Cleveland (Alaska) & Sakurajima (Japon)

L’AVO indique que les données satellitaires laissent supposer q’un lent épanchement de lave a commencé dans le cratère sommtal du Cleveland (Aléoutiennes / Alaska). En conséquence, la couleur de l’alerte aérienne a été élevée à l’Orange et le niveau d’alerte volcanique à Vigilance. Cependant, aucun signe d’activité explosive avec panaches de cendre n’a été détectée.

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L’Agence météorologique japonaise (JMA) indique que l’activité du Sakurajima (Japon) a augmenté ces dernières semaines. Une forte éruption observée le 8 novembre 2019 au niveau du cratère sommital Minamidake a généré un panache de cendre de 6,7 km. La JMA précise qu’il s’agit de la plus forte éruption depuis juillet 2016. Aucun dégât ni aucune victime n’ont été signalés.

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AVO indicates that satellite data suggest that slow effusion of lava may have begun in the summit crater of Cleveland (Aleutians / Alaska). As a consequence, the aviation colour code has been raised to Orange and the volcanic alert level to Watch. However, no evidence of explosive, ash-producing activity has been detected.

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The Japan Meteorological Agency (JMA) indicates that activity at Sakurajima (Japan) has been increasing over the past few weeks. A strong eruption on November 8th, 2019 at the Minamidake summit crater generated an ash plume up to 6.7 km. JMA says it was the largest eruption since July 2016. There were no reports of damage or injuries.

Vue du Sakurajima et de la ville de Kagoshima (Crédit photo: Wikipedia)

Nouvelle île dans l’archipel des Tonga // New island in the Tonga archipelago

Selon un rapport de géologues présenté le 7 novembre 2019, une éruption volcanique sous-marine dans l’archipel des Tonga a submergé une île et en a créé une autre trois fois plus grande. Baptisée Lateiki, la nouvelle île a une largeur d’environ 100 mètres et une longueur de 400 mètres et se trouve à quelque 120 mètres à l’ouest de l’île qui a été engloutie par les eaux. Elle est située entre Kao et Late, dans les îles Ha’apai, une division administrative dans le nord du royaume des Tonga.
Cet événement est intervenu après 18 jours d’éruption sous-marine au mois d’octobre dans une région souvent secouée par des séismes et qui connait une activité volcanique régulière.
Une éruption volcanique sous-marine remontant à 2014 avait aussi donné naissance à une île qui est aujourd’hui couverte de végétation et peuplée d’oiseaux.
Selon l’ONU, l’archipel des Tonga, qui compte 107.000 habitants et 170 îles éparpillées sur quelques 700 kilomètres carrés, figure parmi les pays à haut risque pour les désastres naturels (cyclones, séismes, etc).
Source: Outre-mer la 1ère.

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According to a report from geologists on November 7th, 2019, an underwater volcanic eruption in the Tongan archipelago submerged an island and created a new one three times larger. Known as Lateiki, the new island is about 100 metres wide and 400 metres long and lies about 120 metres to the west of the island which has been swamped by the waters. It is located between Kao and Late, in the Ha’apai Islands, an administrative division in the northern Kingdom of Tonga.
This event occurred after 18 days of submarine eruption in October in a region often shaken by earthquakes and experiencing regular volcanic activity.
A submarine volcanic eruption dating back to 2014 had also given birth to an island that is now covered with vegetation and populated by birds.
According to the UN, the Tongan archipelago, which has 107,000 inhabitants and 170 islands scattered over some 700 square kilometres, is among the countries at high risk for natural disasters (cyclones, earthquakes, etc.).
Source: Outre-mer la 1ère.

Sur ces images satellitaires, on peut voir à gauche le panache de gaz qui s’échappe du volcan en train d’émerger. A droite, la tache verte représente la nouvelle île qui a été créée par l’éruption, à côté de celle qui a disparu. (Source: GeoNet)

Glace et climat: Encore des mauvaises nouvelles // Climate and ice: More bad news

Pour la huitième fois d’affilée, octobre 2019 se classe à la deuxième place de l’archive NCEP-NCAR qui remonte à 1948. Avec +0,68°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois est le 2ème plus chaud, juste derrière 2015 (+0,76°C). De manière désormais quasi-systématique, les années post-2010 se trouvent en haut du classement.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, on apprend également que le déclin de la couverture de glace de mer dans l’Arctique se confirme. D’après le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), l’étendue moyenne de la glace de mer en octobre 2019 a été la plus basse jamais enregistrée. Elle couvre seulement 5,66 millions de km², le niveau plus bas pour ce mois depuis les 41 années d’enregistrements par satellite. C’est probablement aussi le plus bas relevé depuis 1850, si l’on se base sur les archives des scientifiques, des journaux, des navires, puis des avions collectées et analysées par le NSIDC.

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For the eighth time in a row, October 2019 ranks second in the NCEP-NCAR archive, which dates back to 1948. With + 0.68°C above the 1981-2010 average, the month is the second warmer, just behind 2015 (+ 0.76°C). Now almost systematically, the post-2010 years are at the top of the ranking.
As bad news never comes alone, we also learn that the decline of sea ice cover in the Arctic is confirmed. According to the National Snow and Ice Data Center (NSIDC), the average extent of sea ice in October 2019 was the lowest ever recorded. It only covers 5.66 million km², the lowest level for this month since the 41 years of satellite recordings. It is probably also the lowest since 1850, based on the archives of scientists, newspapers, ships, and aircraft collected and analyzed by NSIDC.

Eruption du Kilauea en 2018 : Le dyke de la Lower East Rift Zone

Même si l’éruption dans la Lower East Rift Zone (LERZ) du Kilauea est terminée depuis environ un an, de la vapeur s’échappe du sol dans de nouveaux endroits ou réapparaît dans d’autres. De plus, la végétation continue de mourir en raison de la chaleur et de la vapeur qui persistent dans les zones fracturées. Certains habitants redoutent la poursuite ou la réapparition d’une nouvelle activité volcanique, car ils perçoivent en permanence la chaleur, la vapeur et les odeurs dans la zone de l’éruption.

Dans un article récent, le HVO a donné des explications sur la profondeur possible du dyke à l’origine de l’éruption de 2018 dans la LERZ. En géologie, un dyke est une structure tabulaire allongée parallèle à la zone de rift. Elle est alimentée par le magma en provenance des profondeurs dans la partie centrale de la zone de rift.
Entre le 5 et le 7 mai 2018, alors que les fractures 7 à 12 s’ouvraient dans les Leilani Estates, le revêtement de la Highway 130 s’est fissuré et a commencé à s’affaisser. La zone a immédiatement été envahie par des nuages très denses de vapeur et de SO2.
Lorsque le magma pénètre dans un dyke, il fait s’écarter les roches environnantes pour atteindre la surface. Cela fait s’affaisser le sol directement au-dessus du dyke et se soulever le sol situé de part et d’autre.
Tandis que le dyke continue de se déplacer vers la surface, l’affaissement au-dessus progresse et forme une dépression linéaire avec des parois bien définies. C’est ce que les géologues appellent un graben. En 2018, la Highway 130 a connu un affaissement, mais aucun graben ne s’est formé en travers de la route.
Dès que la Highway 130 s’est affaissée et que l’on a observé une augmentation des émissions de chaleur et de gaz, les équipes du HVO sur le terrain ont dénombré 10 fractures majeures en train de s’ouvrir sur la route. L’extension maximale mesurée sur ces 10 fractures a été de 21,5 centimètres sur deux jours. Les géologues n’ont plus été en mesure de continuer à mesurer la largeur des fractures car des plaques d’acier ont été disposées sur les fractures pour maintenir la route ouverte et permettre aux véhicules de circuler.
L’affaissement de la route et l’apparition de fractures, ainsi que l’augmentation des émissions de chaleur et de gaz, signifiaient que le magma remontait vers la surface sous la Highway 130. Parallèlement, de nouvelles fractures se sont ouvertes à proximité de la route.
Même si les fractures étaient dissimulées par les plaques d’acier, les géologues du HVO ont eu recours à d’autres moyens pour déterminer ce qui se passait sous la route. L’affaissement du sol au niveau de la Highway 130 et dans les terrains environnants a fourni aux scientifiques des informations précieuses sur la localisation du magma.
Les volcanologues procèdent depuis des décennies à des calculs théoriques sur la déformation du sol autour d’un dyke. Les modélisations déjà effectuées montrent que la distance horizontale entre deux sections de sol surélevées au-dessus d’un dyke est directement liée à la profondeur du dyke sous la surface du sol.
Sur la Highway 130, le sol s’est légèrement surélevé dans la zone des fractures 3 et 8, distantes d’environ 100 mètres. Entre ces deux fractures, le sol s’est affaissé. La fracture 5 se trouvait au milieu de l’affaissement, à environ 50 mètres de la fracture 8 au nord et de la fracture 3 au sud.
En utilisant le modèle susmentionné, on peut déterminer à quelle distance le magma s’est approché de la surface là où la Highway 130 s’est fracturée et affaissée en 2018. Sur la base d’une distance de 100 mètres entre les parties surélevées de part et d’autre de la zone d’affaissement, le bord supérieur du dyke devait se situer entre 50 et 100 mètres environ sous la route.
Heureusement, la partie du dyke située sous la Highway 130 n’a pas eu assez d’énergie pour atteindre la surface. Maintenant que la partie supérieure du dyke est probablement solidifiée, le magma de 2018 situé juste sous la surface de la route et des terrains environnants restera en place sous forme de roche dans le sol.

Source : USGS / HVO.

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Even though Kilauea Volcano’s Lower East Rift Zone (LERZ) eruption has been over for about a year, steam continues to appear in new places or reappear in old places, and vegetation continues to die because of lingering heat and steam in areas of the 2018 fissures. Some residents are concerned about continuing, or potentially new, volcanic activity because they are feeling, seeing and smelling the heat, steam and odours that remain in the area.

In a recent article, USGS HVO examined how deep the intrusive body of magma – or dike – that fed the 2018 LERZ eruption might be. Geologists define a dike as an elongated, tabular body that runs parallel to the rift zone. It is fed by magma from deeper within the rift zone core.

Between May 5th and 7th, 2018, when fissures 7 through 12 were opening in the Leilani Estates, the pavement on Highway 130 cracked and began to sag. As it did, the area was immediately engulfed in steam and SO2 gas, so much so that you could not see across the road.

As magma rises in a dike, it pushes the surrounding rock apart to reach the surface. This causes the ground directly above the dike to sink and ground on either side of the dike to lift.

As a dike continues moving toward the surface, the sagging above it can progress to form a linear depression with well-defined walls, a feature that geologists call a graben. In 2018, Highway 130 experienced sagging, but a graben did not form across the road.

As soon as Highway 130 sagged and increased heat and gas were observed, HVO field crews numbered 10 major cracks opening across the road. The total extension measured across these 10 cracks was 21.5 centimetres over two days. Geologists were later unable to continue measuring crack widths when steel plates were placed on top of them to keep the road open and allow the safe flow of traffic.

Sagging and cracks in the road, as well as increased heat and gas output, meant that magma was rising closer to the surface under Highway 130. At the same time, new fissures were opening closer to the highway.

Although steel plates concealed the growing cracks, HVO geologists had other ways to determine what was happening below the road. Sagging ground on Highway 130 and in neighbouring properties provided valuable information about where the magma was located.

Theoretical calculations of ground deformation around a dike have been known to volcanologists for decades. Previous modelling shows that the horizontal distance between two uplifted sections of ground above a dike is directly related to dike depth below the surface.

On Highway 130, the ground rose slightly in the area of cracks 3 and 8, which were about 100 metres apart. Between those two cracks, the ground sagged. Crack 5 was in the middle of the sag, about 50 metres from crack 8 to the north and crack 3 to the south.

Using the aforementioned model, one can determine how close magma came to reaching the surface where Highway 130 cracked and sagged in 2018. Based on a 100-metre distance between uplifts on either side of the down-dropped area, the upper edge of the dike must be only about 50 to 100 metres below the highway.

Thankfully, the portion of the 2018 dike below Highway 130 did not have enough energy to reach the surface. Now that the uppermost dike is probably solidified, the 2018 magma just below the surface of the highway and neighbouring properties will remain frozen in the ground as solid rock.

Source: USGS / HVO.

Le 10 mai 2018, la Highway 130 s’est fracturée, avec des émissions de vapeur, suite à l’intrusion du dyke dans la LERZ. Les deux tréteaux orange et blanc se trouvent sur des zones légèrement surélevées de la route, distantes d’environ 100 mètres. À mi-chemin entre les zones surélevées, la route est en train de s’affaisser à cause de l’intrusion magmatique en dessous. (Crédit photo: USGS)

Dykes déchaussés par l’érosion sur les berges de Crater Lake (Etats Unis) [Photo: C. Grandpey]