Le recul du glacier Mendenhall (Alaska) et le tourisme de masse // The retreat of Mendenhall Glacier (Alaska) and mass tourism

Des milliers de touristes débarquent chaque jour des navires de croisière à Juneau, la capitale de l’Alaska, et ils rejoignent des rangées de bus dont beaucoup se dirigent vers le glacier Mendenhall, l’une des principales attractions touristiques de la région.
Le glacier est survolé en permanence par des hélicoptères de tourisme et attire les visiteurs en kayak, en canoë et à pied. Il y a tellement de gens qui viennent voir le glacier et les autres attractions de Juneau que la gestion de ces foules est l’une des principales préoccupations des autorités locales. Certains habitants fuient vers des endroits plus calmes pendant l’été, et un accord entre la ville et les croisiéristes limitera le nombre de navires en 2024.

Le problème est que le réchauffement climatique fait fondre le glacier Mendenhall. (voir la crue glaciaire générée par la fonte de ce glacier dans ma note du 7 août 2023). Il recule si rapidement que d’ici 2050, il pourrait ne plus être visible depuis le Visitor Center. Les autorités locales se demandent ce qu’elles feront si cela se produit.
Le glacier finit sa course dans un lac parsemé d’icebergs. Son front a reculé d’une distance équivalente à huit terrains de football entre 2007 et 2021. Des repères sur le terrain et des photos au Visitor Center montrent le recul du glacier et là où se trouvait autrefois la glace. Des bosquets de végétation l’ont remplacée.
Bien que de gros blocs se soient détachés du glacier, la plus grosse perte de glace est due à l’amincissement provoqué par le réchauffement des températures. Le Mendenhall s’est maintenant éloigné du lac qui porte son nom.
Il y a des incertitudes pour le tourisme des prochaines années. La plupart des gens apprécient la vue sur le glacier depuis les sentiers tracés à proximité du Visitor Center. Les grottes d’un bleu profond qui attiraient les foules il y a plusieurs années se sont effondrées et de grandes flaques d’eau s’étalent désormais là où l’on pouvait autrefois passer des rochers à la glace. Les responsables du Tongass National Forest qui gère le glacier Mendenhall s’attendent à voir encore plus de visiteurs au cours des 30 prochaines années, même s’il est fort possible que le glacier devienne invisible.
L’impressionnante cascade près du glacier est très populaire pour les selfies et continuera probablement à attirer les touristes lorsque le glacier ne sera plus visible depuis le Visitor Center, mais c’est bien le glacier qui attire aujourd’hui l’essentiel des visiteurs.
Quelque 700 000 personnes devraient visiter le glacier Mendenhall en 2023, et environ 1 million sont prévues d’ici 2050. Les jours d’affluence, 20 000 personnes débarquent à Juneau, soit les deux tiers de la population de la ville.
Les autorités locales et les principales compagnies de croisières ont décidé de se limiter à cinq navires chaque jour pour 2024. Certains pensent que la situation ne changera pas si les navires continuent d’embarquer davantage de passagers. Certains habitants aimeraient qu’il y ait un jour par semaine sans navires. En 2023, pas moins de sept navires ont jeté l’ancre chaque jour à Juneau….
Source : médias d’information d’Alaska.

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Thousands of tourists spill onto a boardwalk in Juneau, Alaska’s capital, every day from cruise ships. Rows of buses stand ready to whisk visitors away, with many headed for the Mendenhall Glacier, one of the main tourist attractions of the region.

The glacier gets swarmed by sightseeing helicopters and attracts visitors by kayak, canoe and foot. So many come to see the glacier and Juneau’s other attractions that the city’s immediate concern is how to manage them all. Some residents flee to quieter places during the summer, and a deal between the city and cruise industry will limit how many ships arrive in 2024.

The problem is that global warming is melting the Mendenhall Glacier (see the glacial outburst flood caused by this glacier on my post of August 7th, 2023). It is receding so quickly that by 2050, it might no longer be visible from the visitor center. Local authorities wonder what they will do if this happens.

The glacier pours into a lake dotted by stray icebergs. Its face retreated eight football fields between 2007 and 2021 Trail markers and photos at the visitor center memorialize the glacier’s backward march, showing where the ice once stood. Thickets of vegetation have grown in its wake.

While massive chunks have broken off, most ice loss has come from the thinning due to warming temperatures. The Mendenhall has now largely receded from the lake that bears its name.

There are uncertainties for tourism in the future. Most people enjoy the glacier from trails near the visitor center. Caves of dizzying blues that drew crowds several years ago have collapsed and pools of water now stand where one could once step from the rocks onto the ice. Officials with the Tongass National Forest, which manages the Mendenhall Glacier, are expecting more visitors over the next 30 years even as they contemplate a future when the glacier will become out of view view.

The impressive waterfall close to the glacier is a popular place for selfies and could continue attracting tourists when the glacier is not visible from the visitor center, but the glacier is currently the big draw.

Around 700,000 people are expected to visit Mendenhall Glacier in 2023, with about 1 million projected by 2050. On the busiest days, about 20,000 people, equal to two-thirds of the city’s population, pour from the boats.

City leaders and major cruise lines agreed to a daily five-ship limit for 2024 But critics worry that won’t ease congestion if the vessels keep getting bigger. Some residents would like one day a week without ships. As many as seven ships a day have arrived in 2023.

Source : Alaskan news media.

Le glacier Mendenhall en 2023… (Crédit photo: Tongass National Forest)

…en 2016 (Photo: C. Grandpey)…

…en 2006 (Crédit photo: Visitor Center)

Le réchauffement climatique n’est pas une curiosité touristique // Global warming is not a curiosity for tourists

Au cours des dernières semaines, de nombreux touristes se sont précipités dans la Vallée de la Mort pour voir ce que l’on ressent quand les températures sont extrêmement chaudes. Il semble que ces personnes n’aient pas pris conscience de la triste réalité : la chaleur extrême que nous connaissons actuellement n’est pas une curiosité touristique. C’est une catastrophe et une tragédie
Ces touristes se rendent dans la Vallée de la Mort alors que les températures approchent des records absolus enregistrés dans le parc national. Au moment où cette chaleur difficilement supportable persiste, et où juillet est en passe d’être le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, on peut se demander pourquoi certaines personnes désirent faire l’expérience de ces températures extrêmes (53,8°C pendant la journée, et autour de 48°C après minuit), sans oublier les sacro-saints selfies à côté d’un thermomètre proche du point de rupture.
Ces personnes ont, semble-t-il, envie de ressentir, pour de vrai, cet air très chaud et découvrir à travers de telles températures les limites de survie de l’espèce humaine. Elles ont pu constater qu’il s’agit bien de conditions potentiellement mortelles, comme cela a été malheureusement démontré dans le parc avec le décès récent d’un randonneur de 71 ans.
Comme je l’ai écrit plus haut, ces températures extrêmes ne doivent pas être considérées comme une curiosité touristique, mais comme une catastrophe et une tragédie. Parmi les dangers liés aux conditions météorologiques aggravés par le réchauffement climatique, la chaleur extrême arrive en premier. Elle a été responsable d’environ 3 900 décès en Californie de 2010 à 2019. La chaleur qui a étouffé le sud-ouest et d’autres régions des États-Unis pendant plus de deux semaines a infligé un lourd tribut, en particulier aux personnes âgées, aux travailleurs de plein air, et à ceux qui n’ont pas de climatisation dans leurs domiciles.
La chaleur extrême dans des endroits comme la Vallée de la Mort n’est pas une merveille naturelle comme une éclipse de soleil totale ou l’ascension de l’Everest. Ce phénomène climatique est une catastrophe humaine causée par nos propres émissions de gaz à effet de serre dans une atmosphère qui permet la vie sur cette planète.
L’été 2023 avec ses épisodes de chaleur extrême sera pourtant, probablement, l’un des plus frais des années à venir. Les impacts du réchauffement climatique se font sentir sous la forme d’événements météorologiques extrêmes, dangereux et sans précédent. La situation ne changera pas tant que nous continuerons à brûler des combustibles fossiles. D’ici là, nous serons dans l’obligation de nous habituer à une chaleur à la fois terriblement extrême et qui ne sera plus remarquable.
Source : The Los Angeles Times via Yahoo Actualités.

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During the past weeks, lots of tourists have rushed to Death Valley to see what is like to be in extremely hot temperatures. It looks as if these people have not realised the sad reality : deadly heat should not be a curiosity. It is a disaster and a tragedy

Visitors are making perilous trips to Death Valley as temperatures climb to within a few degrees of the highest on record. As this miserable heat persists, with July poised to be the hottest month ever recorded on Earth, one may wonder why some people are willing to experience these temperature extremes, often taling selfies next to a practically melting thermometer.

 These thrill-seekers want to feel the furnace-like blast of hot air firsthand and experience how it tests the limits of human survival. But these are life-threatening conditions, as was sadly demonstrated at the park with the recent death of a 71-year-old hiker.

Such extreme temperatures should be seen less as a curiosity than a disaster and a tragedy. Among the weather-related hazards made worse by climate change, extreme heat is the No. 1 killer, responsible for an estimated 3,900 deaths in California from 2010 to 2019. The heat that has suffocated the Southwest and other parts of the U.S. for more than two weeks has inflicted a widespread toll, especially on the elderly, outdoor workers and those without air conditioning

Climbing temperatures in places like Death Valley are not some kind of natural wonder like seeing a total solar eclipse or climbing Mt. Everest. They are part of a spiraling, unnatural human disaster caused by our own emissions of greenhouse gases in the atmosphere that sustains life on this planet.

This summer, even with extraordinary heat, is likely to be one of the coolest of the rest of our lives. The impacts of global warming are upon us in the form of unprecedented, dangerous extreme weather events. The situation will not change as long as we keep burning fossil fuels. Until then, we’ll have no choice but to get used to heat that is at once frighteningly extreme and no longer so remarkable.

Source : The Los Angeles Times through Yahoo News.

Badwater, le point le plus bas de la Vallée de la Mort (Photos: C. Grandpey)

Yellowstone : ça devait arriver ! // It was sure to happen !

Une femme a été encornée par un bison dans le Parc national de Yellowstone. C’est le premier accident de ce type en 2023. Le dernier avait eu lieu le 28 juin 2022. La femme se promenait avec une autre personne dans un champ près du lac de Yellowstone lorsqu’elles se sont approchées de deux bisons. L’un des animaux a chargé et encorné la femme qui a été grièvement blessée à la poitrine et à l’abdomen. Elle a été transportée par avion à l’hôpital.
Ce genre d’accident devait arriver. Depuis le début de la saison touristique, les services du Parc ont recensé un nombre incroyable d’exemples de comportement inapproprié dans le Parc. Les scènes les plus fréquentes concernent les selfies, avec des touristes qui essaient de se prendre en photo avec un bison. Les animaux avaient déjà chargé des visiteurs inconscients cette année, mais sans les blesser.
Les autorités du Parc ont expliqué à plusieurs reprises que les animaux sont imprévisibles et dangereux à approcher. Les touristes sont priés de rester à plus de 25 mètres des grands animaux comme les bisons ou les élans, et à au moins 100 mètres des ours et des loups. Le bison peut rapidement montrer des signes d’agitation pendant la saison des amours, de la mi-juillet à la mi-août. Il est alors important de ne pas approcher l’animal.
Plusieurs personnes ont été blessées par des bisons. En 2022, une femme de 25 ans a été encornée par un bison et projetée à 3 mètres dans les airs à Yellowstone. La femme s’était approchée à quelques mètres de l’animal dans le secteur du Vieux Fidèle. Les rangers rappellent que les bisons ont blessé plus de personnes à Yellowstone que tout autre animal. Ils sont imprévisibles et peuvent courir jusqu’à 50 km/h.
Parmi les autres exemples de comportement imbécile à Yellowstone, on remarque un touriste en train de tremper la main dans une source chaude, ou encore des touristes harcelant un bébé bison abandonné plus tard par le troupeau et euthanasié par les rangers.
La mode aujourd’hui est d’ignorer et de désobéir aux règles du Parc, même au péril de sa vie.
Source : Idaho Statesman, National Park Service.

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A woman was gored by a bison in Yellowstone National Park. It was the first goring reported in 2023. The last reported incident was June 28th, 2022. The woman was walking with another person in a field near Yellowstone Lake when they came close to two bison. One of the animals charged and gored the woman whose chest and abdomen were seriously injured. She was flown to a hospital.

This kind of incident was sure to happen. Since the start of the tourist season, there has been an incredible number of examples of misbehaviour in the Park. The most frequent scenes concern the selfies, with visitors trying to take a photo of themselves with a bison. The animals had already charged unconscious visitors, but without injuring them.

Officials had warned many times that animals in the park are unpredictable and dangerous to approach. Visitors are asked to stay more than 25 meters away from all large animals like bison or elk, and at least 100 meters away from bears and wolves. Bison can become agitated more quickly during the mating season from mid-July to mid-August. It’s important to be more cautious and give them more space during the rut.

Multiple people have been injured by bison. For instance, in 2022, a 25-year-old woman was gored by a bison and tossed 3 meters into the air at Yellowstone. The woman had walked toward the bison on a boardwalk near the Old Faithful geyser and came within a few meters from the animal. Park rangers warn that bison have injured more people in Yellowstone than any other animal. They are unpredictable and can run up to 50 km/h.

Other examples of reckless behaviur at Yellowstone include a tourist dipping his fingers in a hot spring, tourists harassing a baby bison later abandoned by the herd and euthanized by the rangers.

The fashion today is to ignore and disobey the park’s rules, even at the risk of one’s life.

Source : Idaho Statesman, National Park Service.

Scène habituelle à Yellowstone

Le bison n’est pas sur le point de me charger; il vient de montrer sa mauvaise humeur à l’un de ses copains. Photo prise avec un objectif 300 mm

(Photos: C. Grandpey)

Islande : informations pratiques et conseils sur l’éruption de Litli Hrútur // Iceland : practical information and advice about the Litli Hrútur eruption

L’éruption sur la péninsule de Reykjanes se déroule actuellement dans un endroit appelé Litli Hrútur, au nord du Fagradalsfjall. Il est conseillé aux visiteurs de vérifier les informations fournies par la police et les autorités locales avant de commencer le trajet vers le site de l’éruption. En effet, il peut être fermé si les conditions sont jugées trop dangereuses. C’est ce qui s’est passé le 19 juillet 2023 lorsque l’accès a été fermé à 17h00. Les prévisions météorologiques pour le début de la soirée et pour la nuit indiquaient un épais brouillard avec très peu de visibilité. Dans de telles conditions, il est facile de se perdre. Les visiteurs sont priés de respecter ces fermetures.
Les touristes doivent garder à l’esprit que le site de l’éruption n’est pas une zone sûre. De nouvelles fractures éruptives peuvent s’ouvrir n’importe où sans prévenir. Les visiteurs doivent rester en dehors de la zone de danger qui est bien délimitée
Lorsque la zone est ouverte, le sentier bleu sur la carte ci-dessous est celui qu’il faut suivre. Il s’agit du sentier E, avec un aller-retour de 18 km. Le trajet global dure 6 à 8 heures, plus le temps passé sur le site. Les visiteurs doivent donc s’assurer qu’ils sont aptes à entreprendre cette randonnée avant de partir. Il faut garer le véhicule au début du sentier sur le parking P2, pas au bord de la route. Le hors-piste est interdit. L’éruption actuelle ne peut pas être vue à partir d’autres sentiers sur cette carte. Le trajet commence à partir de la route 427 à l’est de Grindavík. Il n’y a pas d’accès au site depuis d’autres directions.
Il est fortement conseillé aux visiteurs de rester en dehors de la zone de danger indiquée. Ils ne doivent pas marcher sur la lave. La croûte est très fine et en dessous la température est de 1200°C. Si quelqu’un passe à travers, il ou elle périra en quelques secondes. Personne ne risquera sa vie pour aller porter secours à cette personne.
De bonnes chaussures de randonnée, des vêtements chauds et des vêtements coupe-vent et imperméables sont indispensables. Les conditions météorologiques en Islande peuvent changer très soudainement, même en été.
Les visiteurs sont invités à apporter suffisamment de nourriture et beaucoup d’eau. Ils doivent rester à l’écart des vallées et des zones basses en raison de l’accumulation possible de gaz. Si une personne ressent une gêne, elle doit quitter la zone immédiatement. Les enfants en bas âge et les chiens sont fortement exposés à la pollution par les gaz et la fumée et ne doivent pas venir sur le site de l’éruption.
Il est conseillé de s’assurer que la batterie du téléphone portable est complètement chargée avant de partir, et de faire savoir à quelqu’un où vous allez.
Source : Safe Traval in Iceland.

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The current eruption on the Reykjanes Peninsula is occurring in a place called Litli Hrútur, north of Fagradalsfjall. Visitors should check the information provided by the police and local authorities before starting the trip to the eruption site which can be closed if conditions are estimated too dangerous. This is what happened on July 19th, 2023 when access to the area was closed at 17:00. The weather forecast for the early evening and throughout the night indicated heavy fog with very little visibility. In such weather it’s easy to lose directions and get lost. Visitors are asked to restect such closures.
Tourists should keep in mind that the eruption site is not a safe area. New eruptive fissures can open up anywhere without warning. Visitors should stay out of the marked hazard zone.
When the area is open, the blue trail on the map below is the one to hike. It is trail E, an 18 km return trip. People should park at the trail head on P2, not by the roadside. All off-road driving is forbidden..The hike takes 6-8 hours in total plus the time you spend at the site, so visitors should make sure that they are fit for it before they head off. The current eruption cannot be seen eruption from other trails on this map. The hike starts from road 427 east of Grindavík. There is no access to the site from other directions.

Visitors are strongly advised to stay out of the hazard zone. They should not walk on the lava. The black crust is very thin and underneath the temperature is 1200°C. If someone falls through, he or she will be dead in a second. No one iwill risk his/her life to save that person.

Good hiking shoes, warm clothing and wind and waterproof outerwear is essential. Weather conditions in Iceland can change very suddenly, even in summer.

Visitors are advused to bring enough food and plenty of water to drink. They should keep away from valleys and low laying areas because of gas pollution. If a person feels any discomfort, she should leave the area immediately. Small children and dogs are highly exposed to gas and smoke pollution and should not be brought to the eruption site.
It is advisable to make sure the cell phone battery is fully charged before heading off and to let someone know where you are going.

Source : Safe Traval in Iceland.

Source: Safe Travel