Hawaii: Pas d’éruption, mais encore des problèmes pour les habitants de Puna // Hawaii: No eruption but more problems for Puna residents

Cela fait quatre mois que la dernière éruption du  Kilauea est terminée dans le district de Puna et la Federal Emergency Management Agency (FEMA) qui gère les situations d’urgence n’accepte plus de nouvelles demandes d’aide en cas de problèmes liés à l’éruption. Pourtant, les habitants de la région subissent encore les conséquences de l’éruption, même s’il n’y a plus de nouveau magma dans le sous-sol.

Dans le secteur des Leilani Estates, des fractures qui émettent de la vapeur continuent à s’ouvrir sous les habitations. Les arbres meurent car leurs racines sont carrément cuites par la chaleur. Les fractures ont contraint les habitants du lotissement à quitter au moins trois maisons jusqu’à présent, et plusieurs autres sont menacées. La température de la vapeur qui sort des fractures atteint plus de 65°C et est parfois proche du point d’ébullition de l’eau. Certaines fractures ont continué à se propager dans la forêt et sur certaines propriétés, avec augmentation de leur température.
Les personnes victimes de ces problèmes ont tenté d’entrer en contact avec le HVO, mais ont entendu un message préenregistré en raison du shutdown. Il indiquait que « tout employé avait l’interdiction d’exercer ses fonctions, y compris de répondre aux appels téléphoniques et aux courriels, jusqu’à nouvel ordre». Cependant, il existe un numéro de téléphone pour les appels d’urgence. Malgré le shutdown, le HVO surveille la situation dans les Leilani Estates et a déclaré qu’il n’avait décelé «aucun signe de magma approchant de la surface dans le secteur. La zone de fractures continue de s’ajuster et l’apparition de nouvelles fractures n’est pas trop surprenante.»
La FEMA est également victime du shutdown, mais elle «continue de traiter les dossiers» liés à l’éruption. L’article cite l’exemple de résidents qui se sont vus offrir un prêt de 47 000 dollars sur 30 ans, mais ils ont calculé que le remboursement des intérêts sur cette période coûterait 160 000 dollars, sans aucune garantie que Madame Pele leur permette de garder ou même vendre leur maison. Comme beaucoup de rescapés de la dernière éruption, ils ont des démêlés avec la compagnie d’assurance Lloyd’s de Londres. La Lloyd’s a envoyé un ingénieur examiner leur maison, mais ils n’ont reçu aucun dédommagement pour le moment.
D’autres habitants ne sont pas assurés. Ils avaient acheté le terrain parce qu’il était bon marché et les maisons ont été édifiées sans respecter les codes légaux  de construction. C’était un rêve qui pourrait bien ne jamais se réaliser avec les nouvelles fractures dans le sol…
Source: Honolulu Civil Beat.

———————————————————-

Four months after the end of Kilauea’s latest eruption in Lower Puna, and the refusal of the Federal Emergency Management Agency to accept new registrations for eruption-related disaster aid, residents are still facing the consequences of the eruption, although there is no sign of new magma in the ground. .

In the Leilani Estates area, steaming cracks are still opening up under people’s houses. Trees are dying, cooked from the roots up. The cracks have forced neighbourhood residents to leave at least three homes so far, and several more are threatened. Temperatures of the steam coming out of the cracks have been measured more than 65°C and sometimes near the boiling point of water. Cracks have spread from the original steam vent, creeping through the forest and onto residents’ properties, and the temperatures in those cracks have been rising.

The persons suffering from these problems tried to get in touch with HVO but received a pre-recorded message because of the shutdown. It said any employee was “prohibited from conducting work as a Federal employee, including returning phone calls and emails, until further notice.” However, there is a phone number for emergency calls. Despite the shutdown, HVO is monitoring the situation in the Leilani Estates and said there was “certainly no sign of magma nearing the surface there. The rift zone is still adjusting and cracking isn’t too surprising.”

The Federal Emergency Management Agency (FEMA) is also a victim of the shutdown but is “still working the cases” related to the eruption. The article gives the example of residents who were offered a $47,000, 30-year loan, but they calculated that repaying it with interest over that time would cost $160,000, with no guarantee that Madame Pele would let them keep the house or even sell it.  Like many survivors of the last eruption, they are also involved in a fight with Lloyd’s of London to get action on their insurance claims. Lloyd’s sent an engineer to examine their home, but they have yet to see any payment.

Other residents are not insured. They bought the land because it was cheap and it did not meet Hawaii’s building codes. It was a dream that may never come true with the new fissures…

Source : Honolulu Civil Beat.

Fractures avec émissions de vapeur à Hawaii (Photos: C. Grandpey)

Hawaii : Bonnes nouvelles pour le habitants des Leilani Estates // Good news for Leilani Estates residents

Voici enfin de bonnes nouvelles pour les habitants des Leilani Estates dont les maisons ont été détruites lors de la dernière éruption du Kilauea. 700 structures ont disparu sous les coulées de lave.

L’État d’Hawaï vient d’accorder une subvention de 10 millions de dollars à la Grande Ile pour aider les habitants à se relever après l’éruption du Kilauea. Les fonds doivent être utilisés pour protéger « la santé, la sécurité et le bien-être des habitants de la région, ainsi que pour la planification de leur réinstallation et celle des entreprises agricoles durement touchées par l’éruption volcanique.»
La Grande île avait déjà reçu un financement de 12 millions de dollars de la part de l’Etat d’Hawaii en guise d’aide suite à la situation de catastrophe naturelle provoquée par l’éruption au mois de mai. Il reste à ce jour environ 4 millions de dollars de cette somme.
Les 22 millions de dollars cumulés reçus jusqu’à présent permettront de répondre aux «besoins immédiats» de la Grande Ile jusqu’au mois de juin.
La Grande Ile s’apprête à solliciter pour le long terme un financement fédéral d’environ 480 millions de dollars dans le cadre d’un «budget de travaux en cours» pour une reconstruction du lotissement.

Source: The Honolulu Advertiser.

L’autre bonne nouvelle est que la compagnie d’assurance Lloyd’s de Londres a accepté de dédommager ses clients dont les demandes avaient été rejetées à la suite de l’éruption de Kilauea. Les sommes seront versées aux personnes ayant subi une perte totale de leurs biens et dont la demande de dédommagement avait été refusée en raison d’une controverse à propos d’un chapitre de la police d’assurance concernant «l’exclusion en cas de coulées de lave». Le dédommagement devrait concerner des dizaines d’assurés, avec des sommes s’élevant à «des dizaines de millions» de dollars. De plus, une compensation pour mauvaise foi et pratiques trompeuses continuera à être demandée à la compagnie d’assurance.
Source: West Hawaii Today.

———————————————-

Here is some good news for the residents of the Leilani estates whose homes were destroyed during the last Kilauea eruption. 700 structures disappeared under the lava flows.

The State of Hawaii has just given a $10 million grant to the Big Island to help jump-start recovery efforts following the Kilauea Volcano eruption. The funds must be used for the protection of “health, safety and welfare of area residents, and for relocation planning for residents and agricultural enterprises adversely impacted by the volcanic eruption.”

The Big Island previously received $12 million in State funding for disaster response following the eruption in May. Of that amount, about $4 million is left.

The combined $22 million collected from the State so far will help address the island’s “immediate needs” through June.

A “work in progress budget” identifies about $480 million in federal funding for long-term recovery that the island also plans to request.

Source: The Honolulu Advertiser.

The other good news is that Lloyd’s of London has agreed to pay policyholders whose claims were denied following the Kilauea eruption. The payments will be made to those who experienced a total loss and were denied because of controversial “lava exclusion” language. That should affect dozens of policyholders, with payments totalling “tens of millions” of dollars. Moreover, compensation for bad faith and deceptive practices still will be sought.

 Source: West Hawaii Today.

Au mois de mai 2018, la lave a envahi les Leilani Estates et détruit un grand nombre d’habitations (Crédit photo: USGS / HVO)

Assurances et catastrophes naturelles aux Etats Unis // Insurance and natural disasters in the U.S.

Lorsque 700 maisons ont brûlé pendant l’éruption du Kilauea à Hawaï, j’ai indiqué que leurs propriétaires étaient confrontés à de sérieux problèmes avec les compagnies d’assurance qui refusaient de prendre en compte les dégâts causés par la lave. Les victimes de l’ouragan Florence dans les Carolines du Nord et du Sud doivent faire face à une situation similaire.
Un article publié sur le site internet MarketWatch explique que «la plupart des propriétaires dont les biens ont subi les pluies torrentielles de l’ouragan Florence auraient été mieux lotis si leur maison avait été détruite par un incendie ou une éruption volcanique, du moins du point de vue des assurances.» En effet, les dégâts causés par les inondations ne sont pas couverts par les polices d’assurance habitation classiques. Seuls les propriétaires ayant souscrit une assurance spéciale contre les inondations seront indemnisés si l’eau de l’ouragan Florence a endommagé leur maison. Force est de constater qu’il n’y a pas beaucoup de monde dans ce cas.
C’est un cas de figure qui se répète quand les ouragans et les pluies qui les accompagnent provoquent des inondations. Lorsque l’ouragan Irma a frappé la Floride l’année dernière, seulement 14% des 3,3 millions de ménages dans les zones touchées par la catastrophe avaient une assurance contre les inondations. Dans certains cas, la couverture dépend de la manière dont les dégâts ont été causés. Dans le cas d’un ouragan, si des vents violents causent des dégâts à la toiture et entraînent une accumulation d’eau importante dans la maison, l’assurance couvrira probablement ces dégâts. En revanche, si une rivière à proximité déborde à cause des fortes pluies, les dégâts causés aux habitations ne seront couverts que si les propriétaires ont souscrit une assurance contre les inondations.
Lors d’éruptions volcaniques, les dégâts causés par les coulées de lave ou les incendies qui en résultent sont couverts par la politique habituelle des propriétaires. [Note personnelle: Ceci n’est que partiellement vrai. Comme je l’ai déjà signalé, l’assurance interviendra seulement si la lave a causé un incendie et si les fondations de la maison sont encore visibles après l’incendie. Si la lave a recouvert les fondations, l’assurance ne fonctionnera pas.]
Il convient de noter que si l’éruption provoque une activité sismique, les propriétaires ne seront pas indemnisés, à moins d’avoir souscrit une politique sismique distincte.
La prime annuelle moyenne pour une police d’assurance dans le cadre du programme national contre les inondations s’élevait à  878 dollars en avril 2017. Toutefois, les primes d’assurance contre les inondations peuvent facilement coûter des milliers de dollars dans les régions où le risque d’inondation est le plus élevé.
Certaines catastrophes naturelles sont toujours couvertes par l’assurance des propriétaires, comme les incendies de forêt, les tornades et les dégâts causés par la grêle. D’autres catastrophes naturelles ne sont jamais ou rarement couvertes par une police d’assurance classique. Elles se répartissent généralement en deux catégories: les inondations et les «événements terrestres». La première catégorie comprend les catastrophes causées par la montée des eaux, les inondations causées par les pluies abondantes et la montée des eaux provoquée par les ouragans, les ruptures de barrages et les tsunamis. Les «événements terrestres» incluent les catastrophes telles que les tremblements de terre, les glissements et effondrements de terrain.
Malheureusement, de nombreux Américains ne savent pas que ces catastrophes ne sont pas couvertes par la politique d’assurance classique. Les propriétaires doivent souscrire une police distincte ou un avenant à leur police d’assurance habitation auprès d’un assureur privé pour être assurés contre un séisme. En Californie, les habitants ont également la possibilité d’acheter une telle assurance auprès de la California Earthquake Authority. Une amie qui habite sur la côte ouest de la Grande Ile d’Hawaii refuse d’acheter une telle assurance contre les séismes car elle est trop coûteuse. Elle croise les doigts…
Comme je l’ai indiqué à propos des victimes de la lave à Hawaï, si les propriétaires n’ont pas souscrit un contrat d’assurance particulier et sont ensuite victimes d’une catastrophe naturelle, ils peuvent demander une compensation auprès de la Federal Emergency Management Agency ou solliciter un prêt auprès de la Small Business Administration. Bien entendu, cet argent ne compensera pas le montant total des pertes. Il s’agit juste d’une aide.
Source: MarketWatch.

————————————————–

When 700 houses or so burnt during the Kilauea eruption in Hawaii, I indicated that their owners had to face great difficulties with insurers who refuse to take into account the damage caused bt lava. The victims of Hurricane Florence in the Carolinas are confronted with a similar situation.

An article published on the website MarketWatch explains that “most homeowners whose properties were in the path of Hurricane Florence’s torrential rains would have been better off if their home had been hit by a wildfire or volcanic eruption, at least from an insurance perspective.” It is because damage caused by flooding is not covered by standard home insurance policies. Only homeowners who bought separate flood insurance for their homes were covered if water from Florence damaged their house. And there weren’t many people in that case.

This is a refrain which is common where hurricanes and their flood-inducing rainfall are concerned. When Hurricane Irma struck Florida last year, just 14% of the 3.3 million households in the areas affected by the disaster had flood insurance coverage. In some cases, coverage will depend on how the damage was caused. In the case of a hurricane, if high winds cause roof damage that leads to significant water accumulation within the house, insurance will likely cover it. But if a nearby river overflows because of the heavy rainfall, the damage to homes will only be covered if the owners have flood insurance.

In volcanic eruptions, damage caused by lava flows or resulting fires is covered by a standard homeowner’s policy. [Personal note: This is only partly true. As I put it before, the insurance will pay for the damage if lava caused a fire and if the foundations of the house can still be seen after the fire. However, il lava covered the foundations, the insurance does not work.]

It should be noted that if the eruption causes seismic activity, homeowners will not be reimbursed unless they have purchased a separate earthquake policy.

The average annual premium for a policy through the National Flood Insurance Program was $878 as of April 2017. But flood insurance premiums can easily cost thousands of dollars in regions that are determined to be at the highest risk of flooding.

Some natural disasters are always covered by homeowner’s insurance, including wildfires, tornadoes and hail storms. But other natural disasters are never or rarely covered under a standard homeowner’s insurance policy. They generally fall into two categories: floods and “earth movements.” The first category comprises disasters caused by rising water, which includes everything from floods caused by extensive rainfall and hurricane-induced storm surges to dam failures and tsunamis. “Earth movements” include disasters such as earthquakes, landslides and sinkholes.

Unfortunately, many Americans are unaware that these disasters are not covered by a standard homeowner’s policy. Homeowners will need to purchase a separate policy or a rider to their standard home insurance policy from a private insurer to be covered for an earthquake. California residents also have the option to purchase coverage through the California Earthquake Authority.

As I indicated about the victims of lava in Hawaii, if homeowners don’t buy specialized insurance coverage and then get hit by some sort of disaster, they do have some options to offset their losses. They can get a grant from the Federal Emergency Management Agency or a loan from the Small Business Administration. Of course, this money will not compensate for the total amount of the losses. It is just a help.

Source: MarketWatch.

Coulée de lave dans les Leilani estates à Hawaii (Crédit photo: USGS / HVO)

 

 

Des tornades en Islande ! // Tornadoes in Iceland !

De plus en plus souvent, le changement et le réchauffement climatiques provoquent des événements majeurs dans des endroits où ils ne se sont jamais produits auparavant. Nous en avons eu la confirmation ces derniers jours en Islande. Les tornades, très inhabituelles dans ce pays, ont causé d’importants dégâts à la ferme de Norðurhjáleiga dans le sud du pays le 24 août dans l’après-midi, à mi-chemin entre Vík et Kirkjubæjarklaustur.
Par chance, personne n’était présent dans la ferme lorsque deux tornades ont frappé et il n’y a pas eu de blessés. Sept bâtiments ont été endommagés. Un gros 4×4 avec une remorque a été projeté dans un fossé. Le voisin qui a alerté les fermiers a vu arriver trois nuages ​​en forme d’entonnoir, et deux ont touché le sol.
Tout était détruit quand les fermiers sont arrivés chez eux. Les toits avaient été projetés à des centaines de mètres et les clôtures étaient à terre. Selon un météorologue islandais, « c’est ce que nous connaissons et entendons aux États-Unis et ailleurs dans le monde, mais jusqu’à présent, nous ne l’avons pas vu sous cette forme. Je ne me souviens pas de tornades ayant causé des dégâts ici en Islande. » Aucune autre ferme n’a été touchée et les fermes voisines n’ont même pas subi de coup de vent.
La formation des tornades nécessite un fort réchauffement de la surface du sol, ainsi que de l’air froid dans la haute atmosphère. Les nuages ​​en entonnoir, comme ceux qui se sont formés le 24 août, ne sont pas courants en Islande en raison du climat.
Comme de tels événements ne se produisent jamais en Islande, les agriculteurs ne sont pas assurés et leur compagnie d’assurance ne peut rien faire pour eux. Selon les conditions définies par la compagnie d’assurance, ce sont les fermiers qui sont responsables du coût des dommages. Ils vont contacter la Natural Catastrophe Insurance of Iceland, mais ils ne sont pas sûrs de recevoir une quelconque indemnisation.
Source: Iceland Review.

———————————————————-

More and more often, climate change and global warming cause major events in places where they had never occurred before. A recent confirmation of this statement occurred these last days in Iceland. Tornadoes, which are highly unusual in this country, caused extensive damage at the South Iceland farm of Norðurhjáleiga, on August 24th in the afternoon. The farm is located midway between Vík and Kirkjubæjarklaustur.

Fortunately, no one was home when the two tornadoes struck, so there were no injuries. Seven buildings were damaged and a large 4×4 with a trailer went airborne and was thrown into in a ditch. A neighbour saw this happen and alerted the farmers. She spotted three funnel clouds in the air, two of which touched the ground.

Everything was in ruins when the farmers arrived home. The roof sheets were blown hundreds of metres away and fences were down. According to an Icelandic meteorologist, “this is what we know and hear of in the United States and elsewhere in the world, but until now, we haven’t seen it in this form. I don’t remember there ever having been damage from tornadoes here in Iceland until now.” No other farm was affected, and nearby farms didn’t even experience windy conditions.

Conditions for tornadoes to form require a lot of warming of the surface, along with cold air in the upper atmosphere. Funnel clouds, like the ones that formed on August 24th, are not common in Iceland, due to the climate.

As such events never happen in Iceland, the farmers are not insured for them; they do not have a storm insurance, so that the insurance company can’t do anything for them. According to the insurance company’s definition, the farmers themselves are responsible for carrying the cost of the damage. The farmers will contact the Natural Catastrophe Insurance of Iceland, although they are not sure to receive any compensation.

Source: Iceland Review.

Image classique d’une tornade en forme d’entonnoir (Crédit photo: Wikipedia)