Limousin : un hiver encore trop doux

L’hiver météorologique – il couvre les mois de décembre, janvier et février – vient de ce terminer. En Limousin (Corrèze, Creuse Haute-Vienne), la période est restée relativement douce et continue à être affectée par le réchauffement climatique. Le Limousin est un bon baromètre météorologique car la région subit l’influence océanique dans sa partie occidentale, tandis que la partie sud-est – qui culmine à 977 m d’altitude – est davantage froide car proche du Massif Central.

Dans son bilan de l’hiver météorologique 2021-2022, Météo France indique qu’il s’est révélé « plutôt doux ». En particulier, le thermomètre a montré des valeurs hautes entre le 25 décembre 2021 et le 10 janvier 2022. Les épisodes de gel ont été rares. Au final, on vient de traverser l’hiver le plus doux depuis 2014, avec des températures supérieures de 1,1°C aux normales saisonnières. L’hiver écoulé a également été le plus ensoleillé depuis 1991.

Le plus inquiétant concerne le déficit pluviométrique, un phénomène qui se répète maintenant chaque hiver. Cette fois, il a atteint 10% pour les trois départements, avec une nouvelle absence de neige, hormis quelques flocons sur les hauteurs, mais pas suffisamment pour permettre aux stations de ski de fond du Plateau de Millevaches (autrement dit des 1000 sources) de fonctionner. Les personnes de mon âge se souviennent de l’épais tapis de neige qui recouvrait le sol dans les années 1950-1960.

Un autre problème, c’est que le sol granitique du Limousin de retient pas l’eau et nous ne disposons donc pas de nappes phréatiques. L’eau s’écoule en permanence.

Le manque d’eau vient aussi du fait que les pluies ne sont pas réparties régulièrement au cours de l’année. Si la pluie n’arrose pas le printemps à venir, l’été risque d’être à nouveau difficile. En écrivant ceci, je pense surtout aux éleveurs car l’eau risque de manquer dans les prés. Pour pallier l’irrégularité de précipitations que je viens de mentionner, il faudrait peut-être développer davantage les intercommunalités pour mieux répartir l’alimentation en eau.

Source : Météo France, Le Populaire du Centre.

Il faut espérer qu’un coup de froid en mars ne ruinera pas la récolte de fruits (Photo : C. Grandpey)

Nouvelles du Stromboli (Sicile) // News of Stromboli (Sicily)

Selon le Laboratorio Geofisica Sperimentale (LGS), l’activité à Stromboli (Sicile) affiche actuellement un niveau moyen, avec une moyenne de 11 explosions par heure. Cependant, certains épisodes d’activité strombolienne peuvent être assez spectaculaires. Ainsi, en fin de soirée le 4 mars 2022, des explosions presque simultanées ont été enregistrées à partir de quatre bouches, comme on peut le voir sur cette vidéo fournie par Boris Behncke (INGV Catane) :

https://twitter.com/i/status/1499871976525119488

Il convient de noter que fin février 2022, l’activité du Stromboli se caractérisait par des explosions à partir de trois bouches dans la zone cratèrique nord et de trois bouches dans la zone cratèrique sud-central. Dans la zone cratèrique Nord, les explosions de la bouche N1 projetaient des lapilli et des bombes à une centaine de mètres de hauteur, tandis que les deux bouches N2 éjectaient des matériaux à moins de 80 m de hauteur.
Source : INGV.

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According to the Laboratorio Geofisica Sperimentale (LGS), activity at Stromboli (Sicily) currently shows a medium level, with an average of 11 explosions per hour. However, some episodes of Strombolian activity can be quite spectacular. For instance, late in the evening of March 4th, 2022, almost simulataneous explosions were recorded from four vents, as can be seen on this short video provided by Boris Behncke (INGV Catania) :

It should be noted that late in February 2022, activity at Stromboli was characterized by explosions from three vents in the North Crater area and three vents in the South-Central Crater area. Explosions from the N1 vent ejected lapilli and bombs about 100 m high and those at two N2 vents ejected material less than 80 m high.

Source : INGV.

L’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai (Tonga) a battu des records // The Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption (Tonga) broke records

L’éruption sous-marine du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai (archipel des Tonga) le 15 janvier 2022 a battu simultanément deux records : le panache volcanique a atteint des hauteurs encore jamais observées par les satellites, et l’éruption a généré un nombre encore jamais observé d’éclairs, avec près de 590 000 impacts de foudre en trois jours.
Deux satellites météorologiques – le Geostationary Operational Environmental Satellite 17 (GOES-17) de la NOAA et le Himawari-8 de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale – ont observé cette éruption exceptionnelle depuis l’espace, ce qui a permis aux scientifiques de calculer jusqu’où le panache avait pénétré dans l’atmosphère.Ils ont déterminé que, à son point culminant, le panache s’est élevé à une hauteur de 58 km, ce qui signifie qu’il a percé la mésosphère, la troisième couche de l’atmosphère. Après qu’une première explosion ait généré ce panache très volumineux, une nouvelle explosion a propulsé des cendres, du gaz et de la vapeur à plus de 50 km dans le ciel. A titre de comparaison, en 1991, le mont Pinatubo (Philippines) avait généré un panache qui s’étendait sur 35 km au-dessus du volcan. Dans la stratosphère (donc sous la mésosphère), le gaz et les cendres du volcan se sont accumulés et se sont étalés pour couvrir une superficie de 157 000 kilomètres carrés.
Pour étudier la foudre, l’équipe scientifique a utilisé les données de GLD360, un réseau de détection de foudre au sol. Ces données ont révélé que, sur les quelque 590 000 coups de foudre détectés lors de l’éruption, environ 400 000 se sont produits dans les six heures qui ont suivi la puissante explosion du 15 janvier.
Avant l’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, le plus grand événement de foudre volcanique s’était produit en Indonésie en 2018, lorsque l’Anak Krakatau est entré en éruption et a généré environ 340 000 éclairs en une semaine. Environ 56% de la foudre produite par l’éruption des Tonga a frappé la surface de la terre ou de l’océan, et plus de 1 300 impacts ont été recensés sur l’île principale des Tonga, Tongatapu.
La foudre peut se diviser en deux catégories. Un type de foudre a été causé par une « charge sèche », dans laquelle des cendres, des roches et des particules de lave entrent en collision dans l’air et échangent des électrons chargés négativement. Le deuxième type de foudre a été causé par la « charge de glace », qui se produit lorsque le panache volcanique atteint des hauteurs où l’eau peut geler et former des particules de glace qui s’entrechoquent.
Ces deux processus conduisent à des coups de foudre en provoquant l’accumulation d’électrons sur la partie inférieure des nuages; ces particules chargées négativement jaillissent ensuite vers des régions de nuages plus élevées et chargées positivement ou vers des régions chargées positivement du sol ou de la mer en dessous.
Source : space.com.

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The submarine eruption that occurred in the Tonga archipelago on January 15th, 2022 shattered two records simultaneously: The volcanic plume reached greater heights than any eruption ever captured in the satellite record, and the eruption generated an unparalleled number of lightning strikes, with almost 590,000 bolts over the course of three days.

Two weather satellites – NOAA’s Geostationary Operational Environmental Satellite 17 (GOES-17) and the Japan Aerospace Exploration Agency’s Himawari-8 – captured the unusual eruption from above, allowing scientists to calculate just how far the plume penetrated the atmosphere.They determined that, at its highest point, the plume rose 58 km into the air, meaning it pierced the mesosphere, the third layer of the atmosphere. After an initial blast generated this towering plume, a secondary blast sent ash, gas and steam more than 50 km into the air. As a comparison,.in 1991, Mount Pinatubo (Philippines) unleashed a plume that extended 35 km above the volcano. In the stratosphere (beneath the mesosphere), gas and ash from the volcano accumulated and spread to cover an area of 157,000 square kilometers.

To study the lightning, the scientific team used data from GLD360, a ground-based lightning detection network. These data revealed that, of the nearly 590,000 lightning strikes that took place during the eruption, about 400,000 occurred within six hours after the big blast on January 15th.

Prior to the Tonga eruption, the largest volcanic lightning event happened in Indonesia in 2018, when Anak Krakatau erupted and generated about 340,000 lightning strikes over the course of a week. About 56% of the lightning during the Tonga eruption struck the surface of the land or ocean, and more than 1,300 strikes landed on Tonga’s main island of Tongatapu.

The lightning came in two categories. One type of lightning was caused by « dry charging, » in which ash, rocks and lava particles repeatedly collide in the air and swap negatively charged electrons. The second type of lightning was caused by « ice charging, » which occurs when the volcanic plume reaches heights where water can freeze and form ice particles that slam into each other.

Both of these processes lead to lightning strikes by causing electrons to build up on the undersides of the clouds; these negatively charged particles then leap to higher, positively charged regions of the clouds or to positively charged regions of the ground or sea below.

Source : space.com.

Panache émis par l’éruption du 15 janvier 2022 (Source: Tonga Services