Éboulement en Savoie : pas forcément de lien avec le réchauffement climatique

Le week-end du 1er au 2 février 2025 a été très compliqué sur la RN 90 en Savoie suite à un éboulement qui a paralysé la circulation routière vers les stations de ski de la Tarentaise, et poussé des centaines de naufragés de la route à s’arrêter dans les hébergements d’urgence.

Certains ont tout de suite établi un lien entre la chute des trois blocs, d’un volume total de 50 mètres cubes, depuis le sommet de la falaise, à 200 mètres de haut, avec le réchauffement climatique. Il faut toutefois se montrer prudent avant de tirer des conclusions hâtives.

Le réchauffement climatique a des conséquences en montagne. Il est souvent responsables des effondrements en haute altitude, au-dessus de 2000 m. En effet, la hausse actuelle des températures entraîne un dégel du permafrost de roche, le ciment naturel qui assure la stabilité des parois. Avec sa disparition, la montagne s’effondre. Les projections climatiques les plus pessimistes préviennent que le permafrost risque de disparaitre totalement sous les 4 300 mètres d’ici la fin du siècle.

Dans le cas de la RN 90, on ne se trouve pas en haute altitude et le dégel du permafrost n’est donc pas responsable. Les causes de l’effondrement sont différentes. Chaque hiver en basse et moyenne altitude, la roche subit gel et dégel successifs, ce qui la fragilise et cause des éboulements. Il s’agit d’un phénomène classique bien connu qui se produit depuis des lustres. Toutefois, il faut ajouter qu’avec le réchauffement climatique, les montagnes sont soumises à des coups de chaud de plus en plus fréquents qui dilatent la roche en été, phénomène auquel s’ajoutent des pluies plus intenses qui les fragilisent. C’est pourquoi on assiste à des éboulements de plus en plus fréquents.

L’éboulement qui vient de se produire sur la RN 90 est à rapprocher de celui qui a eu lieu dans la vallée de la Maurienne, à hauteur de la Praz, en août 2024. 10 000 mètres cubes de roche se sont décrochés d’une falaise. Selon les géologues, ce sont les fortes pluies qui se sont abattues sur la région avant l’événement qui en seraient la cause.

Santorin (Grèce) : pas de quoi s’inquiéter….un peu quand même ! // Santorini (Greece) : nothing to worry about…a little anyway !

Dans ma dernière note sur l’activité volcanique dans le monde, j’ai expliqué qu’une hausse de l’activité sismique à Santorin a suscité des inquiétudes quant à une possible éruption volcanique sur l’île grecque. La Protection civile a convoqué une réunion avec les autorités locales en charge de la gestion des catastrophes. Cette hausse de l’activité sismique concerne l’extrémité nord de la caldeira. Une station a détecté une quarantaine de petites secousses, de magnitude M3,5 ou moins pour la plupart, le 31 janvier 2025.
Tout le monde se souvient de l’éruption minoenne majeure de 1600 avant J.-C. qui a donné à l’île sa forme actuelle. Ce fut l’une des plus puissantes éruptions volcaniques de l’histoire de l’humanité. Elle a peut-être inspiré la légende de l’Atlantide.
Comme je l’ai écrit précédemment, le volcan de Santorin a déjà connu de semblables périodes d’activité sans pour autant entrer en éruption. Entre 2011 et 2012, il y a eu une période d’activité sismique liée au mouvement du magma sous la surface. Elle a été précédée par une phase d’affaissement de la petite île de Nea Kameni, au centre de la caldeira.
Le volcan est entré pour la dernière fois en éruption en 1950. Ce fut une éruption relativement mineure. Elle a donné naissance à un dôme de lave et des nuages ​​de cendres qui se sont élevés à plusieurs centaines de mètres dans le ciel. Une éruption en 726 après J.-C. aurait mis la mer en ébullition et envoyé des morceaux de pierre ponce à 400 kilomètres de distance. Une étude réalisée en 2024 a révélé que le volcan de Santorin est entré en éruption il y a plus de 500 0000 ans ; il a alors émis 90 kilomètres cubes de roche et de cendres. En 2025, les scientifiques ne s’attendent pas à ce que l’activité débouche sur une éruption aussi spectaculaire.
Certains scientifiques ont remarqué que le volcan de Santorin est secoué par de très fortes éruptions tous les 20 000 ans. 3 000 ans se sont écoulés depuis la dernière ; il faudra donc attendre encore longtemps avant la prochaine. J’aimerais ajouter que la notion de cycle éruptif n’a jamais été réellement prouvée.
Source : Médias d’information scientifique.

Image satellite de Santorin (Source: NASA)

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Dernière minute : Les écoles seront fermées le 3 février 2025 sur l’île de Santorin après la hausse de la sismicité observée ces derniers jours. Les autorités ont également conseillé aux habitants d’éviter les grands rassemblements en intérieur et de se tenir à l’écart de plusieurs ports, dont le vieux port de Fira, juste en dessous de la capitale de l’île. Les écoles seront également fermées dans les îles égéennes voisines d’Anafi, Ios et Amorgos. Les autorités ont également conseillé aux habitants et aux propriétaires d’hôtels de Santorin de vider leurs piscines, par crainte que de grands volumes d’eau puissent déstabiliser les bâtiments en cas de fort séisme. Entre le 31 janvier et le 2 février, plus de 200 séismes ont été détectés entre Santorin et Amorgos, dont un événement de magnitude M4,6, le plus puissant jusqu’à présent.
Un comité d’urgence s’est réuni le 2 février pour évaluer les risques posés par les dernières secousses, tandis qu’une autre réunion est prévue le 3 février. Les autorités ont déclaré que l’activité sismique actuelle est due à des mouvements tectoniques qui ne semblent pas être liés à l’activité volcanique. De même, la hausse de l’activité sismique en 2011 et 2012 n’a entraîné aucune éruption.
Le dernier grand séisme à Santorin a eu lieu le 9 juillet 1956. L’événement de magnitude M7,5 a été suivi d’un tsunami de 25 mètres de hauteur. Au moins 53 personnes ont été tuées et plus de 100 ont été blessées, tandis qu’au moins un tiers des maisons se sont effondrées.
Source : CNN.

 

Cette carte montre la répartition des séismes de magnitude supérieure à M4,0 au cours des derniers jours. Ils se situent pratiquement tous au nord-est de Santorin et du volcan sous-marin Kolumbo (triangle rouge), avec des hypocentres à des profondeurs comprises entre 10 et 41 km.

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In my latest post about volcanicactivity around the world, I explained that an increase in seismic activity at Santorini raised concerns about a possible volcanic eruption on the Greek island. The Civil Protection called a meeting with local and disaster response officials. The increase in seismic activity is concentrated on the caldera’s northern end. A seismic station detected at least 39 small earthquakes, mostly magnitude M3.5 or less, on January 31st, 2025

Everybody remembers the major Minoan eruption of 1600 B.C that gave the island its current shape. It was one of the largest volcanic eruptions in human history. It may have inspired tales of the lost city of Atlantis.

As I put it before, the Santorini volcano has experienced similar periods of unrest before without erupting. Between 2011 and 2012, there was a period of seismic activity related to magma movement below the surface. This was preceded by a period of subsidence at the small island of Nea Kameni in the center of the sunken caldera.

The last time the volcano erupted was in 1950. It was a relatively small eruption, producing a lava dome and ash clouds that rose several hundred meters into the sky. An eruption in A.D. 726 reportedly caused the sea to boil and sent pumice chunks flying 400 kilometers away. A 2024 study found that the volcano erupted more than half a million years ago, ejecting 90 cubic kilometers of rock and ash. This time, scientists don’t expect the current unrest to lead to such a dramatic outburst.

Some scientists have noticed that the Santorini volcano produces very large explosions every 20,000 years. It’s been 3,000 years since the last explosion, so there should a very long time ahead of us before the next big explosionexplosion. I would like to add that the notion of eruptive cycles has never been really proved.

Source : Scientific news media.

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Last minute : Schools will be closed on February 3rd, 2025 on the island of Santorini after an increase in seismicity in recent days. Authorities have also advised residents to avoid large indoor gatherings and steer clear of multiple ports, including the old port of Fira, just below the island’s capital. Schools will also be shut in the nearby Aegean islands of Anafi, Ios and Amorgos. Authorities have also advised residents and hotel owners in Santorini to drain their swimming pools over concerns that large volumes of water could destabilize buildings in case of a strong quake. Between January 31st and February 2nd, more than 200 earthquakes were detected between Santorini and Amorgos, including an M4.6 event, the most powerful so far.

An emergency committee met on February 2nd to assess the risks posed by the latest tremors, while another meeting is scheduled for February 3rd. Authorities said current seismic activity is due to tectonic movements that do not appear related to volcanic activity. Similarly, increased seismic activity in 2011 and 2012 did not result in any eruptions.

The most recent large quake in Santorini struck on July 9th, 1956. The M7.5 event was followed by a 25-meter-high tsunami. At least 53 people were killed and more than 100 injured, while at least one-third of the houses collapsed.

Source : CNN.

Réchauffement climatique : Le phare de la Coubre (Charente-Maritime) menacé de démolition

Haut de 64 mètres et construit en 1904, le phare de la Coubre pourrait être démoli. Situé à la Tremblade, en Charente-Maritime, il est doublement menacé par la montée du niveau de l’océan et par le recul du cordon dunaire. Trois pétitions ont été lancées pour réclamer son sauvetage. L’une d’elles, intitulées « non à la démolition de notre phare », a été, à ce jour, signée par plus de 1700 personnes.

La Direction interrégionale de la mer Sud-Atlantique indique qu’il ne s’agit, pour le moment, que d’une « projection », mais il faut se rendre à l’évidence : une menace pèse réellement sur ce phare emblématique de la Côte sauvage.

Blanc et rouge, le phare de la Coubre signale jusqu’à 52 kilomètres au large l’approche de l’estuaire de la Gironde. En 1904, il avait été érigé à 1,8 kilomètre de l’océan. Aujourd’hui, l’Atlantique n’est plus qu’à 130 mètres et quand cette distance aura encore été réduite de moitié, la déconstruction de l’édifice sera ordonnée par les autorités dans la mesure où les infiltrations d’eau salée saperont alors ses fondations. La solution de son recul dans les terres est exclue. À ce jour, aucun calendrier précis n’a été établi pour l’opération de démolition.

L’histoire montre que quatre autres phares sur la commune de La Tremblade ont été emportés par les flots depuis le 17ème siècle sous l’effet de l’érosion. En 1860, un premier phare en bois avait été érigé, mais il s’est effondré en 1895. Son successeur, construit la même année à 500 mètres plus en retrait, a également succombé à l’érosion en 1907. L’actuel phare en béton, inauguré en 1905, semblait plus sécurisé à 1,8 km du rivage, mais l’océan a continué son avancée inexorable. Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l’érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année. Le phénomène s’est accéléré au cours des dernières décennies. Toutes les études montrent que le trait de côte est en train de reculer sous l’effet du réchauffement climatique et de la hausse du niveau des océans. Dans le secteur de la Tremblade, le trait de côte s’est notamment replié de 18 mètres durant le seul hiver 2020-2021.

La disparition du phare de la Coubre n’est pas juste une question locale, mais un signal d’alarme sur les enjeux environnementaux touchant l’ensemble du littoral français. Selon les estimations du Groupement d’intérêt public (GIP) Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l’érosion depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6700 logements et commerces sont menacés par ce recul d’ici à 2050, si rien n’est fait. Certaines localités comme Lacanau en Gironde sont particulièrement menacées.

Source : presse nationale et régionale.

Photo: C. Grandpey

Kilauea (Hawaï) : éruption toujours en mode pause // Kilauea (Hawaii) : the eruption is still taking a break

L’éruption sommitale du Kilauea s’est arrêtée le 28 janvier 2025 après environ 16 heures d’activité éruptive et aucune lave n’a été émise depuis ce jour. Cependant, le HVO indique qu’un nouvel épisode éruptif pourrait commencer dans les tout prochains jours, au vu de l’inflation sommitale actuelle L’inclinomètre de la caldeira a enregistré un gain d’environ 6 microradians d’inflation depuis la fin de l’épisode 7. Une lueur accompagnée parfois d’une petite activité de spattering au niveau des bouches éruptives, mais aussi le dégazage continu indiquent que le magma est proche de la surface.
Depuis le début de l’éruption le 23 décembre 2024, on a enregistré 7 épisodes de coulées de lave séparés par des pauses d’activité. Aucune activité particulière n’a été observée le long de la zone de rift est ou de la zone de rift sud-ouest du Kīlauea.
Source : HVO.

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The Kīlauea summit eruption paused on January 28th, 2025 after about 16 hours of eruptive activity and no lava has been emitted since that day. However, HVO indicates that a new eruptive episode may begin within the next 1-3 days, based on current rates of summit inflation. The tiltmeter on the summit caldera has recorded a net gain of approximately 6 microradians of inflationary tilt since the end of episode 7. Glow and occasional spatter from the eruptive vents and continued degassing indicate that magma is close to the surface.

There have been 7 episodes of lava fountaining separated by pauses in activity. No unusual activity has been noted along Kīlauea’s East Rift Zone or Southwest Rift Zone.

Source : HVO.