Champs Phlégréens : approche scientifique // Phlegrean Fields : scientific approach

Suite aux derniers événements observés dans les Champs Phlégréens, il m’a semblé intéressant de consulter les données scientifiques diffusées par l’INGV pour faire le bilan de la situation et voir si son évolution présente un sujet d’inquiétude.
A la lumière des données de suivi, il ressort :

SISMICITE : Au cours de la semaine du 2 au 8 octobre 2023, 104 séismes ont été détectés, avec une magnitude maximale de M 4,0±0,3. 44 événements ont été détectés au cours de deux essaims sismiques, le premier dans la zone Solfatara, Pisciarelli, Accademia ; l’autre dans le secteur Solfatara, Accademia. Les hypocentres se situent entre 0,44 et 2,99 km de profondeur.

S’agissant de la DEFORMATION DU SOL, phénomène bradysismique bien connu dans la région, depuis le mois de janvier 2023, le soulèvement maximal du sol est d’environ 15 ± 3 mm/mois. Au cours des deux dernières semaines, parallèlement à la hausse de l’activité sismique, il y a eu une accélération du soulèvement qui a aujourd’hui retrouvé les valeurs enregistrées précédemment en 2023. Le soulèvement enregistré à la station RITE GNSS est d’environ 109,5 cm depuis janvier 2011, dont 25,5 cm depuis janvier 2022.

On n’observe pas de variations significatives dans les PARAMETRES GEOCHIMIQUES par rapport aux données précédentes, tout en confirmant les tendances de hausse de la température et de la pressurisation du système hydrothermal, ainsi qu’une augmentation du débit des fluides émis.

Dans la zone de Pisciarelli (côté nord-est extérieur de la Solfatare), qui a connu ces dernières années les plus grandes variations dans le processus de dégazage, les émissions de CO2 du sol enregistrées en continu par la station FLXOV8 confirment les tendances enregistrées ces dernières années. En particulier, les émissions de CO2 n’ont pas varié ces derniers jours. Le capteur de température installé à proximité de la fumerolle principale de Pisciarelli a montré une valeur moyenne d’environ 95°C.

Dans la CONCLUSION de son rapport sur les Champs Phlégréens, l’INGV indique que « sur la base de l’image actuelle de l’activité volcanique décrite ci-dessus, aucun élément ne laisse entrevoir une évolution significative à court terme. » Toute modification des paramètres ci-dessus pourrait entraîner une évolution des scénarios de risques. .

Source : INGV.

Comme je l’écrivais précédemment, les variations observées dans la sismicité et la déformation du sol sont des phénomènes habituels dans les Champs Phlégréens. Les paramètres scientifiques doivent toutefois être étroitement contrôlés. La région, densément peuplée, repose à la surface d’un volcan actif dont les humeurs sont imprévisibles. S’il devait se réveiller pour de bon, il faudrait faire vite, très vite, pour mettre la population en sécurité.

Fumerolle de Pisciarelli (Source : INGV)

Vue d’ensemble de la Solfatara (Photo: C. Grandpey)

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Following the latest events observed in the Phlegrean Fields, it seemed interesting to me to consult the scientific data released by the INGV to assess the situation and see if its evolution presents a cause for concern.
In light of the monitoring data, it appears that :

SEISMICITY: During the week of October 2nd to 8th, 2023, 104 earthquakes were detected, with a maximum magnitude of M 4.0±0.3. 44 events were detected during two seismic swarms, the first in the Solfatara, Pisciarelli, Accademia area; the other in the Solfatara, Accademia sector. The hypocenters were between 0.44 and 2.99 km deep.

Regarding GROUND DEFORMATION, because of a well-known bradyseismic phenomenon in the region since January 2023, the maximum ground uplift is approximately 15 ± 3 mm/month. Over the last two weeks, alongside the increase in seismic activity, there has been an acceleration of the uplift which has today returned to the values previously recorded in 2023. The uplift recorded at the RITE GNSS station has been approximately 109.5 cm since January 2011, including 25.5 cm since January 2022.

No significant variations are observed in the GEOCHEMICAL PARAMETERS compared to previous data, while confirming the trends of increasing temperature and pressurization of the hydrothermal system, as well as an increase in the flow rate of emitted fluids.
In the Pisciarelli area (outer northeast side of Solfatare), which in recent years has experienced the greatest variations in the degassing process, CO2 emissions from the soil recorded continuously by the FLXOV8 station confirm the trends recorded in recent years. In particular, CO2 emissions have not changed in recent days. The temperature sensor installed near the main fumarole of Pisciarelli showed an average value of around 95°C.

In the CONCLUSION of its report on the Phlegraean Fields, the INGV indicates that “based on the current picture of volcanic activity described above, there is no evidence to suggest a significant evolution in the short term. » Any modification of the above parameters could lead to an evolution of the risk scenarios. .
Source: INGV.

As I put it previously, the variations observed in seismicity and ground deformation are usual phenomena in the Phlegrean Fields. However, scientific parameters must be closely controlled. The densely populated region sits on the surface of an active volcano whose moods are unpredictable. If it were to wake up for good, authorities would have to act quickly, very quickly, to bring the population to safety.

Evacuation des Champs Phlégréens : un sacré casse-tête ! // Evacuation of the Phlegrean Fields : quite a headache!

Le récent essaim sismique dans les Champs Phlégréens (voir mes notes du 28 septembre et du 2 octobre 2023) n’a causé ni dégâts ni blessés, mais il a suscité de nouvelles inquiétudes quant à l’impact d’une évacuation d’urgence de milliers de personnes. Les autorités locales et le Gouvernement italien ont pris conscience de la responsabilité qui pèserait sur eux dans de telles circonstances. Il est bon de rappeler qu’environ 360 000 personnes vivent dans la zone des Campi Flegrei.
Suite aux derniers séismes, des scientifiques ont conseillé à la mairie de Naples de procéder à des contrôles de sécurité dans les hôpitaux, les écoles et les bâtiments publics. Le ministre de la Protection Civile, Nello Musumeci, a déclaré que le gouvernement allait accélérer l’élaboration de « plans d’évacuation en cas d’urgence » ; ils devraient être discutés lors de la prochaine réunion de Cabinet.
Selon les plans d’évacuation en vigueur, une fois le niveau d’alerte atteint, les centaines de milliers de personnes vivant dans les zones les plus dangereuses seront transférées vers d’autres régions italiennes. Si cela se produit, le gouvernement italien devra mettre la main à la poche. Une étude de 2022 publiée par le Conseil National de la Recherche (CNR) estime qu’une évacuation immédiate de l’ensemble de la zone des Champs Phlégréens, telle qu’elle est décrite par les plans d’urgence, coûtera environ 30 milliards d’euros par an, avec un impact négatif d’environ 1% sur le produit intérieur brut italien.
On estime également que le risque d’une éruption volcanique dans cette région du sud de la Campanie – qui comprend Naples – pourrait affecter quelque trois millions de personnes vivant dans une zone située à environ 15 à 20 kilomètres d’une éventuelle éruption. Ces chiffres montrent à quel point une évacuation serait difficile. Ceux qui, comme moi, ont parcouru les rues et ruelles étroites de communes comme Pozzuoli ou Bacoli savent pertinemment que les voies d’évacuation doivent être élargies pour permettre à la population de partir rapidement. Le gouvernement doit absolument prendre les mesures adéquates.
Par ailleurs, les facteurs psychologiques ne doivent pas être négligés. L’histoire possède des exemples d’éruptions où les habitants ont refusé de quitter leur domicile et ont préféré y rester et finalement y mourir. Je me souviens d’une émission télévisée sur la Campanie dans laquelle un membre du personnel de la Protection civile déclarait qu’il n’accepterait pas d’être évacué.
La situation ne sera pas facile pour les volcanologues et les responsables de la Protection Civile. Il ne faudra pas qu’ils se trompent en décidant une évacuation des Campi Flegrei. S’ils évacuent et que l’éruption attendue ne se produit pas, ils perdront la confiance de la population. En revanche, s’ils n’évacuent pas et qu’une catastrophe se produit, ils risquent de se retrouver en prison pour leur incompétence ! C’est ce qui s’est passé en 2009 suite au séisme qui a secoué la province italienne de L’Aquila…
Source  : abc News et médias d’information locaux.

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The recent seismic swarm in the Phlegrean Fields (see my posts of 28 September and 2 October, 2023) caused no damage or injuries, but raised fresh worries over the impact of an emergency evacuation of thousands of people, putting pressure on local authorities and the Italian government. I reminded that about 360,000 people live in the area of the Campi Flegrei.

Following the latest earthquakes, experts have advised the Naples city council to conduct safety checks on hospitals, schools and public buildings. Civil protection minister Nello Musumeci has said that the government was going to accelerate the drafting of “exodus plans in the event of an emergency,” which should be discussed at the next cabinet meeting.

According to the evacuation plans in place, once the alert level has been reached, hundreds of thousands of people living in the most dangerous areas are to be transferred to other Italian regions. Should this happen, it would cost the government a lot of money. A 2022 study published by the National Research Council (CNR) estimated that an immediate evacuation of the whole Campi Flegrei area, as described by the emergency plans, would cost about 30 billion euros a year, with a negative impact on Italy’s gross domestic product of around 1%.

It has also been estimated that the risk of a volcanic eruption in the whole Southern Campania region – which includes Naples – would affect about three million people living in an area lying about 15-20 kilometers from a possible eruption. These numbers do show how difficult such an evacuation would be. Those who, like me, have visited municipalities like Pozzuoli or Bacoli and their narrow streets perfectly know that escape routes will have to be enlarged to allow a quick exodus. The government should definitely take adequate measures.

Besides, the psychological factors should not be neglected. There are historical experiences of eruptions where citizens refused to leave their homes and preferred to stay and eventually die there. I can remember a TV programme about Campania in which a member of the Civil Protection staff said he would not accept to be evacuated.

The situation would not be an easy one for volcanologists and Civil Protection officials. They should not be wrong when deciding to start an evacuation of the Campi Flegrei. If they evacuate and the expected eruption does not happen, they will lose the confidence of the population. On the other hand, if they do not evacuate and a disastrous eruption occurs, they may be sent to prison for their incompetence ! This is what happened in 2009 after the earthquake that shook the Italian province of L’Aquila…

Source : abc News and local news media.

La Solfatara est l’un des points chauds des Champs Phlégréens

Pouzzoles et son entrelacs de ruelles sera difficile à évacuer

Le bradyséisme est un phénomène récurrent dans les Champs Phlégréens

(Photos : C. Grandpey)

 

Champs Phlégréens (Italie) : on se sait pas prévoir… // Phlegrean Fields (Italy) : we cannot predict…

C’est formidable de dire que l’on est capable de prévoir les éruptions de volcans comme le Piton de la Fournaise (La Réunion) ou le Kilauea (Hawaï). Ce sont des volcans effusifs qui présentent peu ou pas de danger pour les zones habitées. La prévision devient très différente quand il s’agit des volcans explosifs. Elle est encore plus compliquée lorsque ces volcans sont situés à proximité ou au milieu de zones densément peuplées.
C’est le cas du Vésuve près de la ville de Naples, et des Champs Phlégréens autour desquels vivent quelque 360 000 habitants. Si le Vésuve ou les Campi Flegrei devaient se réveiller, il faudrait prendre des mesures très rapidement pour mettre les habitants en sécurité.
Ces derniers jours, l’inquiétude a grandi autour de Pouzzoles devant le risque d’éruption des Champs Phlégréens. En effet, la région a été secouée par le séisme le plus puissant (M 4,2) depuis 40 ans. L’activité sismique dans la région s’est intensifiée au cours de l’année écoulée et en particulier ces derniers mois, avec plus de 80 événements enregistrés au petit matin du 27 septembre 2023.
Bien entendu, tout le monde souhaite que l’activité sismique cesse, comme cela a été le cas après une longue période d’agitation du sol au début des années 1980. La pire situation serait une éruption semblable à la dernière qui a eu lieu en 1538 ; elle a donné naissance au Monte Nuovo et a détruit une cité médiévale. .
Les scientifiques de l’INGV surveillent étroitement la situation mais sont forcés d’admettre qu’ils ne savent pas comment elle va évoluer. En cas d’éruption, ils ne savent pas, non plus, quand ni où un tel événement pourrait se produire. Aussi minime que soit une telle éruption, elle provoquerait de sérieux problèmes de société. Il suffit de voir toutes les maisons autour de la Solfatare, l’un des points les plus chauds des Campi Flegrei, pour comprendre les difficultés qu’impliquerait une évacuation.
Contrairement au Vésuve voisin, dont l’éruption en 79 après JC a détruit Pompéi et Herculanum, les Campi Flegrei ne présentent pas la forme conique d’un volcan. Ils se trouvent dans une caldeira de 11 kilomètres de long qui s’est formée il y a 39 000 ans après qu’une éruption l’ait vidée de son magma. Cependant, le secteur est beaucoup plus actif que le Vésuve.
Depuis les années 1950, des milliers de petits séismes ont affaibli la caldeira, favorisant les conditions d’une rupture. C’est ce que l’on peut lire dans une étude publiée en juin 2023 par l’INGV italienne et l’University College London (UCL). Les recherches ont conclu que le volcan était sur le point d’atteindre un « point de rupture » et se trouverait dans un « état extrêmement dangereux ».
Giuseppe De Natale, directeur de l’INGV, a déclaré qu’il y avait un « risque élevé de fortes secousses », ajoutant qu’il avait écrit à la municipalité de Naples le 18 septembre pour que des contrôles de sécurité soient effectués dans les bâtiments publics, en commençant par les écoles et les hôpitaux, et que des procédures d’évacuation soient mises en œuvre si nécessaire.
Le séisme du 27 septembre dernier, qui a été ressenti jusqu’à Rome, a provoqué la fuite des habitants et des perturbations dans le trafic ferroviaire, même si aucun blessé ni aucun dégât majeur n’ont été signalés. Nello Musumeci, en charge de la Protection civile, a déclaré qu’il rencontrerait les responsables locaux à Naples dans les prochains jours pour demander une « accélération dans l’élaboration des plans d’évacuation en cas d’urgence ». Il a ajouté : « Nous devons être prêts à toute éventualité, mais nous devons aussi éviter l’alarmisme car, pour le moment, cela n’est pas justifié. »
Sources  : The Guardian et médias d’information italiens.

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It’s great to say we are able topredict eruptions of volcanoes like Piton de la Fournaise (Reunion Island) or Kilauea (Hawaii). These are effusive volcanoes with little or no danger to populated areas. Prediction becomses greatly different on explosive volcanoes, all the mare when they are located close to, or in the middle of densely populated areas.

This is the case of Mount Vesuvius close to the city of Naples and the Phlegrean Fields which are surrounded by 360,000 residents. Should an eruption occur on Vesuvius or the Campi Flegrei, measures would have to be taken very fast to send residents out of danger.

These days, concern is mounting over the risk of an eruption on the Phlegrean Fields after the area was struck by the strongest earthquake (M 4.2) in 40 years. Seismic activity in the region has intensified over the past year and especially in recent months, with more than 80 events occurring in the early hours of September 27th, 2023 in the morning.

Of course, the best-case scenario would be that the activity ends, as it did after a long period of unrest in the early 1980s, while the worst would be an eruption similar to the last one in 1538, which created Monte Nuovo and destroyed a medieval city. .

INGV scientists are monitoring the situation but they admit they don’t know how it will evolve. In the event of an eruption, they don’t know when or where it could happen. However small, it would cause social unrest. You just need to see all the houses around the Solfatara, one of the hottest spots of the Campi Flegrei, to understand the difficulties an evacuation would include.

Unlike nearby Mount Vesuvius, whose eruption in AD79 destroyed the ancient Roman cities of Pompeii and Herculaneum, Campi Flegrei is an 11-kilometer-long caldera that was formed 39,000 years ago after an eruption emptied it of magma. However, it is much more active than Vesuvius.

Thousands of small earthquakes since the 1950s have weakened the caldera, favouring the conditions for a rupture, according to a study published in June 2023 by Italy’s INGV and University College London (UCL). The research concluded that the volcano was edging towards “breaking point” and in an “extremely dangerous state”.

Giuseppe De Natale, a director at INGV, said there was a “high risk of strong tremors”, adding that he had written to Naples council on September 18th, suggesting safety checks be carried out on public buildings, starting with schools and hospitals, and for evacuation procedures to be enacted if necessary.

The earthquake of September 27th, which was felt in Rome, caused people to flee their homes and trains to be disrupted, although no injuries or major damage were reported. Nello Musumeci, minister for Civil protection, said he would be meeting local officials in Naples over the next few days to ask for an “acceleration in the drafting of exodus plans in the event of an emergency”. He added : “We need to be ready for any eventuality, but we need to avoid alarmism because, at the moment, it is not justified.”

Sources : The Guardian and Italian news media.

Pouzzoles est l’un des centres urbains les plus importants de la région des Champs Phlégréens.

La Solfatara est l’un des points chauds des Champs Phlégréens.

(Photos: C. Grandpey)

 

Alerte sismique dans les Champs Phlégréens // Seismic alert in the Phlegrean Fields

Un essaim sismique incluant quelque 64 événements a secoué la région des Champs Phlégréens – Campi Flegrei – au petit matin du 26 septembre 2023. Certaines secousses avaient des magnitudes allant jusqu’à M 4,2.
Selon les données publiées par l’Osservatorio Vesuviano de l’INGV, lesséismes ont été enregistrés dans la zone de l’Académie-Solfatara (Pouzzoles) et dans le golfe de Pouzzoles. La zone est sous surveillance constante. Selon les paramètres géophysiques et géochimiques actuels, la dynamique en cours, y compris le soulèvement du sol à raison d’environ 15 mm par mois, ne révèle aucun changement significatif par rapport aux données précédentes.

Carte montrant les événements au cours du dernier essaim sismique (Source : INGV)

La région des Campi Flegrei a une histoire d’activité volcanique et sismique intense. Des épisodes de bradyséisme – épisodes de soulèvement et d’affaissement du sol – accompagnés d’essaims sismiques ont été observés dans le passé et même ces dernières années.
On pense que les essaims sismiques et le soulèvement du sol sont probablement dus à la montée des gaz et à une mise sous pression du système hydrothermal profond. Une autre hypothèse concerne la possible injection de magma dans le sous-sol. Les deux phénomènes sont liés à une chambre magmatique située sous les Champs Phlégréens.

Traces du bradyséisme sur les colonnes du temple dit de Serapis à Pouzzoles (Photo : C. Grandpey)

Même si la probabilité d’une éruption volcanique est considérée comme faible à l’heure actuelle, l’Observatoire reste vigilant. La principale source d’inquiétude est la densité de population dans la région. Si des signes d’éruption apparaissaient, l’évacuation des habitants devrait être très rapide.
La dernière éruption des Campi Flegrei s’est produite du 29 septembre au 6 octobre 1538. Elle a formé le cône de scories du Monte Nuovo. Elle détruisit le village médiéval de Tripergole et fit fuir la population locale.

Cratère du Monte Nuovo (Photo : C. Grandpey)

A proximité de la ville de Pouzzoles, la Solfatara constitue la zone la plus active des Champs Phlégréens. Elle est surveillée comme le lait sur le feu car un réveil de ce volcan causerait des problèmes majeurs. Sa situation au sein d’une zone densément peuplée rendrait l’évacuation de la population très délicate.

Le cratère est situé sur une colline à 190 m d’altitude. Le paysage est lunaire, avec de nombreuses fissures dans le sol d’où s’échappent des fumerolles constituées essentiellement de vapeur d’eau et de gaz comme le CO2. La fumerolle principale, la Bocca Grande, présentait une température de 130-140°C quand je l’ai mesurée dans des années 1990. Aujourd’hui, l’INGV relève environ 90°C. Vous trouverez tous les paramètres concernant la Solfatara en cliquant sur ce lien :

https://www.ov.ingv.it/index.php/monitoraggio-e-infrastrutture/bollettini-tutti/bollett-mensili-cf/anno-2022-2/1064-bollettino-mensile-campi-flegrei-2022-02/file

Attention : la Solfatara est actuellement fermée au public depuis le tragique accident survenu en septembre 2017. Un couple de touristes et leur fils de 11 ans ont trouvé la mort en chutant dans une marmite de boue. Le gosse, âgé de 11 ans, a franchi une barrière de sécurité et a chuté dans une marmite de boue. Les parents ont alors tenté de le secourir mais ont chuté à leur tour dans la cavité. Elle était peu profonde et il est probable que la mort a été causée par les émanations de gaz. Depuis cet accident tragique, les autorités italiennes ont mis en place le sacro-saint principe de précaution, ce qui explique la fermeture du site.

Pour avoir une très bonne vue sur la Solfatara, je conseille d’emprunter la Via Coste d’Agnano qui longe le site et propose un très bon panorama dans sa partie haute. S’y rendre de préférence de le matin quand l’air ambiant, plus humide, permet de distinguer les différents sites fumerolliens. L’air sec de l’après-midi ne permet plus de voir grand-chose.

Vue de la Solfatara depuis la Via Coste d’Agnano (Photo : C. Grandpey)

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A seismic swarm including 64 events shook the area of Campi Flegrei – or Phlegrean Fields – on the early morning of September 26th, 2023. Some of the tremors had magnitudes up to M 4.2.

According to data released by INGV’s Vesuvian Observatory, the earthquakes are located in the Accademia-Solfatara area (Pozzuoli) and in the Gulf of Pozzuoli. The area is under constant monitoring. Geophysical and geochemical parameters suggest that the ongoing dynamics, including soil lifting at a speed of around 15 mm per month, show no significant changes compared to previous data.

The Campi Flegrei area has a history of intense volcanic and seismic activity. Episodes of bradyseism – slow ground movement – accompanied by seismic swarms have been observed in the past and even in recent years.

It is believed that seismic swarms and ground uplift are probably due to the rising of gases and increased pressurization of the deep hydrothermal system. Another possibility is the injection of magma into the subsurface. Both phenomena are related to a larger, deep magma chamber beneath the Phlegraean Fields.

While the probability of a volcanic eruption is considered low at this time, the observatory remains vigilant. The main cause of worry is the population density in the area. Should the signs of an eruption appear, the evacuation of the residents should be very fast.

The last eruption in the Campi Flegrei occurred from September 29th to October 6th, 1538 ; it formed the Monte Nuovo cinder cone. It destroyed the medieval village Tripergole and sent fleeing the local population.

Near the town of Pozzuoli, the Solfatara is the most active area of the Phlegrean Fields. It is closely monitored because an awakening of this volcano would cause major problems. Its location in a densely populated area would make the evacuation of the population very difficult.
The crater is located on a hill 190 m above sea level. The landscape is lunar, with numerous cracks in the ground, with fumaroles consisting mainly of water vapor and gases such as CO2. The main fumarole, the Bocca Grande, had a temperature of 130-140°C when I measured it in the 1990s. Today, INGV records around 90°C. You will find all the parameters concerning the Solfatara by clicking on this link:

https://www.ov.ingv.it/index.php/monitoraggio-e-infrastrutture/bollettini-tutti/bollett-mensili-cf/anno-2022-2/1064-bollettino-mensile-campi-flegrei-2022- 02/file

Please note: The Solfatara is currently closed to the public, since the tragic accident in September 2017. A couple of tourists and their 11-year-old son died after falling into a pot of mud. The kid, aged 11, crossed a security barrier and fell into a pot of mud. The parents then tried to rescue him but fell into the cavity. It was shallow and it is likely that the death was caused by the gas fumes. Since this tragic accident, the Italian authorities have implemented the sacrosanct precautionary principle, which explains the closure of the site.

To have a very good view of the Solfatara, I recommend taking the Via Coste d’Agnano which runs along the site and offers a very good panorama in its upper part. It is best to go there in the morning when the more humid ambient air allows you to distinguish the different fumarolic sites. The dry afternoon air no longer allows us to see much.