source of geological hazard information for New Zealand,.has identified 150 landslide dams in the wake of the M 7.8 Kaikoura earthquake and an estimated 80 000 to 100 000 landslides triggered by the main event and its aftershocks. This mainly concerns communities living in North Canterbury and Marlborough.

Although most of the landslide dams are small and pose little risk, the agency is monitoring 11 that pose a risk to downstream. The likelihood of dam failure is higher during periods of steady or intense rainfall, and for about 24 hours afterwards. There is more likely to be a rapid dam failure if there is a lot of water upstream of a small dam, whereas rapid dam failure is much less likely if there is a just a small amount of water upstream of a large dam.

Populations are advised to take precautions and stay away from landslides and landslide dams. People should stay away from steep cliffs and slopes in the Kaikoura and Marlborough region in case of rockfalls. Residents in areas downstream of landslide dams should be especially vigilant and keep clear of river flood channels and outlets.

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Exemple de barrages provoqués par le dernier séisme sur la Conway River

(Crédit photo: GeoNet)

Réveil du Mont Meager (Canada)? // Is Mount Meager waking up in Canada?

drapeau-francaisLes volcanologues de Natural Resources Canada (NRC) surveillent le Mont Meager après avoir découvert que le volcan montre certains signes d’activité. Cependant, les autorités locales indiquent qu’il n’y a actuellement aucune raison de s’inquiéter.
Le NRC a publié un rapport qui a été transmis aux autorités locales le 19 septembre. Le plus grand risque pour le public se situe en ce moment au niveau du Job Glacier, qui montre d’importantes fumerolles d’environ 15 à 20 mètres de profondeur et une trentaine de mètres de diamètre. Bien que l’on sache que le champ fumerolle existe depuis une quarantaine d’années, en juillet un pilote d’hélicoptère spécialisé en géologie a remarqué les fumerolles sur le glacier. De plus, tout au long de l’été, le NRC a reçu des rapports faisant état d’une odeur de soufre dans la vallée au pied du Mont Meager.
En août, des responsables locaux ont survolé le glacier en hélicoptère et ont recueilli des données scientifiques, mais il n’y avait pas de SO2 ou de CO sur le site, ce qui aurait été un signe d’ascension du magma. Par ailleurs, il y aurait aussi des centaines de petits séismes si une éruption devait se produire dans le court terme. Entre janvier 2011 et février 2016, on a enregistré seulement 92 séismes de M 1 à M 2 dans le secteur du volcan.
Le principal danger au Mont Meager est la longue histoire de glissements de terrain. Ainsi, la montagne, qui abrite les populaires Meager Creek Hot Springs, a connu un énorme glissement de terrain en 2010.

Le Mont Meager, initialement connu sous le nom de Meager Mountain, est un massif volcanique dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique au Canada. Situé sur l’arc volcanique des Cascades et sur la ceinture volcanique de Garibaldi, il se dresse à 150 km au nord de Vancouver, à l’extrémité nord de la vallée de Pemberton où il atteint une altitude maximale de 2680 mètres.
La ceinture volcanique de Garibaldi a une longue histoire d’éruptions. Bien que le Mont Meager ne se soit pas manifesté depuis plus de 2000 ans, il pourrait connaître une éruption majeure. Il a produit la plus grande éruption volcanique au Canada au cours des 10 000 dernières années. Il y a environ 2400 années, une éruption explosive a formé un cratère sur le flanc nord-est et envoyé des coulées pyroclastiques sur le flanc nord du volcan. L’activité volcanique la plus récente se manifeste sous forme de sources chaudes et séismes. Le Mont Meager a également été à l’origine de plusieurs grands glissements de terrain, comme l’avalanche de débris qui a déferlé en 2010 dans les vallées de la Meager Creek et de la Lillooet.
Source: Journaux locaux et la Smithsonian Institution.

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drapeau-anglaisVolcanologists with Natural Resources Canada (NRC) are monitoring Mount Meager after discovering that the mountain shows signs of low-level volcanic activity. However, officials say there is currently no cause for alarm.

NRC released a situation report that was forwarded to local officials on September 19th. The biggest risk to the public right now is on Job Glacier, which has large fumaroles measuring about 15 to 20 metres deep and about 30 metres in diameter. While there is some indication that the fumarole field has been around for the last 40 years, in July a helicopter pilot who is trained as a geologist noticed the fumaroles on the glacier. On top of that, throughout the summer NRC received reports of a sulphuric smell around the valley of Mount Meager.

In August, various officials toured the glacier by helicopter and collected data but there was no SO2 or CO detected at the scene, which would be an indicator of magma ascent. Besides, there would also be hundreds of small earthquakes before an eruption. Between January 2011 and February 2016, only 92 earthquakes with magnitudes varying from one to two were recorded around the mountain.

The main hazard at Mount Meager, which has been known for quite a long time, is its long history of landslides. The mountain, which is home to the popular Meager Creek Hot Springs, experienced a massive landslide in 2010.

Mount Meager, originally known as Meager Mountain, is a volcanic massif in southwestern British Columbia, Canada. Part of the Cascade Volcanic Arc and the Garibaldi Volcanic Belt, it is located 150 km north of Vancouver, at the northern end of the Pemberton Valley and reaches a maximum elevation of 2,680 m.

The Garibaldi Volcanic Belt has a long history of eruptions. Although Mount Meager has not erupted for more than 2,000 years, it could produce a major eruption. It produced the largest volcanic eruption in Canada in the last 10,000 years. About 2,400 years ago, an explosive eruption formed a crater on its northeastern flank and sent avalanches of hot ash, rock fragments and volcanic gases down the northern flank of the volcano. Evidence for more recent volcanic activity has been documented at the volcano, such as hot springs and earthquakes. Mount Meager has also been the source of several large landslides in the past, including a massive debris flow in 2010 that swept down Meager Creek and the Lillooet River.

Source: Local newspapers and Smithsonian Institution.

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Photo: C. Grandpey