Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Le 24ème épisode de l’éruption du Kilauea (Hawaï) a débuté à 20h55 (heure locale) le 4 juin 2025. Comme pour les épisodes précédents, il a été précédé d’une activité de spattering, de jets de gaz et de flammes d’hydrogène le matin du 3 juin. Vers 20h55, l’activité s’est poursuivie avec des fontaines en dôme accompagnées de coulées de lave sur le plancher du cratère. De petites fontaines de lave, hautes de moins de 30 mètres, ont commencé à jaillir de la bouche nord vers 21h15. L’activité a ensuite augmenté et les fontaines ont atteint une centaine de mètres de hauteur, puis plus de 300 mètres à 22h40. Elles ont généré un panache qui a atteint une altitude de 5 000 mètres.
L’épisode 24 s’est terminé brutalement à 4h28 (heure locale) le 5 juin. L’activité de la bouche éruptive nord a cessé vers 4 h 08, et celle de la bouche vers 4 h 28, marquant la fin de l’épisode.
La fin de l’éruption a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet du Kilauea, et avec une diminution de l’intensité du tremor éruptif. Comme précédemment, cela signifie qu’un 25ème épisode est susceptible de se produire d’ici quelques jours.
Source : HVO.

Image webcam de l’Épisode 24

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Le Fuego (Guatemala) est entré en éruption le 4 juin 2025, après des semaines d’activité intense. Les explosions ont produit des panaches de cendres atteignant jusqu’à 4 800 m d’altitude, et des coulées de lave ont touché plusieurs zones environnantes. Des émissions incandescentes, des avalanches et des retombées de cendres intenses ont été signalées. L’activité s’est poursuivie jusqu’au 5 juin,avec d’importantes coulées pyroclastiques qui ont provoqué l’évacuation de plusieurs villages. Des avalanches et une coulée de lave d’environ 600 m ont été observées sur plusieurs versants du volcan.
https://twitter.com/i/status/1930658184340856855

Dans une mise à jour publiée le 5 juin 2025, l’INSIVUMEH indiqueque plusieurs coulées pyroclastiques sont descendues principalement par les ravines de Las Lajas, Ceniza et Seca, sur des distances allant jusqu’à 7 km.
Source : INSIVUMEH.

Dernière minute : De puissantes explosions ont généré de volumineuses coulées pyroclastiques et projeté d’énormes blocs sur les pentes du volcan, forçant l’évacuation de plusieurs villages le 5 juin 2025. Les coulées ont parcouru jusqu’à 7 km, transportant d’épais nuages ​​de cendres et des débris volcaniques. Les autorités ont mis en garde la population contre le risque de mort lié à la chaleur et aux gaz toxiques émis par l’éruption.

Vue des coulées pyroclastiques (Source : réseaux sociaux)

De fortes pluies ont aggravé la situation en déclenchant des lahars qui ont bloqué les routes et entravé les secours. Les autorités ont fermé des écoles et des routes, et ont déclenché une alerte Orange. Les classes ont été fermées dans 43 écoles. Par sécurité, les autorités ont également fermé la route nationale 14.
Voici une vidéo montrant les lahars :
https://twitter.com/i/status/1930773081582182439

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En Sicile, je ne reviendrai pas sur l’épisode éruptif qui a secoué l’Etna (Sicile) le 2 juin 2025. Merci de consulter les dernières notes consacrées à ce volcan pour avoir des informations sur cet événement.

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L’activité éruptive se poursuit sur le Stromboli. Les images de webcam montrent une activité strombolienne au niveau de quatre bouches de la zone Nord, dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco, et d’au moins deux bouches de la zone C-S (cratère centre-sud). Les bouches de la zone N produisent des explosions de faible à moyenne intensité, à un rythme de 4 à 8 événements par heure. Des explosions de faible à moyenne intensité au niveau des bouches de la zone C-S éjectent des cendres, des bombes et des lapilli à un rythme de 3 à 5 événements par heure. Le niveau d’alerte reste Jaune.
Source : INGV.

Source: INGV

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Au Kamchatka, une forte anomalie thermique a été détectée sur le Klyuchevskoy (Kamchatka) sur des images satellites fin mai 2025. Des explosions le 28 mai ont généré des panaches de cendres qui se sont élevés à 6,5 km au-dessus du niveau de la mer, soit environ 1,7 km au-dessus du sommet du volcan. Ces panaches ont également été observés sur des images d’une webcam. La couleur de l’alerte aérienne a été relevé à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Crédit photo: KVERT

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La couleur de l’alerte arienne est également Orange sur le Karymsky et le Sheveluch.
Source : KVERT.

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Aux Philippines, l’activité éruptive se poursuit sur le Taal, avec des séismes d’origine volcanique quasi quotidiens et quelques épisodes de tremor de 1 à 10 minutes. Les émissions quotidiennes de gaz et de vapeur s’élèvent généralement de 900 à 1 500 m au-dessus du cratère. Des remontées de fluides chauds sont périodiquement observées dans le lac. Les émissions de SO2 atteignent en moyenne 1 351 à 6 289 tonnes par jour. Une éruption phréatique mineure s’est produite le 29 mai. Le niveau d’alerte reste à 1 (sur une échelle de 0 à 5). Il est rappelé au public que l’ensemble de Volcano Island est une zone de danger permanent (ZDP). Le Main Crater et les zones bordant la fissure Daang Kastila restent interdits d’accès.
Source : PHIVOLCS.

Crédit photo: Wikipedia

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L’activité éruptive se poursuit sur le Kanlaon. La sismicité reste significative. Les émissions de SO2 varient de 300 à 1 844 tonnes par jour. Des panaches de gaz et de vapeur s’élèvent généralement entre 75 et 750 m au-dessus du sommet. Le 2 juin 2025, un panache de cendres s’est élevé à 1,2 km au-dessus du cratère. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 0 à 5). Il est demandé au public de rester à au moins 6 km du sommet, et aux pilotes de ne pas voler à proximité du volcan.
Source : PHIVOLCS.

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Une petite explosion hydrothermale s’est produite à Yellowstone dans le Black Diamond Pool, au sein de la zone hydrothermale du Biscuit Basin à 20 h 39 le 31 mai 2025. L’analyse des images de la webcam a révélé des changements sur le site de l’événement, mais la nature de ces changements n’a pas été communiqués. Il s’agit du premier événement vidéo enregistré à Black Diamond Pool depuis l’explosion hydrothermale du 23 juillet 2024. Le niveau d’alerte volcanique reste à Normal (le plus bas sur une échelle de quatre niveaux).
Source : Observatoire Volcanologique de Yellowstone.

 

Vue des dégâts occasionnés par l’explosion (Crédit photo : National Park Service)

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Les personnes souhaitant se rendre au Vanuatu seront ravies d’apprendre qu’une activité éruptive a continué d’être observée à Ambae au mois de mai. Des émissions de vapeur et de gaz provenant des bouches actives étaient visibles sur les images webcam le 1er mai. Le même jour, une anomalie thermique a été identifiée sur une image satellite. Les données sismiques ont également confirmé la persistance de l »activité. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5) et le public est prié de rester en dehors de la zone de danger d’un rayon de 2 km autour des bouches actives du lac Voui, et à l’écart des ravines en cas de fortes pluies.

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Une activité éruptive a également été observée à Ambrym au mois de mai. Des images webcam ont enregistré des émissions de gaz s’élevant du cratère du Benbow le 9 mai. Les données sismiques ont confirmé la persistance de cette activité. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5). Il est demandé au public de rester en dehors de la zone de danger permanent A, avec un rayon de 1 km autour du cratère du Benbow et de 2 km autour du cratère du Marum, et de se tenir à au moins 500 m des fissures au sol ouvertes par l’éruption de décembre 2018.

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L’activité du Yasur se poursuit à un niveau d’« activité majeure »Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5). Les images satellite et celles de la webcam indiquent que les explosions se poursuivent, accompagnées d’émissions de gaz, de vapeur et de cendres. Les données sismiques confirment la poursuite de l’activité volcanique, avec des explosions parfois fortes. Les matériaux éjectés par les explosions peuvent retomber dans et autour du cratère. Il est rappelé au public de ne pas pénétrer dans la zone à risques, soit moins de 600 m des limites de la zone d’exclusion permanente.
Source : Département de météorologie et des géorisques du Vanuatu (VMGD).

Crédit photo: Vanuatu GeoHazards

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ». .
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news of volcanic activity around the world :

Episode 24 of the Kilauea eruption (Hawaii) began at 8:55 pm (local time) on June 4th, 2025. Like the previous episodes, it was preceded by sporadic spatter, gas pistoning, and hydrogen flames that began on the morning of June 3rd.  At approximately 8:55 pm, the erisode proceeded with low dome fountaining accompanied by lava flows onto the crater floor. Small lava fountains, less than about 30 meters high, began erupting from the north vent around 9:15 pm. Activity increased again when fountains reached heights increased 100 meters, and by 10:40 over 300 meters. They generated a plume that reached an altitude of 5,000 meters.

Episode 24 ended abruptly at 4:28 a.m. (local time) on June 5th. The north vent stopped erupting at approximately 4:08 a.m. The south vent stopped erupting at approximately 4:28 a.m., marking the end of the episode.

The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity. Like previously, this means that a 25th episode my occur in a few days.

Source : HVO.

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Fuego (Guatemala) began erupting on June 4, 2025, following weeks of increased activity. Explosions produced ash plumes reaching up to 4 800 m above sea level, and lava flows have impacted several nearby areas. Incandescent emissions, avalanches, and continued ashfall were reported. The activity continued into June 5, producing large pyroclastic flows and triggering the evacuation of nearby villages. Avalanches and a lava flow travelling about 600 m were observed on multiple sides of the volcano.

https://twitter.com/i/status/1930658184340856855

In an update released on June 5th, 2025, INSIVUMEH indicated that several pyroclastic flows have descended primarily through the Las Lajas, Ceniza, and Seca ravines, reaching distances of up to 7 km.

Source : INSIVUMEH.

Latest : Powerful eruptions sent massive pyroclastic flows and a huge boulder down the volcano’s slopes slopes, forcing evacuations of nearby villages on June 5, 2025. The flows traveled as far as 7 km, carrying thick ash clouds and volcanic debris. Officials have warned of the deadly risks from heat and toxic gases from the eruption.

Heavy rains worsened conditions by triggering lahars that blocked roads and hampered emergency efforts. Authorities have closed schools, shut down roads, and issued an orange alert. Classes have been called off at 43 schools. Authorities have also shut down National Route 14 as a precaution. Here is a video showing the lahars :

https://twitter.com/i/status/1930773081582182439

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In Sicily, I will not go into detail about the eruptive episode that shook Mount Etna (Sicily) on 2 June 2025. Please consult the latest posts on this volcano for information on this event.

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Eruptive activity continues at Stromboli. Webcam images show Strombolian activity at four vents in Area North within the upper part of the Sciara del Fuoco and from at least two vents in Area C-S (South-Central Crater). The vents in Area N continue to produce low- to medium-intensity explosions at a rate of 4-8 events per hour. Low- to medium-intensity explosions at the vents in Area C-S ejected ash, bombs, and lapilli at a rate of 3-5 events per hour. The Alert Level remains at Yellow.

Source : INGV.

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In Kamchatka, a daily bright thermal anomaly at Klyuchevskoy was identified in satellite images in the last days of May 2025 May. Explosions on 28 May produced ash plumes that rose 6.5 km above sea level, or about 1.7 km above the summit. The ash plumes were identified in webcam images. The Aviation Color Code was raised to Orange (level 2 on a four-color scale).

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The aviation color code is Orange for Karymsky and Sheveluch too.

Source : KVERT.

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In the Philippines, eruptive activity continues at Taal, with daily volcanic earthquakes and a few periods of tremor tlasting 1-10 minutes.. Daily gas-and-steam emissions usually rise 900-1,500 m above the crater. Hot fluids upwelling in the lake are periodically observed. SO2 emissions average 1,351-6,289 tonnes per day on most days. A minor phreatic eruption occurred on 29 May. The Alert Level remains at 1 (on a scale of 0-5). The public is reminded that the entire Volcano Island is a Permanent Danger Zone (PDZ). The Main Crater and areas along the Daang Kastila fissure remain prohibited.

Source : PHIVOLCS.

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Eruptive activity continues at Kanlaon. Seismicity is still significant. SO2 emissions range from 300 to 1,844 tonnes per day. Gas-and-steam plumes generally rise 75-750 m above the summit. On 2 June 2025, an ash plume rose 1.2 km above the crater. The Alert Level remains at 3 (on a scale of 0-5). The public is asked to stay 6 km away from the summit and pilots are warned not to fly close to the volcano.

Source : PHIVOLCS.

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A small hydrothermal explosion occurred at Black Diamond Pool, in Yellowstone’s Biscuit Basin thermal area, at 20 :39 on 31 May 2025. An analysis of the webcam images revealed changes at the pool that same evening; the nature of the changes was not reported. The event was the first at Black Diamond Pool captured on video since the hydrothermal explosion on 23 July 2024. The Volcano Alert Level remains at Normal (the lowest level on a four-level scale).

Source : Yellowstone Volcano Observatory.

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Those who intend to visit Vanuatu will be pleased to learn that eruptive activitywas still observed at Ambae during the month of May. Steam and gas emissions from the active vents were visible in webcam images on 1 May. That same day a thermal anomaly was identified in a satellite image. Seismic data also confirmed ongoing unrest. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 0-5), and the public is asked to stay outside the Danger Zone defined as a 2-km radius around the active vents in Lake Voui, and away from drainages during heavy rains.

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Eruptive activity was also observed at Ambrym during the month of May. Webcam images recorded volcanic emissions rising from Benbow Crater on 9 May. Seismic data confirmed ongoing unrest. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 0-5). The public is asked to stay outside Permanent Danger Zone A, defined as a 1-km radius around Benbow Crater and a 2-km radius around Marum Crater, and to stay 500 m away from the ground cracks created by the December 2018 eruption.

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Activity at Yasur continues at a level of “major unrest,”, with the Alert Level at 2 (on a scale of 0-5). Satellite and webcam images indicate that explosions continue, producing emissions of gas, steam, and ash. Seismic data confirm continuing volcanic activity with explosions that are occasionally strong. Ejected material from explosions can fall in and around the crater. The public is reminded to not enter the restricted area within 600 m around the boundaries of the Permanent Exclusion Zone.

Source : Vanuatu Meteorology and Geohazards Department (VMGD).

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ». .

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Vous avez dit réintroduction ?

Le samedi 24 mai 2025, la chaîne de télévision ARTE proposait un documentaire intitulé « Les loups, sauveurs du Parc de Yellowstone ». Pour comprendre l’histoire de cet animal à Yellowstone, il faut se replonger dans l’histoire de ce parc mythique et magnifique. Yellowstone a été érigé au rang de premier parc national aux États Unis en 1872. Pour ses fondateurs, les prédateurs n’avaient pas leur place dans ce site dédié à l’agrément des familles. Ils ont donc été traqués sans pitié. Il fallait que Yellowstone soit un parc de loisirs sans dangers. Les grizzlies et les ours noirs ont été épargnés parce que dans la conscience populaire ils sont mignons et rappellent les nounours de l’enfance. Mais tous les autres prédateurs, loups, pumas, gloutons ou coyotes, ont été abattus. Sans le savoir, les autorités ont rompu, en procédant ainsi, le fragile équilibre qui existait dans la nature de la région avant la création du Parc. Privés d’ennemis naturels, les wapitis (‘elk’ pour les Américains) ont commencé à proliférer, avec des conséquences désastreuses car ces herbivores broutent tout sur leur passage, réduisant la végétation à une steppe rase. Des battues ont été organisées pour essayer de réguler leur population, mais sans succès.

Les autorités ont alors compris leur erreur et ont décidé de réintroduire des loups prélevés au Canada. Il y a eu, bien sûr, des polémiques car les éleveurs autour des limites du Parc craignaient que les loups viennent attaquer leurs troupeaux. En fait, les loups avaient suffisamment à faire dans le Parc sans aller voir ailleurs. Aujourd’hui, des tirs sont autorisés sur les loups qui s’égareraient dans les prairies du Wyoming ou du Montana voisins.

Les premiers 41 loups ont été acheminés en janvier 1995. Le résultat ne s’est pas fait attendre : le nombre de loups a vite augmenté, tandis que la population de wapitis chutait de 20 000 à 6 000 bêtes. Les effets de la réintroduction du loup ont également été remarquables sur la végétation qui, elle aussi , s’est rééquilibrée avec le retour d ‘espèces arbustives qui avaient disparu.

Photo: C. Grandpey

En France, la réintroduction du loup est la source de nombreuses polémiques et d’accès de colère chez les éleveurs, mais le contexte n’est absolument pas le même qu’à Yellowstone où le loup a été réintroduit dans les zones sauvages où il existait autrefois et où aucune nouvelle activité économique (élevage) n’est apparue depuis le début du 19ème siècle.

En France, c’est très différent. Le loup et l’ours – car à mes yeux le problème est le même pour les deux espèces – vivaient dans notre pays à une époque où le contexte agricole n’avait rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui. Il n’y avait pas d’élevage extensif avec des gros troupeaux. Dans ma tendre enfance des années 1960, j’étais mandaté pour conduire quelques vaches dans leur herbage, les garder et les conduire à l’étable le soir où il fallait traire la laitière du petit groupe. Pareil pour les moutons qui étaient conduits au pré le matin et ramenés à la bergerie le soir. Il y avait très peu de pertes dans les troupeaux à cause d’agressions extérieures.

Aujourd’hui, on voudrait que les éleveurs acceptent la présence du loup et de l’ours alors que les élevages ont pris des dimensions considérables. De plus, on laisse les troupeaux à l’air libre pendant des semaines, à la portée des prédateurs. Essayer de réintroduire des ours et des loups aujourd’hui en France est aussi problématique que vouloir introduire des moutons en Alaska où l’ours est roi. Pour que l’opération réussisse, il faudrait d’abord éliminer les plantigrades !

Ours en Alaska (Photo: C. Grandpey)

Quand je me suis rendu dans les Pyrénées avec Jacques Drouin, le co-auteur du livre « Dans les Pas de l’Ours », j’ai rencontré des éleveurs de moutons auxquels j’ai suggéré d’installer des clôtures électriques amovibles pour protéger les animaux des attaques d’ours. Ce à quoi il ma été répondu qu’installer une clôture signifiait qu’on acceptait la présence de l’ours. La conversation a vite tourné court. À noter que si une clôture électrique peut dissuader un ours de pénétrer dans un enclos, elle sera moins efficace avec le loup qui finira par trouver une solution pour attaquer des ovins

Aujourd’hui, on conseille aux éleveurs de moutons de prendre des patous – déjà utilisés dans les Pyrénées contre l’ours – pour protéger leurs troupeaux contre le loup. C’est bien, même si la parade n’est pas forcément efficace à 100%. Le problème, c’est que le patou est un chien très territorial qui n’admet aucune présence étrangère à proximité immédiate de son troupeau. C’est ainsi que des promeneurs se sont fait agresser par ces chiens, avec un réel danger pour des enfants qui auraient envie de les caresser.

Le loup étant amené à proliférer en France dans les prochaines années, il faudra rapidement trouver des solutions pour protéger les troupeaux. La régulation par des tirs de défense me semble inévitable.

J’imagine que des défenseurs du loup et de l’ours vont pousser les hauts cris en lisant ce post. Je n’ai fait qu’exprimer un point de vue personnel. Je respecte le leur, même si nous pouvons ne pas être d’accord. J’espère qu’ils auront la même attitude à mon égard. Cela s’appelle la tolérance.

Un ‘couvercle’ de magma à Yellowstone // A magma ‘cap’ at Yellowstone

Après la découverte d’une double chambre magmatique sous Yellowstone il y a quelques années, des scientifiques nous informent, dans une étude récemment publiée dans la revue Nature, qu’un ‘couvercle’ de magma joue probablement un rôle essentiel pour empêcher une puissante éruption dans l’un des plus grands systèmes volcaniques actifs au monde.
Ce ‘couvercle’ de magma se trouve à environ 3,8 km sous la surface de la Terre où il retient la pression et la chaleur. Il a été découvert quand les scientifiques ont utilisé un camion vibrosismique – ou vibrateur sismique – qui génère de minuscules séismes en envoyant des ondes sismiques dans le sol. Les ondes sont renvoyées par les couches souterraines et ont révélé la profondeur où se trouve le ‘couvercle’ de magma.

Crédit photo : USGS

L’étude indique que la stabilité des systèmes volcaniques actifs est « fortement influencée » par la profondeur de stockage du magma le plus proche de la surface. Le réservoir magmatique de la croûte supérieure sous la caldeira de Yellowstone n’a pas été bien défini. On sait qu’il y a du magma sous Yellowstone, mais la profondeur et la structure exactes de sa limite supérieure restent à déterminer. Les auteurs de l’étude ont constaté que ce réservoir est toujours actif.
Comme je l’ai indiqué plus haut, en 2022, des chercheurs ont découvert que le super volcan de Yellowstone possède un double réservoir magmatique sous la caldeira, bien plus important qu’on ne le pensait. La lave est présente à de faibles profondeurs et a alimenté la dernière éruption.

 Source : USGS

Les chercheurs ont modélisé diverses conditions de roche, de fusion et de volatilité afin de déterminer les matériaux composant le ‘couvercle’ de magma ; les modélisations ont révélé un mélange de silicates fondus et de bulles d’eau supercritique au sein de la roche poreuse. Les bulles se forment lorsque le magma monte et se décompresse, ce qui provoque la séparation d’éléments comme l’eau et le dioxyde de carbone de la masse en fusion. Des éruptions peuvent se produire lorsque les bulles s’accumulent et augmentent leur flottabilité, provoquant une explosion. Cependant, contrairement à ce qu’affirment certains médias, les chercheurs pensent qu’une éruption à Yellowstone n’est probablement pas imminente.
Les données d’imagerie sismique et de modélisation informatique indiquent que le réservoir magmatique sous Yellowstone libère des gaz, mais reste stable ; les bulles s’élèvent et passent à travers la roche poreuse du ‘couvercle’ magmatique. Cependant, le contenu des bulles et de la masse en fusion est inférieur à ce qui précède généralement une éruption imminente. Il semble plutôt que le système volcanique sous Yellowstone évacue le gaz par des fissures et des canaux entre les cristaux des minéraux.
La géologie complexe de Yellowstone est un environnement difficile à analyser et les chercheurs ont eu beaucoup de mal à obtenir ces données. La diffusion des ondes sismiques a produit des images bruitées, difficiles à interpréter. Cependant, les scientifiques ont réussi à obtenir l’une des premières images « ultra nettes » de la partie sommitale du réservoir magmatique sous la caldeira de Yellowstone grâce à la technique d’imagerie sismique structurelle. Cette découverte pourrait donner des indications sur l’activité future du vaste système volcanique de Yellowstone.
Source : ABC News et autres médias américains.

Émissions gazeuses à Yellowstone (Photo: C. Grandpey)

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After the discovery of a dual magma chamber beneath Yellowstone a few years ago, geoscientists are informing us, through a study recently published in the journal Nature, that a magma cap at Yellowstone National Park is likely playing a critical role in preventing a massive eruption in one of the largest active volcanic systems in the world.

The cap made of magma is about 3.8 km below the Earth’s surface and essentially acts as a lid that traps pressure and heat below it.It was found after scientists used a vibroseis truck to generate tiny earthquakes that send seismic waves into the ground. The waves measured reflected off subsurface layers, revealing a sharp boundary at the depth where the magma cap lies.

One can read in the study that the stability of hazardous volcanic systems is « strongly influenced » by the uppermost magma storage depth. In addition, the magma reservoir at the upper crust beneath Yellowstone’s caldera has not been well constrained. We know that there is magma beneath Yellowstone, but the exact depth and structure of its upper boundary is a big question. The authors of the study have found that this reservoir has not shut down and is still dynamic.

As I put it above, in 2022, researchers discovered that Yellowstone’s supervolcano has substantially more magma reservoir under the caldera than previously thought. The lava is also flowing at shallow depths that fueled prior eruption.

The researchers modeled various rock, melt and volatile conditions to determine what materials the magma cap consists of ; it revealed a mixture of silicate melt and supercritical water bubbles within porous rock. The bubbles are formed as the magma rises and decompresses, causing gases like water and carbon dioxide to separate from the melt. Volcanic eruptions can occur as the bubbles accumulate and increase in buoyancy, driving an explosion. However, the researchers say that an eruption at Yellowstone is likely not imminent.

Data from seismic imaging and computer modeling indicates that the magma reservoir is actively releasing gas but remains in a stable state, with the bubbles rising and releasing through the porous rock of the magma cap. However, the bubble and melt contents are below the levels typically associated with imminent eruption. Instead, it seems the system is venting gas through cracks and channels between mineral crystals.

Yellowstone’s complex geology was a challenging environment for the researchers to obtain the data. The scattering seismic waves produced noisy data that was hard to interpret. However, the geoscientists were able to capture one of the first « super clear » images of the top of the magma reservoir beneath the Yellowstone caldera using the structural seismic imaging technique. The discovery could offer clues to future activity amid Yellowstone’s extensive volcanic system.

Source : ABC News and other U.S. News media.

Yellowstone et Hawaï : une histoire de points chauds // Yellowstone and Hawaii: a history of hotspots

Ceux qui s’intéressent au monde des volcans connaissent probablement les Yellowstone Caldera Chronicles, une publication hebdomadaire proposée par des scientifiques et des collaborateurs de l’Observatoire Volcanologique de Yellowstone (YVO). La dernière chronique pose une question intéressante : Qu’ont en commun Yellowstone et Hawaï ?

Yellowstone et l’archipel hawaïen sont des exemples spectaculaires de systèmes volcaniques actifs dans le monde, et chacun attire des millions de visiteurs chaque année. Ces systèmes volcaniques sont séparés par près de 5 000 km et ont des comportements très différents. Yellowstone ne possède pas de grandes structures volcaniques mais présente plutôt des caldeiras dessinées par des éruptions explosives de magma rhyolitique. Suite à leur formation, les caldeiras de Yellowstone ont eu tendance à se remplir de coulées de rhyolite visqueuses et de dômes qui donnent naissance à de vastes plateaux.

Photo: C. Grandpey

En revanche, l’activité volcanique à Hawaï tend à édifier des volcans en forme de boucliers, comme le Mauna Loa, où l’on observe de nombreuses coulées de lave fluide. Les volcans hawaïens peuvent présenter, eux aussi, des caldeiras, même si elles sont beaucoup plus petites que celles de Yellowstone. Ils entrent en éruption beaucoup plus fréquemment que Yellowstone, en émettant généralement des laves basaltiques fluides. De plus, les éruptions hawaïennes ont tendance à être beaucoup moins puissantes que celles de Yellowstone. Malgré ces différences de comportement éruptif et d’apparence extérieure, Yellowstone et Hawaï présentent des similitudes.

Vue du Mauna Loa (Photo: C. Grandpey)

La plupart des systèmes volcaniques dans le monde sont liés soit à des zones de subduction, où une plaque tectonique glisse sous une autre (comme sous la Chaîne Cascade dans l’ouest des États-Unis), soit à des zones d’accrétion, où un écartement dans la croûte terrestre favorise l’ascension du magma, comme le long de la dorsale médio-Atlantique. À côté de cela, le volcanisme à Hawaï et à Yellowstone est plutôt généré par des panaches mantelliques, autrement dit des zones où le magma à très haute température réussit à percer la surface. Lorsque ce magma très chaud se rapproche de la surface, il fait fondre la croûte, ce qui conduit à la mise en place d’un système magmatique capable de produire des éruptions volcaniques.

Volcanisme de point chaud (Source: Smithsonian Instutution)

Les panaches mantelliques fonctionnent indépendamment de la tectonique des plaques ; ils restent généralement stationnaires alors que les plaques tectoniques se déplacent au-dessus d’eux. En conséquence, les systèmes magmatiques comme ceux d’Hawaï et de Yellowstone produisent des chapelets de volcans dont l’âge évolue avec la longueur. Par exemple, au cours des 16 derniers millions d’années, le point chaud qui alimente actuellement Yellowstone a produit plusieurs systèmes de caldeiras allant de la caldeira McDermitt dans le sud-est de l’Oregon et le nord du Nevada, jusqu’à la celle de Yellowstone dans le nord-ouest du Wyoming

Ces différents systèmes volcaniques étaient semblables à la caldeira de Yellowstone ; en effet, ils produisaient de grosses éruptions explosives avant que le mouvement de la plaque n’éloigne le système suffisamment du point chaud – ou hotspot – et coupe l’alimentation par le panache mantellique. C’est ainsi qu’un nouveau centre volcanique s’est formé au nord-est du précédent, au-dessus du nouvel emplacement du panache mantellique. La partie orientale de la plaine de la Snake River dans le sud de l’Idaho marque cette chaîne d’ anciennes éruptions de Yellowstone ; elle ‘vieillit’ au fur et à mesure que l’on se déplace vers le sud-ouest de la caldeira de Yellowstone.

Carte du nord-ouest des États-Unis montrant les principales structures volcaniques associées au panache mantellique qui se trouve actuellement sous la caldera de Yellowstone. Les couleurs indiquent des compositions basaltiques (en bleu) et rhyolitiques (en rouge), avec des nuances indiquant l’âge (les nuances plus sombres sont plus anciennes). Les chiffres, avec des âges approximatifs en millions d’années, correspondent aux grandes lignes de caldeiras formées par le point chaud de Yellowstone. (Source: YVO)

De la même façon, le hotspot actuellement sous Hawaï est responsable de la formation de la chaîne Hawaiian Ridge-Emperor Seamount au cours des 80 derniers millions d’années. Les volcans de cette chaîne vieillissent de plus en plus en allant vers le nord-ouest dans l’océan Pacifique. Les plus anciens centres éruptifs hawaïens se trouvent au large de la côte du Kamtchatka, en Russie.

Source: HVO

Étant donné que Yellowstone et Hawaï sont tous deux alimentés par des panaches mantelliques, on peut se demander pourquoi ces systèmes volcaniques se comportent si différemment et produisent des laves aussi différentes. Il y a plusieurs raisons, mais la plus significative est peut-être la nature de la croûte terrestre dans les deux sites. Hawaï est situé sur la croûte océanique qui est beaucoup plus mince (environ 10 km d’épaisseur) que la croûte continentale présente à Yellowstone (environ 45 km d’épaisseur). Comme la croûte est plus fine sous Hawaï, le magma peut monter plus rapidement et plus facilement. Cela signifie qu’il n’a pas le temps de cristalliser ou d’interagir avec la croûte. Il a donc tendance à être émis sous forme de coulées de lave basaltique présentant une faible viscosité. Les éruptions ont aussi tendance à être plus fréquentes et plus réduites en volume.

Photo: C. Grandpey

En revanche, l’épaisse croûte continentale sous Yellowstone empêche le magma de s’élever facilement. En conséquence, il s’arrête et s’accumule et subit des transformations dans la croûte. Au fil du temps, ce processus a conduit à la mise en place d’un grand système magmatique qui couvre la majeure partie de la croûte sous Yellowstone et comprend un grand réservoir de magma rhyolitique dans la croûte supérieure (à des profondeurs de 5 à 19 km) qui alimente les éruptions et phénomènes hydrothermaux spectaculaires de Yellowstone.

Vue d’une petite portion de la caldeira de Yellowstone (Photo: C. Grandpey)

En conclusion, malgré leurs différences extérieures, les systèmes mantelliques qui alimentent le volcanisme à Yellowstone et à Hawaï ont beaucoup de points communs.

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Those interested in the world of volcanoes are probably familiar with the Yellowstone Caldera Chronicles, a weekly publication by scientists and collaborators at the Yellowstone Volcano Observatory (YVO). The latest Chronicle asks an interesting question: What do Yellowstone and Hawaii have in common?

Yellowstone and the Hawaiian Islands are some of the most spectacular examples of active volcanic systems in the world, each drawing millions of visitors annually. These volcanic systems are separated by nearly 5000 kilometers and have dramatically different behaviors. Yellowstone doesn’t produce tall volcanic features, but instead forms large depressions in the ground, referred to as calderas, because of explosive eruptions of rhyolite magma. After formation, Yellowstone’s calderas tend to fill with viscous rhyolite lava flows and domes that form broad plateaus or steep dome-like structures that are often covered with pine trees.

In contrast, volcanic activity in Hawaii tends to build broad shield volcanoes such as Mauna Loa that are composed of numerous fluid lava flows and stand above the surrounding landscape.

Hawaiian volcanoes are often capped by calderas, albeit much smaller than those produced by Yellowstone. Hawaiian volcanoes also erupt much more frequently than Yellowstone, typically producing fluid basalt lavas, but individual eruptions tend to be much smaller than those from Yellowstone. Despite these differences in eruptive behavior and outward appearance, Yellowstone and Hawaii have some deeply rooted similarities.

Most volcanic systems around the world are related to either subduction zones, where one crustal tectonic plate slides under another — as beneath the Cascade Range in the western United States — or at divergent plate margins, where magma ascends as the crust is being pulled apart — often in the middle of ocean basins such as along the mid-Atlantic Ridge.

Volcanism in Hawai‘i and Yellowstone, however, is instead driven by mantle plumes, regions where Earth’s mantle is anomalously hot and buoyantly upwelling.

As the hot mantle rises to shallower depths, it causes melting that in turn leads to the development of a magmatic system which can produce volcanic eruptions.

Mantle plumes operate independently of plate tectonics and remain mostly stationary as the Earth’s tectonic plates move above them. As a result, magmatic systems such as those in Hawai‘i and Yellowstone produce chains of volcanoes that have an age progression along their lengths.

During the past 16 million years, the hot spot feeding Yellowstone caldera produced several caldera systems extending from McDermitt Caldera in southeastern Oregon and northern Nevada to Yellowstone caldera in northwest Wyoming.

Each of these now-buried volcanic systems was similar to Yellowstone caldera in that they produced large explosive eruptions before plate motion carried the system far enough away from the hot spot that access to the mantle plume was cut off. Eventually, a new volcanic center formed to the northeast of the previous one above the new crustal location of the mantle plume.

The eastern Snake River Plain of southern Idaho marks this chain of “ancient Yellowstones” that gets older as you move to the southwest from Yellowstone caldera.

Similarly, the hot spot under Hawai‘i is responsible for producing the Hawaiian Ridge-Emperor Seamount chain during the past 80 million years. Volcanoes in that chain get older the farther northwest you go across the Pacific Ocean from the Hawaiian Islands. The oldest “ancient Hawai‘is” are located off the coast of Kamchatka, Russia.

Given that Yellowstone and Hawai‘i are both powered by mantle plumes, why do these volcanic systems behave so differently?

There are many reasons, but perhaps the most significant is the nature of the crust in the two locations.

Hawaiʻi is located on oceanic crust, which is much thinner — about 6 miles thick — than the continental crust present at Yellowstone, which is about 28 miles thick. Because of the thinner crust underneath Hawai‘i, magma is able to rise more quickly and easily.

That means magma doesn’t have time to crystallize or interact with the crust and instead tends to erupt as runny, or low viscosity, basaltic lava flows. Eruptions also tend to be more frequent and smaller in volume.

In contrast, the thick continental crust underneath Yellowstone prevents magma from easily ascending. As a result, magma stalls and accumulates in the crust.

With time, this process has led to the development of a large magmatic system that spans most of the crust underneath Yellowstone and includes a large rhyolite magma reservoir in the upper crust — at depths of about 3 to 12 miles — that feeds Yellowstone’s dramatic eruptions.

Despite their outward differences, the fundamental engines that power volcanism in Yellowstone and Hawai‘i are quite similar.