Macareux en danger ! // Puffins at risk !

Alors que la chaleur extrême est parfois difficilement supportable sur la terre ferme, les chercheurs du Nouveau-Brunswick au Canada s’inquiètent des effets des vagues de chaleur successives sur les populations d’oiseaux marins. La même préoccupation a été exprimée par d’autres biologistes marins en Europe.
Un professeur de biologie marine à l’Université du Nouveau-Brunswick rappelle que la première grande vague de chaleur dans sa zone de recherche, autour de l’île Machias Seal, a eu lieu en 2012 et qu’elle se poursuit sans interruption depuis cette époque. Une situation semblable est également observée dans le nord de l’Europe. Au cours des trois dernières années, les vagues de chaleur marines se sont multipliées, certaines atteignant des valeurs extrêmes.
Les biologistes du Nouveau-Brunswick participent à un programme de surveillance de six espèces différentes d’oiseaux marins sur l’île Machias Seal, située au sud-ouest de Grand Manan, entre le golfe du Maine et la baie de Fundy. Le programme est en cours depuis 1995, ce qui signifie qu’il a permis d’obtenir des données fiables montrant l’impact des vagues de chaleur marines sur les populations d’oiseaux.
Parmi les changements notables qui ont été observés, l’une des espèces, le macareux moine, se reproduit désormais environ deux semaines plus tard que dans les années 1990. Ces oiseaux arrivent donc sur l’île plus tard mais ils repartent toujours au même moment, à la mi-août. De plus, le succès de reproduction dans les années qui ont suivi les grandes vagues de chaleur marines a été faible. Par exemple, 2013 a été une mauvaise année, tout comme 2021, l’année la plus faible jamais enregistrée en matière de reproduction. Il convient de noter que malgré cela, la population de macareux reste stable pour le moment.
Les éclosions de macareux se font à un rythme presque normal, mais vers le milieu de la saison, ils commencent tous à mourir. Cela semble être dû au manque de nourriture, un phénomène qui a été observé dans l’Atlantique Nord, en particulier en Islande. Les macareux sont de plus en plus petits et utilisent leur gros bec pour réguler leur température corporelle.
À l’échelle mondiale, les oiseaux marins dont le régime alimentaire est peu flexible sont les plus menacés par la hausse de la température de la mer. Ils se nourrissent à la surface de l’océan ; si les poissons ou les organismes dont ils ont besoin ne sont pas à la surface à cause de la chaleur, ils vont essayer d’aller plus loin et se fatiguer jusqu’à épuisement. Parmi les oiseaux menacés, on note les pétrels cul-blanc, les guillemots communs, les puffins et les macareux moines.
Les guillemots de Troïl ont un régime alimentaire spécifique, ce qui les expose davantage au réchauffement de la températures de la mer. Si cette température continue d’augmenter, certaines espèces seront capables de s’adapter, tandis que d’autres périront. Les mouettes, par exemple, ont un régime alimentaire flexible et peuvent avoir une plus grande capacité d’adaptation, même si cela dépend du niveau qu’atteindra le réchauffement climatique.

Source : CBC, Iceland Review.

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Lors d’un récent voyage en Écosse en juin 2024, j’ai visité les colonies d’oiseaux marins le long de la côte nord, dans des sites comme Duncansby Head, Dunnet Head ou Strathy Point. J’ai également navigué vers les Hébrides intérieures. J’avais déjà visité ces lieux il y a 7 ans. Si les guillemots de Troïl s’accrochent encore en très grand nombre sur les falaises de Duncansy Head, les macareux étaient absents cette année.

Colonies de guillemots sur les falaises de Duncansby Head

Je n’ai remarqué aucune différence dans la population de fulmars.

Fulmar à Duncansby Head

En ce qui concerne les macareux, ils étaient en nombre raisonnable sur l’île de Sraffa et en très grand nombre sur Lunga dans les îles Treshnish.

Macareux sur l’île Lunga

Un biologiste local m’a dit qu’il n’avait jamais vu un si grand nombre de ces oiseaux. Cela signifie que la nourriture est abondante dans le coin. J’ai aussi vu de nombreux petits pingouins (Todda) à Lunga, et aussi quelques-uns à Duncansby.

Petit pingouin Torda à Lunga

En 2023 en Islande, j’ai remarqué que la population de macareux était plus faible que les années précédentes. En 2024, le ministère de l’Environnement et des groupes écologistes ont demandé de mettre la pédale douce sur la chasse aux macareux et la vente de leur viande dans les restaurants du pays car la population de ces oiseaux connaît « un terrible déclin ». Il y a encore quelques années, l’Islande hébergeait 20 % de la population mondiale de macareux rien que dans les îles Vestmann et 3 millions de couples nicheurs dans l’ensemble du pays. La situation a bien changé. Une étude publiée en 2023 indique que la population de macareux a chuté de 70 % depuis 1995 ! Bien plus que la chasse, le déclin est dû à la diminution de la nourriture dans la mer à cause du réchauffement climatique.

Macareux et son butin. Comme pour beaucoup d’autres espèces, les populations de macareux varient en fonction de la nourriture qui se compose essentiellement de capelan, de hareng, ou encore de lançon.

(Photos : C. Grandpey)

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While extreme heat might cause discomfort for those of us on land, New Brunswick researchers in Canada are getting concerned about the effect of heat waves on seabird populations as well. The same concer has been voiced by other marine biologists in Europe. In the last three years, there have been more and more marine heat waves, with some even reaching extreme levels.

New Brunswick biologists are involved in a long-term monitoring program of six different seabird species on Machias Seal Island which lies southwest of Grand Manan between the Gulf of Maine and the Bay of Fundy. The program has been ongoing since 1995, which means there isreliabledata that shows how marine heat waves are impacting the populations.

Among the noticeable changes that have been observed, one of the species, Atlantic puffins, are now breeding around two weeks later than they were in the 1990s. So they are coming to the island later but they are leaving at the same time in mid-August. Moreover, the reproductive success in the years following big marine heat waves has been low. For example, 2013 was a bad year, as was 2021, the lowest reproductive success year on record. It should be noticed that, despite this, the puffin population has remained stable for the time being.

The puffins are hatching at almost a normal rate, but about midway through the season, they all start to die, and it seems to be because there is no food for them to eat, a phenomenon that has been observed in the northern Atlantic, especially in Iceland. Puffins have been getting smaller and using their large bills to regulate their body temperature

Globally, seabirds with not very flexible diets are most affected by warming sea temperatures. They feed at the surface of the ocean, and if the fish or organisms that they need are not on the surface because of the heat, the birds may try to go further and tire themselves ou. These birds can include Leach’s storm petrels, common murres, shearwaters and Atlantic puffins.

Common murre, among some other seabirds, have a specific diet, which makes them more affected by the warming sea temperatures. If temperatures continue to rise, some species might be able to adapt while others may not. Seagulls, for example, have a flexible diet and may have more of an ability to adapt, although it will depend on the rate of global warming.

Source : CBC, Iceland Review.

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During a recent trip to Scotland in June 2024, I visited seabird colonies along the northern coast, in places like Duncansby Head, Dunnet Head, or Strathy Point. I also sailed to the Inner Hebrides. I had already visited these places 7 years ago. If the common murres (or guillemots) still flock the cliffs of Duncansy Head in large numbers, the puffins were absent this year. I noticed no difference in the petrel population.

As far as the puffins are concerned, they were in reasonable numbers on Sraffa ansd in very large numbers on Lunga in the Treshnish Iles. A local biologist told me they had never seen such a large number of these birds. This means that the food was abundant. I also saw numerous razorbills at Lunga, and alsa ea few at Duncansby.

In 2023 in Iceland, I noticed that the puffin population was lower than in previous years. In 2024, the Ministry of Environment and groups of environmentalits have asked to cut back on puffin hunting and the sale of puffin meat in the country’s restaurants because the population of these birds has benn « terrifically declining ». Iceland was said to have 20% of the global puffin population in the Westman Islands alone and 3 million nesting pairs in the country. However, a study published in 2023 indicated that the puffin population had dropped by 70% since 1995 ! Much more than hunting, the decline is due to the decrease of food in the sea because of global warming.

Volcans en Ecosse : Mull et Staffa // Volcanoes in Scotland : Mull and Staffa

Lors d’un récent voyage en Écosse, j’ai visité l’île de Mull qui a une longue histoire volcanique. Tous les géologues s’accordent à dire que Mull présente l’aspect d’un gâteau à plusieurs étages. D’épaisses couches de lave basaltique reposent sur un sous-sol complexe composé de roches beaucoup plus anciennes.

Carte géologique simplifiée de l’île de Mull (Source : British Geological Survey)

L’île est un paradis pour les géologues car elle a une histoire longue et intéressante. Par exemple, les roches les plus anciennes sur l’île voisine d’Iona ont environ 2 milliards d’années. De plus, Mull possède des structures et des roches que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.

L’île n’a pas toujours eu sa position et sa forme actuelles. Au cours des temps géologiques, elle a subi d’énormes changements. Ainsi, les roches les plus anciennes de Mull se sont formées dans l’hémisphère sud et l’île, comme les autres îles britanniques, suivant le processus de dérive des continents, a progressivement migré vers le nord jusqu’à sa position actuelle.

La majeure partie de Mull est constituée de lave émise lors d’éruptions fissurales au cours de la formation de l’Atlantique Nord. L’île s’est séparée du Groenland lorsque le vaste supercontinent qui reliait autrefois l’Amérique du Nord et l’Europe s’est divisé.

La lave émise il y a environ 60 à 50 millions d’années forme les plateaux en escalier à l’intérieur de Mull. Dans une phase ultérieure, de nouvelles intrusions magmatiques ont donné naissance aux montagnes qui composent le Central Igneous Complex de Mull. Des éruptions volcaniques de type explosif et de puissants séismes ont secoué Mull à cette époque et l’une des anciennes lignes de faille, la Great Glen Fault, montre encore parfois des signes d’activité, même si elle ne constitue pas une menace.

La morphologie et la géologie actuelles de Mull ont été en grande partie façonnées par d’immenses glaciers qui ont fondu il y a seulement 10 000 ans, laissant de profondes vallées en forme de U, avec de longs lochs entre les montagnes.

Mull est la « Mecque » des géologues qui viennent du monde entier pour y effectuer des travaux sur le terrain. Ils ne manquent jamais de visiter l’île de Staffa, véritable cathédrale de basalte, qui se trouve à quelques dizaines de minutes de l’île de Mull. Après avoir navigué le long de l’île et y avoir posé le pied, j’ai été immédiatement fasciné par les colonnes et coulées de basalte, façonnées et émises il y a plusieurs dizaines de millions d’années par le Centre volcanique paléogène de Mull. Les coulées de lave sur l’île sont apparues au début de l’histoire du Centre qui fait partie de la province ignée paléogène de l’Atlantique Nord.

Les superbes colonnes hexagonales, qui peuvent atteindre 22 mères de hauteur, sont typiques des premières coulées de lave. Elles nous montrent un phénomène naturel qui illustre de manière spectaculaire le concept de jointure colonnaire. Ce processus géologique se produit lorsque de la lave en fusion se refroidit lentement et se contracte. Cela entraîne la formation de structures en colonnes. A Staffa, ces colonnes prennent une forme hexagonale presque parfaite. La présence de couches de cendres indique une activité explosive ponctuée de périodes de calme. La composition de ces coulées de lave diffère des coulées ultérieures car elles sont plus riches en silice. On pense qu’elles se sont formées en raison d’accumulations moins profondes de magma avant l’éruption. Ces coulées font partie du Staffa Magma Type.

 

Source: Scottish Geology.

La Grotte de Fingal est une merveille de la nature. Le National Trust qui la gère aujourd’hui l’a équipée d’une main courante qui permet au visiteur de pénétrer carrément à l’intérieur qui est une véritable cathédrale de basalte.

Photos : C. Grandpey

Elle a inspiré de nombreux artistes, poètes, musiciens et naturalistes romantiques après que Sir Joseph Banks ait découvert le site et publié un compte rendu complet de sa topographie en 1772. Joseph Mallord William Turner a visité la grotte en 1831 et s’en est inspiré pour illustrer Lord of the Isles, un recueil de poèmes de Sir Walter Scott, avec Staffa en toile de fond. Le voyage lui a également inspiré une peinture à l’huile qui propose un contraste entre l’ancienne merveille géologique et un bateau à vapeur moderne. Le tableau est un symbole de l’écoulement du temps depuis les débuts de l’histoire de la Terre jusqu’à l’ère industrielle.

 

Source : Wikipedia

La Grotte de Fingal est aussi immortalisée dans les Poèmes ossianiques de James MacPherson, avec des histoires qui mêlent des éléments de la mythologie écossaise et irlandaise, et ont renforcé le lien mystique entre les cultures des deux pays. Par sa similitude avec la Chaussée des Géants, l’île de Staffa est devenue un symbole de la connexion entre l’Écosse et l’Irlande.

Staffa a également inspiré Les Hébrides ou La Grotte de Fingal, opus 26, initialement intitulée L’Île solitaire de Mendelssohn que vous entendrez en cliquant sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

J’apprécie personnellement cette musique qui se marie bien avec l’environnement de Staffa. Par exemple, à 4’20 », on entend les cuivres qui symbolisent la force et la majesté des rochers ; les cordes leurs répondent ensuite ; ils expriment la fluidité et la beauté de l’eau contre et à l’intérieur de la grotte.

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Sur le plan pratique, on peut rejoindre l’île de Mull en ferry depuis Oban (côte ouest de l’Ecosse), après une traversée de 45 minutes. Ensuite, je conseille de passer par des agences locales pour se rendre à Staffa qui demande une cinquantaine de minutes de navigation depuis le sud-ouest de l’île de Mull.

Le séjour sur Staffa est limité à une heure pour la protection de l’environnement. Il est possible d’aller rendre visite aux macareux de l’autre côté de l’île. Toutefois, je conseille une visite sur l’île de Lunga (Treshnish Isles) si vous désirez observer ces ravissnants volatiles.

Photo: C. Grandpey

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During a recent trip to Scotland, I visited the Isle of Mull which has a long volcanic history. All geologists agree to say that Mull is constructed rather like a multi-tiered wedding cake. Thick layers of basalt lava sit on top of a complicated basement of much older rocks.

The island is a paradise for geologists who love Mull because it has such a long and interesting history. For instance, the oldest rocks on Iona are about 2000 million years old. Moreover, it has unique structures and rocks found nowhere else in the world.

Mull has not always been in its present position and form. Over geological time it has undergone enormous changes. Mull’s oldest rocks formed in the southern hemisphere and Mull – in common with the British Isles – has gradually drifted northwards to its present day position, following the process of continental drift.

Most of Mull is made of lava poured out of fissure volcanos when the North Atlantic was forming and Mull was torn apart from neighbouring Greenland when the vast super-continent which once joined North America and Europe divided. The molten lava which erupted from about 60 to 50 million years ago forms Mull’s ‘stepped’ tablelands. Into these, at a later stage, intrusions of other ‘rocks formed by fire’ took place, forming the mountains of Mull’s famous Central Igneous Complex. Volcanic explosions and intense earthquakes shook Mull at that time and one of the old fault lines, the Great Glen Fault is still occasionally active, although not being a threat.

Mull’s final shape and geology has largely been carved by huge glaciers which only melted away from Mull 10,000 years ago leaving deep ‘U’ shaped valleys between the mountains and long glaciated lochs both freshwater and marine.

Mull, with its unique geology and intrusions is a ‘Mecca’ for geologists who travel from all over the world to carry out field work here. They never miss the island of Staffa, a true cathedral of basalt, which lies a few tens of minuttes from the Isle of Mull. When I sailed close to the Isle of Staffa and then landed on it, I was immidiately fascinated with the basalt columns, sometimes as high as 22 meters, and overlying ‘slaggy’ basalt that erupted as lava flows from the Palaeogene Mull volcanic centre.

The lava flows on the island were erupted early in the history of the Mull volcanic centre, which forms part of the North Atlantic Palaeogene Igneous Province. The columnar jointing, commonly found in these flows is typical of the early lava flows. This geological process occurs when molten lava slowly cools and contracts. This results in the formation of columnar structures. In Staffa, these columns take an almost perfect hexagonal shape.

The presence of ash layers indicates explosive activity and intervening quiet periods. The composition of these lava flows also differs from the later flows by being the most silica-rich flows ; they are thought to have formed due to shallower accumulations of the magma before eruption. These flows are known as the Staffa Magma Type member.

‘Fingal’s Cave’, a marvel on the Isle of Staffa, inspired countless Romantic artists, poets, musicians, and naturalists after Sir Joseph Banks discovered the site and published a full account of its topography in 1772. Joseph Mallord William Turner visited the cave in 1831 to record scenery for Lord of the Isles, an illustrated collection of poems by Sir Walter Scott set at Staffa. The voyage also inspired an oil painting, which offsets the ancient geological marvel with a modern steamer, suggesting a passage of time from the earth’s early history to the industrial era.

Fingal’s Cave was also immortalized in James MacPherson’s Ossianic poems, with stories that blend elements of Scottish and Irish mythology, and have strengthened the mystical connection between the cultures of the two countries. Through its similarity to the Giant’s Causeway, the island of Staffa has become a symbol of the connection between Scotland and Ireland.

Staffa has been the inspiration for Mendelssohn’s ‘Hebridean Overture’ that you will hear by clicking on this link :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

I personally appreciate this music that goes well with the environment at Staffa. For instance, at 4:20 you can hear the brass which is like the strength and majesty of the rock, answered by the strings which voice the fluidity and beauty of the water washing against and into the cave.

Source: Scottish Geology.

Très inquiétant réchauffement de l’Atlantique nord // Very worrying warming of the North Atlantic

En 2023, la température de l’eau de mer autour de la Grande Bretagne et de l’Irlande dépasse de plus de 5 degrés Celsius la moyenne sur le long terme pour cette période de l’année, ce qui fait craindre la disparition de la vie marine dans le courant de l’année 2023.
Les mesures satellitaires montrent que la vague de chaleur océanique a été particulièrement intense autour de la côte nord-est de l’Écosse et du nord-ouest de l’Irlande. Des températures extrêmes semblables ont été enregistrées en Mer Baltique, au large des côtes allemandes et polonaises.
Les climatologues ont classé la vague de chaleur marine actuelle dans la catégorie IV ou V « extrême, ou au-delà de l’extrême », ce qui, selon l’Agence spatiale européenne (ESA), est tout à fait inhabituel pour cette période de l’année.
Les données satellitaires, associées aux données au sol, permettront aux scientifiques d’en savoir plus sur l’impact de cette vague de chaleur marine, notamment le stress subi par les écosystèmes marins, l’impact sur l’aquaculture et la pêche, la modification régionale des régimes de vent et les événements pluvieux qui pourraient apparaître ultérieurement.
La vague de chaleur actuelle est le point culminant d’une période de hausse des températures dans l’Atlantique Nord qui a débuté en avril 2023. Le Met Office britannique a indiqué que les températures océaniques dans l’Atlantique Nord au cours du mois de mai ont été les plus chaudes depuis le début des relevés en 1850, avec en moyenne 1,25 degré Celsius au-dessus des valeurs moyennes pour la période de 1961 à 1990. Le Met Office ajoute que des vents exceptionnellement doux au-dessus de l’océan ont contribué à ce réchauffement inattendu. Selon les climatologues, les poussières en suspension dans l’air en provenance du Sahara contribuent habituellement à refroidir cette région en bloquant et en réfléchissant une partie de l’énergie solaire, mais des vents plus faibles que la moyenne ont réduit la surface occupée par ces poussières dans l’atmosphère de la région, ce qui a pu entraîner une hausse des températures.
Le mois de juin 2023 est l’un des plus chauds jamais enregistrés à l’échelle mondiale, ce qui contribue encore davantage au réchauffement des océans.
La vague de chaleur actuelle dans l’Atlantique Nord coïncide avec le début du phénomène El Niño qui s’est développé dans le Pacifique oriental au cours des derniers mois, et qui tend à avoir des conséquences de grande ampleur dans le monde entier. Les scientifiques craignent que la vague de chaleur marine intense observée actuellement ne soit que le début d’un été marqué par d’autres phénomènes météorologiques extrêmes.
Les scientifiques craignent que les températures inhabituellement élevées de la mer aient des effets dévastateurs sur les écosystèmes marins dans les eaux britanniques. En effet, ces écosystèmes n’ont jamais connu de telles températures à cette période de l’année. Le réchauffement des océans peut rendre les eaux plus acides et entraîner une diminution des concentrations d’oxygène.
Source : Yahoo Actualités.

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In 2023, ocean water temperatures around Britain and Ireland are over 5 degrees Celsius above long-term averages for this part of the year, sparking concerns of marine life die-off later this year.

Satellite measurements show that the marine heatwave hit particularly hard around the northeastern coast of Scotland and northwestern Ireland. Similar extremes have been detected in the Baltic Sea off the coast of Germany and Poland.

Climate scientists classify the current marine heatwave as an extreme to beyond-extreme category IV or V, which, according to the European Space Agency (ESA), is extremely unusual for this time of the year.

Satellite data, together with data on the ground, will allow scientists to document the impact of this marine heatwave including stress on the marine ecosystem, the impact on industries such as aquaculture and fisheries, modification of local wind patterns and potential rainfall events that may emerge later.

The current heatwave is a culmination of a period of rising temperatures across the North Atlantic ocean that began in April 2023. The U.K. Met Office reported that ocean temperatures in the North Atlantic during the month of May were the warmest since records began in 1850, reaching on average 1.25 degrees C above the mean values for the 1961 to 1990 period. The Met Office adds that unusually mild winds over the ocean contributed to the unexpected warming. Airborne dust from the Sahara helps to cool this region by blocking and reflecting some of the sun’s energy; but weaker than average winds have reduced the extent of dust in the region’s atmosphere potentially leading to higher temperatures.

The month of June is also turning out to be one of the warmest on record globally, adding further fuel to the heating oceans.

The marine heatwave in the North Atlantic ocean coincides with the onset of the warming El Niño pattern that has developed in the Pacific in recent months, but which tends to have wide-ranging consequences worldwide. Scientists worry that the current extreme marine heatwave is only a beginning of what might be a challenging summer of further weather extremes.

Scientists do worry that the unusually warm sea temperatures may have devastating impacts on the marine ecosystem in the U.K. Waters. Indeed, the ecosystem has not experienced these temperatures at this time of year before. Warming oceans can make waters more acidic and drive a decrease in oxygen levels in the water.

Source : Yahoo News.

Ecart par rapport à la température moyenne de référence (1982-2011) à la surface de l’eau dans l’Atlantique Nord (Source : NOAA)

 

Image satellite montrant la hausse de température de l’océan au large des côtes irlandaises et britanniques (Source : ESA)

COP 26 : Une preuve du réchauffement climatique en Ecosse // COP 26 : Evidence of global warming in Scotland

Au moment où se tient la COP 26 à Glasgow, les montagnes écossaises ont décidé de livrer une preuve du réchauffement climatique. La dernière plaque de neige qui subsistait au Royaume-Uni vient de fondre pour la huitième fois en 300 ans. Elle se trouvait dans un cirque sur le versant nord du Braeriach (1296 m), la troisième plus haute montagne de Grande-Bretagne, dans la chaîne des Cairngorms en Écosse.
Le névé, baptisé le Sphinx, est le plus résistant du Royaume-Uni. Il reste généralement présent tout l’été, même quand la neige a fondu dans la région. Les archives indiquent que le névé a déjà complètement fondu en 1933, 1959, 1996, 2003, 2006, 2017 et 2018. Il est inquiétant de le voir disparaître pour la troisième fois en cinq ans et. il ne fait guère de doute que le réchauffement climatique y est pour quelque chose.
Un rapport publié en 2020 sur la couverture neigeuse et le changement climatique dans les Cairngorms a révélé une hausse des températures et une diminution de la couverture neigeuse dans la région au cours des 100 dernières années. Le rapport, commandé par la Cairngorms National Park Authority, a utilisé des modèles climatiques pour prévoir comment la couverture neigeuse pourrait se comporter à l’avenir.
L’un des coauteurs du rapport a déclaré que les chercheurs avaient constaté une tendance générale à une réduction de la neige en termes de superficie couverte, et à une diminution de sa durée, ou de la durée pendant laquelle la neige reste au sol. Selon les modèles climatiques, une fois passé 2040, il y a un grand nombre d’années où la quantité de neige diminue considérablement. D’ici 2080, il y aura peut-être des hivers avec très peu de neige, ce qui ne veut pas dire qu’il ne neigera pas, mais il est peu probable que la neige reste au sol très longtemps.
Les modèles montrent également que la fonte se produira probablement plus fréquemment dans les années à venir. Les plaques de neige sont de bons indicateurs du changement climatique car elles ont tendance à être sensibles aux changements de température, même minimes. En tant que tel, ce qui se passe dans les Highlands peut servir d’indicateur pour d’autres parties du pays, voire du monde.
Le Sphinx est une plaque de neige très surveillée car elle a des implications beaucoup plus larges. L’évolution de la couverture neigeuse dans les Highlands pourrait avoir des conséquences pour les écosystèmes de montagne et perturber le processus hydrologique de la neige qui fond dans les montagnes et dont l’eau se déverse ensuite dans les cours d’eau.
Le manque de neige et d’eau de fonte auront des conséquences directes, que ce soit pour l’écologie aquatique ou la microbiologie des cours d’eau. Il y aura aussi des conséquences économiques, comme l’impact sur les sports d’hiver. Enfin, il ne faut pas oublier que l’Écosse est le plus grand pays producteur de whisky au monde et que la plupart de l’eau utilisée provient de collinesou de montagnes comme les Cairngorms….
Source : Yahoo News.

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At the moment COP 26 is being held in Glasgow, the Scottish mountains have decided to give an evidence of global warming. The United Kingdom’s longest-lasting patch of snow, has melted away for only the eighth time in 300 year. It is located on.the northern side of Braeriach( 1296 m), the third-highest mountain in Britain that forms part of Scotland’s Cairngorms mountain range.

The snow patch, nicknamed the Sphinx, is the U.K.’s most durable, which means it typically stays frozen through the summer, even after most snow has melted across the region. Records indicate that the patch is previously known to have melted completely in 1933, 1959, 1996, 2003, 2006, 2017 and 2018. It is concerning to see the patch disappear for the third time in five years. there is little doubt that global warming is contributing to the recent melting events.

A report published last year on snow cover and climate change on the Cairngorms found rising temperatures and decreasing snow cover across the region over the past 100 years. The report, commissioned by the Cairngorms National Park Authority, used climate models to project how patterns of snow cover could change in the future.

One of the co-authors of the report said that the researchers found an overall trend toward less snow, in terms of the area it covers, and a decrease in its duration, or how long the snow stays on the ground. According to the climate models, once you get past 2040, there are a large number of years where the amount of snow cover decreases quite considerably. By 2080, there may be some winters where we get very little snow cover at all, which doesn’t mean it won’t snow but it’s unlikely to stay on the ground for very long.

The models also show that melting will likely happen more frequently in the coming years. Snow patches are good indicators of climate change because they tend to be sensitive to even small temperature changes. As such, what’s happening in the Highlands can act as a bellwether for other parts of the country, and the world.

The Sphinx is a keenly watched patch of snow because it has much wider implications. Changing snow cover across the Highlands could have broader consequences for mountain ecosystems and disrupt the natural hydrological process of snow gradually melting from mountains and flowing into streams.

The lack of snow and melting water will have direct consequences, ranging from aquatic ecology to the microbiology in streams. There are economic consequences as well, like the impact on winter sports. Last but not least, one should not forget taht Scotland, is the biggest whisky-producing country in the world and most of the water used comes off of hills like the Cairngorms….

Source: Yahoo News.

Vue du Sphynx dans les Cairngorms