À l’attention des négationnistes du réchauffement climatique

Je poste régulièrement sur mon blog des notes alertant sur le réchauffement climatique. Mes fréquentes visites dans l’Arctique et dans les Alpes depuis plusieurs décennies m’ont confirmé que le phénomène n’est pas une illusion de l’esprit. J’ai vu les glaciers reculer à une vitesse incroyable en Alaska. La fonte de la banquise arctique et antarctique s’accélère et va entraîner de graves problèmes (migrations de population, entre autres) à l’échelle de la planète. Les événements extrêmes (vagues de chaleur, sécheresse, cyclones, etc) se multiplient.. Les scientifiques tirent régulièrement la sonnette d’alarme, sans être vraiment entendus par ceux qui nous gouvernent. Les activités humaines sont pourtant le coeur du problème. Il suffit de voir l’évolution historique des concentrations de CO2 dans l’atmosphère pour le comprendre.

Évolution historique des concentrations de CO2 (Source : SCRIPPS)

Certaines personnes ne sont pas d’accord avec mes propos. Pour la plupart habitués à une vie en appartement, ces négationnistes du réchauffement climatique m’assènent des commentaires désobligeants et, la plupart du temps, infondés. Il n’est pas question que mon blog et ma page Facebook deviennent une tribune pour ces gens-là. En conséquence, leur prose sera à l’avenir systématiquement supprimée. Ils vont bien sûr protester mais leurs élucubrations me laissent indifférent. À toutes fins utiles, je leur rappelle que la diffamation publique est sanctionnée par la loi.

Ils voient des éruptions partout!

Il suffit que la sismicité trahisse quelques soubresauts de la Terre pour que les réseaux sociaux s’affolent, s’enflamment, et que le mot « éruption » se mette à pulluler. Malheureusement – ou heureusement pour les régions concernées – tout n’est pas aussi simple. Ce n’est pas parce que la Terre ne met à trembler qu’une éruption va se produire. Ce serait trop facile et les différents observatoires l’ont bien compris, même s’ils ne peuvent pas trop s’aventurer dans les pronostics.

Ces derniers jours, un essaim sismique significatif a affecté la Péninsule de Reykjanes en Islande, pile poil où s’est déroulée la dernière éruption qui venait d’être déclarée « officiellement terminée ». Dans le doute, les autorités islandaises ont tout de suite réagi en élevant le niveau d’alerte volcanique à « incertitude » et la couleur de l’alerte aérienne à Orange. On ne sait jamais. Ce qui est rassurant, c’est que les autres paramètres susceptibles d’annoncer une éruption (émissions gazeuses, déformation du sol, hausse de la température, etc) font pour le moment défaut.

Le problème avec la Péninsule de Reykjanes, c’est qu’elle se trouve sur la dorsale médio-atlantique où les événements d’origine tectonique sont nombreux. Il est donc très difficile de dire si le dernier essaim sismique a une origine tectonique ou volcanique. Certains pensent que la sismicité est provoquée par un déplacement latéral du magma dans le sous-sol, phénomène qui avait précédé la sortie de la lave au mois de mars. Les prochains jours et les prochaines semaines nous diront si cette hypothèse est exacte et si une éruption a eu lieu.

Sur l’île éolienne de Vulcano, c’est un peu le branle-bas de combat suite à une intensification des émissions gazeuses – de CO2 en particulier – et une hausse de températures au niveau des fumerolles sur la lèvre et à l’intérieur de la Fossa. Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont tout de suite pensé qu’il s’agissait des prémices d’une éruption semblable à celle qui a secoué le volcan à la fin du 19ème siècle. Là encore, c’est aller un peu vite en besogne, car il manque certains paramètres pour faire une telle affirmation. Comme je l’ai écrit précédemment, j’ai connu une situation semblable à Vulcano dans les années 1990 – époque où j’effectuais des observations sur l’île – et il n’y a pas eu d’éruption à cette époque. Se méfier en particulier de la densité des panaches fumerolliens qui ne signifient pas forcément que le volcan traverse une hausse d’activité et qu’il va entrer (et non pas « Rentrer », comme on peut le lire) en éruption. .

Le problème en 2021, ce sont les émissions de CO2 dans le secteur de Volcano Porto. Il a été demandé aux habitants d’aller dormir ailleurs afin qu’ils ne se fassent asphyxier par le gaz pendant leur sommeil. Cela s’appelle le principe de précaution. Reste à savoir pendant combien de temps il pourra être appliqué…

S’agissant du Semeru (Indonésie), le mot « éruption » a été prononcé dès que l’on a appris que des coulées pyroclastiques avaient déferlé sur des villages et tué des dizaines de personnes. Trop tard. La prévision éruptive reste quasiment impossible sur les volcans de la Ceinture de Feu du Pacifique, ce qui explique des bilans humains élevés. Côté prévision, nous ne savons pas faire grand-chose et le principe de précaution est souvent mis en place pour éviter que des personnes se fassent tuer. Mais c’est parfois déjà trop tard.

La prévision à La Palma (Iles Canaries) a été correcte, ce qui a donné le temps aux autorités d’évacuer les populations menacées. Le Cumbre Vieja est bien différent du Semeru. Les coulées de lave – même si elles peuvent avancer rapidement – laissent le temps de déguerpir et au final, il n’y a pas eu de morts directement liées à l’éruption.

Après une période de calme, l’Etna (Sicile) s’est réveillé en décembre 2021 avec une petite activité strombolienne dans le Cratère Sud-Est. Tout de suite, le mot « éruption » a jailli comme un diable de sa boîte sur les réseaux sociaux L’apparition d’une petite coulée de lave au pied d’une paroi de la Valle del Bove a ravivé les souvenirs de l’éruption de 1991-1993 qui avait débuté dans ce secteur de l’Etna, Au final, le volcan s’est calmé, la lave a cessé de s’écouler, et il n’y a pas eu d’éruption…

C’était à La Palma (capture écran webcam)

Yellowstone: La bêtise humaine n’a pas de limites ! // Yellowstone: Human stupidity has no limits !

drapeau-francaisQuatre Canadiens vont devoir rendre des comptes pour avoir piétiné les abords particulièrement fragiles du Grand Prismatic dans le Parc National de Yellowstone. Des vidéos réalisées par des témoins montrent les quatre individus en train de déambuler au bord du bassin hydrothermal.
https://youtu.be/wwZVr0VQvrU?t=2 

Les quatre personnes ont été identifiées et des mandats d’arrêt ont été émis. Depuis le délit, les membres du groupe ont écrit sur Facebook qu’ils « parcourent le monde pour vivre, s’amuser et réaliser des vidéos de leurs aventures. » Ils commercialisent aussi une ligne de vêtements et publient les photos sur les réseaux sociaux.
Le groupe a par la suite reconnu que la décision de marcher sur le sol écologiquement sensible du Grand Prismatic était une «erreur regrettable» et a présenté ses excuses sur Facebook. Leurs propres photos les montrant en train de déambuler sur le site ont été retirées, mais de nombreux autres clichés réalisés par des personnes présentes ont été partagés en ligne.
On ne sait pas encore quelles sanctions seront prises contre les quatre Canadiens. Cependant, un journal du Wyoming rappelle qu’un touriste hollandais qui a fait s’écraser un drone dans le Grand Prismatic en 2014 a été condamné à une amende de 1000 dollars et a dû payer une somme supplémentaire de 2 200 dollars pour récupérer son engin.
Le Grand Prismatic est l’une des sources hydrothermales les plus populaires à Yellowstone. Un sentier en caillebotis a été aménagé pour que les visiteurs soient en sécurité et afin de protéger le site. De nombreux panneaux invitent à ne pas quitter le sentier.
Un porte-parole du Parc a par ailleurs déclaré que le groupe n’avait pas de permis de filmer sur le site, ce qui est obligatoire si le film est destiné à des fins commerciales. Filmer sans permis dans ces conditions à Yellowstone est un délit passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 5000 dollars.
Cet incident à Yellowstone est le dernier d’une série montrant ce que l’on ne doit pas faire dans un parc national. La semaine dernière, des touristes ont embarqué un bébé bison dans leur 4X4 et sont repartis avec l’animal parce qu’ils pensaient qu’il avait froid. L’animal a ensuite été euthanasié. Il y a également de nombreux cas de blessures de touristes qui s’étaient approchés trop près de bisons pour réaliser des selfies.

Quand je vous dis que la bêtise humaine n’a pas de limites…
Source: The Huffington Post.

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drapeau-anglaisFour Canadians face criminal charges for stomping on the ecologically sensitive grounds of Yellowstone National Park’s Grand Prismatic Spring. Footage taken by eyewitnesses showed the four people walking on the delicate grounds of the spring.

https://youtu.be/wwZVr0VQvrU

They have been identified and warrants have been issued for their arrest.

The group wrote on Facebook that they “travel the world for a living and make fun and adventurous videos.” They also sell a line of clothing and post photos on social media.

The group later called the decision to walk on the ecologically sensitive grounds of the Grand Prismatic Spring an “unfortunate error” and apologized on Facebook. They also removed the photos of themselves walking on the spring, but many images of them off the trail were shared online:

It’s not yet clear what penalties the four Canadians will face. However, a Wyoming newspaper reported that a Dutch tourist who crashed a drone into the spring in 2014 was fined $1,000 and had to pay an additional $2,200 in restitution.

The Grand Prismatic is one of the most popular features in Yellowstone. It has a boardwalk to keep visitors safe and protect the grounds, and there are numerous signs warning people not to venture out of it.

In addition, a park spokesman said that the group didn’t have a permit to film on the location, which is required for commercial efforts. Filming without a permit is a misdemeanour with a potential fine of up to $5,000.

This incident was the latest in a string of examples at Yellowstone showing exactly what you shouldn’t do in a national park. Last week, tourists pulled a baby bison into their SUV and drove off with it because they thought it was cold. The animal was later euthanized.

There have also been a series of injuries caused by tourists getting too close to bison to pose for selfies.

Source: The Huffington Post.

Grand Prismatic blog 01

Grand Prismatic blog 02

Grand Prismatic blog 03

Grand Prismatic blog 04

Le Grand Prismatic: Une merveille de la Nature.

Drone

Il est interdit de faire voler des drones à Yellowstone et dans tous les parcs nationaux aux Etats Unis.

(Photos: C. Grandpey)

Facebook au secours de la volcanologie ! // How Facebook can help volcanology !

drapeau francaisLes réseaux sociaux deviennent de plus en plus populaires de nos jours mais une équipe de chercheurs de l’Université d’Alaska à Fairbanks les utilise différemment, avec les mises à jour quasiment en temps réel d’un travail sur le terrain en Italie.
Leur page Facebook « Social window: Volcano Research in Italy — 2013 » permet de mieux connaître la vie quotidienne et les activités de l’équipe sur les flancs du Stromboli. Les scientifiques y testent un moyen peu coûteux de surveiller les volcans et de collecter des données en utilisant des webcams classiques et en comparant les images recueillies avec celles fournies par les dispositifs d’imagerie thermique gourmands en énergie généralement utilisés dans les volcans. Cette nouvelle expérience pourrait permettre de contrôler les volcans du monde entier plus facilement et à moindre coût.
La plupart des caméras utilisées par l’équipe scientifique sont semblables à celles que l’on voit tous les jours, mais avec une finalité différente. Par exemple, les chercheurs utilisent les petites caméras de sécurité habituellement fixées au plafond d’une boutique pour la surveillance ou les webcams  placées sur un ordinateur pour la visiophonie sur Internet. Comme le dit un chercheur: «Ces dispositifs permettent non seulement d’économiser beaucoup d’argent, mais beaucoup de gens ont accès à ce type d’appareils. »
Toutefois, il est impossible – du moins pour le moment – de surveiller tous les volcans du monde de cette façon et publier les résultats sur Facebook. Stromboli est parfait parce que le volcan est à portée des signaux Internet mais le système ne fonctionnerait pas dans des endroits éloignés comme les îles Aléoutiennes.
Dans quelques années, on assistera probablement à une amélioration des connexions Internet et des médias sociaux, de la même façon que les caméras se sont améliorées considérablement au cours de la dernière décennie. On peut raisonnablement penser que pratiquement chaque point de la Terre sera plus accessible. Les caméras fonctionneront à partir du téléphone – avec possibilité de géolocalisation – et elles seront capables de produire une énorme quantité d’images sur les réseaux sociaux. La collecte de ces images contribuera sans aucun doute à réaliser une sorte de surveillance instantanée des volcans par un très grand nombre de personnes.

De belles idées certes, mais qui ne pourront être mises en pratique si les interdictions d’accès aux zones actives continuent à être imposées aux visiteurs par les autorités!

Source : Anchorage Daily News.

 

drapeau anglaisSocial networks are getting more and more popular these days and a University of Alaska Fairbanks research team is using them in a new way, posting near-realtime updates of volcano research from Italy.

Their Facebook page « Social window: Volcano Research in Italy — 2013 » is a look into the daily life and activities of the research team on the flanks of Stromboli volcano in Sicily.

The team is testing an inexpensive way to monitor and collect data from volcanoes using off-the-shelf webcams and comparing the images to data collected by expensive, power-hungry thermal imaging devices typically used at the volcanoes. This new experience could allow volcanoes around the world to be more easily and affordably monitored.

Many of the cameras the team is using are similar to what people see every day, just with different purposes. For example, the scientists use small security dome cameras normally seen mounted on the ceiling of a shop for surveillance, or webcams that sit on top of computer for Internet video calling. Says one researcher: “These devices not only save a lot of money, but many people have access to these sorts of devices.”

However, it is impossible – at least for the time being – to monitor all the volcanoes of the world in this way and release the results on Facebook. Stromboli is ok because it’s within walking distance of Internet signals but a trip to remote places like the Aleutians wouldn’t work.

In a few years, we may expect Internet connections and social media to get better, just as cameras improved vastly over the last decade. With almost everywhere on the Earth more accessible, and phone based cameras with geolocation producing a huge amount of images on social media, gathering those images may contribute to making a sort of “flash mob volcano monitoring”.

These are great ideas but they won’t be developed if local authorities keep forbidding the access to active volcanoes!

Source : Anchorage Daily News.

Stromboli-blog-3

L’accès (payant!) au Stromboli n’est autorisé qu’avec les guides locaux

(Photo:  C. Grandpey)