La sécheresse menace l’Europe // Europe under the threat of drought

J’ai peut-être l’air de me répéter, mais il faut que les gens prennent conscience de la gravité de la sécheresse et du manque d’eau en France et dans d’autres pays européens.

L’Italie fait face à sa deuxième année consécutive de sécheresse. C’est la première fois que cela se produit depuis des décennies. La Première Ministre a exhorté son gouvernement à élaborer un plan d’action. Elle rejoint en cela la France et d’autres pays d’Europe occidentale aux prises avec le manque de pluie et de neige au cours de l’hiver écoulé.
Le gouvernement italien a décidé de nommer un «commissaire doté de pouvoirs exécutifs» pour mener à bien le plan de lutte contre la sécheresse. Une décision semblable avait été prise pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
Les faibles chutes de neige hivernales vont inévitablement se traduire par une eau de fonte largement insuffisante pour alimenter les ruisseaux qui se jettent dans le Pô. Les agriculteurs d’Émilie-Romagne craignent de devoir abandonner les cultures traditionnelles comme le maïs et le soja et être obligés de planter du tournesol à la place. La sécheresse a frappé les plants de riz, l’une des principales ressources de la région.
Les précipitations observées en Italie fin février ont fait plus de mal que de bien. Une combinaison de températures plus basses, de neige et de gel a causé des dégâts aux cultures fruitières qui, en raison d’un hiver plus doux, avaient déjà commencé à fleurir, notamment les amandiers, les pêchers et les cerisiers.
L’arrivée des précipitations ne parviendra en aucun cas à combler le déficit hydrique. Le manque d’eau atteint 30 % en moyenne en Italie, et même 40 % dans le nord du pays.

Comme je l’ai écrit dans une note précédente, la France a enregistré 32 jours sans pluie cet hiver. C’est la plus longue sécheresse hivernale de ce type depuis le début des archives météorologiques en 1959. Les niveaux de neige dans les Alpes, les Pyrénées et d’autres massifs français sont également bien inférieurs à ceux enregistrés habituellement pour cette période de l’année. Partout en France, les habitants font état de lits de rivières asséchés et de lacs au niveau trop bas.
Le Président Macron a promis que son gouvernement allait mettre en place un « plan de sobriété de l’eau » dès la mi-mars. Le ministre français de l’Environnement a ordonné aux responsables qui travaillent sur ce plan de prendre des mesures immédiates pour restreindre l’utilisation de l’eau afin de s’assurer qu’il y en ait suffisamment cet été.
Les deux derniers étés en France ont été exceptionnellement secs, incitant certains agriculteurs à envisager une transition vers de nouvelles cultures. Quatre régions du sud de la France ont déjà mis en place des restrictions d’eau et 10 autres départements ont été placés sur la liste de vigilance.

En Allemagne, les scientifiques disent que la pluie du début de l’année ne suffira pas à reconstituer les nappes phréatiques qui inquiètent depuis plusieurs années. La sécheresse et la chaleur ont entraîné une baisse importante de la récolte de légumes l’an dernier, avec une chute de 12 % par rapport à 2021 – une année record – et de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Grâce aux pluies récentes en Espagne, les réserves d’eau sont à 51 % de leur capacité, bien au-dessus des 35 % observés fin 2022. L’année dernière a été la troisième année la plus sèche et la plus chaude en Espagne depuis 1961, lorsque la tenue des archives météorologiques a commencé.
Les conditions sèches restent une préoccupation en Catalogne où l’utilisation de l’eau est restreinte dans l’agriculture et l’industrie depuis novembre et où l’utilisation d’eau potable pour laver les voitures ou remplir les piscines est interdite.
Source : Yahoo Actualités.

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It should be repeated over and over again to make people realise how serious the lack of water is in France and in other European countries.

Italy is facing its second consecutive year of drought for the first time in decades. The Prime Minister has urged ministers to start mapping out an action plan, joining France and other nations in western Europe grappling with scant winter rain and snow.

The Italian government has decided to appoint an “extraordinary commissioner with executive powers” to carry out the government’s drought battle plan. The government took a similar decision to grapple with the COVID-19 pandemic.

With scant winter snowfall translating into vastly insufficient snowmelt to supply the streams that flow into Po River. Farmers in Italy’s Emilia-Romagna region worry they might have to abandon traditional crops like corn and soy and plant sunflowers instead. The drought battered the rice plants, one of the main crops in the region.

The precipitations Italy received in late February did more harm than good. A combination of lower temperatures, snow and frost threatened fruit crops that, due to a warmer winter, had already started blooming, notably almond, peach and cherry trees.

The arrival of precipitation in any case won’t succeed in making up for the water deficit in a situation in which Italy is 30% short of water, with the percentage rising to 40% in north Italy.

As I put it in a previous post, France recorded 32 days without rain this winter, the longest such winter drought since record-keeping began in 1959. Snow levels in the French Alps, the Pyrenees and other French mountain ranges are also much lower than usual for this time of year. Around France, residents are sharing images of dried-up riverbeds and shrunken lakes.

The French President has promised his government would devise an urgent “water plan” in mid-March. France’s environment minister ordered officials who are working on Macron’s “water sobriety plan” to take immediate steps to restrict water usage to ensure there is enough water this summer.

The last two summers in France were exceptionally dry, prompting some farmers to consider switching to new crops. Four regions in southern France already have water restrictions in place, and 10 other departments were placed on the vigilance list.

In Germany, experts say that rain around the start of the year will not be enough to replenish deeper parts of the soil that have become worryingly dry in recent years. Drought and heat led to a significant drop in the vegetable harvest last year, which was down 12% compared with 2021 – a record year – and down 2% compared with the five-year average.

Thanks to recent rain in Spain, water reserves are at 51% of capacity, way above the dangerously low 35% of late 2022. Last year was Spain’s third-driest year and the hottest one since 1961, when record-keeping started.

Dry conditions remain a worry in Spain’s Catalonia region, where water use has been restricted in agriculture and industry since November and using potable water to wash cars or fill swimming pools is prohibited.

Source : Yahoo News.

 

État des nappes phréatiques en France au mardi 7 février 2023 – via info-secheresse.fr

Effondrement de sérac en Italie : des morts et des blessés // Serac collapse in Italy : dead and injured

Autre conséquence du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers, un sérac s’est détaché d’un glacier italien dans l’après-midi du 3 juillet 2022, envoyant glace, neige et rochers sur un groupe de randonneurs qui se trouvait sur un sentier populaire. Au moins six personnes ont été tuées et huit autres blessées, dont deux dans un état grave. L’accident s’est produit sur la Marmolada (3300 mètres), le plus haut sommet des Dolomites orientales. Le sérac s’est détaché près de Punta Rocca, le long de l’itinéraire habituellement utilisé pour atteindre le sommet de la montagne. Les sauveteurs ont expliqué que les opérations de secours ont mobilisé au moins cinq hélicoptères et des chiens.pour rechercher les personnes ensevelies.
Il est prévu d’évacuer 18 personnes qui se trouvaient au-dessus de la zone où s’est produit l’accident. La cause du détachement de sérac réside probablement dans la vague de chaleur qui affecte l’Italie ces derniers jours. Les températures étaient supérieures à 10°C sur la montagne, ce qui est tout à fait anormal.

Des accidents similaires sont susceptibles de se reproduire pendant l’été, tant sur les glaciers que sur les pentes supérieures des montagnes. J’ai mentionné l’ouverture d’une crevasse sur la trace qui conduit au sommet du Mont Blanc. En raison de la chaleur intense, le permafrost de roche dégèle, rendant les parois rocheuses instables. Les alpinistes devront être très prudents.
Source : Journaux italiens.

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Another consequence of global warming and the melting of glaciers, the detachment of a serac fom an Italian glacier broke loose on July 3rd, 2022 in the afternoon, sending ice, snow and rock slamming into hikers on a popular trail. At least six hikers were killed and eight others were injured, two of them in a serious condition. The accident occurred on the Marmolada peak ( 3,300 meters), the highest peak in the eastern Dolomites. The chunk of ice broke off near Punta Rocca, along the itinerary normally used to reach the peak. Rescuers tweeted that the search involved at least five helicopters and rescue dogs.

18 people who were above the area where the ice struck will be evacuated by the Alpine rescue corps.

The cause of the serac detachment was probably the heat wave that has been gripping Italy in the past days. Temperatures were above 10°C on the mountain, which is quite abnormal. Similar accidents are likely to happen again during the summer, both on glaciers and on the upper slopes of the mountains. I mentioned a crevasse that appeared on the track leading to the summit of Mont Blanc. Because of the intense heat, rock permafrostis thawing, making rock walls unstable. Rock climbers had better be very careful.

Source: Journaux italiens.

Vue de la face nord de la Marmolada et son glacier (Crédit photo: Wikipedia)

Eruption aux Tonga : l’Italie se pose des questions // Tonga eruption : Italy asks questions

Est-ce que ça peut nous arriver? C’est la question traditionnelle que les gens se posent quand une catastrophe se produit ailleurs dans le monde. L’Italie, terre de volcans actifs, se la pose suite à l’éruption du volcan sous-marin Hunga Tonga-Hunga Ha’apai dans les îles Tonga. Ce n’est pas sans raison, car on sait que des volcans sous-marins se cachent au large de la botte italienne. Dans un article paru dans le journal La Sicilia, Boris Behncke (INGV Catane) rappelle l’existence de volcans qui ont pour noms Panarea, Marsili dans la mer Tyrrhénienne, ou Empedocle dans le Canal de Sicile – entre la Sicile et la Tunisie -, un volcan sous-marin d’une trentaine de kilomètres de diamètre à sa base et dont le Ferdinandea n’est que l’un des cônes éruptifs.

En 2019, l’Institut national d’océanographie et de géophysique expérimentale (OGS) a découvert six volcans sous-marins à quelques kilomètres de la côte sud-ouest de la Sicile, entre Mazara del Vallo et Sciacca. L’un d’eux, en particulier, n’est qu’à sept kilomètres de Capo Granitola. Il s’agit du volcan Actea qui présente une morphologie complexe et montre une grande coulée de lave qui s’étire sur plus de 4 kilomètres. Ces volcans sont situés à environ 14 kilomètres au nord de ceux déjà connus de Banco Graham. Il y a, entre autres, la célèbre île Ferdinandea, apparue en 1831 lors d’une éruption sous-marine et qui, après s’être élevée jusqu’à 65 mètres au-dessus de la surface de l’eau, s’enfonça dans la mer (voir ma note du 17 avril 2007).

Il ne faudrait pas négliger, non plus, le Vulcano Dimenticato, le Volcan Oublié d’Agrigente, qui a vomi des scories que l’on trouve souvent sur les plages du littoral, mais que les scientifiques italiens n’ont jamais vraiment réussi à localiser.
Selon Boris Behncke « on ne peut guère s’attendre à une éruption aussi violente [que celle des Tonga] sur un volcan sous-marin dans nos mers ». S’agissant du Marsili, le plus grand volcan sous-marin d’Europe et de Méditerranée, dans la mer Tyrrhénienne entre Palerme et Naples, Boris explique qu’il se situe à « une très grande profondeur » par rapport au volcan des Tonga et que « la pression de la colonne d’eau qui le surmonte réduit considérablement son énergie explosive ». On pouvait s’attendre a une éruption du volcan des Tonga car, déjà « dans le passé, il y a environ mille ans, il a enregistré une éruption similaire, très violente. Le phénomène semble donc cyclique. »
En revanche, Boris explique que si une éruption de la puissance de celle des Tonga « s’était produite sur terre, sur le Vésuve ou les Champs Phlégréens, les conséquences auraient été apocalyptiques. » Par bonheur, l’éruption du 15 janvier 2022 s’est produite dans une zone extrêmement reculée et peu habitée. « Si elle avait eu lieu sur terre dans une zone peuplée, elle n’aurait pas causé de tsunami, mais elle aurait fait des ravages même à plusieurs kilomètres de distance. »

Dans les Tonga « l’éruption, qui a eu des conséquences très graves sur les îles voisines, a probablement été particulièrement violente car elle s’est produite à l’interface entre la mer et l’atmosphère. L’ île qui s’était édifiée 6-7 ans plus tôt et qui avait grandi juste avant l’activité explosive, a été détruite dans sa totalité. » Selon Boris Behncke, l’aspect positif de l’éruption, « très intéressante d’un point de vue scientifique », est « le nombre étonnamment faible de victimes en termes de vies humaines ». Outre le fait qu’il s’agit d’îles peu peuplées, le bilan réduit est également dû au comportement des habitants qui sont habitués aux séismes, cyclones et autres tsunamis. C’est pourquoi ils se sont immédiatement enfuis pour se réfugier dans des zones plus élevées.
Suite à l’éruption, le problème le plus urgent concerne la présence de cendres du nuage éruptif qui contiennent des substances potentiellement toxiques. Contrairement à la cendre de l’Etna, celle de l’éruption du 15 janvier contient du soufre, du chlore et d’autres substances nocives.
En conclusion, Boris insiste sur le fait que ce qui s’est passé dans le royaume des Tonga montre qu’il est nécessaire de surveiller étroitement les volcans sous-marins italiens, en particulier Empédocle dont le système éruptif a été décrit par les scientifiques, dans un rapport pour le compte de l’ONU, comme « un grand relief sous-marin qui s’élève sur les fonds marins à une profondeur de 250 à 500 m, et sur lequel sont implantés des dizaines d’édifices volcaniques bien structurés de dimensions très variables, souvent alignés selon l’orientation NNO du Canal de Sicile. » S’il n’y a pas de danger imminent, il est également vrai qu’il y a toujours la possibilité d’une forte éruption sous-marine avec un risque significatif de tsunami. Ne pas oublier qu’il s’agit d’un volcan caché au fond de la mer, à seulement 20 kilomètres de Sciacca. Vingt kilomètres, c’est la distance qui sépare l’Etna de Catane, mais le Mongibello est surveillé 24 heures sur 24, 365 jours par an.

Source: La Sicilia.

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Can this happen to us? This is the usual question people ask when a disaster strikes elsewhere in the world. Italy, land of active volcanoes, asks this question following the eruption of the Hunga Tonga-Hunga Ha’apai submarine volcano in the Tonga archipelago. This is not without reason, as underwater volcanoes are known to lurk off the Italian boot. In an article published in the newspaper La Sicilia, Boris Behncke (INGV Catania) recalls the existence of volcanoes like Panarea, Marsili in the Tyrrhenian Sea, or Empedocle in the Channel of Sicily – between Sicily and Tunisia -, an underwater volcano about thirty kilometers in diameter at its base and of which the Ferdinandea is only one of the eruptive cones.
In 2019, the National Institute of Oceanography and Experimental Geophysics (OGS) discovered six underwater volcanoes a few kilometers off the southwestern coast of Sicily, between Mazara del Vallo and Sciacca. One of them is only seven kilometers from Capo Granitola. This is the Actea volcano which has a complex morphology and shows a large lava flow that stretches over more than 4 kilometers. These volcanoes are located about 14 kilometers north of those already known from Banco Graham. There is, among others, the famous island Ferdinandea, which appeared in 1831 during an underwater eruption and which, after rising up to 65 meters above the surface of the water, sank into the sea (see my note of April 17, 2007).
We should not neglect, either, the Vulcano Dimenticato, the Forgotten Volcano of Agrigento, which vomited scoria often found on the beaches of the coast, but which the Italian scientists have never really managed to locate. .
According to Boris Behncke « one can hardly expect such a violent eruption [as that of Tonga] on an underwater volcano in our seas ». Regarding Marsili, the largest underwater volcano in Europe and the Mediterranean, in the Tyrrhenian Sea between Palermo and Naples, Boris explains that it is located at « a very great depth » compared to the volcano in Tonga and that « the pressure of the water column above it greatly reduces its explosive energy ». We could expect an eruption of the Tonga volcano because, already « in the past, about a thousand years ago, there was a similar, very violent eruption. The phenomenon therefore seems cyclical. »
By contrast, Boris explains that if an eruption with the power of Tonga « had occurred on land, on Vesuvius or the Phlegraean Fields, the consequences would have been apocalyptic. » Fortunately, the January 15, 2022 eruption occurred in an extremely remote and sparsely populated area. « If it had taken place on land in a populated area, it would not have caused a tsunami, but it would have wreaked havoc even several kilometers away. »
In Tonga « the eruption, which had very serious consequences on the neighboring islands, was probably particularly violent because it occurred at the interface between the sea and the atmosphere. The island which had built 6-7 years earlier and which had grown just before the explosive activity, was completely destroyed. »

According to Boris Behncke, the positive aspect of the eruption, « very interesting from a scientific point of view », is « the surprisingly low number of victims in terms of human lives ». Besides the fact that these are sparsely populated islands, the reduced toll is also due to the behaviour of the inhabitants who are used to earthquakes, cyclones and tsunamis. This is why they immediately fled to take refuge in higher areas.
Following the eruption, the most urgent problem concerns the presence of « ash from the eruptive cloud which contains potentially toxic substances. Unlike the ash from Mt Etna, that from the January 15 eruption contains sulfur, chlorine and other harmful substances.
In conclusion, Boris insists that what happened in the Kingdom of Tonga shows the need for close monitoring of Italian submarine volcanoes, in particular Empedocles whose eruptive system has been described by scientists, in a report on behalf of the UN, as « a large underwater relief which rises from the seabed at a depth of 250 to 500 m, and on which are implanted dozens of well-structured volcanic edifices of very variable dimensions, often aligned along the NNW orientation of the Sicily Channel. » While there is no imminent danger, it is also true that there is always the possibility of a strong undersea eruption with a significant tsunami risk. One should not forget that it is a volcano hidden at the bottom of the sea, just 20 kilometers from Sciacca. Twenty kilometers is the distance that separates Etna from Catania: but Mongibello is monitored 24 hours a day, 365 days a year.
Source: La Sicilia.

Gravure montrant la naissance de Ferdinandea en 1831 (Source: Wikipedia)

Quelle est la hauteur exacte de l’Everest? // What is the exact height of Mt Everest?

 A la fin de ma note du 7 mai 2020 sur les opérations de nettoyage et de mesure de l’Everest, j’ai indiqué que la Chine a mené six grandes campagnes de mesures sur le toit du monde. Elles ont révélé une hauteur de 8 848,13 mètres (29 029 pieds) en 1975 et à 8 844,43 mètres (29 017 pieds) en 2005. Cette différence d’altitude a suscité des réactions parmi les visiteurs du blog et je leur dois des explications. Les altitudes différentes sont dues au fait que les méthodes de mesure ont changé au fil du temps. On est passé d’une simple géométrie autrefois au GPS ces dernières années.

Au 19ème  siècle, la hauteur de l’Everest a été calculée en mesurant les angles entre le sommet de la montagne et les points au sol dont les positions par rapport à la hauteur moyenne de la mer étaient déjà connues. Ce sont des scientifiques indiens qui, pour la première fois, ont effectué des mesures visant à définir l’altitude de l’Everest. A cette époque, le sommet est supposé se situer à 8.778 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le chiffre habituel de 29 028 pieds (8 848 mètres), avec une légère marge d’erreur, a été établi par le Survey of India entre 1952 et 1954 et est devenu la hauteur généralement acceptée.
Une mesure effectuée par la Chine en 1975 a proposé 29 029,24 pieds (8 848,11 mètres), tandis que l’Italie, en utilisant des techniques satellitaires, proposait 29 108 pieds (8 872 mètres) en 1987, mais les méthodes de mesure utilisées ont été contestées
En 1992, une nouvelle campagne de mesure italienne, utilisant le GPS et la technologie de mesure laser, a révélé 29 023 pieds (8 846 mètres) en soustrayant de la hauteur mesurée 6,5 pieds (2 mètres) de glace et de neige au sommet. Là encore, la méthodologie utilisée par les Italiens a été remise en question.
En 1999, une campagne américaine, financée par la National Geographic Society et d’autres organismes, a pris des mesures précises à l’aide d’un équipement GPS. La hauteur obtenue – 29 035 pieds (8 850 mètres), plus ou moins 6,5 pieds (2 mètres) – a été acceptée par la Société et par divers spécialistes des domaines de la géodésie et de la cartographie.
Les Chinois ont monté une autre expédition en 2005. Elle a utilisé un radar pénétrant la glace conjointement avec un équipement GPS. Il en est résulté ce que les Chinois ont appelé une «hauteur de roche» de 29 017,12 pieds (8 844,43 mètres), qui, bien que largement diffusée dans les médias, n’a été reconnue que par la Chine au cours des années suivantes. Le Népal en particulier a contesté la hauteur chinoise, préférant ce que l’on a appelé la «hauteur de neige» de 29 028 pieds (8847 73 mètres).
En avril 2010, la Chine et le Népal ont convenu de reconnaître la validité de ces deux chiffres. Malgré cela,  c’est en général la hauteur de 1954 (8 848 m) qui continue à servir de référence.
En 2019, le Népal a envoyé sur l’Everest une équipe d’alpinistes nommés par le gouvernement pour en mesurer la hauteur. L’objectif était, entre autres, de mettre un terme aux spéculations persistantes selon lesquelles la plus haute montagne du monde se serait rapetissée. Un débat houleux a éclaté à la suite du puissant séisme qui a secoué le Népal en 2015. Certains ont affirmé que le séisme avait réduit la hauteur de la montagne. Espérons que l’expédition népalaise sera en mesure de dire la vérité, rien que la vérité. Il semblerait que les derniers chiffres n’aient pas encore été communiqués.

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In my post about the cleaning and measuring of Mt Everest (May 7th, 2020), I indicated that China conducted six major surveys of Mount Everest. They registered its height at 8,848.13 metres (29,029 feet) in 1975 and 8,844.43 metres (29,017 feet) in 2005. This difference in the altitude of Mt Everest is due to the fact that methods to measure the mountain have changed over time, from simple geometry in the past, to GPS more recently.

In the 19th century, the height of Mt Everest was calculated by measuring the angles between the top of the mountain and points on the ground whose positions relative to the average height of the sea were already known. Indian scientists were the first to determine the height of the mountain. they explained it was 8,778 metres above sea level.

The usual figure 29,028 feet (8,848 metres), plus or minus a fraction, was established by the Survey of India between 1952 and 1954 and became widely accepted.

A Chinese survey in 1975 obtained the figure of 29,029.24 feet (8,848.11 metres), and an Italian survey, using satellite surveying techniques, obtained a value of 29,108 feet (8,872 metres) in 1987, but questions arose about the methods used.

In 1992 another Italian survey, using the Global Positioning System (GPS) and laser measurement technology, yielded the figure 29,023 feet (8,846 metres) by subtracting from the measured height 6.5 feet (2 metres) of ice and snow on the summit, but the methodology used was again called into question.

In 1999 an American survey, sponsored by the (U.S.) National Geographic Society and others, took precise measurements using GPS equipment. Their finding of 29,035 feet (8,850 metres), plus or minus 6.5 feet (2 metres), was accepted by the society and by various specialists in the fields of geodesy and cartography.

The Chinese mounted another expedition in 2005 that utilized ice-penetrating radar in conjunction with GPS equipment. The result of this was what the Chinese called a “rock height” of 29,017.12 feet (8,844.43 metres), which, though widely reported in the media, was recognized only by China for the next several years. Nepal in particular disputed the Chinese figure, preferring what was termed the “snow height” of 29,028 feet (8847 73 metres).

In April 2010 China and Nepal agreed to recognize the validity of both figures. However, the 1954 height (8,848 m) remains the widely accepted figure.

In 2019, Nepal sent a team of government-appointed climbers up Mount Everest to remeasure its height. The aim was, among others, to quash persistent speculation that the world’s tallest mountain has shrunk.A heated debate erupted in the aftermath of a massive earthquake in Nepal in 2015, with suggestions the powerful tremor had knocked height off the lofty peak. Let’s hope the Nepalese expedition will tell the truth, nothing but the truth. It seems these latest figures have not been released yet.

Crédit photo: Wikipedia