Avec la diminution de la glace de mer dans l’Arctique, les attaques d’ours blancs sont en augmentation. Les conditions de vie de plus en plus difficiles sur la banquise obligent les plantigrades à se débrouiller sur terre pour trouver de quoi vivre, voire survivre.
Une étude publiée dans le Wildlife Society Bulletin et qui prend en compte toutes les attaques d’ours polaires recensées dans l’Arctique depuis 1870 montre une forte recrudescence au cours des dernières années. 20% des 73 attaques d’ours polaires sur des personnes ont eu lieu entre 2010 et 2014. Dans de nombreux cas, les ours ont tué pour manger, pas pour se défendre.
Le réchauffement climatique signifie moins de glace de mer, là même où les ours polaires ont pour habitude de chasser les phoques, leur source principale de nourriture. Il s’ensuit un plus grand nombre d’ours sur la terre ferme où leur nourriture traditionnelle se fait plus rare. Les attaques se font de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que de nouveaux ours arrivent sur les rivages de l’Océan Arctique et que de plus en plus de gens viennent dans l’Arctique a des fins touristiques ou pour y trouver du travail.
Comme indiqué précédemment, on a recensé 73 attaques de 1870 à 2014 ; les ours ont tué 20 personnes et en ont blessé 63. L’étude prend en compte les attaques entre 1960 et 2014. De 1960 à 2009, 47 attaques ont été commises contre des personnes, soit une moyenne de 9,4 par décennie. Il faut noter que dans les cinq années qui ont suivi, de 2010 à 2014, il y a eu 15 attaques, soit une augmentation spectaculaire. De plus amples informations seront nécessaires pour voir si les attaques marquent une tendance qui se poursuivra au cours de la décennie actuelle.
Les dernières années ont été particulièrement inquiétantes pour la glace de mer. Son étendue pendant l’été est particulièrement faible depuis 2007. Le minimum a été atteint en 2012. À l’heure actuelle, selon le National Snow and Ice Data Centre basé à Boulder (Colorado), l’étendue de glace se situe légèrement au-dessus du niveau de 2012, mais est à peu près équivalente au niveau de la mi-juillet l’an dernier. En outre, la majeure partie de la glace de mer dans l’Arctique est beaucoup plus mince qu’au cours des dernières années. D’autres statistiques indiquent que le réchauffement du climat est un facteur déterminant dans l’augmentation des attaques d’ours blancs sur les personnes.
Au vu des informations communiquées au sujet des attaques d’ours, il s’avère que 61% des animaux étaient maigres et en mauvaise santé. Parmi les ours prédateurs, qui représentaient 59% de toutes les attaques, 65 avaient des conditions corporelles inférieures à la normale.
Les habitants de l’Arctique sont conscients des nouveaux dangers. Beaucoup d’entre eux ne campent plus dans la toundra comme dans les années passées. Au lieu de cela, ils séjournent dans des abris de pêche solides ou des chalets plus résistants que les tentes.
93% des attaques mortelles ont été commises par des mâles. 64% ont été commises par des adultes, mais des ours polaires âgés d’un an seulement ont tué des personnes, ce qui est très différent des ours noirs et bruns plus au sud. Alors que les femelles avec des oursons représentent un petit nombre d’attaques, il n’y a aucune trace d’attaque mortelle par une ourse accompagnée de son petit. Toutes les attaques mortelles signalées étaient l’œuvre d’ours solitaires. Plus de la moitié des attaques d’ours polaires ont été commises sur des personnes qui se trouvaient dans des camps éloignés ou qui traversaient le territoire. 27% se sont produites dans des communautés arctiques. Ce dernier chiffre est très élevé par rapport aux attaques d’ours noirs et bruns qui sont beaucoup plus fréquentes que les attaques d’ours polaires en zone habitée.
Le but de l’étude est de permettre d’élaborer des stratégies et des programmes pour assurer la sécurité des habitants et des visiteurs de l’Arctique à un moment où de plus en plus d’ours polaires viennent sur terre et où ceux qui sont déjà sur terre y restent plus longtemps.
Source: Alaska Dispatch News.
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As Arctic sea ice has dwindled, polar bear attacks on people have increased, confirming trends that point to distressed conditions for bears forced to fend for themselves on land as the ice of their ocean habitat melts.
A study published in the Wildlife Society Bulletin taking into account all confirmed wild polar bear attacks around the Arctic since 1870 shows a steep upturn in attacks in recent years. Twenty percent of the 73 known polar bear attacks on people occurred in just five years, from 2010 to 2014, according to the analysis, and in many cases, the bears killed to eat, not to defend themselves.
Warmer conditions mean less ice at sea, where polar bears historically have hunted seals, their main food source. That sends more bears ashore, where traditional food supplies are sparser. There, they are encountering more people who are traveling over the landscape or camping on it, working at research or industrial sites and living in communities around the Arctic. Trouble has been expected as more bears come to land and more people come to the Arctic, including those hoping to extract resources and others traveling as tourists.
In all, there are confirmed records of 73 attacks from 1870 to 2014, and they killed 20 people and injured another 63. Most of the study’s analysis focuses on confirmed attacks from 1960 to 2014, the last year of data included. From 1960 to 2009, there were 47 attacks on people, an average of 9.4 per decade. But in the five years after that, from 2010 to 2014, there were 15 attacks, a dramatic increase. More information will be needed to see whether the attacks mark a dangerous trend that will continue through the rest of the decade.
The recent years have been notably bad for sea ice. Summer Arctic ice extent has been particularly low since 2007. The record-low minimum was hit in 2012. Right now, ice extent is running slightly above 2012 levels, but is about equal to mid-July levels last year and in other years of extremely low ice, according to the National Snow and Ice Data Center in Boulder, Colorado. Besides, most of the sea ice that currently exists in the Arctic is much thinner than it has been in past years. Other statistics in the study point to climate transformation as the factor behind increased polar bear attacks on people.
In cases where information was known about attacking bears’ body conditions, 61 percent of those that attacked people were found to be in bad shape, either skinny or merely underweight. Among predatory bears, which accounted for 59 percent of all attacks, 65 had poorer-than-normal body conditions.
Locals in the Arctic have taken notice of the new dangers. Many of them no longer camp out on the exposed tundra as they did in years past. Instead, they stick to established fish camps and cabins that are better fortified than tents.
Of all the fatal attacks, 93 percent were committed by males. Sixty-four percent were committed by adults, but even yearling polar bears have killed people, something very different from the pattern with black and brown bears farther south. While females with cubs account for a small number of reported attacks on people, there is no record of any fatal attack by a mother bear with her young. All reported fatal attacks were by solitary bears. More than half of the polar bear attacks were on people in remote camps or travelling across the land, while 27 percent of them happened in Arctic communities. That latter ratio is very high compared to attacks by black and brown bears, which are much more frequent than attacks by polar bears.
The study is intended to help craft strategies and programs to keep Arctic residents and visitors safe at a time when more polar bears are coming to land and those on land are staying longer.
Source: Alaska Dispatch News.
Source: National Snow and Ice Data Center
Ours polaire dans le Manitoba (Photo: C. Grandpey)