L’érosion littorale sur les Plages du Débarquement

A Soulac-sur-Mer (Gironde), Le Signal est en train de disparaître sous les coups des engins de démolition. En France, l’immeuble était le symbole parfait du réchauffement climatique et de l’érosion du littoral sous les assauts des vagues.

Photo: C. Grandpey

Comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, Le Signal n’est que l’un des nombreux exemples de l’érosion littorale dans notre pays. Il suffit de voir où sont arrivés les blockhaus de la Seconde Guerre Mondiale du côté de La Palmyre (Charente-Maritime) pour se rendre compte du travail de sape de l’océan.

 

Photo: C. Grandpey

Les enrochements mis en place en différents endroits de la côte – à Lacanau (Gironde), par exemple – montrent la fragilité du trait de côte.

Photo: C. Grandpey

La Normandie est également en danger. Le site d’Utah Beach, l’une des plages les plus célèbres du monde, où débarquèrent des milliers de soldats au matin du 6 juin 1944 est potentiellement menacé, en particulier le musée chargé de cette terrible histoire.

 

Le musée d’Utah Beach face à la mer (image musée)

Des moyens de protection sont mis en œuvre, mais le maire s’inquiète à chaque tempête. En effet, c’est bien au moment des tempêtes, surtout lorsque le coefficient des marées est le plus élevé que la destruction de la côte est la plus significative. De gros moyens sont mis en œuvre pour essayer de lutter contre les éléments. 7 000 m3 de sable sont déversés tous les deux ans pour compenser l’érosion de la dune. Des oyats sont plantés pour la fixer. C’est un peu le combat de David contre Goliath.

 

Oyats pour lutter contre l’érosion (Photo: C. Grandpey)

La seule solution sûre serait de déménager le musée. Mais le maire de Sainte-Marie-du-Mont (Manche), la commune qui abrite Utah Beach, refuse cette solution: « La loi Littoral nous empêche formellement de le déplacer ailleurs sur la plage. L’éloigner du littoral et du site du Débarquement serait à l’opposé de tout devoir de mémoire. Est-ce qu’on imagine laisser ainsi Verdun à l’abandon ? Le musée doit rester sur la plage. »

Pas très loin d’Utah Beach, un important pan de la falaise de la Pointe du Hoc, autre lieu symbolique du Débarquement de Normandie du 6 juin 1944, s’est effondré le 20 janvier 2023.

En raison de l’érosion progressive de la Pointe du Hoc, une partie de l’affleurement surplombant la Manche s’est effondrée. Personne n’a été blessé dans le glissement de terrain qui est tombé dans la mer,

Le lieu est chargé d’histoire. 225 rangers américains entreprirent l’ascension de la Pointe du Hoc et ses 25 mètres de hauteur le 6 juin 1944 sous les tirs allemands. Seuls 90 s’en sortirent.

Tout est fait pour trouver des moyens d’atténuer les risques d’effondrement. Selon les autorités locales, « il faut absolument préserver le site tout en continuant à raconter l’histoire héroïque du lieutenant-colonel James E. Rudder et de ses hommes qui ont escaladé les falaises le 6 juin 1944 pour aider au succès du débarquement allié en Normandie. »

 

L’assaut de la Pointe du Hoc par les rangers américains (archives musée)

Escapade en Campanie (2ème partie) : le Musée Archéologique National de Naples

Cela faisait longtemps que j’avais envie d’aller à Naples visiter le Musée Archéologique National où sont exposées les fresques prélevées à Herculanum, Stabies et Pompéi. Après avoir visité Pompéi à deux reprises dans les années 1990, j’avais compris que la visite du musée de Naples serait indispensable pour avoir une idée complète de la vie dans ces cités recouvertes par la cendre du Vésuve en l’an 79 de notre ère.

Afin d’éviter les inévitables tracas de circulation et de stationnement à Naples, j’avais opté pour le train qui permet en 34 minutes et pour seulement 2,20 euros de relier la gare de Pozzuoli Solfatara à celle de Piazza Cavour qui se trouve à 200 mètres du musée où le nombre de visiteurs était étonnamment faible, peut-être à cause de la Covid-19.

Je suis sorti enchanté de ma visite du musée napolitain car la richesse des œuvres exposées est assez extraordinaire. Je ne suis pas fan des musées que je trouve souvent rébarbatifs, et certains (j’ai des noms!) me reprochent de les parcourir au pas de charge!

A Naples, c’était différent car je venais rechercher et observer des œuvres précises, à savoir les fresques prélevées à Herculanum et Pompéi. Protégées et restaurées dans l’enceinte du Musée, elles sont mieux conservées qu’en restant sur place. Certaines sont vraiment d’une grande finesse. Entre autres, le cabinet érotique secret présente les nombreuses fresques et objets découverts dans les lupanars de Pompéi et Herculanum, ainsi que dans les maisons privées. Il serait dommage de ne pas chausser les protections proposées gratuitement par le Musée pour admirer les mosaïques de la section Magna Grecia, issues de villas de Pompéi, Herculanum et Stabies.

Le revers de la médaille, c’est qu’après une telle visite et un tel enchantement, on trouve bien vides les murs des maisons d’Herculanum et Pompéi. Il faut faire travailler son cerveau pour y transposer les images du Musée archéologique de Naples.

Vous verrez ci-dessous quelques photos prises au cours de ma visite. Contrairement à certains autres musées qui espèrent vendre des images à la boutique, celui de Naples autorise la prise de photos. Un régal !

Il serait dommage de ne pas visiter les autres pièces du Musée, comme celles consacrées aux gladiateurs dans la superbe salle du Cadran Solaire, ou bien les sculptures monumentales de la collection Farnèse.

Photos : C. Grandpey

Une fois la visite du musée terminée, on peut se plonger dans l’ambiance de la ville de Naples où rôde à chaque coin de rue la mémoire du regretté Diego Maradona. On peut s’aventurer dans les ruelles étroites de Spaccanapoli, le quartier historique, où les volcans apparaissent sur les belles majoliques du cloître de Santa Chiara. On peut aussi parcourir les ruelles étroites des quartiers espagnols… Naples, c’est vraiment tout une ambiance, un monde plein de vie!

Photos : C. Grandpey

Le musée volcanologique d’Heimaey (Islande)

   Le 3 janvier 2013 marquait le 30ème anniversaire du début de l’éruption du Kilauea (Hawaii). Le 23 janvier 2013 marquait à son tour l’anniversaire du début de l’éruption à Heimaey (Islande) pendant laquelle la moitié des habitations de la ville ont été enfouies sous la cendre et la lave vomies par le volcan Eldfell. A cette occasion, le gouvernement islandais a alloué une somme de 10 millions de couronnes (57 700 euros) au musée Eldheimar à Vestmannaeyjar, dans les Iles Westman.
Le musée occupera une maison qui disparaissait sous une épaisseur de 15 mètres de matériaux volcaniques. Il fait partie du projet « la Pompéi du Nord » et devrait ouvrir au cours de l’été 2014.
Source : Iceland Review.

 

   January 3rd 2013 marked the 30th anniversary of the beginning of the eruption of Kilauea (Hawaii). January 23rd marked the 40th anniversary of the beginning of the eruption on Heimaey (Iceland) when around half of the town’s buildings were buried in the lava or ash vomited by Eldfell volcano. On this occasion, the Icelandic government approved a 10-million-crown (57,700- euro) grant to the museum Eldheimar in Vestmannaeyjar (Westman Islands)
The museum, which is located on a house excavated out of a 15-meter thick layer of volcanic material as part of the ‘Pompeii of the North’ project, is scheduled to open in summer 2014.
Source : Iceland Review.