Ambae (Vanuatu): Les risques liés à l’éruption // The risks related to the eruption

Un article paru dans le Vanuatu Daily Post explique les dangers liés à l’éruption en cours à Ambae. L’activité volcanique se poursuit avec le niveau d’alerte à 3. Il s’agit de petites explosions continues et de projections de matériaux à haute température, comme cela se produit sur le Yasur, sur l’île de Tanna.
La cendre et les gaz émis par le volcan sont un premier danger pour la population d’Ambae, en particulier pour les habitants exposés aux alizés car ce sont eux qui subiront le plus souvent les retombées de cendre.
Avec la saison des pluies (de novembre 2017 à avril 2018), la cendre volcanique tombée au sol sera emportée par l’eau sur les flancs du volcan, ce qui peut provoquer des lahars. Ils peuvent endommager les lieux de franchissement des rivières tels que les ponts et les gués. C’est un nouveau problème pour Ambae, mais il a été observé à Gaua après les éruptions de 2009-2010. Il n’est pas possible d’arrêter les coulées de boue, donc les gens doivent être vigilants. Pour minimiser leur impact, les personnes vivant à proximité des ruisseaux et des rivières ont intérêt à dégager les débris tels que les branches ou les pierres qui obstruent les cours d’eau, afin que l’eau de crue puisse s’évacuer plus facilement.
Le mélange de gaz volcanique et de pluie peut provoquer des pluies acides. On les détecte par un goût inhabituel de l’eau et l’irritation de la gorge. Ces pluies acides peuvent endommager les cultures et affecter les réserves d’eau douce qui peuvent être polluées et changer d’apparence et de goût. Les animaux élevés en eau douce tels que les crevettes peuvent également être affectés. Pendant les pluies acides, les gens doivent fermer les accès d’eau de leurs réservoirs et de leurs puits afin d’éviter de recueillir cette eau impropre à la consommation.

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An article in the Vanuatu Daily Post explains the dangers related to the ongoing eruption at Ambae. Volcanic activity is continuing with the alert level at 3. It consists of ongoing small explosions and ejection of hot rocks, similar to what is seen and experienced at Yasur on Tanna Island.

The ash and gas emitted by the volcano are the first danger to the Ambae population, mainly those exposed to trade wind direction as they will undergo ashfall more often.

With the wet season (November 2017 to April 2018), volcanic ash that has fallen to the ground will be washed off the volcano, causing muddy floods. These can damage river crossing locations such as bridges and fords. This is a new problem for Ambae, but has been seen at Gaua after the eruptions in 2009-2010. It is not possible to stop muddy floods, so people need to be aware. To minimise their impact, people living near creeks and streams should clear the channels of debris such as branches, stones, etc. so that flood water can pass easily.

Volcanic gas mixing with rain may cause acid rain. It is detected by unusual taste and irritating eyesA lot of acid rain may damage crops and affect water reservoirs. Fresh water supplies may be polluted and change appearance and taste. Fresh water animals such as prawns may also be affected. During acid rain, people should make sure to remove the water spout from their tanks and wells and avoid collecting this water into the tanks.

Carte à risques d’Ambae (Source: Geohazards)

Les trapps de Sibérie responsables de l’extinction permienne? // Did the Siberian trapps cause the Great Dying?

drapeau francaisUne équipe de scientifiques américains du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a simulé la Grande Extinction qui a eu lieu il y a environ 252 millions d’années, avec la disparition d’une grande majorité des espèces.
Alors que  cette extinction massive a toujours été un sujet de débat scientifique, les chercheurs ont constaté que les émissions de soufre produites par de gigantesques éruptions volcaniques étaient largement suffisantes pour créer des pluies très acides qui pouvaient affecter la croissance des plantes.
Les scientifiques ont étudié attentivement la théorie qui prétend la Grande Extinction a été causée par des éruptions volcaniques dans les Trapps de Sibérie, avec une cascade d’événements environnementaux. Ils ont découvert que les émissions de soufre produites par ces éruptions étaient suffisamment importantes pour provoquer des pluies acides dans tout l’hémisphère nord, avec des niveaux de pH pouvant atteindre 2, ce qui est plus acide que du jus de citron pur. Cette acidité peut avoir été suffisante pour arrêter la croissance des plantes et contribué à leur extinction.
Les géologues qui ont étudié l’histoire des roches volcaniques en Sibérie ont trouvé la preuve d’une impressionnante suite d’éruptions qui se sont produites avec des épisodes courts à partir de la fin du Permien et ont continué pendant des millions d’années. Le volume de magma produit a été évalué à plusieurs millions de kilomètres cubes, ce qui est suffisant pour couvrir complètement les Etats-Unis. Ce magma a probablement libéré du dioxyde de carbone et d’autres gaz dans l’atmosphère, ce qui a conduit à un important réchauffement climatique. Les éruptions ont probablement généré de gigantesques nuages ​​de soufre qui est finalement retombé à la surface de la Terre sous forme de pluies acides.
Par ailleurs, les chercheurs ont inclus une vaste gamme de gaz dans leurs simulations, en se basant sur des estimations fournies par des analyses chimiques et des modélisations thermiques. Ils ont ensuite suivi le comportement de l’eau dans l’atmosphère, en même temps que les interactions entre les différents gaz et aérosols, afin de calculer l’acidité de la pluie à  cette époque. Les résultats ont montré que les émissions de dioxyde de soufre d’origine volcanique étaient susceptibles d’affecter considérablement l’acidité des pluies à la fin du Permien, ce qui aurait conduit à la Grande Extinction.
Une fois les éruptions terminées, les chercheurs pensent que le niveau de pH dans la pluie est redevenu quasi normal en moins d’un an.
Ils ont également modélisé la perte d’ozone résultant de l’activité volcanique. Leurs résultats suggèrent que d’un mélange de gaz libérés dans l’atmosphère peut avoir détruit entre cinq et 65 pour cent de la couche d’ozone, ce qui a augmenté sensiblement l’exposition des espèces au rayonnement ultraviolet.

Source : Presse scientifique américaine.

 

drapeau anglaisA team of U.S. scientists at the Massachusetts of Technology (MIT) have simulated the Great Dying, which occurred around 252 million years ago, when the vast majority of species became extinct.

While the massive extinction is a matter of scientific debate, the researchers found that sulphur emissions from massive volcanic eruptions were significant enough to create extremely acidic rain which could have affected plant growth.

The researchers investigated the theory that pretends the Great Dying was caused by volcanic eruptions in the Siberian Trapps which triggered a cascade of environmental events.

They discovered that sulphur emissions were significant enough to create widespread acid rain throughout the Northern Hemisphere, with pH levels reaching 2, as acidic as pure lemon juice. Such acidity may have been sufficient to stop plant growth, contributing to their ultimate extinction.

Geologists who have examined the rock record in Siberia have observed evidence of a huge chain of volcanic eruptions that came in short episodes beginning near the end of the Permian period and continued for another million years. The volume of magma produced was several million cubic kilometres, which is enough to completely cover the U.S.

This magma probably released carbon dioxide and other gases into the atmosphere, leading to powerful global warming. The eruptions may also have released large clouds of sulphur which ultimately returned to Earth’s surface as acid rain.

The researchers also included a wide range of gases in their simulations, based on estimates from chemical analyses and thermal modelling. They then tracked water in the atmosphere and the interactions among various gases and aerosols, to calculate the pH acidity of rain at the time. The results showed that both carbon dioxide and volcanic sulphur could have significantly affected the acidity of rain at the end of the Permian, which led to the Great Dying.

After the eruptions ended, the researchers believe pH levels in rain became lower within one year.

The researchers also modelled ozone depletion resulting from volcanic activity. Their results suggested that a mix of gases released into the atmosphere may have destroyed between five and 65 per cent of the ozone layer, substantially increasing species’ exposure to ultraviolet radiation.

Source: U.S. scientific press.